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"Les jardins de l’église" déploie toute sa splendeur comme les joyaux d’un grenadier, offrant une variété d’éléments aussi sucrés qu’acidulés. Chaque poème est finement ciselé, évoquant une richesse fascinante et parfois diabolique, capturant l’attention du lecteur avec une intrigue autant captivante qu’addictive.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Paul Valmargues découvre la puissance des mots dès son enfance, guidé par sa tante Anna. Tout au long d’une vie d’ouvrier vigneron, il forge sa propre identité à travers la littérature, utilisant l’écriture comme un outil d’émancipation et de construction personnelle, s’inspirant des principes de Jacques Lacan.
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Jean-Paul Valmargues
Les jardins de l’église
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Jean-Paul Valmargues
ISBN : 979-10-422-2530-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Mais cette poésie d’idées est une poésie de sentiment.
Marcel Raymond,
Lausanne 1949,
À propos de l’Hymne des étoiles de Ronsard
… une analyse du message poétique, qui ne laisse aucun doute
sur le fait que son abord exige une méthode accordée à sa nature.
Jacques Lacan,
Écrits II, « Jeunesse de Gide »,
Le seuil, 1999
Dans les eaux vertes du Verdon
J’ai vu nager une sirène
Toute parée de vermillon
Elle a de beaux cheveux d’ébène
Dans les eaux vertes du Verdon
Voyez ce sourire éclatant
C’est celui d’un joli poisson
Qui va joyeux vers ses vingt ans
Tous les Ulysse de pédalo
Vont jusqu’à heurter la falaise
Et on les voit tomber à l’eau
De croiser son regard de braise
Nous sommes très peu à savoir
La bonté que ce cœur recèle
Ceux qui exercent le pouvoir
Devraient la prendre pour modèle
Vaillante elle offre son soutien
À ceux qui sont dans la souffrance
Ils sont nombreux sur son chemin
À vouloir saisir cette chance
Contre le mal, elle s’insurge
Elle crie haut son désaccord
Elle a des vertus thaumaturges
Elle est divine, elle est en or
Dans les eaux vertes du Verdon
J’ai vu plonger tête première
Aussi gracile qu’un gardon
La plus jolie des infirmières
Août 2017. Déposé
Vole joli oiseau, vole vers ton amour
Nous attendons ton prochain retour
Pour un voyage à l’étranger, voilà que tu nous laisses
Car au lointain Chili t’attendent les caresses,
Tu cours, tu voles, tu bondis vers tes affaires
À grandes enjambées tu franchis les hémisphères.
Ah, sauras-tu jamais combien nous l’éprouvons
La grande envie, la folie qui heurte les saisons.
Au-dessus des nuages voici à présent que tu planes
Et nous devinons les émois qui chahutent ton âme.
Vole joli oiseau, vole vers ton amour
Nous attendons ton prochain retour
Hélas « internet » brisant le charme des distances
Nous éloigne du rêve et de l’ancienne abstinence,
Nous renvoie ton image au palais de la Moneda
Foulant d’un pied mignon la patrie de Neruda.
Malgré cela, qui se souvient dans ce vieux monde
Qu’au bout de la planète souvent les armes grondent ?
Au simple appel de ton ami, tu as crié « let’s go »
Mais sais-tu que parfois il pleut sur Santiago1 ?
Vole joli oiseau, vole vers ton amour
Nous attendons ton prochain retour
Avril 2016. Déposé
Je connais une hirondelle
Qui a fêté ses vingt ans
Une jeune demoiselle
Qui vit loin de ses parents
Quand je prends de ses nouvelles
On me dit qu’elle est partie
Qu’elle vole à tire-d’aile
Et au gré de ses envies
Je connais un petit ange
Qui a délaissé son nid
Les voyages la démangent
La voici encore partie
Nul souci ne la dérange
Elle roule jour et nuit
Rien ne lui paraît étrange
Elle enjambe les ennuis
Je connais une enfant sage
Dont le regard irradie
Elle emprunte les passages
Qui conduisent au paradis
Combien de femmes à son âge
Ont une vie si garnie
Et récoltent les hommages
De nombreux cœurs éblouis
Je connais une alouette
Ceux qui tentent de la mordre
Une bien jolie poulette
Ils ont du fil à retordre
Et malgré sa silhouette
D’oisillon tombé du nid
Prenez garde à ses mirettes
Qui sont comme des fusils
Je connais une panthère
Qui part pour la Croatie
Son petit ami s’affaire
Pour un séjour sans soucis
Ils ne se souviennent guère
Des nations dans la détresse
Ils n’ont pas connu la guerre
Bénie soit cette jeunesse
° ° °
L’embarquement pour Cythère
M’est à présent interdit
Depuis qu’une orange amère
M’a frappé de discrédit
Chez moi c’est un monastère
Je grignote le pain rassis
Pour soigner ma vie austère
Le regard de Mélanie
Juillet 2016. Déposé
Du temps que les jeunes hommes
Faisaient leur devoir militaire
Pour que le capital ronronne
Il faut garnir les cimetières
J’avais rejoint un régiment
Stationné au sud de la France
Tielle de Sète et anis blanc
Ainsi s’achevait mon enfance
Une jeunesse difficile
Coups de ceinture, navet bouilli
M’avait rendu presque imbécile
On pourrait même dire abruti
Pour ce qui est du pucelage
Je fus contraint de le garder
Les bars à putes et leurs outrages
Il valait mieux les éviter
Aussi ma condition humaine
Jeunes filles et cerisiers
S’échauffait en fin de semaine
À la vitrine des pâtissiers
Il fut ainsi de beaux dimanches
Petit vin blanc, presse engagée
Près des bistrots, les robes blanches
Se détournaient d’un air léger
Je m’adonnais à la lecture
Frison-Roche, André Malraux
Je m’imposais cette torture
D’élever mon regard plus haut
Mais ma passion c’était la piste
Celle du stade et son anneau
Je l’avoue, je fus communiste
Je courrais pour des idéaux
Pour chercher un peu d’évasion
Grands boulevards et cinémas
Je pris un jour pour Avignon
Le petit train de grand-papa
Faut dire qu’il avait fière mine
Motrice diésel pour deux wagons
On l’appelait « la Micheline »
Moi je montai à Tarascon
Sur la banquette de moleskine
Gisait un sac abandonné
Souliers d’été et taille fine
Une beauté montra son nez
Le mien planté dans le journal
Que je lisais pour m’occuper
Je l’entendis, c’est peu banal
Verser des larmes sans compter
Ô belle brune, mouchoir mouillé
Quand les sanglots la secouèrent
Je vis sa poitrine gonfler
Sa jolie robe en vichy vert
Que croyez-vous qu’alors je fis