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Extrait : " JULIETTE, entrant : Enfin, j'ai pu m'échapper! – Quelle assommante chose qu'un dîner de fiançailles! – Heureusement qu'on n'en fait qu'un dans sa vie. (Rêveuse.) Oui, on n'en fait qu'un. – Je vais donc me marier. C'est bien décidé puisqu'ils m'ont tous embrassée d'un air bête, en disant à M. Gérard: "Rendez-la heureuse!" Heureuse! Ah bien oui, il n'a pas l'air de s'en être occupé beaucoup."
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.
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Seitenzahl: 22
Veröffentlichungsjahr: 2015
Saynètes et monologues, édité par Tresse de 1877 à 1882, regroupe six volumes de textes courts en vogue dans le Paris des cercles littéraires d’avant-garde comme dans les soirées mondaines. Un répertoire de dialogues, monologues, saynètes, comédies et opérettes portés à un art véritable, dont la modernité apparaît avec évidence, et dans lequel se côtoient Charles Cros, Paul Arène, Nina de Villard, Charles de Sivry, Théodore de Banville, Eugène Labiche, Charles Monselet ou encore Villiers de L’Isle Adam.
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Saynètes et monologues. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
COMÉDIE EN UN ACTE PAR M. EDMOND FRISCH
JULIETTE
GÉRARD
À Madame la baronne de Vandeul .
La scène représente un salon de jeune fille. – Une porte au fond, une sur le côté.
Juliette, entrant.
Enfin j’ai pu m’échapper ! – Quelle assommante chose qu’un dîner de fiançailles ! – Heureusement qu’on n’en fait qu’un dans sa vie. (Rêveuse.) Oui, on n’en fait qu’un. –
Je vais donc me marier. C’est bien décidé puisqu’ils m’ont tous embrassée d’un air bête, en disant à M. Gérard : « Rendez-la heureuse ! » Heureuse ! Ah bien oui, il n’a pas l’air de s’en être occupé beaucoup. – Il m’a été présenté dernièrement dans un bal. Il a dansé un quadrille avec moi et m’a dit d’un air tout à fait sentimental : « On est bien malheureux, mademoiselle, quand on aime – j’étais bien effrayée, moi, mais… – quand on aime la musique italienne, de voir démolir ce pauvre théâtre Ventadour ! » et ainsi pendant tout le quadrille. Puis il a demandé ma main à mes parents. Ceux-ci se sont empressés de la lui accorder. Il est vrai qu’après ils m’ont dit : « Ce que tu as de mieux à faire est de l’accepter. »
Ce matin il m’a envoyé un bouquet. Ce soir on a réuni nos parents et amis pour leur annoncer triomphalement la chose. Ils ont applaudi des deux mains, moi je ne pouvais plus puisque j’ai donné la mienne…
Mais je m’oublie. Qu’étais-je donc venue faire ? Ah oui ! ils m’ont demandé de chanter. Je vais prendre de la musique.
Elle sort par la porte du côté. – Entre Gérard.
Gérard.