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Les couleurs de l'attente est un recueil de poésies en dialogue avec des tableaux et sculptures de Michel Born, une sorte d'échappée artistique en attente de la rêverie, du souvenir, de l'évocation de lieux, moments ou personnes qui comptent ou ont compté pour nous. Les poèmes sont de Catherine Barsics, Dominique Helin et Michel Born
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Seitenzahl: 22
Veröffentlichungsjahr: 2023
La peinture est une poésie qui se voit au lieu de se sentir et la poésie est une peinture qui se sent au lieu de se voir.
Léonard de Vinci
Attendre et se savoir attendu
L’ami, l’amie
L’enfant, l’aurore
L’amour, la vie, la mort
Le temps perdu à attendre
Le temps trouvé pour attendre
Attendre l’heure propice
L’inspiration, la lumière
La page attend le texte
La toile attend la couleur
Je t’attends
Tu m’attends
J’ai tant de choses à te dire
J’ai tant de silence à partager
J’ai le temps
Prends ton temps
Lis et rêve !
MB
Blancheur de la ville,
La tristesse s’évanouit
Et nous laisse immobile
Dans le dédale de nos vies.
Douceur du ciel,
Je m’enfuis, je m’envole,
Touchée vers l’éternel
En une ultime farandole.
DH
Attente, sève soulante
Qui laisse le malaise
S’insinuer comme un venin
Dans le doute pour demain.
Attente. Viendras-tu ?
Sur le pont de l’Académie
Des heures passent
Les bateaux me lassent
Les badauds posent
Rien ne me repose
Attente. L’avion est-il parti ?
L’as-tu raté ou l’as-tu pris ?
Mon attente sera-t-elle vaine
Pourrais-je refaire la fête
Quand tes mains chaudes
Caresseront le creux de mon dos ?
MB
Doute de l’heure
dont la patience
a tôt fait
de tourner
comme du lait
comme dimanche
dont on tente
de tromper
les heures
ou qu’on arpente
au hasard
des rencontres
silhouette amie
qui heurte
chaque battement
du pendule
et les lames
des horloges digitales
ne s’allument plus désormais
Dans les danses vacillantes
des corps jamais étreints
dont les reflets s’étranglent
en ombres affaissées
À moins que ce ne soit
la main que tu revêts
pour habiller de jour
tes espoirs désuets
et t’animer miroir
d’autres visages
étranges
Ou disposer de nous :
Compagnons du dimanche
à peine cachés
aux paravents du temps.
CB
La nuit venait de tomber
Sur le quai du printemps
Je regardais perplexe
Le numéro 31
Cette maison sombre
Ne te ressemble pas
Et ne convient pas
Au quai du printemps
Le noir s'installe
Plus dense encore
Sur le quai du printemps
Où personne ne danse
Alors qu'une pluie fine
Rappelle qu'on est bien
Le 21 du printemps.
Je me suis mis sur mon 31
Pour te rejoindre
Au quai du printemps
Mais pas de sonnette
Sur cette maison
Pas de bruit, pas de lumière
Pas de printemps.
Je suis reparti sombre
Dans la pluie triste
De ton absence
Et pourtant
Ton cœur battait de m'attendre
Au 31 b du quai du printemps
Cette péniche amarrée
Noire dans cette première
Et pour moi dernière
Nuit du printemps.
MB
Mais de quel secret