Les fleurs du mal 2 - Charles Lairbau - E-Book

Les fleurs du mal 2 E-Book

Charles Lairbau

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Beschreibung

L’anthologie contenue dans "Les fleurs du mal 2 – Une parodie" vous emmène dans un voyage insolite à travers la chanson et la poésie française, de Victor Hugo à Angèle. Son unique but : faire rire. Les morceaux les plus emblématiques sont revisités avec une ironie mordante, à travers des parodies pleines d’humour, sans jamais tomber dans la vulgarité.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Charles Lairbau a été récompensé par le prix de poésie de l’Institut Académique de Paris. Il s’attache à divertir ses contemporains, répondant à un besoin essentiel de notre époque.

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Seitenzahl: 131

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Charles Lairbau

Les fleurs du mal 2

Une parodie

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Charles Lairbau

ISBN : 979-10-422-4590-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À mon père.

À ma fleuriste,

chez qui je n’ai jamais pu acheter des fleurs du mal.

J’ai fait lire ce manuscrit à ma femme et elle a ri à chaque page.

Le seul problème c’est que c’était à cause de mon orthographe.

Gerald Durell

Au lecteur

Charles Baudelaire est de retour ! Car moi Charlie Lairbau, arrière-petit-fils par un copain de mon père du grand Charles, je vous présente ce manuscrit qui affleurait sous le parterre de fleurs d’une déchetterie. Il s’agit de Les fleurs du mal 2 – Une parodie.

Dans ce texte que j’ai découvert comme une fleur, vous verrez avec quelle prescienceCharles Baudelaire cultive ses Fleurs Maladives. Comment, me direz-vous ? Eh bien en extrayant jusqu’à la dernière goutte de nectar de sottise de nos cerveaux malades… y compris et surtout celui de son auteur…

Le mal et la bêtise sont donc le substantifique terreau de ce livre. Comment utiliser cet ouvrage ? Je vous conseille de consulter la liste des Fleurs de saison et d’en choisir une.

Les fleurs du mal-adroit

Le manuscrit inédit de Les fleurs du mal 2 – Une parodie, commence par le spleen. Un grand ami de Charles Baudelaire, Jacky Brel, n’arrivait jamais à monter les meubles en kit… Pour extérioriser son mal-être, il a demandé à Charles de lui envoyer une chanson… en kit.

Ne me clipse pas,

Jacky Brel en montage de meuble

Ne me clipse pas, mince j’ai oublié

Mince j’ai oublié une vis je crois,

Oublier le temps des écrous perdus

Et le temps perdu à savoir comment

Un bon bricoleur se plante parfois

Sans savoir pourquoi le trou est ailleurs…

Ne me clipse pas, ne me clipse pas,

Ne me clipse pas, ne me clipse pas.

Moi je t’offrirai des notices choisies

Venues de pays pas loin d’IKEA

Je visserai encore un pas de vis bien mort

Même si tout l’agglo devient du gruyère ;

J’passerai des semaines à lire ou des mois

Des notes en chinois pour que l’armoir’ tienne

Ne me clipse pas, ne me clipse pas,

Ne me clipse pas, ne me clipse pas.

Ne me clipse pas, je t’inventerai

Des plans insensés que tu comprendras

Je te parlerai de ces charnières-là

Que j’ai dû cent fois visser dévisser

Je t’raconterai l’histoire de ce roi

Mort de n’avoir pas pu te remonter

Ne me clipse pas, ne me clipse pas,

Ne me clipse pas, ne me clipse pas.

On a vu souvent l’huil’ de coude un peu

Remettre un battant qu’on croyait trop vieux

Il est, paraît-il, des plans en 3D

Faciles à comprendre mêm’ pour les débiles

Et quand vient le soir quand le tiroir rentr’ pas

La roue et le rail ne glissent toujours pas

Ne me clipse pas, ne me clipse pas,

Ne me clipse pas, ne me clipse pas.

Ne me clipse pas, car tu vas pleurer.

Tu vas plus parler, tu me cacheras là

À me regarder branler et croupir

Tu vas m’écouter grincer et fléchir

Je vais devenir le meubl’ qui t’encombre

L’ombre de ton bien l’ombre qui sert à rien

Ne me clipse pas, ne me clipse pas,

Ne me clipse pas, ne me clipse pas.

Extrait des Fleurs du mal-monté

Inutile de dire que cette chanson ne servira pas de musique d’ambiance chez IKEA.

Je précise d’autre part que je suis prêt à déclarer sous la torture, que cette chanson est bien de mon arrière-grand-oncle Charles !

Bien sûr, des esprits chagrins diront qu’ils ne voient pas trop le rapport avec Lesfleurs du mal. Mais Charles ne vivait pas seulement de spleen et d’idéal ! Quand il affirme : « Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères », il a la délicatesse d’omettre qu’il a mis une éternité à le monter ce lit ! Pour les dubitatifs la preuve viendra.

Andalouse, Kendji Girac de Baudelaire

Quand vient le soir, j’bricole sur un air de guitare

Il faut que je bouge, j’ai repeint la maison en rouge

Quand je commence, le reste n’a plus d’importance

Comme un soleil, le bricolage me réveille

Je suis heureux dans mon bleu dégueu

Pinceau, escabeau

Et hop au boulot

Toi, toi ma belle Andalouse, il faut enfiler ta blouse

Quand tu décolles, le temps s’arrête, je perds le nord, je perds la tête.

Toi ma belle Espagnole, quand tu fais chauffer la colle

Je ne vois plus le monde autour, c’est peut-être ça l’amour.

On met les gants, et on maroufle vaillamment

C’est pas de veine, mais y a des cloques qui nous gênent

Papier ondule, et toujours ces satanées bulles

La prise de terre, je coup’ le papier au cutter

Quel maladroit, je coupe mon doigt

J’ai pas de pot

Je suis un blaireau

Toi, toi ma belle Andalouse, il faut enfiler ta blouse

Quand tu décolles, le temps s’arrête, je perds le nord, je perds la tête.

Toi ma belle Espagnole, quand tu fais chauffer la colle

Je ne vois plus le monde autour, c’est peut-être ça l’amour.

Brosse à encoller, oh, oh

Brosse à encoller, oh, oh

Brosse à encoller, oh, oh

Brosse à encoller, oh, oh, ma belle est en blouse

Brosse à encoller, un, dos, très, Castorama

Toi, toi ma belle Andalouse, il faut enfiler ta blouse

Quand tu décolles, le temps s’arrête, je perds le nord, je perds la tête.

Toi ma belle Espagnole, quand tu fais chauffer la colle

Je ne vois plus le monde autour, c’est peut-être ça l’amour.

La destruction

Comme chacun le sait, Charles Baudelaire a participé à la révolution de 1848. C’est sur les barricades qu’il envoie dans la gueule une délicate missive à Jacquy Brel, qui en a fait un succès planétaire… après quelques points de suture.

Quand on n’a que l’amour, Charles Incendiaire

Quand on n’a que l’amour

Pour s’offrir des pillages

Et de beaux caillassages

Qui sont des act’s d’amour

Quand on n’a que l’amour

Mon amour toi et moi

Pour qu’éclatent les éclats

Des mortiers chaque jour

Quand on n’a que l’amour

Pour battre un CRS

Sans nulle autre richesse

Que de frapper toujours

Quand on n’a que l’amour

Pour brûler des poubelles

Et jeter des cocktails

Dans les crèches des faubourgs

Quand on n’a que l’amour

Contre des sauvageons

Et juste Mélenchon

Comme unique secours

Quand on n’a que l’amour

Pour cramer au matin

Les poussettes et couffins

Piqués aux alentours

Quand on n’a que l’amour

Pour piller la Canebière

Et tabasser un maire

En tapant comme un sourd

Quand on n’a que l’amour

À offrir à celui-là

Et qu’après les combats

On caillasse les secours

Quand on n’a que l’amour

Pour briser au gourdin

Le mobilier urbain

À chaque carrefour

Quand on n’a que l’amour

Pour faire une baston

Et brûler Carrefour

Pour chourer des bonbons

Alors sans avoir rien

Que la force d’aimer

Nous aurons dans les mains, amis

Des voitures béliers !

Toute ressemblance avec des personnes ou des faits réels est purement fortuite et ne saurait être le fruit que d’une pure coïncidence.

Après cette révolution Charles n’était pas en odeur de sainteté auprès des autorités. Aussi a-t-il décidé de parodier les Évangiles pour se refaire une virginité.

Évangile, selon l’imbécile heureux

Charles Testamentaire

– Heureux les pompiers caillassés qui proposent un stage de conduite aux jouvenceaux qui ont volé leurs camions.
– Heureux les maires traumatisés qui embauchent comme éboueurs des anges qui ont brûlé leurs poubelles.
– Heureux les policiers amochés qui enseignent les gestes de premiers secours aux bambins qui les ont caillassés.
– Heureux les patrons ruinés qui envoient chez Amazon le CV des angelots qui ont pillé leurs entrepôts.
– Heureux les commerçants écœurés qui embauchent comme agents de sécurité les gamins qui ont enflammé leurs magasins.
– Heureux les instituteurs révoltés qui proposent des stages éducatifs pendant leurs vacances aux chérubins qui ont calciné leurs écoles.
– Heureux les professeurs choqués qui pendant tout leur temps libre font bénévolement des stages d’éducation civique aux innocents qui les ont insultés.
– Heureux les contribuables lessivés qui exigent des augmentations d’impôts pour reconstruire les infrastructures publiques détruites par des damoiseaux.
– Heureux les fonctionnaires menacés qui demandent pardon d’avoir fait leur travail.

Soyez dans la joie et dans l’allégresse, car vous êtes tous appelés à être de parfaits apôtres ! Amen.

In, Les fleurs du mal-à-l’aise

Hypocrite lecteur, si tu n’as pas lu

cet Évangile avec un sourire béat, recommence

En lisant cet Évangile Beau-de-l’air de rien, nous pouvons voir à quel point la France a progressé… Ce n’est pas de nos jours que les autorités demanderaient au bon peuple d’être chrétien sans le savoir !

Le gouvernement de l’époque n’étant pas dupe des soudaines béatitudes de Charles, il décida de consacrer sa vie à l’horticulture de ses Fleurs…

Voici une chanson inédite écrite par Baudelaire en personne ! Il s’agit d’une œuvre diaboliquement explosive, refusée par Édith Piaf, mais acceptée par un certain Vladimir P.

Hymne à l’amour… de la Russie, Vladimir P chante Les Fleurs du vrai mâle

Le ciel bleu sur eux peut s’écrouler

Et le rouble peut bien s’effondrer

Peu m’importe j’ai la haine

Je me moque du monde entier !

Tanks bien lourds qui tirent de bon matin

Tant que l’Ukraine frémira sous mes mains

Peu m’importe les grands problèmes

Ma Russie puisque tu m’aimes

J’irai faire une hécatombe

Et je balancerai des bombes

Si tu me le demandais

J’irai réveiller Lénine

J’serai sympa comme Staline

Si tu me le demandais

On peut bien rire de moi

J’fais déjà n’importe quoi

Sans que vous le demandiez !

Si un jour l’OTAN s’attaque à moi

J’ai pas peur j’ai des armes avec moi

Peu m’importe les Tchétchènes

Car moi je mourrai aussi

Je vous offrirai l’éternité

Les bomb’s H c’est ma spécialité

Une fois mort plus de problèmes

Vlad réunit ceux qui s’aiment…

Web et idéal

Ce manuscrit inédit se poursuit par un dialogue entre un pilote perdu dans un désert numérique et un petit prince. CB, ce n’est pas l’acronyme de carte bleue ! Se moque de la marche du « progrès ».

Le Petit Prince du numérique,

Antoine de Saint Baudelaire

LE PILOTE : Mon GPS est tombé en panne, je suis perdu au milieu de rien ! Heureusement j’ai mon portable, je peux appeler les secours. Enfer et damnation, il n’y a pas de réseau !Je suis dans un désert numérique !Que vais-je devenir ?

Bon, pas de panique, je vais prendre des photos de l’endroit où je me trouve.

(En fait le pilote se prend dans de multiples selfies !)

Là, quel beau point de vue... Ici le paysage est magnifique… C’est fou de voir à quel point la nature est belle…

(Il s’admire en prenant des selfies. Il ne voit pas arriver une étrange apparition, le petit.)

LE PETIT : Dessine-moi une Fleur du Mal.

LE PILOTE : Tu ne vois pas que je suis occupé.

(Le pilote toujours en train de se prendre dans de multiples selfies.)

D’autre part, pourquoi me tutoies-tu ? Nous n’avons pas fait pousser Les fleurs du mal ensemble !

LE PETIT : Dessine-moi une Fleur du Mal.

LE PILOTE : Quoi ! Je suis perdu en plein désert numérique et toi, la première chose que tu me demandes est de te dessiner une fleur. Mais attends, dans la première version du conte de Saint-Ex, c’était un mouton…

LE PETIT : Oui, mais moi je suis le petit malin et je veux que tu me dessines une fleur.

LE PILOTE : Mais je ne peux pas !

LE PETIT : Pourquoi ?

LE PILOTE : Parce que je n’ai pas de réseau, te rends-tu compte que nous sommes en plein désert ?

LE PETIT : On rentre dans le désert numérique avec ses problèmes et lorsque l’on sort du désert on se rend compte qu’on les a laissés là-bas.

LE PILOTE : Bien, mais moi, j’ai un problème, je n’ai plus de réseau !

LE PETIT : Est-ce si compliqué que cela de dessiner une fleur ?

LE PILOTE : Oui, car vois-tu, il me faut…

(Et il chante.)

La complainte du progrès,

de Boris Vian de Baudelaire

Un cellulaire,

Un antispyware,

Et un peer to peer,

Du web deux points zéro.

Un débit binaire,

Avec la fibre de verre,

Un bon prestataire,

De virtual réseau.

J’ai même la tourniquette

Pour faire la vinaigrette…

Tu vois il y a deux trous dans mon portable pour mettre les batteurs… C’est pratique.

LE PETIT : Ben mon cochon ! Pardon mon mouton.

LE PILOTE : Sinon, pour revenir à ta fleur, je pourrais te la dessiner. Mais pour tout cela il faudrait que je découvre un hot spot…

LE PETIT : Et où peut-on le voir, ce hot spot ?

LE PILOTE : C’est une espèce d’oasis numérique, essentielle, mais invisible pour les yeux… Mais comment en trouver une, puisque je suis perdu en plein désert sans même un GPS.

LE PETIT : C’est quoi, un GPS ?

LE PILOTE : Mais tu vis sur quelle planète ?Le GPS te permet de connaître ta position au centimètre près ! Il est indispensable pour te guider.

LE PETIT : Moi, tu sais, je me fie plutôt aux étoiles pour savoir où je vais.

LE PILOTE : Et que te disent-elles les étoiles ?

LE PETIT : Que tu es à l’ouest… (Interloqué le pilote ne dit rien… Et regarde son portable.) Et c’est à cause de ton absence de GPS que tu ne peux pas dessiner une fleur ?

LE PILOTE : J’ai bien peur que oui. (Le pilote regarde tristement son portable.) Ce n’était qu’un portable comme les autres, mais j’y ai mis toute ma vie ! Il est unique. Tu comprends ?

LE PETIT : Pas vraiment. Elle me paraît bien compliquée, ton existence…

LE PILOTE : Non, pas du tout, simplement avant de se simplifier la vie, il faut d’abord commencer par se la compliquer…

Voilà comment Le Petit… Prince du numérique baudelairien commence. Car aujourd’hui, si quelqu’un aime son portable, cela lui suffit pour être heureux… Ce à quoi le petit malin pourrait répondre : «Ce n’est pas des applications qui feront mon bonheur, mais ma Fleur du Mal et un peu d’eau. »

Revenons à Boris Vian de Baudelaire, il était un visionnaire dans La complainte du progrès il chantait déjà tout ce qu’il fallait pour être un homme branché :

Un cellulaire,

Un antispyware,

Et un peer to peer,

Du web deux points zéro.

Un débit binaire,

Avec la fibre de verre,

Un bon prestataire,

De virtual réseau.

J’ai même la tourniquette

Pour faire la vinaigrette…

Ainsi, selon Boris Baudelaire, le portable est un magnifique outil pour réussir la vinaigrette… Boris Baudelaire, BB pour les intimes, reste d’un optimisme sinistre :

Les jeunes passent en moyenne 5 heures par jour penchés sur leur portable, ils finiront bien par trouver une application contre l’arthrose des cervicales…

In, Lesfleurs du mal au cou