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"Les Bretons de Cadic, écrit par François Cadic, est un livre captivant qui nous plonge au cœur de la culture et de l'histoire de la Bretagne. À travers ses pages, l'auteur nous offre un voyage passionnant à la découverte de ce peuple fier et attachant.
François Cadic, lui-même breton, nous livre ici un ouvrage riche en anecdotes, en récits et en témoignages, qui nous permettent de mieux comprendre les spécificités de cette région unique. De la langue bretonne à la gastronomie en passant par les traditions et les légendes, l'auteur nous dévoile les multiples facettes de la culture bretonne.
Mais Les Bretons de Cadic ne se limite pas à une simple description de la Bretagne. L'auteur nous plonge également dans l'histoire mouvementée de cette région, des premiers peuplements jusqu'à nos jours. Il aborde ainsi des sujets tels que la résistance bretonne pendant la Seconde Guerre mondiale, les luttes pour la préservation de la langue bretonne ou encore les migrations bretonnes vers d'autres régions de France.
Ce livre est un véritable hommage à la Bretagne et à son peuple. François Cadic, à travers sa plume fluide et passionnée, nous transmet son amour pour cette terre et ses habitants. Il nous invite à partager sa fascination pour cette culture millénaire, qui a su préserver son identité malgré les épreuves.
Les Bretons de Cadic est un ouvrage incontournable pour tous ceux qui souhaitent découvrir ou approfondir leurs connaissances sur la Bretagne. Que l'on soit breton d'origine ou simplement curieux, ce livre nous transporte et nous fait vibrer au rythme des traditions et des légendes bretonnes.
En conclusion, Les Bretons de Cadic est un livre passionnant qui nous plonge au cœur de la Bretagne et de son peuple. À travers ses pages, François Cadic nous offre un véritable voyage culturel et historique, nous permettant de mieux comprendre et apprécier cette région unique.
Extrait : ""Vers l'extrémité occidentale de l'Europe, il existe des régions où la nature semble à dessein avoir ménagé un abri pour un peuple prédestiné. Péninsules au sud, iles au nord, elles sont là avec leurs côtes âpres et déchiquetées comme un perpétuel défi jeté à la tempête. Nuit et jour, la brume les enveloppe à la façon d'un linceul..."""
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Seitenzahl: 95
Veröffentlichungsjahr: 2015
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Décentralisons ! Le mot est à la mode et il n’est pas une tribune où il ne retentisse. Il marque une faillite de plus à l’actif des bâtisseurs chimériques de 1789. Un siècle est à peine écoulé, et voici que dans leur édifice de carton, l’eau du ciel pénètre partout, des lézardes se produisent, la pièce fondamentale se détache. On en a assez de la centralisation et de la dictature exercée par Paris. Quoi d’étonnant ! Quand on serre trop les ressorts d’une machine, elle éclate ; quand on violente les traditions d’un peuple, tôt ou tard il proteste, et le bruit de ses revendications couvre la voix des puissants.
Aujourd’hui, d’un bout de la France à l’autre, l’accord est unanime ; Revenons, dit-on, à la vie provinciale ; rentrons dans le cadre local que la Nature nous a créé.
C’était vraiment, en effet, une merveille que cette France des temps jadis, où les hommes de la Révolution ont tant promené la hache et la sape. Évêques et chefs d’État l’avaient formée « comme les abeilles font leur ruche. » Chaque portion de l’ensemble jouissait de son autonomie, chaque unité se gouvernait d’après ses us et coutumes. C’était un fourmillement de vies particulières dans un corps robuste. Au-dessus, l’image de la plus grande France planait. L’entente générale se retrouvait en face de l’étranger ; et lorsque, vers les frontières, les têtes de colonnes ennemies apparaissaient, un élan unanime entraînait les provinces à la défense du territoire.
De cette France qui semble gisante sous les décombres, l’âme pourtant n’est pas morte. Interrogezles hommes du peuple. Chez eux, rien des conceptions vagues et générales des hommes de théorie et des Intellectuels patentés. À l’exception de quelques pauvres cervelles, nourries des doctrines creuses des orateurs de club, l’idée particulariste domine chez tous. Ils sont bien toujours Bretons, Gascons, Auvergnats, Limousins, Savoisiens, les fils des vieux Gaulois, des hommes de clan. Pour eux, le clocher paroissial est le symbole de la Patrie et le saint de la paroisse est le premier après Dieu.
Pourquoi dès lors ne pas les rendre à leur vie propre ? Pourquoi contraindre leurs aspirations ? Il conviendrait vraiment que tous les hommes de cœur, tous ceux qui ont conservé l’amour de la Patrie, se missent à l’œuvre avec ardeur.
Comme étude préliminaire ce serait, semble-t-il, une excellente chose, de rechercher d’abord quelles ont été, dans le passé, les actes authentiques et les titres de gloire de chaque province, quelle est, dans le présent, la mission qui lui est réservée, quelles sont les questions dont elle se préoccupe, les maux dont souffrent ses enfants et les conditions qui leur sont faites dans l’existence.
Nous avons essayé de le faire pour le plus original, le plus vivant de nos groupes provinciaux, pour la Bretagne !
Plaise à Dieu que ces considérations un peu hâtives et nécessairement incomplètes servent la cause de nos compatriotes d’Arvor, et en particulier de ceux qui luttent au loin, aux prises avec les nécessités de la vie ! Plaise à Dieu qu’elles profitent aussi à l’œuvre, qui nous est chère entre toutes, de la Décentralisation !
F. C.
La race et son histoire
Vers l’extrémité occidentale de l’Europe, il existe des régions où la nature semble à dessein avoir ménagé un abri pour un peuple prédestiné. Péninsules au sud, îles au nord, elles sont là avec leurs côtes âpres et déchiquetées comme un perpétuel défi jeté à la tempête. Nuit et jour, la brume les enveloppe à la façon d’un linceul. Je ne sais quoi de mélancolique y plane au-dessus du paysage.
Galice, Bretagne, Irlande, Écosse, Pays de Galles, tels sont les noms de ces régions.
La légende et la poésie y ont élu domicile. Ici, en Galice, c’est l’antique terre des Occis miens où s’ouvre l’entrée des Enfers. Là, en Bretagne, au bout de l’éperon géant de la pointe du Raz, c’est la Baie des Trépassés, l’île de Sein d’où le collège des Druidesses présidait à la tempête, l’abîme où gît la ville d’Is, noyée pour ses forfaits. Plus au nord, en Irlande, c’est l’Enfer de Saint-Patrick ; en Écosse, le gouffre d’Iona, par où les esprits mauvais remontent sur la terre ; dans le pays de Galles enfin, c’est le mont Snowodon, mont sacré des poètes, sur lequel le roi Arthur de la Légende tenait ses assises.
Partout la nature semble dire à l’étranger ; Ne pénètre pas ici : cette rude terre n’est pas pour toi ; – et à l’homme du pays : Considère ces îles et ces presqu’îles, jetées comme des chaussées à travers l’océan. Elles t’invitent à passer d’un continent à l’autre et te facilitent le trajet. Suis-les, va même plus loin, et sois de par le monde l’apôtre de l’Idée.
Apôtres de l’idée, mais plus particulièrement de l’Idée Chrétienne, de l’Idée de Patrie, de l’Idée Loyaliste, tels sont bien en effet les habitants de ces régions.
Par un heureux hasard, la mer, qui d’ordinaire est un fossé de séparation entre les hommes, a établi ici entre eux le trait d’union. Dans chacune de ces îles et de ces presqu’îles, on rencontre les fils d’une même race, des rameaux détachés du tronc celtique. On en trouve en Galice, où, au VIe siècle, on employait encore la langue bretonne, en Cornouailles anglaise, où le dernier représentant de l’idiome national s’éteignait vers 1778 ; on en trouve en Écosse, où 300 000 Highlanders du nord-ouest s’expriment encore en Gaëlique, dans le Connaught en Irlande, où l’anglais n’a pas su pénétrer ; on en trouve enfin au pays de Galles, où 1 500 000 hommes sont restés fidèles au Cambrien, en Basse-Bretagne, où 1 350 000 de nos frères conservent le parler des ancêtres.
Admirable ténacité d’une race ! L’invasion anglo-saxonne en Grande-Bretagne l’a disloquée : l’influence des peuples voisins que les liens du sang unissent à elle, en France et en Espagne, l’a quelque peu pénétrée, elle n’en est pas moins demeurée fidèle à sa vocation.
Suivez-la plutôt à travers l’histoire. La voici en Espagne. Sous la poussée des légions musulmanes, la domination des Wisigoths vient de s’écrouler comme un château de cartes ; sous les voûtes de la cathédrale de Tolède, le dernier Alléluia s’est éteint dans un sanglot et la nuit noire de l’Islam enveloppe la péninsule, de Gibraltar aux Pyrénées. Toutes les provinces ont courbé la tête sous le joug, à l’exception d’une seule : la Galice. Or ce sont les Celtes de la Galice qui vengeront la cause nationale, le héros Pélasge à leur tête.
Quand à sept siècles de là, le Sarrazin, rejeté de sierras en sierras, franchira de nouveau le détroit pour retourner au désert africain, les Galiciens pourront se vanter à bon droit d’avoir été les sauveurs de l’Espagne. Ce sera de leur sang qu’auront été cimentés les éléments qui constitueront le peuple Espagnol, la race des Conquistadores.
Les Celtes du nord, leurs frères, n’en avaient pas moins fait. Les Galiciens avaient sauvé une nationalité, les Irlandais sauvèrent la civilisation chrétienne.
Le monde occidental venait de recevoir à peine la semence de l’Évangile, il était tout humide encore de la rosée du baptême, lorsque soudain, débouchant de l’horizon, accoururent les hordes Germaines, et avec elles la désolation et la barbarie. L’Occident se réveilla un jour arien et païen, et les derniers fidèles du Christ cherchèrent un asile dans les retraites, au fond des bois. La civilisation avait fui le continent.
Les Irlandais l’accueillirent. Pendant plus d’un siècle, quiconque fut désireux de boire à la coupe des sciences dut étudier à l’école de leurs moines. Grâce à eux la civilisation eut sa revanche.
À leur tour, ils débarquèrent sur le continent ; des légions de missionnaires partirent de l’Île desSaints et l’œuvre de la reconquête de l’Europe, au nom du Christ, commença. Beau spectacle que celui de ce petit peuple se lançant, pour ainsi dire tout seul, dans une Croisade contre la Barbarie ! Il ne fallait rien moins que la plume séduisante d’un Montalembert pour nous raconter les merveilles opérées. Sous les pas des apôtres, des Columban, des Killian, des Columbkill, on voyait se relever les nations, tels ces ossements desséchés dont parle le prophète, qui soudain s’animèrent à la voix de l’Esprit. Plantée au plus profond du sol par la main de ces robustes porteurs d’Évangile, la croix parut désormais indéracinable. Si elle continue de se dresser encore au-dessus de l’Europe, si la civilisation dont nous jouissons procède d’elle, en vérité, c’est à l’Irlande que nous le devons.
Que ne doit-elle pas aussi aux Bretons, la Patrie française ! Nous aurons l’occasion de le montrer. Pendant la grande crise nationale du XIVe et du XVe siècles, ce furent des héros bretons qui expulsèrent l’Anglais de notre territoire, ce furent eux qui assurèrent l’unité et l’individualité de la Nation. Quel ne fut pas encore le rôle des peuples Celtes, à l’heure où l’Hérésie protestante promenait partout son fatalisme désespérant et ses arides doctrines ! Ils sauvèrent l’honneur de l’Europe catholique. Sans doute y en eût-il qui succombèrent parmi eux, les Gallois entre autres, mais après avoir défendu leur foi avec vigueur ; il y en eut, comme les Écossais, qui cherchèrent un asile dans les montagnes, après une héroïque résistance. Les Bretons et les Irlandais demeurèrent irréductibles.
Au premier rang de la Ligue catholique, en France, figurèrent les Bretons. Leurs armées furent les dernières à se soumettre. Il fallut à Henri IV abjurer solennellement ses erreurs, avant qu’elles ne consentissent à rentrer au foyer.
Quant aux Irlandais, qui donc oserait leur disputer la palme dans le combat pour la foi ? Voilà quatre siècles que ce peuple souffre, voilà quatre siècles que s’élargit le fossé où vont dormir les martyrs du catholicisme, voilà quatre siècles que l’Anglais, avec l’argent de Judas d’une main et l’épée de bourreau de l’autre, vient lui crier : Tes croyances ou ta vie ! Il répond toujours : Prends mes terres, puisque tu les veux ; prends ma vie, si tu y tiens, mais laisse-moi ma foi et mon honneur. S’il est vrai que là-haut Dieu pèse les larmes des peuples martyrs, de quel poids ne pèseront pus, dans les balances éternelles, les larmes de l’Irlande et quel ne sera pas le châtiment de l’Angleterre !
Il est juste de reconnaître, d’ailleurs que l’Idée loyaliste, aussi bien que les Idées nationales et religieuses, a toujours rencontré chez les Celtes d’héroïques et obstinés défenseurs.
Un roi gouvernait l’Angleterre, bon, chevaleresque et généreux ; Charles Ier, Petit-fils de Marie Stuart et tolérant pour les catholiques, les sectaires, huguenots jurèrent sa perte. À leur appel, tout ce qu’il y avait de passions endormies au cœur d’une nation qui n’a que le masque des croyances, se ranima soudain. Le roi dut fuir ; les Anglais l’abandonnèrent. Irlandais et Gallois le défendirent. Les Cavaliers Celtes luttèrent avec vigueur contre les Côtes de fer de Cromwell et si, malgré leurs efforts, la tête de Charles Ier roula bientôt sur la place de Whitehall, ils pouvaient se vanter d’avoir fait à la victime des dignes funérailles, en semant les routes d’Angleterre des cadavres de leurs ennemis.
Aussi terrible fut la vengeance des Bretons de France, lorsque, à cent ans de là, leurs croyances furent attaquées et le roi Louis XVI traîné à l’échafaud. L’idée loyaliste n’eut pas de plus énergiques soutiens. Il fallut bien que la Révolution désarmât devant eux ; leur obstination proverbiale leur valut le dernier mot.
Dans la mystérieuse forêt de Brocéliande, il existe une fontaine, la fontaine de Baranton que l’enchanteur Merlin