Les dessous de la pornographie - Georges Lecoq - E-Book

Les dessous de la pornographie E-Book

Georges Lecoq

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Beschreibung

Il est utile, voire urgent et impératif, d'aborder la question de la pornographie car elle concerne tous les âges, toutes les cultures, toutes les classes sociales, tous les pays. Il est en effet surprenant et dramatique de constater combien ce phénomène est répandu et combien, paradoxalement, on en parle peu. Ce texte de vulgarisation s'appuie sur des analyses et des données scientifiques sérieuses. Il s'adresse avant tout aux parents et aux éducateurs de jeunes démunis de matériel rigoureux et d'outils de formation adéquats. Il permet d'engager avec les enfants et les jeunes un dialogue approfondi sur une réalité le plus souvent cachée, mais bien présente dans leur vie. 

Une équipe internationale de parents, éducateurs de jeunes, psychologues, médecins, philosophes, pédagogues, neuroscientifiques et experts en médias sociaux ont travaillé sur le sujet. Georges Lecoq, psychologue belge représente la francophonie.

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Les dessous de la pornographie

Équipe internationale de professionnels travaillantsur le programme de formation « Up2Me »

Georges Lecoq

pour la francophonieDirecteurs de publication :Chiara Rivoiro, Encar Javaloyes et Paolo Rovea

Les dessousde la pornographie

En comprendre les dangerspour mieux accompagner et agir

Traduit par Claire Perfumo

Texte traduit de : « Il mondo sommerso della pornografia (spunti di riflessione per genitori e formatori giovanili) »

A cura di : Chiara Rivoiro, Encar Javaloyes, Paolo Rovea, Città Nuova Editrice, Via Pieve Torina 55, 00156 Roma, © 2022.

Couverture : Lectio Studio – Philippe Guitton

2023 Groupe Elidia

Éditions Nouvelle Cité

10 rue Mercœur – 75011 Paris

9 espace Méditerranée – 66000 Perpignan

ISBN : 978-2-37582-541-9

EAN Epub: 9782375825631

Avant-propos

En 2012, un collectif de professionnels de différentes disciplines et de quatre continents a initié une méthode d’accompagnement des enfants et adolescents ainsi que de leurs parents. Il s’agit de la méthode Up2Me (= cela dépend de moi !) dont les objectifs et la méthodologie inductive (maïeutique) sont détaillés dans l’introduction qui suit. J’ai personnellement, en tant que psychologue, participé à l’élaboration de cette méthode et ai pu l’appliquer dans différents groupes. S’agissant d’accompagner les différentes étapes de la croissance des enfants et des jeunes, parmi les dimensions abordées, les aspects relationnels, affectifs et sexuels ont pris une large place. L’irruption croissante de la pornographie dans notre monde nous a engagés à en approfondir les enjeux et les effets. Le présent ouvrage trouve son origine au cours des années de pandémie durant lesquelles nous nous sommes retrouvés à échanger – en ligne –, des heures durant, sans relâche.

Cet essai, destiné avant tout aux parents et professionnels qui accompagnent les enfants et adolescents – pour mieux comprendre, pour mieux agir – a été rédigé par quelques-uns d’entre nous.

À la différence de congrès auxquels j’ai pu participer, rassemblant un panel de professionnels homogène, je me suis retrouvé ici face à une disparité de personnes intéressées par cette thématique. Disparité essentiellement liée aux contextes éducatifs variés ainsi qu’aux différentes cultures et disciplines constituant ce collectif. La liste des différents auteurs est reprise aux dernières pages de ce livre.

Des perspectives distinctes s’entrecroisent. L’approche de la pornographie s’en est trouvée plus universelle : échanger sur cette thématique – mondiale elle aussi – avec un neurologue mexicain, une enseignante espagnole, un jeune éducateur coréen et tant d’autres venus d’ailleurs… a pu conférer à cet ouvrage les caractéristiques particulières que vous lui trouverez, des niveaux d’approche distincts, des éclairages contrastés… Le souci est de sauvegarder tout ce qui a pu s’exprimer lors de nos échanges, et en même temps de ne rien gommer des priorités avancées par chacun d’entre nous.

Georges Lecoq

Introduction

Les preuves scientifiques et empiriques de l’état de santé et du bien-être des adolescents, recueillies dans le monde entier, dressent malheureusement un état des lieux préoccupant depuis au moins une dizaine d’années : des données très récentes1, provenant d’études menées sur plus de 80 000 jeunes d’Europe, attestent qu’un adolescent sur quatre présente des symptômes cliniques de dépression, tandis qu’un sur cinq souffre de troubles de l’anxiété persistants. La pandémie n’a fait qu’aggraver une situation préexistante : les jeunes qui ont le plus souffert de ses conséquences sont ceux qui avaient déjà une vie sociale ou une santé fragile.

À travers une fiche informative sur le thème de la santé mentale chez les adolescents, publiée en novembre 2021, l’Organisation mondiale de la santé a attiré l’attention de tous les gouvernements sur l’importance de services coordonnés consacrés aux jeunes, étant donné que « ce malaise psychique général risque d’hypothéquer gravement la santé des jeunes à l’avenir ». Il a en effet été démontré qu’un épisode de dépression durant l’enfance et l’adolescence laisse craindre un moins bon état général à l’âge adulte, de plus grandes difficultés dans les relations et dans la vie, ainsi qu’un plus grand risque d’angoisses et de dépendances, voire, déjà plus tôt, le passage à des actes criminels (« baby gangs2 », comportements violents). Comme l’OMS ne cesse de le rappeler, les nouvelles formes de dépendance, que l’on appelle « dépendances sans substances », exigent une attention et des compétences spécifiques, étant donné qu’il s’agit d’un phénomène en augmentation et en grande partie souterrain. La dépendance aux jeux vidéo, les relations sociales réduites et la dépendance aux liens virtuels accentuent les comportements destructeurs au lieu de stimuler la créativité, qui caractérise la période de l’adolescence. C’est la raison pour laquelle l’OMS a recommandé à chaque pays d’investir plus particulièrement dans les domaines suivants :

– les programmes de promotion et de prévention de la santé mentale, avec la participation de différents acteurs – par exemple, les médias numériques, les structures sanitaires ou d’assistance sociale, les écoles ou communautés – et la mise en place de diverses stratégies à destination des adolescents, notamment les plus vulnérables ;

– le diagnostic et le traitement précoce des problèmes de santé mentale détectés à l’adolescence, ce qui permet d’éviter le placement en institution et la médicalisation à outrance, en donnant la priorité aux approches non médicamenteuses.

Les institutions, tout comme les familles et, plus généralement, les adultes qui accompagnent d’une façon ou d’une autre les adolescents dans leur processus de développement, se sentent souvent démunis et dépourvus des ressources nécessaires pour interpréter les changements qui surviennent durant cette période de la vie. On peut affirmer qu’il en a toujours été partiellement ainsi : l’adolescence suppose une prise de distance physiologique par rapport à la famille d’origine, et cette distance s’accompagne de comportements, d’émotions et de mots parfois impossibles à comprendre pour les adultes. Or, les chercheurs ont identifié un phénomène qu’ils qualifient de « changement historique », à savoir, les répercussions du monde virtuel sur la vie des plus jeunes : ceux qui sont nés à partir de 1995 ont disposé d’un smartphone dès le début de leur adolescence et n’ont pas connu le monde sans Internet. L’avènement de ces technologies continue d’entraîner des conséquences positives, puisque les interactions sociales des jeunes s’en trouvent par exemple facilitées, mais aussi des risques spécifiques, que les parents issus des générations précédentes n’ont jamais connus, raison pour laquelle la transmission de compétences « des grands-parents aux petits-enfants » ne s’est pas faite. Les parents d’aujourd’hui se trouvent face à des jeunes littéralement « captivés par les écrans », qui vivent à l’intérieur d’un monde (le monde numérique) véhiculant des contenus et messages qu’un jeune a souvent du mal à distinguer de la vie réelle. Les neurosciences mettent aujourd’hui en évidence les changements importants qui se produisent dans le cerveau à l’adolescence, ce qui prouve que le degré de maturation cérébrale constitue un facteur fondamental à prendre en considération par rapport à l’exposition aux contenus numériques.

L’inquiétude des adultes concerne précisément ces contenus, mais également le temps que les jeunes passent en ligne ou sur les réseaux sociaux ; ils sont désemparés, ne sachant pas comment aider les jeunes à « exploiter » le meilleur que leur offrent les progrès de la technologie, en limitant leurs effets négatifs.

En tant qu’adultes, parents et éducateurs, nous assistons à un phénomène complexe qui nous oblige à renforcer tous les réseaux possibles susceptibles de nous aider à accompagner nos jeunes afin d’en faire des adultes mûrs et sereins. Certes, il n’a pas été prouvé de façon univoque que le temps passé sur les réseaux sociaux entraîne des conséquences négatives (il s’agit là d’interactions complexes, qui méritent d’être davantage approfondies) ; cependant, les études menées révèlent entre autres une nette corrélation entre le sentiment de frustration qu’éprouvent les jeunes lorsqu’ils voient exclusivement des images évoquant la réussite, le bonheur et la beauté, sans avoir acquis la maturité nécessaire pour parvenir à faire la distinction entre le monde virtuel et la vie réelle. Étant donné que les contacts en face à face entre les jeunes ne cessent de se réduire, il leur deviendra de plus en plus difficile de prendre conscience que, dans la vie réelle, tout le monde essuie des insuccès, des échecs et des souffrances. En se comparant à des jeunes de leur âge qui semblent invariablement être au-dessus d’eux, épanouis et plus heureux, ils développent des réactions de défense plus ou moins marquées : cela va de l’isolement, qui les pousse à utiliser encore davantage leur smartphone, à la dépression et au sentiment d’inadéquation. Tous ces sentiments et ces interactions sont difficiles à comprendre pour les parents, qui n’ont pas vécu la même expérience.

Afin de répondre à ces nouvelles exigences des adultes sur le plan éducatif, il y a une dizaine d’années, des familles et animateurs travaillant avec des jeunes, membres du mouvement des Focolari3, ont tenté d’unir à l’échelle du monde leurs compétences et leurs diverses expériences afin d’offrir des outils utiles et constamment mis à jour, aux adultes qui accompagnent les nouvelles générations dans leur développement.

Au fil des années, de nombreuses initiatives ont été lancées pour accompagner les parents, à la lumière de la spiritualité de l’unité : des temps d’approfondissement sur des thèmes spécifiques, des échanges entre familles, des expériences permettant de partager certains aspects de la vie quotidienne au sein de la famille, ainsi que des temps de formation, pour les parents et leurs enfants.

Comme nous venons de l’évoquer, depuis une dizaine d’années les nouveaux besoins de formation des adultes et des jeunes d’aujourd’hui sont davantage pris en compte. Cette réflexion s’enracine dans une vision qui conçoit l’essence de la personne comme un « être en relation ». C’est là le fondement ontologique et le regard porté sur l’homme, dans lequel même les sciences humaines reconnaissent aujourd’hui le chemin tout indiqué pour favoriser le développement complet et harmonieux de tout individu, dans toutes les dimensions qui définissent sa personnalité : la dimension biologique, émotionnelle, intellectuelle, sociale, spirituelle et historico-environnementale.

Une équipe internationale a ainsi élaboré la formation « Up2Me4 », destinée aux enfants, aux adolescents et à leurs parents, portant sur l’affectivité, la sexualité et les thèmes qui y sont liés. Des parents, des éducateurs de jeunes et des experts dans différentes disciplines – psychologie, médecine, spiritualité, pédagogie, neurosciences ou réseaux sociaux – ont mis au point des parcours structurés axés sur l’accompagnement lors des phases délicates de la croissance, ne serait-ce que dans un but préventif. Les parents et leurs enfants ont ainsi la possibilité d’aborder des sujets épineux et brûlants qui les intéressent, à travers des méthodes innovantes. Deux adultes mariés et formés à la méthode inductive veillent à ce que les jeunes utilisent de leur propre initiative, en partant de ce qu’ils connaissent déjà, les éléments qui leur sont proposés lors des approfondissements spécifiques et sont issus des sciences humaines, de leurs expériences sur le terrain et de leurs réflexions éthiques, afin de formuler eux-mêmes les réponses à leurs nombreuses questions, différentes à chaque âge et inhérentes à la maturation affective, sexuelle et humaine.

Dans le cadre d’un véritable parcours de prise de conscience et de réappropriation de leurs ressources éducatives, les parents sont accompagnés par un couple possédant davantage d’expérience pour approfondir les thèmes qui les intéressent ; ensemble, ils définissent les besoins de leur famille, tout ce qu’ils peuvent entreprendre, améliorer ou changer dans la communication avec leurs enfants, afin de les aider lors de la phase de croissance qu’ils traversent. Pour les enfants de moins de 8 ans, la formation s’adresse à toute la famille, avec des temps prévus pour les seuls parents.

Les formations Up2Me qui, à partir de 2015, se sont rapidement diffusées dans le monde entier, constituent aujourd’hui une proposition alternative, positive et moderne pour aider les jeunes à devenir des adultes mûrs et heureux ; à ce jour, plus de 2 000 jeunes et plus de 250 couples de parents ont déjà suivi au moins un des parcours proposés. La spécificité de cette proposition et ses retombées à court et moyen terme sur la vie des jeunes font actuellement l’objet de recherches approfondies dans différentes universités, ce qui va permettre de relever les points forts et les faiblesses et d’améliorer ainsi l’offre de formation, afin qu’elle réponde toujours mieux aux besoins réels des adultes et des plus jeunes.

Le lancement des formations Up2Me s’est transformé en un nouveau « laboratoire d’idées » à l’échelle de la planète : avoir l’occasion d’échanger constamment entre jeunes et adultes, mariés ou non, de cultures, de milieux sociaux et de religions différents, a pour résultat que le regard porté sur le monde des jeunes est toujours en phase avec son époque, jamais figé et en perpétuelle évolution, tout comme la société dans laquelle nous vivons. C’est l’occasion d’aborder des sujets que nous avons besoin de connaître, d’étudier et d’approfondir davantage.

Il en a été ainsi concernant la pornographie : les demandes répétées des parents et les attentes spécifiques des jeunes de tous les continents ont amené l’équipe d’Up2Me à chercher à comprendre plus en profondeur un phénomène qui risque de rester aussi mystérieux qu’il nous touche de près.

De récentes études attestent qu’environ 50 % des jeunes de 9 à 16 ans sont régulièrement exposés à des images à caractère sexuel sur Internet. La facilité d’accès au réseau est ce qui explique qu’aujourd’hui, de plus en plus de jeunes entrent dans le monde de la pornographie. Si, auparavant, il leur fallait surmonter leur gêne en demandant une revue pornographique à leur marchand de journaux et veiller à ce que les adultes ne découvrent pas ces documents papier ou ne les surprennent pas à regarder ces images sur leur poste de télévision, aujourd’hui, aussi bien les jeunes que les adultes accèdent très facilement aux sites pornographiques, même depuis le confort de leur chambre à coucher.

Nous découvrons ainsi qu’il existeenviron 4,2 millions de sitespornographiques dans le monde, dont le plus apprécié, Pornhub, totalise plus de 110 millions de vues quotidiennes (YouTube a environ 30 millions de visiteurs par jour) ; ils enregistrent environ 20 millions de visiteurs par mois en Italie, dont 16 % déclarent avoir entre 18 et 24 ans. Pourtant, lors des premières ébauches d’analyse, nous mesurons à quel point il est difficile de trouver des informations rigoureuses ou des outils facilement exploitables pour engager un dialogue avec les jeunes, avec les adolescents et/ou nos enfants sur un sujet aussi « caché » à tant de parents, mais très présent dans la vie des plus jeunes.

En approfondissant les sources d’information sélectionnées, les auteurs ont jugé utile, voire indispensable, d’aborder ces sujets sans délai, et ce pour différentes raisons :

– la pornographie touche tous les âges, toutes les cultures, toutes les classes sociales et tous les pays ;

– il est surprenant et dramatique que, paradoxalement, on parle très peu d’un phénomène pourtant si répandu ;

– trop souvent, les adultes éludent ce sujet qu’ils jugent difficile et embarrassant ;

– il est devenu indispensable, pour les parents et/ou éducateurs, d’acquérir une connaissance de ce phénomène, afin de pouvoir réagir de façon logique, appropriée et précise et d’aider réellement les nouvelles générations.

C’est la raison de cette première publication, fruit du travail d’une équipe internationale (11 auteurs de 8 pays différents et de 3 continents) réunissant des experts dans différentes disciplines, désireux d’offrir aux parents et aux éducateurs d’enfants et de jeunes des informations rigoureuses et des pistes de réflexion sur ce thème de la pornographie.

Étant donné qu’il s’agit d’un sujet complexe aux multiples facettes, qui se prête à de multiples interprétations, les auteurs se sont ici bornés à quelques aspects, qui tournent principalement autour des répercussions de la pornographie sur les jeunes. Lorsque l’on creuse davantage le sujet, outre le fait que la pornographie est omniprésente, on se rend compte à quel point il est difficile d’acquérir une vision complète et équilibrée de ce phénomène : si certains chercheurs qui l’ont étudiée considèrent la pornographie comme un outil d’éducation sexuelle, d’autres dénoncent ses effets délétères sur le jeune qui y recourt et sur l’environnement familial dans son ensemble, au même titre que les autres formes de dépendance. Encore une fois, de l’avis des auteurs, toute personne se réalise pleinement à condition de pouvoir construire des relations authentiques et positives, dès les premiers jours de son existence et plus particulièrement durant son adolescence.

Le texte est structuré en courts chapitres liés entre eux ; cependant, chacun est suffisamment complet, ce qui laisse la liberté de les lire séparément. Le langage utilisé est volontairement simple, tout en se fondant sur des données scientifiques.

Nous espérons que ce simple livre aidera les adultes face à l’un des nombreux défis que le monde virtuel nous oblige aujourd’hui à relever, comme le pape François le soulignait en 2019 lors du congrès Child dignity in the digital world : « La diffusion de la pornographie dans le monde numérique augmente de manière vertigineuse. Cela est déjà en soi un fait très grave, fruit d’une perte générale du sens de la dignité humaine et lié souvent aussi à la traite de personnes. Le phénomène est encore plus dramatique dans la mesure où ce matériel est largement accessible aussi aux mineurs à travers Internet, et surtout à travers les appareils mobiles. La majorité des études scientifiques concordent à mettre en lumière les lourdes conséquences qui en découlent sur le psychisme et sur les comportements des mineurs. Ce sont des conséquences qui dureront toute leur vie, avec des phénomènes de grave dépendance, de propension à des comportements violents et des relations émotives et sexuelles profondément perturbées. […] Le défi qui se présente à nous est donc de favoriser l’accès sûr des mineurs à ces technologies, en garantissant dans le même temps leur croissance saine et sereine, sans qu’ils soient l’objet de violences criminelles inacceptables ou d’influences gravement nocives pour l’intégrité de leur corps et de leur esprit. »

1. Racine N, McArthur BA et al., « Global prevalence of depressive and anxiety symptoms in children and adolescents during COVID-19. A meta analysis », JAMA Pediatr., 2021, n° 11, p. 1142-1150.

2. Les « baby gangs » sont des bandes d’adolescents qui cherchent à imiter la mafia en se livrant à des agressions et autres actes violents. Ce phénomène, apparu à Naples, est aujourd’hui en pleine expansion ailleurs en Europe. [ndlt]

3.focolare.org

4.up2me.afnonlus.org

Chapitre 1

La pornographie : cadre général

Dans ce premier chapitre, nous examinerons le phénomène de la « pornographie », afin d’aider le lecteur (nous supposons qu’il s’agit principalement de parents et d’éducateurs ou d’animateurs travaillant avec des jeunes) à s’orienter dans ce domaine, à mieux comprendre les caractéristiques de ce phénomène, son extension, sa complexité et les risques qui y sont liés. Il s’agit d’une vue d’ensemble volontairement simple, qui n’est pas réservée aux spécialistes ni exhaustive, mais qui s’appuie le plus possible sur des faits scientifiquement prouvés.

Qu’est-ce que la pornographie? Quelques définitions

J. Alvaro Sierra, médecin, philosophe, formateur familial et chercheur à l’Universidad de la Sabana, Colombie, fait l’historique dans l’un de ses ouvrages1. En voici un bref résumé.

En 1930, Wilhem Reich publie le livre La révolution sexuelle