Les Mystères du Marais - Tome 1 - Christelle Deleuze - E-Book

Les Mystères du Marais - Tome 1 E-Book

Christelle Deleuze

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Beschreibung

Ces jeunes enfants arriveront-ils à retrouver leur ami enlevé par le terrifiant Gribouille ?
Des enfants disparaissent dans le marais d’Harchies, enlevés par un personnage sombre et terrifiant que les habitants appellent le Gribouille.

Mais une bande de jeunes intrépides, dont l’ami a disparu, ne se laissera pas faire !
Sur les traces du monstre, ils tenteront de déjouer un sortilège jeté voilà bien longtemps.
Entre spectres, sorcières, énigmes et personnages fantastiques, parviendront-ils à retrouver leur ami sain et sauf ?

Laissez-vous guider dans l’aventure par nos jeunes héros... Parviendrez-vous à déjouer le sort avant eux ?

Plongez dans les légendes et mystères du passé avec le premier tome de cette saga jeunesse époustouflante !

EXTRAIT

Sur la route du retour, Zénon aperçoit son frère Arsène qui sort du sentier menant chez eux. Il se préparait à aller voir la fenêtre ô combien convoitée.
— Hé Arsène ?! T’as entendu parler d’une histoire concernant un certain Gribouille, toi ? Y paraît qu’il emmènerait les couche-tard au marais… Mais m’est avis que c’est encore une histoire inventée !
Son aîné se retourna, l’air franchement dérangé par sa présence qui le mettait en retard au rendez-vous.
— Ha ouais ? Ben, tu ferais bien d’y croire ! Parce que, des fois, le soir, on entend de drôles de bruits venant du marais… Même qu’il y en a certains qui ont vu une forme bizarre qui passait entre les arbres… On dit que c’est le Gribouille. Il ressemblerait à un troll avec des mains crochues, un nez gigantesque en forme de patate, des yeux jaunes injectés de sang et il serait pieds nus pour pas qu’on l’entende arriver… Il attendrait les enfants qui s’aventurent du côté du marais au coucher du soleil…
— Ben tiens ! rétorqua Zénon, et s’il existait vraiment ton Gribouille, tu ne crois pas qu’il t’aurait déjà enlevé, avec toutes ces soirées que tu passes à mater la Sarah ?!

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née le 24 janvier 1979 à Beloeil Christelle Deleuze à grandit à Pommeroeul dans la région de Bernissart. Passionnée de lecture et d’histoire, elle s’est imprégnée de l’histoire et des légendes locale de sa région pour la rédaction des Mystères du Marais. C’est suite au défi de ses amis et de son fils qu’elle se met à l’écriture pour en faire par la suite une passion.

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Les Mystères du Marais

 

Le Gribouille

 

 

 

 

 

 

Christelle Deleuze

Pour Thomas et Ulrich, mes amoureux du mystère et des énigmes.

 

À ma grand-mère Gérarda

JeunesseÉditions « Arts En Mots »Illustration graphique couverture :© Tinkerbell DesignIllustrations intérieure : Fiorella M.

Préface

 

Janvier 2017, déjà !

À l’aube de ses 88 printemps, Germaine, assise dans son fauteuil, repose son tricot sur les genoux. Elle regarde, par la fenêtre, le ballet incessant des mésanges venant picorer les graines pendues aux maisonnettes de sa terrasse.

La rapidité de ces adorables petits oiseaux, qu’elle apprécie tant, lui rappelle celle avec laquelle, elle et sa sœur Marie, s’adonnait à leur activité préférée :

La résolution des histoires terrifiantes contées par les adultes pour dissuader les enfants espiègles de quelques bêtises...

Mais si, pour certains, la peur d’un « croque-mitaine » rôdant dans les placards ou d’un « ange Gabriel » inscrivant, dans le registre du paradis, le nom des enfants désobéissants pouvait calmer les ardeurs... chez les deux sœurs et leurs amis, c’était bien différent !

Germaine sourit et s’amuse encore à l’idée qu’elle-même et ses compagnons d’aventures avaient, à leur tour, usé de ces prétendues légendes pour leurs enfants et petits-enfants.Ce qui s’était parfois avéré efficace !

Elle ferme les yeux, laissant ses souvenirs revenir à elle...

Comme un vieux film sur un écran, les images, en noir et blanc, reprennent leurs couleurs.

Les personnages et décors s’animent... et les odeurs du passé reviennent... mélange de parfums de fleurs, de bonne cuisine maison et de charbon.

1. Disparition ?!

 

Mars 1938... le soleil se lève sur le coron des Sartis d’Hensies.

Il est 6 h 30 et la journée pour Germaine a déjà bien commencé ! Romania, sa mère, était venue réveiller ses trois enfants afin qu’ils se préparent pour l’école.

 

Marie, la benjamine, toujours la première à faire des blagues, avait encore caché les pantoufles de sa sœur ! Et qui se fera de nouveau sermonner à propos des dangers causés par les pieds nus ? Certainement pas la fautive…

Et, comme si cela ne suffisait pas à bien réveiller son aînée, la petite farceuse guettait son arrivée devant la bassine en galvanisé pour l’asperger d’eau froide… C’était assez convaincant !

 

Germaine avait beau lui demander d’arrêter, la dénoncer aux parents, rien n’y faisait ! Marie recommençait dès qu’elle en avait l’occasion.Elle adorait jouer des tours à sa sœur ! Qu’ils soient dans un but comique ou vengeur.

Il faut dire qu’elle avait le chic pour ne pas se faire attraper ! Et lorsque c’était le cas, ses bouclettes blondes, ses grands yeux bleus et son petit air d’ange suffisaient à ce que la punition ne se transforme qu’en simple avertissement.

Mais, à côté de ça, elles étaient inséparables.

 

Le coron où elles habitaient était peuplé de personnes venues de tous horizons pour travailler à la mine.

Et les dimanches, après la messe, étaient consacrés à la fabrication des pains, pâtisseries et autres spécialités. Les odeurs alléchantes masquaient, pour quelques heures, celle du charbon.

 

De temps à autre, une femme criait d’indignation, rouleau à pâtisserie en main, en s’apercevant de la disparition d’une de ses créations de l’appui de fenêtre sur lequel elle refroidissait. Un maraudeur gourmand était passé par là...

Les hommes, eux, s’affairaient au potager et, entre deux coups de bêche ou de « rasette », buvaient une pinte de bière en discutant des nouvelles.

Les soirées, à cette époque sans télévision et autre internet, se déroulaient devant les façades des maisons. Lorsqu’il ne pleuvait pas, on y installait des chaises et discutait entre voisins.

Les soirs de pluie étaient prétexte aux jeux de cartes ou dominos.Bref, la vie sociale était, avant tout, une affaire de bon voisinage.

La vie était dure, certes, mais pas si désagréable que ça finalement. Et en général, plutôt calme...

 

Après avoir fait leur lit et avalé, au prix de mille efforts, leur cuillère d’huile de foie de morue, les enfants mangèrent goulûment leur petite tartine de saindoux avec du café. Ils avaient hâte de faire passer le goût de l’immonde fortifiant !

 

Sur le chemin de l’école, malgré le soleil annonciateur du retour des beaux jours, l’air était encore frais. Les trois compères supportaient bien les feuilles de papier journal cachées sous leurs pulls et leurs sabots fourrés de paille. C’était une façon économique bien efficace pour se protéger du froid.

Sur la route, ils retrouvèrent Zénon et Eugénie, amis avec qui ils font les 400 coups.Zénon, du haut de ses 10 ans, n’était pas très grand.Il avait une chevelure noire en bataille, qui lui donnait l’air d’être tombé de son lit. Et son regard vous laissait entendre de ne pas trop l’ennuyer. Mais il était toujours là pour ses amis ! Et, pour ceux qui le connaissaient bien, d’une gentillesse incomparable. Sans nul doute, une qualité héritée de sa mère, emportée trop tôt dans les gorges de la mine.Son père ne s’en était jamais remis et passait son temps libre en « pilier de comptoir ». Son petit salaire servait à essayer d’étancher une soif que le chagrin rendait incontrôlable.

 

Le gamin avait entendu parler, la veille en soirée, d’une étrange histoire se déroulant juste derrière le Sartis…Il s’empressa donc de la raconter à ses amis.

 

— Selon certaines rumeurs, un personnage bizarre rôde la nuit et emporte les enfants dans le marais…

 

Alphonse, en bon sceptique, n’y croit pas :

 

— Ben tiens, et si tu ne crois pas celle-là, je t’en invente une autre !

 

Pour lui, c’était encore une de ces histoires que les parents avaient inventée pour les effrayer.

Zénon, vexé et le regard assassin, ne se laissa pas démonter :

 

— Ho hé ça va hein ! C’est pas parce que t’as 14 ans que t’as la science infuse ! Qu’est-ce t’en sais, toi, si c’est vrai ou pas ? Tu me laisses même pas finir ! Et puis, je fais que répéter ce que j’ai entendu !
— Ouais et c’est ce que ton alcoolo de père t’a dit entre deux baffes ? rétorqua Alphonse.

 

Zénon, rouge de colère, cette fois, remonta ses manches :

 

— Répète un peu pour voir, le boutonneux ?!

 

Germaine, honteuse de l’attitude de son frère, s’énerva :

 

— Alphonse ! T’as pas honte non ?! Ça se dit pas des choses pareilles, c’est comme ça qu’on t’a appris ? Excuse-toi tout de suite !

 

Alphonse, surpris par la colère de sa sœur d’un naturel toujours calme et soumis, se dit qu’il avait peut-être été un peu loin dans ses paroles. Il s’excusa avant de partir blessé dans son amour propre.

 

Arrivé à l’école, la colère de Zénon était passée de l’adolescent à ce qui lui servait de père.Les filles réussirent à le sortir de sa mauvaise humeur en lui racontant les petites misères que Germaine avait encore dû subir au matin.

Mais leur curiosité ayant été piquée au vif par la nouvelle qu’avait rapportée Zénon, les filles lui suggérèrent que ce serait bien de pouvoir en savoir un peu plus…

Et avant de rentrer en classe, un accord concernant cette curieuse affaire de disparition d’enfant avait été trouvé : ils sonderaient les autres élèves pendant la journée !

Après tout, ce sera plus amusant que de jouer aux billes avec ces idiots d’Hippolyte et Gaston !

 

À la fin de la journée, une fois les corvées et les devoirs pour l’école faits, les deux sœurs profitèrent de l’absence de leur frère pour s’éclipser et rejoindre leurs amis dans l’abri de chasse abandonné.

Là, les enfants mirent en commun ce qu’ils avaient appris durant cette journée.

 

— C’est le père d’Arthur qui lui a dit que, s’il traînait encore dehors le soir, leGribouille viendrait le chercher, comme il est venu chercher Marcel l’autre jour ! Et qu’il l’emporterait dans le marais pour le manger ! dit Zénon.
— Ha ben moi, dit Eugénie, Agathe m’a dit que Marcel avait déménagé chez sa tante, car elle avait besoin de quelqu’un pour l’aider à la ferme, vu que son mari est toujours porté disparu de la guerre.

 

Marie bomba le torse et, toute fière, annonça :

 

— Ben moi, je sais, de source sûre, que le Gribouille en question, ben il existe bien ! Et même qu’il est au service du fantôme des Harchésiens !
— Quels Harchésiens ? Qui c’est donc ceux-là ? Et c’est qui ta source sûre d’abord ?! s’exclama Germaine, déjà apeurée.
— C’est Magloire, pardi ! Lui, il sait tout, rien ne lui échappe ! déclara Marie, rose d’admiration pour le jeune homme avant de poursuivre, les Harchésiens ont créé le village d’Harchies, grosse maligne...