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Les contes de ma grand-mère est un recueil de contes qui plonge le lecteur dans des univers différents liés au monde de l’enfance et des aléas de la vie. On y joue, on se dévoile, on chaparde… dans la joie.
A PROPOS DE L'AUTEURE
Laurence Robert Rey se plaît à écrire des histoires à la fois ludiques et didactiques. Par ailleurs, elle est l’auteure de plusieurs livres dont
L’ennéagramme à travers le monde animal.
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Seitenzahl: 42
Laurence Robert Rey
Les contes de ma grand-mère
© Lys Bleu Éditions – Laurence Robert Rey
ISBN : 979-10-377-5366-3
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À mes parents,
À mon oncle Michel,
Pour tous les enfants du monde
C’est l’histoire d’une famille d’ours qui vivait paisiblement à Marseille, dans une grotte ouverte sur un quartier tranquille de la ville. La plus jeune des oursonnes, qui se prénommait Deby, était particulièrement gourmande, ce qui ne choquait point ses parents qui étaient tous des amateurs de miel.
Néanmoins, Deby dénotait parmi les siens car elle préférait les tartes aux abricots au miel et, ce jour-là, l’envie lui prit d’en manger une, coûte que coûte.
« Demander à mes parents était inutile », pensa-t-elle.
Ils lui proposeraient du miel qu’ils avaient toujours à profusion. Ils se démenaient tellement à s’en procurer sans cesse qu’ils ne prendraient pas la peine de l’écouter.
Et puis les tartes aux abricots ne se trouvaient pas au sommet des arbres, il fallait les acheter à Monsieur le Hibou qui tenait la pâtisserie du quartier. Ça coûtait au moins 3 francs, ce qui représentait une somme d’argent conséquente pour le foyer.
« À quoi bon manger des abricots quand le miel est si bon et gratuit… » Elle connaissait très bien la chanson. Ainsi, elle eut l’idée d’envoyer son petit frère, Ilan, demander une tarte aux abricots.
Elle pensait que si la demande venait de lui, les parents seraient peut-être plus conciliants : d’abord parce qu’il était le plus petit des oursons mais, surtout, parce qu’il savait y faire. Il avait appris à manier les larmes de crocodile. Quand il n’obtenait pas ce qu’il voulait, il se pliait en deux, faisait couler des larmes de ses yeux et, si ce n’était pas suffisant, il se roulait dans le miel.
Maman ourse, ne sachant plus comment consoler son fils, lui cédait bien des lubies. Et papa ours voyait toujours d’un très mauvais œil le gâchis de la denrée la plus précieuse.
Après quelques hésitations, Ilan accepta de faire plaisir à sa sœur et partit en quête d’une tarte aux abricots.
Devant l’indifférence de ses parents, il commença à se plier en deux. Alors qu’il préparait déjà les larmes, papa ours remplit une nouvelle jarre de miel qu’il posa soigneusement sur un tabouret. D’un geste brusque et volontaire de la patte avant droite, l’ourson fit tomber le récipient et commença à se rouler dans le miel qui s’en était écoulé.
La généreuse maman ourse crut bon d’intervenir face à une crise qu’elle pressentait inextricable.
Il partit aussitôt à la pâtisserie avec sa sœur qui l’attendait à l’extérieur de la caverne.
Quelques minutes plus tard, Ilan fut de retour, gai comme un pinson. Il posa négligemment la monnaie sur la console, tout en se précipitant vers la sortie, sans se soucier de ses parents toujours affairés à la conserverie du miel.
Intriguée, maman ourse se retourna aussitôt, en accrochant quelques pots posés au sol et lui demanda de voir la tarte.
Elle l’accompagna jusqu’à un tabouret, se positionna face à lui et attendit qu’il la dévore.
Le pauvre Ilan fut pris au piège car il détestait les tartes aux abricots. Il n’aimait que le miel… pour le plus grand bonheur de ses parents !