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Entre errance et murmure, ce recueil explore les ombres mouvantes du temps, les silences habités et les traces laissées par l’absence. Les grimaces des lémures convoque les spectres de la mémoire et la solitude des jours, tandis que Le coin des simples capte l’essence fugace des instants, le frémissement de l’éphémère dans le quotidien. Une œuvre d’une intensité rare, où chaque mot interroge l’oubli et la permanence, la lumière et la cendre.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Formé à la philosophie à l’Université de Strasbourg auprès de Jean-Luc Nancy et Philippe Lacoue-Labarthe,
Denis Schillinger développe une approche singulière de la poésie, nourrie par la pensée, le voyage et une bibliothèque de plus de quatre mille volumes. Fasciné par l’infini et le néant, il se détourne de la matérialité pour explorer l’absolu, loin des illusions du sens et du poids des dates.
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Seitenzahl: 41
Veröffentlichungsjahr: 2025
Denis Schillinger
Les grimaces des lémures
suivi de
Le coin des simples
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Denis Schillinger
ISBN : 979-10-422-6523-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
– La mer en feu, Éditions Sociales, 1969
– Les boulevards indigents, Éditions Saint-Germain-des-Prés, 1972
– Un jour. L’espoir, Les Paragraphes Littéraires de Paris, 1974
– Thanatos ou les parallèles de la cité – Tome 1 :Le temps estl’excuse suivi deLa taverne du sel, Éditions Éditeur Indépendant, 2007 ; Tome 2 :Arcanes d’une feinte, Éditions Éditeur Indépendant, 2007 ; Tome 3 :La signature, Éditions Éditeur Indépendant, 2011
– Les freux, Éditions Arts et Poésie SPAF, 2007
– Fragments de pas, Chloé des Lys Éditions (Belgique), 2012
– L’insolence des mots, Les Amis de Thalie (Prix du Recueil 2012), 2013
– L’eau des cendres, Chloé des Lys Éditions (Belgique), 2015
– Hylé ou en tant que tel, Chloé des Lys Éditions (Belgique), 2016
– Dépossédé depuis ce jour… Nomos suivi de Insidieusement lumière, Chloé des Lys Éditions (Belgique), 2018
– Persona suivi deUne agate à un fil, Le Lys Bleu Éditions, 2020
– Notes d’instants, Le Lys Bleu Éditions, 2020
– Le ciel ne repose sur rien, Le Lys Bleu Éditions, 2023
Chaque seconde est une rature
la corriger mène vers l’irréparable
cet éphémère transition
vers la déchirure vulgaire
d’une ombre
suivante d’elle-même
ombre maladroite
qui se prend les pieds
dans le paillasson d’un trottoir humide
S’il faut tant de mots
pour exister
c’est qu’on en oublie le pourquoi
mais tout écho est une réponse
au bruit du temps
aux certitudes faciles
à la condescendance du pouvoir
la vie est cette marelle terraquée
que la pluie efface
le lendemain
À la parole s’ajoute la parole
à la parole s’ajoute la ponctuation
une cendre froide de cigarette
la phrase à la phrase
pour taire
encore et toujours
ou usurper le silence
le cri d’un poète pendu à la lune
Les étoiles sont rares
au mitan d’un jour de pluie
se collent aux pavés d’un trottoir
pour glorifier
la nuit passante
le naufrage déchiré des heures perdues
à ourler
le manteau d’arlequin
La posture flagellée
griffée
d’un jour banal
L’innocence de l’aube s’abandonne
à la mansuétude obscène
aux jeux des heures incertaines
passantes
qui répètent pitoyables
la chose entêtée
qui m’oblige
à fendre l’éphémère
à être encore impatient de rompre
l’interstice d’une sourdine
du vent
quand la faconde d’une ville essoufflée
usurpe la clameur du silence
des dieux
Le glas d’un ciel colporteur
tombe défait
en mues ophidiennes des façades sales
des banlieues affolées
par la liberté du malheur ordinaire
Les citadins n’ont gardé
des chevaux
que le manège ancré
place du village
et le vacarme
d’un gramophone hésitant
dérangeant le silence des mots
une redite
Aux buissons pendent livides
des chandails de brume
déchirés aux doigts
le temps est seul témoin
de la nuit
de l’ivresse du silence
Il faut taire le rire des lémures
et attacher les ombres frigides
à la moiteur des corps
désarticulés
Pourquoi les poètes naissent-ils
égarés
suiveurs de ces nuages sombres
qui pendent aux cimaises
d’un diablotin malicieux
Naufragés
d’un temps qui les ignore
d’une terre d’exil
ou d’improvisation
Les ganses