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Laurent Miani invoque Charles Baudelaire, il aurait pu également évoquer Apollinaire et son recueil Alcools. Mais Laurent Miani n'a pas mis quinze ans à rédiger ce recueil salvateur du coureur de fond. Ayant frôlé la catastrophe effroyable et les bas-fonds de l'autodestruction, ce poète (car c'en est un) s'est mis à courir et à écrire, ce qui lui a permis de rebondir dans le monde des vivants. Une belle expérience humaine qu'offre la littérature, y compris la poésie, art difficile et délicat. L'inspiration et le travail de Laurent Miani offrent aux lecteurs ce beau recueil et Dialoguer en poésie a décidé de soutenir ce travail d'écriture poétique véritablement intéressant.
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Seitenzahl: 75
Veröffentlichungsjahr: 2022
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«Il faut qu'un écrivain fasse semblant de l'être pour finir par devenie un écrivain.»
Witold Gombrowicz
Ce recueil dédié à ma mére.
Présentation
Note aux lecteurs
Texte introductif
Le recueil du coureur de fond – Poèmes & Textes poétiques :
À ma jolie chaise en bois
Café 12
Le Temps est une vague
Le Poème en verre
L'oiseau blanc
Janvier nocturne
Pour qui sonne le glas
En chemin pour le cimetière
Lettre adressée à l'âme d'un poisson
Aurore au point vernal
Demi-Lune à mon réveil
Les Communards
Mon bel Alcool
Il va pleuvoir
Hôtel de passe
Je suis celui qui court
Bas-fonds
À celle qui ne sera plus
J'imagine la guerre
Sur le bout de tes doigts
L'azalée et la rose
Périr
Les quatre saisons de la rivière
La rivière vierge
L'aube et la rivière
Un au revoir à la rue morte
Adieu à l'alcool
La lavandière
La mort du poète
Le Message
Il rêvait, l'Architecte
Le douloureux réveil
Après
Lune impudique
Les larmes du matin
Le triangle amoureux
Le Zéro et l'Infini
Place de la Malchance
Éloge du maquillage
Le poème à bout de souffle
Le Créateur dans tous ses états
Le rêve des poissons éternels
En cette maison
Le Voyage imaginaire
Tendre alcool
Le camion toupie
À mes parents
Effroyable réveil
Le regard de ma mère
L'inconnu dans la ville
Rue Laborde
La Mouche
Le souvenir de ses yeux encore ouverts
Le rêve du sérail
Le souffle du vent
Le poète et la peur
Plaques de fonte
Un matin frémissant
Je voudrais tant partir
Le Jardin de Pierrette
Par un sombre matin
Sous un ciel de hasards
La Terre, le Soleil, un Ciel et une Lune
Solitude
Le Navire fourbu
Échantillons de toi
Vois-tu à l'horizon ?
Je Crois
Témoin de ma Ville
La vie est comme un point de colle
Un petit pont perdu
Discours avec la Nuit et le Jour
Ce matin elle est morte
Ode à l'Espoir
Congé maternité
La Mouche assassinée
Les Montres molles
Orgueilleuse Rome
Avec le reste du temps
Sous un ciel mauvais –
Balade en ville imaginaire
Amis disparus
Quais
Automne
À celle qui n'est rien
Comptez sur mon orgueil
L'homme au visage rouge
Bayonne un dernier jour
Angélus
À l'éternel Rocher
Le cimetière du Lescat
Postface
Remerciements
Selon l'usage, je dois avant tout me présenter et vous dire l'essentiel de moi, à la lumière de l'article de presse ci-dessous publié dans ''LE PETIT JOURNAL'' (Hebdomadaire local du Gers) le 26 avril 2022
Le poète aux semelles de vent
Publié le 26 avril 2022
Laurent MIANI, le poète coureur – Crédits : PC
'' Verlaine ne disait-il pas de Rimbaud qu’il était « l’homme aux semelles de vent » ce dernier ayant passé sa vie à parcourir le monde ? Laurent MIANI, Auscitain de naissance, pourrait faire sien cet adage. En effet, la course à pied et la poésie sont devenues ses raisons de vivre. Après un parcours professionnel varié : ingénieur en génie civil, visiteur médical diplômé, premier de sa promotion d’Occitanie, et emploi d’avenir dans une école primaire, il traverse une période plus sombre. Ce sera, des années durant lesquelles l’alcool le fera plonger vers, dit-il, « un processus d’anéantissement » où il frôle la mort un soir et finit hospitalisé. Comme le nageur qui se noie veut remonter à la surface d’un coup de talon, Laurent MIANI a ce sursaut et un besoin irrépressible que la vie l’emporte sur le reste. Suivront pour lui des mois de guérison lente, où la psychanalyse, mais aussi la poésie et la course à pied lui serviront de motivation. Tous les jours, par tous les temps, Laurent MIANI court ses 15 km. Une véritable renaissance du corps et de l’esprit qui lui permet de remporter sa lutte contre le démon de l’alcool qu’il a totalement terrassé aujourd’hui. Et quand il ne court pas, la poésie l’accompagne nuit et jour. Des vers en alexandrins avant tout, un rythme de douze pieds… un mouvement qu’il relie à la course, un processus de rédemption qui passe aussi par la transcription de ses séances de psychanalyse. Cet état, il le décrit avec passion dans un de ses poèmes :
« Je songe si souvent à ce temps sacrifié,
À tout ce temps perdu alors qu’il fallait vivre,
En se disant qu’un jour l’aurore d’un espoir,
Poindrait à l’horizon de quelques jours heureux… » ''
PC
On peut lire dans ce recueil des poèmes et des textes poétiques dans l'ordre chronologique de leur composition, tantôt classiques, tantôt modernes, parfois grandiloquents ou étonnamment enfantins, quand ils ne tiennent pas en quelques lignes voire quelques mots…
Vous avez bien évidemment le droit de me dire que vous ne les aimez pas, mais certainement pas qu'ils ne sont finalement que des poèmes parmi tant d'autres, car ils représentent à peu près toute ma vie – ma vie qui est unique –, et tout ce que j'ai su en faire… j'estime que c'est déjà beaucoup…
Bonne lecture.
Vendredi 8 juillet de l'année 2022
Je suis celui qui court…
Après des heures de course à pied effrénée sous un soleil de plomb, je rejoins la ville par l'interminable Rue Victor Hugo, avec la sensation de revenir du bout du monde… C'est à peine si mes jambes ont encore la force de me porter, chacune de mes foulées représente un effort inconcevable ; les passants, les gens en voiture, les promeneurs, tous ceux qui croisent ma route semblent me prendre pour un inconscient, pour ne pas dire un fou.
Je lève les yeux au ciel pour ne pas regarder devant moi, me donner du courage et surtout éviter de mesurer la distance qu'il me reste à parcourir, peut-être quelques centaines de mètres, un kilomètre, je n'arrive pas à évaluer, je suis épuisé, j'enchaîne trottoirs sur trottoirs qui me paraissent interminables, cette dernière ligne droite avant l'arrivée me semble démesurément longue, ou démesurément courte, je n'en vois pas la fin, pourtant tout va si vite, me voilà déjà au milieu, je dois perdre la tête, peu importe, il faut continuer, ne pas abandonner, il faut y parvenir, car rien n'est impossible, je dois aller jusqu'au bout, jusqu'au bout du parcours, jusqu'au bout du courage, jusqu'au bout de moi-même, tout d'abord pour moi-même, mais aussi pour les vivants et même pour les morts…
Je cours levant un bras en l'air, en signe de victoire, une victoire avant tout sur la douleur qui à chaque instant de ma course me dictait d'arrêter, de renoncer, de déclarer forfait, mais aussi et surtout une victoire remportée sur les échecs passés, sur la déveine, sur les coups durs, sur la vie, sur la mort, sur moi-même, sur le temps…
À Jean-Marc Chavarot.
L. Miani, 8 juillet 2022
Une chaise chez moi
une chaise bien triste quand elle ne me voit pas.
Une chaise chez moi
une chaise bien seule quand je ne suis pas là.
Une chaise chez moi
toujours un peu chagrine si ne lui parle pas.
Une chaise boudeuse
capricieuse et morose lorsque le cœur n'y est pas.
Une chaise chez moi
une chaise d'amour
ma jolie chaise en bois.
L. Miani, octobre 2021
(À ma sœur. Il est 7 heures du matin.)
Café 12 l'hiver,
si loin de chez moi,
si loin de mon cœur.
Café 12 l'hiver,
avenue des Pyrénées,
montagnes qui font peur.
Chaise rotin plastique,
résine mal tressée,
vieilles taches de café,
je ne connais personne,
je veux rentrer chez moi.
Je veux être accueilli avec mes chagrins et mes souvenirs,
on me laisse boiteux,
on me laisse infirme.
Café 12 l'hiver,
loin de mon âme,
périphérie immonde.
Café 12 amer,
je veux rentrer chez moi,
il se fait déjà tard…
L. Miani, octobre 2021
Le Temps est une vague
D'abord quiet, indolent
Convexe ou bien concave
Il ondoie mollement
Il toise le rivage
Insoucieux, insolent
Ignorant le naufrage
Il parade imprudent
Il écume et se cabre
Moutonneux, grisonnant
Puis déferle macabre
Où la grève l'attend
Le Temps est une vague
Une vague amertume
Ce Temps qui nous élague
Et un jour nous consume…
L. Miani, 21 novembre 2021
(La bonbonne)
Glissez dans son goulot
La tige d'une rose
Et son bourgeon éclos
Dans sa bulle de verre
Enfermez le morose
De vos songes amers
Sous sa courbure lisse
Mirez l'anamorphose
D'un rêve de silice…
L. Miani, décembre 2021