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Beschreibung

Flavio Salvi et le docteur Parville, son cousin, achevaient de déjeuner dans la salle à manger un peu obscurcie par les stores tendus devant les deux portes-fenêtres. Quelques coulées de lumière se glissaient jusqu’au parquet, jusqu’à la nappe tissée de rouge et de blanc, mais les deux jeunes hommes restaient dans la pénombre que parfumaient des roses pourpres et jaunes disposées dans une jatte de vieux Rouen.
Le valet de chambre passa une coupe de fruits, versa dans les verres de cristal léger un vieux vin couleur d’ambre, puis disparut silencieusement. Flavio, tout en pelant une pêche, continua la conversation commencée.

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Delly

Le roseau brisé

© 2022 Librorium Editions

ISBN : 9782383833642

Première partie

I

Flavio Salvi et le docteur Parville, son cousin, achevaient de déjeuner dans la salle à manger un peu obscurcie par les stores tendus devant les deux portes-fenêtres. Quelques coulées de lumière se glissaient jusqu’au parquet, jusqu’à la nappe tissée de rouge et de blanc, mais les deux jeunes hommes restaient dans la pénombre que parfumaient des roses pourpres et jaunes disposées dans une jatte de vieux Rouen.

Le valet de chambre passa une coupe de fruits, versa dans les verres de cristal léger un vieux vin couleur d’ambre, puis disparut silencieusement. Flavio, tout en pelant une pêche, continua la conversation commencée.

– ... Ce cousin de mon père, Paolo Salvi, m’écrit ces jours-ci que l’on fait des fouilles aux environs de Parenza, où il habite une vieille maison fort intéressante par les meubles et objets d’autrefois qu’elle renferme. Lesdites fouilles, paraît-il, mettent au jour une villa romaine dont semble fort enthousiaste mon vieux cousin. Connaissant mes goûts, il m’offre l’hospitalité pour que je puisse en juger par moi-même.

– Et tu acceptes ?

– Peut-être.

La réponse tomba nonchalamment des lèvres longues et fines qui conservaient presque toujours un pli de léger dédain. Les dents petites, éclatantes, bien rangées, mordirent dans la chair juteuse et parfumée piquée au bout de la fourchette. Pendant un instant, Flavio et Parville gardèrent le silence. Sortant d’une pièce voisine, un très bel angora sauta sur une chaise placée près de Flavio et leva sur lui ses yeux d’un vert doré.

– Tu devrais m’accompagner, Emmanuel.

Flavio regardait son cousin, paraissait examiner avec attention ce mince visage au teint clair d’homme du Nord dont n’avait jamais pu avoir raison le grand air du large qui hâle les figures des marins. Il était même trop clair, ce teint, et joint à la maigreur des traits, de tout le corps, dénotait un état de santé peu satisfaisant.

– ... Te voilà tout à fait convalescent de ce typhus maudit qui a failli t’emporter. Mais il subsiste chez toi une sorte de langueur qu’il importe de combattre. Un voyage et un séjour dans cette belle Ombrie ne pourront qu’aider à la guérison complète.

Emmanuel eut un sourire qui atténua pendant quelques secondes l’expression en effet un peu lasse de sa physionomie, de ses yeux gris au regard pensif.

– Que dirait le cousin Salvi de voir arriver deux hôtes au lieu d’un ? Je ne suis pas son parent et il jugerait sans doute que nous en usons avec beaucoup de désinvolture.

– Erreur ! Il n’y a pas d’homme plus hospitalier. Au reste, si le voyage te tente, je télégraphie aujourd’hui pour lui demander l’autorisation de t’amener, et je ne doute pas de recevoir une chaleureuse réponse, dans ce genre : « Enchanté. Recevrai cousin le mieux possible. » L’hospitalité même, te dis-je, cet excellent Paolo Salvi.

Flavio avait une voix un peu chantante au timbre singulièrement doux. Il continuait, tout en parlant, de peler la seconde moitié de sa pêche. Au bord des paupières, d’épais cils, bruns, cachaient à demi les yeux doux comme la voix, étranges, inattendus dans ce maigre visage brun, taillé en traits aigus. Entre les lèvres indolentes luisaient les petites dents au reflet d’ivoire brillant.

– Vraiment, Flavio, si tu crois...

– Je crois, je suis sûr ! Quant à moi, le plaisir du voyage sera doublé, car tu es le compagnon idéal, silencieux quand il le faut, partageant mes goûts...

– Pas tous.

Cette fois, ce fut Flavio qui sourit. Dans l’ombre des cils un peu levés, les yeux eurent un éclair de gaieté légèrement railleuse.

– Oui, nous savons que tu es un sage. Cependant, sur bien des points, nous nous entendons, et notre vieille affection n’a pas fléchi, quoique tu m’aies parfois quelque peu malmené.

– Pas assez encore pour ce que tu méritais, mon cher ! Mais je veux croire que tu es un peu meilleur, au fond, que ne laissent supposer certaines circonstances de ta vie.

Flavio eut un rire bref. Ayant reposé la fourchette sur l’assiette, il étendit sa main longue, nerveuse, très soignée, pour caresser l’épaisse fourrure de l’angora dont les yeux dorés ne s’étaient pas un instant détournés de lui.

– Il faut me prendre tel que je suis, mon ami. À défaut d’autres qualités, j’ai celle d’être sincère et je n’ai jamais essayé de passer pour ce que je n’étais pas. Il s’est trouvé des gens pour me reprocher ce manque d’hypocrisie. Mais je ne crois pas que tu sois de ce nombre ?

– Certes non ! Mais il est un cas où tu aurais pu ménager...

Flavio l’interrompit :

– Là aussi « on » savait quel était mon caractère et que jamais je ne plierais à la fidélité dans l’amour. Ainsi donc, on n’avait aucun reproche à me faire – et je dois ajouter loyalement qu’on ne m’en a point fait.

Un battant de porte fut entrouvert à cet instant pour laisser passer un petit vieillard dont les longs cheveux blancs encadraient le visage poupin, coloré, orné d’une courte moustache argentée. Ce personnage, vêtu d’une jaquette noire et d’un pantalon grisaille, l’un et l’autre assez râpés, tenait à la main un vieux sac de moleskine.

– Tiens, monsieur Barbeau !

Flavio se levait et allait vers l’arrivant, la main tendue.

– ... Par cette chaleur ! Vous avez du courage, vieil ami !

– La chaleur ne m’incommode pas, tu le sais, et j’ai des choses intéressantes à te montrer... Bonjour, Emmanuel. Ça va ?

– Un peu mieux, tout au moins.

– Je complotais précisément de lui faire achever sa convalescence en Italie, ajouta Flavio.

– En Italie ?

– Oui, je compte faire un petit séjour chez le cousin Salvi. Mais allons prendre le café au jardin, je vous raconterai cela tout à l’heure. Débarrassez-vous donc de ce sac. Quelle bonne découverte avez-vous faite encore, infatigable fureteur que vous êtes ?

– Une belle pièce !... et en plus, un peu par-dessus le marché, une assez jolie chose. J’emporte mon sac et je vous montre cela dans un instant.

Flavio sourit, donna un ordre au domestique et sortit avec ses hôtes par une des portes-fenêtres. Ils se trouvèrent pendant un moment dans l’ardente lumière d’été, puis entrèrent dans l’ombre d’une allée qui s’allongeait jusqu’à la terrasse couverte d’un berceau de chèvrefeuille. Emmanuel s’accouda un instant à la balustrade pour jeter un coup d’œil sur la Seine, lente et comme accablée de chaleur, sur les coteaux garnis de villas, de jardins et de quelques bois, restes des nobles futaies d’autrefois. Flavio s’assit près de la table rustique et le vieillard posa sur une chaise le sac qu’il considérait avec complaisance.

– Une très belle pièce, mon enfant ! Du byzance authentique !

Du sac ouvert, M. Barbeau extrayait dévotement une petite icône qu’il présenta à Flavio.

Le jeune homme la prit et la considéra longuement. Une brise chaude agitait le feuillage du chèvrefeuille et de mourants points de lumière donnaient de fugitifs éclats à l’or terni sur lequel se détachait, en nuances pâlies, un jeune saint à l’ample et raide vêtement, au long visage menu, inexpressif tout d’abord, tant qu’une longue contemplation n’avait pas fait saisir la douceur mystique et grave du regard.

Emmanuel, maintenant penché sur l’épaule de son cousin, considérait lui aussi l’icône. M. Barbeau, pendant ce temps, prenait dans son sac un autre objet qu’il posa sur la table – une aquarelle représentant une tête de femme.

– Oui, c’est une pièce intéressante, dit Flavio après un court examen. Elle provient sans doute d’un couvent russe ?

– Samuel Brouczy, dit « couvent grec ».

Mais je croirais assez, en effet, que la provenance est moscovite.

– Oh ! si vous avez trouvé l’objet chez ce Juif autrichien, il y a tout lieu de penser que mon hypothèse est juste. Par je ne sais quelles revies mystérieuses, des dépouilles de monastères ou de palais russes viennent échouer dans sa noire boutique, depuis quelque temps. On me l’avait dit et en voici une preuve.

– Heu... peut-être. Il en demande sept mille francs.

– Je ne le lui achèterais pas pour cent francs du moment où je soupçonne que l’objet a été volé. Rapportez-le-lui, cher ami, en lui donnant mes raisons.

– Oui, je comprends... je comprends, marmotta M. Barbeau.

Mais sa physionomie laissait voir un vif regret tandis qu’il reprenait l’icône des mains de Flavio.

– Et ceci, qu’est-ce ?

Flavio étendait la main vers l’aquarelle. À peine y eut-il jeté les yeux qu’il laissa échapper une exclamation de surprise.

– Elle !... Elle, en vérité !

De nouveau penché derrière lui, Emmanuel considérait avec intérêt la fine tête de femme coiffée de cheveux sombres qui encadraient de leurs bandeaux ondulés un menu visage ambré. Des paupières aux cils plus clairs s’abaissaient légèrement, laissant entrevoir les yeux caressants, rêveurs, souriants. Elles souriaient aussi, à peine, ces lèvres roses, un peu longues, avec un léger pli de mélancolie et un troublant attrait de mystère.

– Qui est-ce ? demanda Emmanuel.

– Elle ressemble de façon incroyable à une jeune femme que j’ai connue, il y a huit ou neuf ans.

En répondant, Flavio regardait toujours l’aquarelle. Il continua, comme parlant à lui-même :

– Elle se disait la femme d’un magnat hongrois avec qui elle vivait quand je lui fus présenté, dans le salon d’une personnalité cosmopolite. Elle était italienne, mais je n’ai jamais connu d’elle que son prénom : Grazia. Tout ce qui peut exister de séduction naturelle, chez une femme, celle-là le possédait. Il est des beautés plus parfaites ; un charme incomparable au sien, je ne l’ai pas encore découvert.

M. Barbeau demanda :

– Tu as été amoureux d’elle ?

– J’ai du moins été fort près de le devenir. Mais elle ne m’encourageait pas. Sans doute me trouvait-elle trop jeune. Puis je n’avais pas encore acquis d’expérience...

Un sourire nuancé d’ironie détendit un instant la bouche de Flavio.

– En outre, elle semblait avoir donné son cœur à un jeune peintre, Luc Mariel... Peut-être cette aquarelle est-elle de lui. Samuel ne vous a pas renseigné sur sa provenance ?

– Si fait. Il a prononcé ce nom, je m’en souviens... Luc Mariel, un artiste tué en septembre 1914 et dont on a vendu les œuvres il y a quelques années. Du reste, il y a la signature... tiens, ici.

– Pauvre garçon ! murmura Flavio.

Sa physionomie devenait pensive. Il continuait de regarder la tête de femme et songeait tout haut :

– Oui, c’est bien elle. Ce sont ses yeux dont je n’ai jamais pu bien saisir la nuance, aussi changeante que les multiples impressions de cette nature ardente, mobile, qui passait de l’insouciante gaieté, de l’agitation presque désordonnée à une langueur triste, à une mélancolie rêveuse, sombre même parfois. Quant à son sourire... Tu le vois ici, Emmanuel ? En as-tu déjà vu un semblable ?

– Oui, une fois, sur les lèvres d’une idole de pierre, dans un petit temple perdu au fond d’une forêt cambodgienne et contemporain des invasions venues de l’Inde. Cette idole représentait une des nombreuses divinités de la théologie brahmanique. Elle avait ce même demi-sourire étrange... et dangereux quand on le trouve sur des lèvres humaines.

– Dangereux... oui. Grazia rendait fous ceux qu’elle voulait. Mariel était bien touché !... Puis survint la déclaration de guerre. Le Hongrois s’était esquivé à temps et elle l’avait suivi. Depuis, qu’est-elle devenue ? Je l’ignore complètement.

– Au fond, une peu intéressante personne, conclut Emmanuel avec une intonation de dédain.

Flavio posa l’aquarelle sur la table, près de lui, et se pencha pour choisir un cigare dans une boîte que venait d’apporter le domestique, en même temps que le café.

– Je ne crois pas que ce fût une nature basse, ni qu’elle se complût dans le mal. À bien y réfléchir, ces changements d’humeur dont je parlais tout à l’heure pouvaient être les sursauts d’une âme que tourmente un secret malaise – désillusions ? remords ? À l’époque où je fréquentais sa demeure, j’étais trop jeune pour y voir autre chose que les manifestations d’une capricieuse humeur féminine. Aujourd’hui, en me rappelant certaines réflexions, certains jeux de physionomie, je crois que cette jeune femme souffrait moralement.

Parville venait d’allumer une cigarette. Il tendit son briquet à Flavio, tout en disant d’un ton mi-sérieux, mi-railleur :

– Qui sait ! peut-être cette enchanteresse aurait-elle eu raison de ton inconstance, si elle avait répondu à tes sentiments naissants.

– Qui sait, en effet !

Distraitement Flavio allumait son cigare.

M. Barleau demanda :

– Gardes-tu ce portrait ?

– Mais oui. C’est un petit chef-d’œuvre qu’a fait là ce pauvre Mariel, inspiré par l’amour. Quelles sont les prétentions de Samuel à son sujet ?

– Huit cents francs.

– Je lui en donne cinq cents, et il sera enchanté, tout en protestant qu’il se ruine pour nous satisfaire.

Emmanuel, demeuré debout, se pencha pour regarder encore le portrait que son cousin venait de reprendre entre ses mains.

– Vraiment, quoi que tu en penses, je trouve quelque chose d’inquiétant, de... oui, de redoutable dans ce sourire.

Flavio eut, vers lui, un coup d’œil ironique.

– Je crois, cher ami, que tu aurais fui cette jolie Grazia comme la personnification même du mal. Perverse, elle l’était, comme bien d’autres, moins que beaucoup d’autres peut-être. Au fond, je l’ai peu connue. Sa mobilité de caractère la rendait assez difficile à pénétrer, pour qui ne vivait pas dans son intimité. Et encore, il est possible que celui-là ne fût pas mieux renseigné que moi.

En levant les épaules, il ajouta avec un rire bas, quelque peu sardonique :

– Après tout, c’est peut-être cette pénombre de mystère qui m’attirait vers Grazia. Curieux de sensations nouvelles comme je le suis, elle était faite pour m’intéresser.

M. Barbeau rit à son tour, en s’interrompant de savourer son café, pour le considérer avec amusement.

– Oh ! dilettante !

Mais Parville resta sérieux et son regard attristé, un peu sévère, s’attacha un moment au maigre visage brun auquel ce rire moqueur donnait une apparence presque faunesque.

« Combien en a-t-il fait souffrir, lui aussi ? » songea-t-il avec un subit sentiment de révolte.

 

II

 

Dans la matinée du lendemain, Parville se rendit à Paris pour faire régulariser au ministère de la Marine une pièce relative à son congé de convalescence. En quittant la rue Royale, il s’engagea dans la rue de Rivoli, d’un pas flâneur. Il comptait aller demander à déjeuner au vieil amiral De-jeunes, qui avait été l’ami de son grand-père. Après quoi il ferait quelques courses, une visite à la mère de son ami l’enseigne Martineau. Puis il regagnerait Meudon et la villa cachée dans la verdure où habitait Flavio Salvi, depuis qu’il vivait séparé de sa femme.

Comme il venait de s’arrêter à une devanture de maroquinerie, une main se posa sur son bras et une voix basse prononça :

– Bonjour, Emmanuel.

Il se détourna et eut un mouvement de surprise en reconnaissant la jeune femme qui l’accostait ainsi.

– Vous, Claire ! Je suis heureux de vous rencontrer !

Cordialement, il serrait la main gantée de soie grise. De beaux yeux aux tons de feuille-morte le considéraient avec sympathie.

– Vous êtes en congé, cher cousin ?

– Congé de convalescence. Une attaque de typhus, là-bas, en Chine.

– Oh ! pauvre ami ! Votre mine n’est pas encore très brillante. Vous êtes à Paris pour quelque temps ?

– Oui... mais j’habite à Meudon.

Le mince visage au teint velouté frémit légèrement, les yeux s’assombrirent pendant quelques secondes et Emmanuel perçut une fêlure dans la voix qui répliquait :

– Ah ! oui, naturellement, Flavio vous donne l’hospitalité. Il vous a en affection – autant du moins qu’il lui est possible d’avoir de l’affection pour quelqu’un.

La note d’ouverture, d’ironie douloureuse ne pouvait non plus échapper à Parville. La compassion, la tristesse lui serraient le cœur devant cette femme charmante et bonne, si finement intelligente, et qui pourtant était tombée dans le piège tendu par l’esprit ondoyant, l’âme capricieuse de Flavio Salvi.

Mais déjà Claire se ressaisissait. Elle sourit et l’ombre pénible s’éloigna de son regard.

– Combien de congé ?

– Six mois. Je compte en passer une partie chez ma sœur, en Auvergne.

– Je pense que vous aviez mis dans votre programme une visite chez moi ?

– Non, car je vous croyais à la campagne.

– Nous n’y allons plus guère depuis la mort de ma mère. Ma sœur aime mieux la mer et nous revenons précisément de Pornic à cause d’un règlement d’affaires concernant notre immeuble du boulevard Saint-Germain. La semaine prochaine, je vais passer une quinzaine chez une parente en Normandie... Êtes-vous invité à déjeuner, aujourd’hui ?

– Non pas. Je vais chez l’amiral De-jeunes qui m’a dit une fois pour toutes : « Quand tu voudras, viens sans façon nous demander le vivre et le couvert. »