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"Les jupes du ciel" déploie une œuvre poétique où les sentiments s’entrelacent avec les pulsations de l’âme humaine. De l’innocence de l’enfance aux silences de l’absence, en passant par l’intensité des rencontres et la fulgurance du désir, l’auteure explore les profondeurs des relations affectives, mêlant tendresse et tourment, songe et réalité. Sa plume, tantôt douce, tantôt tempétueuse, dévoile les empreintes subtiles de l’amour, de la distance et de la finitude, créant des tableaux de vie où la poésie fait résonner les souffles les plus intimes de l’être.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Poétesse depuis 1983,
Thelma Roger tisse ses vers à partir de la matière de ses expériences en tant que traductrice et enseignante, transformant chaque moment de vie en source d’inspiration. Ses poèmes, empreints de visions oniriques et de paysages intérieurs, capturent avec finesse des émotions d’une rare intensité. "Les jupes du ciel" incarne l’aboutissement d’une quête artistique mûrie dans le silence, où chaque mot révèle la sensibilité d’un chemin patiemment tracé entre ombre et lumière.
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Seitenzahl: 21
Veröffentlichungsjahr: 2024
Thelma Roger
Les jupes du ciel
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Thelma Roger
ISBN : 979-10-422-4866-6
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Accrochée aux talons, elle nous pèse,
Elle, menteuse, voleuse de miel,
Elle s’accroche, maladroite, là
Où finit la déchirure…
Au fond du verre
Où danse l’apéritif
Là où gît le pépin
Du citron devinette.
Au bout de la chanson
Que les notes achèvent
Petites pattes noires
Mouches mutilées
Qui roulent dans les escaliers.
À la fin du livre-leurre
De la dernière ligne d’amour.
Là où le point final tueur
Fauche ton regard détour.
Tout se fera en silence
Au bout de l’impasse étouffante.
Ton pas joyeux demain
Dans l’herbe satin
N’y sera point.
À quoi penses-tu ?
À ma fille qui grandit
Et au temps qui s’estompe
Quand à tâtons le soleil épaissit
La brume où les mains sombrent.
Sa bouche fraîche, rose éclipse
Cherche un bonheur clair sans ellipse.
À quoi penses-tu ?
Au regard de mes ancêtres
Sur les photos en noir et blanc
Vers quels horizons ils projettent
L’éclat de leur profil d’antan ?
Lorsque leurs yeux pleins d’ivresse
Transcendaient le futur de promesses !
À quoi penses-tu ?
Au canevas clair de lin tissé
Qui gît sur le coin de la commode
Les lettres ne seront plus brodées
Le rouge de ton prénom doucement
Rôde, piqué au vif par l’aiguille réticence
Et saigne dans la trame de mon existence.
À reculons, je dévalerai
La mémoire du jour, et
Penchée telle une Érinye
Sous la lumière de l’héliotrope
Je ramasserai les miettes
De toutes mes fautes
Éparpillées dans mon passé
Désordonné.
Mes mains rongées
Une fois encore
Briseront
À contrecœur
Les excroissances confuses
Et appauvries
Des souvenirs éclatés.
Dans mon poing fermé
Comme une menace,
Mémoire qui me démange,
Miroir grossier
De mon identité.