Le talent de la mangouste - Kwesi Alain Eloïse - E-Book

Le talent de la mangouste E-Book

Kwesi Alain Eloïse

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Beschreibung

"Le talent de la mangouste", mûri au fil du temps, est un cri du cœur, une nécessité de partager les émotions et les éclats de vie qui ont habité l’auteur pendant plus d’un demi-siècle. À la croisée d’un parcours authentique et tourmenté, il offre une rencontre intime avec soi-même tout en ouvrant une fenêtre sur la Martinique rurale et traditionnelle, profonde et généreuse. Déroutante au premier abord, cette poésie saisit le lecteur pour l’entraîner vers un univers d’enchantement, entre introspection et émerveillement.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Sociologue, jardinier et fin observateur de la société martiniquaise, Kwesi Alain Eloïse est un passionné de littérature orale et un ruraliste profondément ancré dans la culture des mornes. À travers cet ouvrage, son premier recueil publié, il partage une vision riche et sensible, témoignant de son expérience multidimensionnelle.

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Seitenzahl: 100

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Kwesi Alain Eloïse

Le talent de la mangouste

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Kwesi Alain Eloïse

ISBN : 979-10-422-6419-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Spéciale dédicace à Yasantewa et Samory Eloïse, mes enfants.

Recueil écrit sous le regard bienveillant, depuis l’éternité,

de Mathilda Eloïse, ma grand-mère et Louisette Mâ ma mère.

Dieu et la Nature nous ont fait ce que nous sommes, mais à travers notre génie créateur nous faisons de nous-mêmes ce que nous voulons être.

Marcus Garvey

L’écriture est une chose et le savoir en est une autre. L’écriture est la photographie du savoir, mais elle n’est pas le savoir lui-même. Le savoir est une lumière qui est en l’homme. Il est l’héritage de tout ce que les ancêtres ont pu connaître et qu’ils nous ont transmis en germe, tout comme le baobab est contenu en puissance dans sa graine.

Amadou Hampâté Bâ, Amkoullel, l’enfant peul, 1984

Avant-propos

La poésie m’a toujours habité depuis mon enfance consciente, mais je l’ai toujours mise en standby.

Pour mieux l’appréhender plus tard à l’image d’une femme mystérieuse qui cherche à vous séduire. Combien d’années cette situation a-t-elle perduré ? Je ne saurai dire exactement tant le nombre de feuillets de carnets de cahiers organisés ou de feuilles éphémères qui ont occupé mes boîtes personnelles en carton, mes souvenirs d’enfance, mes malles d’étudiant sont incalculables.

J’ai eu conscience qu’il était possible de partager d’une manière ou d’une autre mes poèmes lors de ma première crise amoureuse, presque à la fin de mes études universitaires. À Nice sur la Côte d’Azur.

À cette époque j’ai été aussi hospitalisé avec une grande incertitude concernant le diagnostic que les médecins pourraient donner à ma maladie et à la manière dont j’allais le communiquer à mes parents, impuissants à huit mille kilomètres.

Cet état de stress profond dû à mon impossibilité d’avoir une assurance quant au temps qui me restait à vivre m’a conduit toutes les nuits dans les toilettes de ma chambre d’hôpital qui me servait dès lors du bureau improvisé et en même temps de refuge.

Poèmes pour la guérison politique

Bas les masques

Non je n’éprouve pas de haine

Ce serait un aveu d’impuissance

Et puis j’imagine leur sourire de succès maléfique

Si cela arrivait…

Tout au long de ces années de maturation et d’observation

J’ai vu cette civilisation vorace et prétentieuse se dévoiler

Et glisser vers sa destination, annoncée en vain par nos martyrs ;

Le désordre international.

Nous avons tous vu sa vraie nature,

Même ceux qui se bouchent encore les yeux à quatre mains,

Nous avons tous vu cette bestialité déguisée en vertu

Pendant des siècles, se vautrer sous des coupoles

Et des édifices élyséens.

Malgré ce cri planétaire et l’annonce de la sentence décisive

Je suis serein

Car je n’éprouve que du dégoût devant cette calamité luciférienne

Car je sais que ce qui se cache encore derrière ces apparences de bonnes manières,

De savoir-vivre théorique,

D’hygiène parfumée de cosmétiques raffinés,

De postures publiques policées,

De dépôts de vivres aseptisés,

C’est la loi du plus fort

C’est la raison de celui qui a tort.

Oui aujourd’hui encore je n’éprouve que du dégoût

Devant cette saleté présidentielle.

Je me réjouis, car

Du fond de son trou béant, l’esprit de la blanche Espagnole se lamente,

Quant à ses sbires donneurs de leçons et de noms

Ils sont pris de convulsion dans les régions arides de l’enfer

Ils voudraient tant revenir reconquérir ce qui reste de sols fertiles

Bandes de colons va !

Au paroxysme de mon dégoût, je me réjouis

De ce besoin pressant d’ajouter à ce cri planétaire,

Et de dénoncer chaque seconde,

Chaque hypocrisie,

Surtout de dénoncer sans répit

Chaque respiration mensongère,

Des lâches et des trouillards

Qui ont fait de la soumission à la prédation un art de vivre,

Qui ont érigés l’acceptation du mépris et de l’infériorité

En norme,

Qui plus est en norme jouissive ;

Comme ces ânes écervelés qui chantent cocorico

Parce qu’on leur a volé leur victoire

Et qu’à la place de la coupe ils ont reçu une montre Rolex

Pour mieux compter leurs jours de servitude luxueuse.

Il est 0 heure une,

Et quelque part à l’ouest de l’Eden,

Un singe ridicule est en train de dégringoler de son arbre de vanités,

Des rues prestigieuses sont couvertes de taches jaunes

Chez nous,

Nos prophètes et nos martyrs se sont réveillés

Et ont chuchoté à nos oreilles,

De belles jeunes femmes et de beaux jeunes hommes

Se sont levés et se sont postés au-devant de la scène

Chez nous

Malcom X, Kwame Nkrumah, et Marcus Garvey

Se sont révélés…

En hommage à Alicia Berton le 07 février 2020

Madrugada

(bonnèbonmaten)

Je me délecte du parfum de mon café Roots

Et je me sens l’âme d’un poète de Barranquilla

06 heures 30 du matin

Jour 01 après le décret de déconfinement

J’entends au loin

Pas si loin

L’horizon et les mornes gémir de désespoir

Et cela dérange mon élan poétique

Fini l’espoir de lendemains qui chantent

Comme la joie du pipirit

Comme le roucoulement sensuel de la tourterelle ;

Les industrieux ont repris la main

Leur frustration est si explosive

Leur hâte est si sordide !

Des roches millénaires qui avaient encore quelque chose à dire,

Pulvérisées,

Leur carrière brisée à tout jamais…

Des vers de terre, des micro-organismes si précieux

Stérilisés à tout jamais…

Les décibels ont capturé l’atmosphère dans sa globalité,

Et les Caterpillar en conquérants

Pourfendent avec une virilité Archi mécanique

De pauvres sols tout éventrés,

Sans vergogne

Sans retenue

Sans répit

Silence, je travaille MOI !

Mère nature n’a plus son mot à dire.

Jour 02 après le décret de déconfinement

J’ai peur

Un fantôme hypocondriaque me poursuit,

Mes nuits sont hantées par les microbes des supermarchés

Je fuis mes amis, et je garde ma famille à distance

Mes douches hydroalcoolisées sont de plus en plus chaudes

Ma peau s’est habituée à l’inhabituel

L’imminence d’une attaque virale infectieuse

Me pétrifie devant le pas de ma porte

Même avec un laissez-passer correctement affranchi ; je n’ose la franchir

Je pourchasse le souvenir des baisers de ma bien-aimée

Et j’ai mis aux arrêts mon cheval de crainte de la rejoindre.

Mon cerveau a accepté l’inconcevable

Je me sens ridicule avec mon masque

Comme un homme seul dans son lit avec sa capote.

De neuvaines en quarantaines,

Et de rengaines par centaines,

Je recule lentement

Je bascule sûrement

Dans l’isolement paranoïaque.

Jour 03 après le décret de déconfinement

Une radio soi-disant dominante

Hurle des absurdités et des avis d’obsèques en boucle

Ça y est cette fois,

Ce n’est pas un pilibo à la menthe

Qui rafraîchit mes lèvres injurieuses

Mais bien un filament important qui explose dans ma cervelle.

Je suis transporté sur la route de Colson sans le savoir

L’air de ma montagne est plus que frisquet et je grelotte

En voyons tomber le brouillard

En même temps que les masques de tous ces criminels

Qui prétendent gérer nos vies.

Mes pauvres oreilles n’en peuvent plus

D’amortir les cris d’angoisse de mes plus proches courtisanes

Qui avaient dans un délire crédule confié

Leurs cœurs, leurs corps, leurs passeports,

Leurs prévisions lunaires

À ces chacals assoiffés de sang, de technologies,

Et d’argent…

Il n’y aura pas de jour 04 après le décret de déconfinement

Pas plus que de quatrième dose de ciguë

C’est trop tard, l’hydre a fini de dévorer sa toute dernière tête

En présentant son pass sanitaire.

Elle trépasse cette pute aux allures people

dans une dernière passe sordide

Car son QR code est Total-ment erroné

À 3 milliards près son tour est passé

Et la planète exsangue s’écrase sur son ventre

Stérile,

Rongé par des milliards d’avortements…

Morne des Esses, janvier 2022

À qui appartient la planète Terre ?

Sur cette étrange boule en drive fiévreuse,

Il y a les déplacés

Il y a les exilés

Il y a les immigrés

Il y a les réfugiés

Les extradés

Il y a toutes ces hordes de manouches, de romanichels

De vas nus pieds, de Tsiganes

qui mendient dès l’aube une gitane

pour oublier la faim et le froid du continent historique de l’opulence.

Il y a tous ces boat people et ces lost people

Que l’on voit avec indifférence à la télé

Ou que l’on ne voit pas et qui ont terminé leur route sous les océans.

Il y a tous ces malheureux qui sont hypnotisés par l’étoile du Nord

Et en même temps aspirés par un mirage vicieux et cynique

Qui prend tour à tour l’aspect d’un

Jeans Levy, d’un téléphone Samsung, d’un big MacDo

Jamais d’un jardin à cultiver…

Il y a cette armée de sans titres et sans têtes

Livrée à son destin anonyme

qui s’agrippent comme des sangsues aux barbelés du mépris

et pour qui on élève, pour plus de sécurité, des murs de la honte,

des tours de Babel, juridiques, économiques et militaires,

Toutes plus affligeantes les unes que les autres,

Pour le simple souvenir confortable des enfants repus d’Occident.

Mais à qui donc appartient cette planète ?

Qui veux donc ménager sa monture et envisager le lointain ?

On dit que Jésus lui-même était un immigré,

à la différence qu’il était à la recherche de l’Amour Véritable

Pas de blousons en cuirs pour réchauffer sa peur de crever de faim.

Ni d’abonnement à TikTok ou autres objets en toc.

On dit que les gentils explorateurs et missionnaires

étaient des Grands immigrés,

Pourquoi alors ont-ils aplani le chemin pour les avides colonisateurs

Les mêmes qui aujourd’hui trouvent une étincelle de positivité

dans leur sale boulot !

et élèvent encore des tours de Babel, encore plus hautes

pour mettre leur descendance sur orbite

Pourquoi ?

Que l’on place maintenant le curseur de l’indignation plus haut,

Que l’on dénonce ceux dont la profession est de sniffer des effets d’annonce,

Que l’on démasque ceux qui ont assassiné le Voyage,

Pour le remplacer par conquêtes coloniales ou bien migrations de colonisés.

Pauvre téléspectateur médusé

Tu as été bien abusé…

Morne des Esses, le 13 novembre 2020

Sale temps pour les vampires

En pleine déchéance coronarienne

Et quelques chiffres plus loin,

L’humanité découvre avec stupéfaction le salaire de son œuvre.

Clap de fin pour un thriller pathétique :

« L’anémie de la planète par l’empire des vampires ».

Suite à des siècles d’agression financière et pseudoscientifique

La terre se dit prête à prendre le large,

La Mère nourricière de tout être vivant

Se renferme.

Elle en a marre d’essayer de réveiller des zombies

Son cœur s’est endurci au fil des ans

Devant l’imbécillité de ses enfants

Elle s’est encayée volontairement

Quitte à se désintégrer dans la confusion et l’oubli,

Mais il n’est plus possible de subir la méchanceté

vendue en emballage plastique.

Mother Nature n’est pas une consommatrice

Et elle dénonce par lot de 19 ces chiffres assassins

et ces calculs algorithmiques dissonants.

Le futur, s’il en est, pue la marque 666.

Elle est en colère notre Mère,

De ses veines s’échappent par milliards

Des microbes invisibles

Mais convertis au culte de la destruction.

Certains de ses habitants qui sont encore à la verticale sont prudents,

D’autres sont inconscients

Comme d’habitude.

Les élites qui croient encore l’être ricanent non-stop

Pendant qu’il est encore temps.

Les stars de la revue People

Ont délaissé leurs tapis volants écarlates de vanité

Et font des soustractions en guise de pénitence.