Le monstre des cabinets - Alexandre Flenghi - E-Book

Le monstre des cabinets E-Book

Alexandre Flenghi

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Beschreibung

Damien est un petit garçon de douze ans qui vient d’entrer en classe de sixième. Peu passionné par le travail scolaire ou les activités en plein air, il s’amuse simplement en inventant des plaisanteries et en s’adonnant à la lecture de bandes dessinées. Si sa première manie lui attire bien trop souvent les foudres de ses professeurs, la seconde possède le don d’irriter son père au plus haut point, le bambin ayant installé son poste de lecture dans le petit coin de la maison familiale. Les vaines menaces proférées par son papa sur l’existence d’un supposé monstre des cabinets l’ont toujours bien fait rire, jusqu’à ce que l’impensable se produise…


À PROPOS DE L'AUTEUR


Amateur de jeu de mots dans la narration d’histoires, Alexandre Flenghi nous invite à suivre ce récit, riche en humour, destiné aux jeunes mais également aux adultes.

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Alexandre Flenghi

Le monstre des cabinets

Roman

© Lys Bleu Éditions – Alexandre Flenghi

ISBN : 979-10-377-9313-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

En mémoire de Geoffrey Sompayrac

Chapitre 1

Avant que je commence à te raconter cette histoire qui, je préfère le préciser, est totalement véridique ; laisse-moi te présenter le héros de cette aventure saugrenue et véritablement étonnante. Néanmoins, ne t’attends pas à lire dans les pages qui suivent les exploits d’un superhéros tout en muscle ou tout en pouvoir. Si tu es un féru de personnages attifés de justaucorps ridicules et drapés d’une cape aussi peu pratique qu’inesthétique ; je te conseille de fermer illico presto ce livre et de le ranger dans ta bibliothèque, à côté de tes manuels de mathématiques ou autres barbants ouvrages scolaires qui ne servent qu’à accumuler la poussière ou pire encore, ennuyer les malheureux élèves qui voudraient se détendre ou s’amuser à la maison.

Si tu entames la lecture de ce second paragraphe, c’est que tu as fait le choix de rester et je t’en félicite ; ces ridicules mésaventures de surhommes ont également le don de m’agacer au plus haut point, tant par leur invraisemblance que par leur cruel manque d’inventivité. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais j’ai la désagréable impression de redécouvrir à chaque fois un récit identique, le seul détail changeant étant peut-être la couleur du costume grotesque, arboré fièrement par le protagoniste tout de lycra vêtu. Je te dresse le topo…

Un brave justicier masqué fait régner l’ordre et la paix dans la belle cité qu’il habite. Les malfrats et autres voyous des environs ont bien eu vent de son existence car la moitié de leurs camarades s’est déjà fait envoyer en maison de correction par ledit redresseur de torts, mais ils continuent à arracher les sacs des vieilles dames et à fracasser les vitrines des bijouteries, alors qu’ils savent très bien qu’une espèce de bonhomme nourri aux stéroïdes va venir leur refaire le portrait tôt ou tard. C’est alors qu’arrive celui que l’on nomme – ridiculement d’ailleurs – le « super-méchant ». Comme si le fait d’être un simple méchant ne suffisait pas dans un monde où règne la bêtise, il fallait qu’on invente celui qui lui serait supérieur. Le super-méchant a tout du super-héros : un surnom ridicule basé sur un animal ou un insecte affreux, une tenue voyante et encombrante suréquipée de gadgets débiles à son effigie, une armée d’arriérés à son service dont le seul but est de servir de chair à canon pour défouler le superhéros avant le grand combat final et, cerise sur le gâteau, le méchant rit toujours aux éclats comme le ferait un imbécile heureux alors que le superhéros affiche toujours un regard sombre et une amabilité digne de la plus sévère des portes de prison.

S’ensuit alors l’implacable scénario que voilà : c’est bientôt Noël dans une parfaite ville américaine où les parfaits citoyens font leurs parfaites emplettes dans un parfait centre commercial. Subitement, le méchant fait sa grande entrée en éclatant la verrière de la toiture pour gâcher ce jour de fête. Un combat violent débute alors avec le superhéros qui était sur place incognito (comme par hasard), mais le méchant s’enfuit au dernier moment pour s’éviter une défaite amère, tandis qu’il profère un « je reviendrai » en levant le poing au ciel.

Il revient donc plus tard à la charge, en arrive à nouveau aux mains mais sort cette fois-ci victorieux, faisant dans la foulée prisonnier le superhéros après lui avoir fait exploser au visage une grenade fumigène remplie de gaz anesthésiant. Pas de panique, ce dernier va bien sûr réussir à s’enfuir en desserrant les liens dans son dos sans que le méchant prenne le temps de lui ôter son masque pour révéler sa véritable identité ; il a trouvé plus judicieux de lui parler pendant des heures pour le narguer en lui expliquant son plan stupide de conquête de l’univers… le monde ne suffit pas.

Fou de rage, le méchant se venge en kidnappant l’amoureuse secrète du superhéros et menace par la même occasion de faire sauter la ville, tandis que Stan Lee apparaît grimé en vendeur de beignets dans le Starbucks du coin pour le caméo tant attendu des fans. Très gros affrontement cette fois-ci ; alors qu’il avait l’avantage depuis le début de la bagarre, le méchant est envoyé au tapis en un coup de poing fatal, mais on le voit néanmoins bouger une demi-phalange pour suggérer qu’il est toujours en vie afin d’annoncer le second opus de la saga qui reprendra bien entendu le même script. À la fin, le superhéros embrasse sa belle qui ne l’avait pas reconnu alors que son masque lui couvre à peine la moitié du visage et qu’ils passent la moitié de leur temps ensemble.

Écran noir, générique, emballé c’est pesé. Navrant…

Mais voilà que je m’égare en déroulant toutes ces bêtises, oubliant la teneur de mon propos initial et de notre héros que je devais te présenter. Toutes mes excuses pour cette digression importune, cela ne se reproduira plus…

Chapitre 2

Notre héros, disais-je donc, se trouve à bien des lieues de ces critères hollywoodiens. Damien, car c’est ainsi qu’il se prénomme, est un banal petit garçon de douze ans, presque et demi, qui ne présente aucune capacité extraordinaire à première vue ni à seconde d’ailleurs. Les cheveux châtains, coiffés d’une frange un peu longue qui lui retombe sur les yeux et ondule au gré des vents ; il arbore des t-shirts souvent trop grands pour lui et fait son petit bonhomme de chemin au collège de sa ville, dans la classe de sixième qu’il a intégrée en ce début d’année scolaire. Élève moyen, peu sportif, un brin flemmard et accablé par la traditionnelle fatigue des préadolescents ; Damien a pris l’habitude de ne pas trop se faire remarquer, ni par ses camarades d’école ni par le reste du monde. Cependant, le garçon possède un enclin naturel à la plaisanterie et l’usage du bon mot, lui valant ponctuellement quelques remontrances de la part de ceux qui en font les frais. Tu veux un exemple ?

Il y a une semaine environ, la classe de Damien devait se rendre dans la salle informatique du collège afin de faire quelques tests encadrés par la conseillère d’orientation, madame Serrarien. L’idée de passer un après-midi tout entier à répondre aux ordres de cette vieille bique à l’odeur d’eau de Cologne de supermarché avait certes fait grincer les dents de l’ensemble du groupe, mais la perspective de cette demi-journée exempte de cours – et donc de devoirs – leur avait bien vite fait oublier les relents de bergamote poivrée qui allaient émaner de la mégère. Ainsi, comme l’auraient fait de bons soldats, c’est au pas qu’ils se dirigèrent vers la porte de la salle au premier retentissement de la sonnerie.

« En rang ! qu’elle avait braillé, la mère Serrarien, alors qu’ils arrivaient à peine. Et on se range deux par deux, correctement contre le mur, j’ai dit ! »