Le journal d'un fou (Prometheus Classics)(Table des Matières Active) - Nikolai Gogol - E-Book

Le journal d'un fou (Prometheus Classics)(Table des Matières Active) E-Book

Nikolái Gógol

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Beschreibung

Prometheus Classics est la référence en matière d'oeuvre classique. Toutes nos oeuvres sont de bonne qualité et contienne une table des matières active ( HTML ), ce qui vous facilitera la lecture. Le journal d'un fou est un conte absurde dans lequel les personnages étranges laissent peu à peu place à leurs caractères réels, le rire cédant le pas à l'angoisse tout au long de ce journal. Poprichtchine est préposé au taillage des plumes dans un ministère de Saint-Petersbourg. Celui-ci sombre peu à peu dans une douce folie s'imaginant être en Espagne.

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Seitenzahl: 43

Veröffentlichungsjahr: 2018

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Table of Contents
Le journal d'un fou
Nikolai Gogol
Le 3 octobre
4 octobre
6 octobre
8 novembre
9 novembre
11 novembre
12 novembre
13 novembre
3 décembre
5 décembre
8 décembre
An 2000. 43e jour d'avril
86e jour de Martobre. Entre le jour et la nuit
Pas de date. Ce jour-là était sans date
J'ai oublié la date. Il n'y a pas eu de mois non plus. C'était le diable sait quoi
Le 1er
Madrid, 30 février
Janvier de la même année, qui a succédé à février
Le 25
Jo 34e ur Ms nnaée. 349 reirvéF

Le journal d'un fou

Nikolai Gogol

Publication: 1835Catégorie(s): Fiction, Nouvelles
A Propos Gogol:

Nicolas Vassiliévitch Gogol (en russe : Николай Васильевич Гоголь, Nikolaï Vassilievitch Gogol ; en ukrainien : Микола Васильович Гоголь, Mykola Vassyliovytch Hohol) est un romancier, nouvelliste, dramaturge, poète et critique littéraire russe d'origine ukrainienne, né à Sorotchintsy dans le gouvernement de Poltava (Empire russe) le 19 mars 1809 (31 mars 1809 dans le calendrier grégorien)1 et mort à Moscou le 21 février 1852 (4 mars 1852 dans le calendrier grégorien). Il est considéré comme l'un des écrivains classiques de la littérature russe.

Le 3 octobre

Il m'est arrivé aujourd'hui une aventure étrange. Je me suis levé assez tard, et quand Mavra m'a apporté mes bottes cirées, je lui ai demandé l'heure. Quand elle m'a dit qu'il était dix heures bien sonnées, je me suis dépêché de m'habiller. J'avoue que je ne serais jamais allé au ministère, si j'avais su d'avance quelle mine revêche ferait notre chef de section. Voilà déjà un bout de temps qu'il me dit : « Comment se fait-il que tu aies toujours un pareil brouillamini dans la cervelle, frère ? Certains jours, tu te démènes comme un possédé, tu fais un tel gâchis que le diable lui-même n'y retrouverait pas son bien, tu écris un titre en petites lettres, tu n'indiques ni la date ni le numéro. » Le vilain oiseau ! Il est sûrement jaloux de moi, parce que je travaille dans le cabinet du directeur et que je taille les plumes de Son Excellence… Bref, je ne serais pas allé au ministère, si je n'avais pas eu l'espoir de voir le caissier et de soutirer à ce juif fût-ce la plus petite avance sur ma paie. Quel être encore que celui-ci ! Le Jugement Dernier sera là avant qu'il vous fasse jamais une avance sur votre mois, Seigneur ! Tu peux supplier, te mettre en quatre, même si tu es dans la misère, il ne te donnera rien, le vieux démon ! Et quand on pense que, chez lui, sa cuisinière lui donne des gifles ! Tout le monde sait cela.

Je ne vois pas l'intérêt qu'il y a à travailler dans un ministère. Cela ne rapporte absolument rien. À la régence de la province, à la chambre civile ou à la chambre des finances, c'est une autre paire de manches : on en voit là-bas qui sont blottis dans les coins à griffonner. Ils portent des vestons malpropres, ils ont une trogne telle qu'on a envie de cracher, mais il faut voir les villas qu'ils habitent ! Pas question de leur offrir des tasses de porcelaine dorée, ils vous répondront : « Ça c'est cadeau pour un docteur », mais une paire de trotteurs, une calèche, ou un manteau de castor dans les trois cents roubles, cela oui, on peut y aller ! À les voir, ils ont une mine paisible, et ils s'expriment d'une manière si raffinée : « Veuillez me permettre de tailler votre plume avec mon canif » ; et ensuite ils étrillent si bien le solliciteur qu'il ne lui reste plus que sa chemise. Il est vrai que chez nous, par contre, le service est distingué : partout une propreté telle qu'on n'en verra jamais de semblable à la régence de la province : des tables d'acajou, et tous les chefs se disent « vous ». Oui, j'en conviens, si ce n'était la distinction du service, il y a longtemps que j'aurais quitté le ministère.

J'avais mis ma vieille capote et emporté mon parapluie car il pleuvait à verse. Personne dans les rues : je n'ai rencontré que des femmes qui se protégeaient avec le pan de leur robe, des marchands russes sous leur parapluie et des cochers. Comme noble, il y avait juste un fonctionnaire comme moi qui traînait. Je l'ai aperçu au carrefour. Dès que je l'ai vu, je me suis dit : « Hé ! hé ! mon cher, tu ne te rends pas au ministère, tu presses le pas derrière celle qui court là-bas et tu regardes ses jambes. » Quels fripons nous sommes, nous autres, fonctionnaires ! Ma parole, nous rendrions des points à n'importe quel officier ! Qu'une dame en chapeau montre seulement le bout de son nez, et nous passons infailliblement à l'attaque !