Les Playboys de San Francisco - Tome 2 - Constance Ely - E-Book

Les Playboys de San Francisco - Tome 2 E-Book

Constance Ely

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Beschreibung

Une histoire passionnelle éteinte il y a dix ans peut-elle renaître de ses cendres ?

Sophie et Julian se connaissent depuis toujours. Depuis l'école où il l'a prise sous son aile, ils sont inséparables. Jusqu'à cette fameuse nuit, il y a dix ans... Depuis, ils n'en ont plus jamais reparlé et se sont éloignés l’un de l’autre.
Après l'annulation de son mariage arrangé avec Grant, elle trouve refuge dans la maison d'enfance de Julian en Argentine. Elle est alors confrontée à un Julian attendrissant qui ne la laisse pas indifférente. Alors que la tension monte et qu'ils se rapprochent de plus en plus, elle fait la connaissance de Maria, qui lui rappelle que Julian n'est pas un playboy pour rien...

Faites la connaissance du deuxième playboy dans ce second tome, Une si longue attente. Passions, romantisme mais aussi rebondissements et suspense sont au rendez-vous pour vous emmener de l'autre côté de l'Atlantique.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

"Une romance courte et légère qui permet de prolonger l’été en nous faisant passer un agréable moment sans la moindre prise de tête." - @tibwalovesstory
"Une jolie histoire d'amour à découvrir, j'ai hâte de découvrir les autres playboys" - @just_the_way_you_read

À PROPOS DE L'AUTEURE

Constance Ely , grande romantique dans l'âme, a écrit plusieurs romances, son genre de prédilection. Les Playboys de San Francisco est sa première saga publiée chez So Romance.

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I

Sophie Hooper était épuisée. Ramassée en boule sur le siège confortable de l’avion privé de Julian, elle ne voulait pas ouvrir les yeux.

Ces dernières heures avaient été harassantes : annuler ce mariage à la dernière minute avec Grant avait été une catastrophe. Elle n’en voulait pas à son ami, il était parti retrouver Lucile, la femme qu’il aimait, et elle espérait de tout son cœur que cela se passe bien pour eux. Ils s’aimaient depuis toujours, il avait juste fallu un peu de temps à Grant pour se rendre compte de ses sentiments.

Son mariage avec lui avait été arrangé quand ils étaient encore jeunes par leurs grands-parents qui voulaient unir deux familles importantes de San Francisco. Grant et elle se connaissaient depuis toujours, mais il n’y avait jamais eu plus que de l’amitié entre eux.

Quand il était parti, elle avait dû annoncer à ses parents et à ceux de Grant que le mariage était annulé. Ils avaient poussé des cris, ses parents étaient indignés et sa mère lui avait reproché de ne pas avoir réussi à se faire épouser par un des plus beaux partis de San Francisco.

— Tu n’es bonne à rien, comme toujours ! À quoi te sert d’être aussi belle si tu ne sais pas en tirer parti ?

— Mais, maman, nous ne nous aimons pas avec Grant, c’est un de mes meilleurs amis. Il en aime une autre et je suis heureuse pour lui.

— Pfff ! Juste une fille qui a su mieux tirer son épingle du jeu. Mais qu’avons-nous mal fait avec toi ? Nous t’avions tout donné pour réussir, se plaignit sa mère.

— Maman, Lucile et Grant s’aiment vraiment et je leur souhaite tout le bonheur du monde.

— Que tu es naïve ! Et que vas-tu devenir maintenant ? Nous n’allons pas nous occuper de toi toute notre vie. Quelle honte pour notre famille !

Son père ne parlait pas, il ne disait jamais rien, se contentant de froncer les sourcils comme il le faisait depuis toujours. C’était sa mère qui la blâmait à chaque pas qu’elle faisait. Pendant toute son enfance, elle lui avait appris à être parfaite, à se maquiller, à se tenir, à être belle : à être une femme d’intérieur. Pour Sophie, ça ressemblait plus à une plante verte qu’autre chose. Jamais elle n’était allée à l’encontre de cette mère si intrusive dans sa vie. La seule rébellion qu’elle avait pu avoir était d’avoir choisi ses amis : Grant, Adam et Julian.

Elle avait été mannequin après ses études, mais ce métier était encore une fois pour satisfaire ses parents, cela ne lui plaisait pas. S’exhiber devant toutes ces personnes, elle qui était si discrète et si timide, avait été un supplice. Elle avait pourtant exercé ce métier pendant plus de trois ans et, malgré les sueurs d’angoisse que lui donnait chaque défilé, elle avait servi les plus grands couturiers. Quand elle avait réuni assez d’argent pour pouvoir vivre correctement sans l’aide de ses parents, elle avait quitté ce travail qu’elle ne supportait plus. Elle avait bien une idée de ce qu’elle voulait faire maintenant, mais ce mariage raté et les cinquante millions de dollars qu’elle aurait dû hériter après avoir dit « oui » à Grant, venaient de remettre en question son projet si ambitieux et si coûteux.

— Tu veux manger ou boire quelque chose ? demanda Julian, interrompant ses pensées moroses.

Elle ouvrit les yeux et l’observa en silence.

Julian. Son meilleur ami.

Quand elle avait dû aller annoncer à tous leurs invités que le mariage était annulé, il avait soudain été près d’elle, la soutenant de sa présence.

Julian était son protecteur depuis toujours. C’est lui qui était venu la chercher au fond de cette cour d’école, quand elle n’avait encore que six ans, pour jouer avec ses copains, Grant et Adam. Elle était nouvelle et, à cause de sa timidité, n’osait s’approcher des autres enfants. Il lui avait demandé comment elle s’appelait et, sans lui laisser le choix, l’avait prise par la main et conduite jusqu’à ses amis.

Il avait toujours été comme cela avec elle, toujours à faire attention à elle, même quand elle n’en avait plus eu besoin, jusqu’à…

Non, ne pas repenser à cela maintenant, pas après dix ans ; elle avait déjà assez de choses en tête sans en plus se rajouter des soucis.

Julian attendait toujours sa réponse alors qu’elle l’observait toujours. Il était tellement beau, tellement sombre. Ses cheveux noirs, coupés courts, ses yeux noirs, sa peau d’Argentin, toujours bronzée, lui donnaient cet air sauvage et indompté. Il avait beaucoup de succès auprès des femmes et elle les comprenait ; son magnétisme était irrésistible.

Elle était insensible à son charme maintenant, se convint-elle pourtant.

— Non, je ne veux rien. Merci, Julian.

Il grogna quelque chose qu’elle ne comprit pas. Il avait toujours l’air bougon avec elle. Pourtant il était toujours là à ses côtés.

C’est lui qui, après l’annonce auprès des invités et des gens qui se pressaient autour d’elle pour savoir ce qu’il se passait, l’avait enlevée. Il lui avait pris la main, comme dans cette cour d’école vingt ans plus tôt et l’avait emmenée de force avec lui jusqu’à sa voiture.

Elle se rappela soudain qu’elle ne lui avait même pas demandé où ils allaient, trop fatiguée qu’elle fût pour s’opposer à quoi que ce soit.

— Où allons-nous ?

— Chez moi ! répondit-il laconiquement.

Elle se redressa sur son siège.

— Chez toi à San Francisco ?

— Nous n’aurions pas eu besoin de prendre mon jet pour faire le trajet jusqu’à mon appartement, dit-il avec son rire grave et chaud.

Ce son lui donna des frissons. Mais qu’avait-elle ? Elle devait être épuisée et toutes ces émotions la rendaient à fleur de peau, il ne pouvait y avoir que cette explication.

— Attends ! Nous n’allons pas en…

— Argentine ! finit-il avec un sourire craquant au bord des lèvres.

— Mais Julian, je ne peux pas partir comme cela !

— Et qu’est-ce qui te retient ? Tu n’as pas de travail et tu n’es pas mariée. Après ce que tu viens de vivre aujourd’hui, tu as besoin de repos.

— Quand on t’écoute, j’ai une vie palpitante, rétorqua-t-elle en croisant les bras et en boudant.

Il se leva et vint s’asseoir sur le siège qui était à côté du sien. Elle s’enfonça un peu plus dans son siège pour s’éloigner de lui.

— Laisse-moi t’offrir quelques vacances avant que tu reprennes le cours de ta vie. Tu les as bien méritées et tu n’es jamais venue chez moi en Argentine.

Il avait raison, un peu de repos ne pourrait lui faire de mal. Réfléchir à ce qu’elle allait faire sans la pression de ses parents, c’était très tentant.

— Merci, Julian, pour tout ce que tu as fait pour moi aujourd’hui et pour tout ce que tu fais encore, dit-elle en lui prenant la main qu’il avait posée sur l’élégant accoudoir qui les séparait.

Il regarda un moment en silence leurs mains jointes. Il se leva, s’éloigna d’elle, et elle regretta sa présence rassurante. Mais qu’avait-elle ?

Julian tournait comme un lion en cage devant elle.

— Si je tenais Grant maintenant, je lui casserais la figure ! Comment a-t-il pu te laisser gérer tout cela seule ?

— Julian, arrête ! dit-elle calmement. Tu sais bien qu’il fallait qu’il coure après Lucile s’il ne voulait pas la perdre. J’espère que tout s’est arrangé entre eux maintenant. Ils méritent d’être heureux tous les deux.

Julian sourit en coin à l’évocation de leurs amis, mais se renfrogna.

— Sophie, tu n’aurais pas dû vivre tout cela. J’ai entendu tout ce que ta mère a dit, ce n’est pas juste pour toi.

— Merci, Julian, je m’en remettrai, ne t’inquiètes pas, dit-elle émue qu’il puisse autant s’inquiéter pour elle. Je suis juste fatiguée par tout cela maintenant.

Elle s’étira sur son siège, il s’approcha d’elle et lui prit la main avec douceur.

— Viens.

Elle se leva et se trouva à sa hauteur. Leur corps était trop proche, pensa-t-elle, et elle réagissait déjà à sa chaleur. Il l’entraîna à travers le couloir et ouvrit une porte. Elle entra dans une très jolie chambre.

— Repose-toi ! Nous avons encore quelques heures de vol devant nous.

— Mais… et toi ?

— Je dormirai sur les sièges, ils s’allongent pour former un lit. Tout est prévu pour que le voyage soit confortable pour tout le monde.

Alors qu’il allait sortir de la chambre, elle le rappela en rougissant.

— Julian, euh… je vais avoir besoin d’aide pour ouvrir ma robe, s’il te plaît.

*

Julian qui allait quitter la pièce déglutit.

Pas cela, pensa-t-il.

Lui enlever cette magnifique robe blanche qui faisait ressortir la blondeur de ses cheveux et la blancheur de sa peau.

Sophie s’était déjà retournée et lui présentait son dos. C’était sa meilleure amie, il était tout à fait capable de déboutonner les quelques boutons et de la laisser tranquille. Pourtant son cœur s’emballait déjà, une chaleur se répandait dans tout son corps. S’il devait être franc avec lui-même, ces mêmes émotions, il les ressentait dès qu’il était en sa présence.

Depuis longtemps, il faisait en sorte de ne la voir qu’avec Adam ou Grant. C’était la première fois qu’ils étaient seuls depuis très longtemps, depuis…

Stop. Il allait lui enlever ces quelques boutons et sortir le plus vite de cette chambre. La proximité qu’obligeait l’avion et la fatigue devaient avoir raison de lui.

Il s’avança lentement jusqu’à elle et posa les mains sur ses épaules. Il les fit glisser lentement jusqu’au premier bouton. Sa peau était aussi douce que dans son souvenir. Il la sentit frissonner. Avait-elle froid ou était-elle aussi troublée que lui ? Impossible, pas la Sophie si inatteignable à la beauté si froide.

Il laissa ses doigts caresser chaque parcelle de peau qu’il dénudait. Il n’y avait que le bruit de l’avion dans la cabine. Retenait-elle son souffle elle aussi ?

Avant qu’il n’ait pu se retenir, il posa ses lèvres au creux de son cou et murmura à son oreille :

— Jamais personne d’autre que moi ne devra t’enlever une robe de mariée.

Aussi surpris qu’elle, il sortit précipitamment en claquant la porte. Une fois cette dernière refermée, il expira enfin de l’air. Mais que lui arrivait-il ? Qu’est-ce qui lui avait pris de lui dire un truc pareil ?

C’est vrai qu’il était en colère contre elle, d’avoir pu accepter ce mariage arrangé sans rien dire, sans essayer d’être vraiment heureuse, et tout cela pour de l’argent. Mais il s’y attendait depuis des années.

Il prit un verre de whisky et s’installa dans un fauteuil. En regardant le liquide ambré, il se souvint de ce qu’il s’était passé dix ans plus tôt.

*

Ils n’avaient alors que dix-huit ans et étaient partis en vacances avec Grant et Adam à Los Angeles pour fêter la fin du lycée. Ils avaient logé dans une des maisons des parents d’Adam.

Jeunes et insouciants, ils avaient passé la semaine à faire la fête, à profiter de la piscine et de la plage. Julian se souvenait de tout comme si c’était hier. Ils avaient parcouru les boîtes de nuit, Adam et Grant draguant chaque fille qui passait et en ramenant une différente chaque soir.

Lui ne quittait pas Sophie des yeux. Il n’aurait jamais pu la laisser seule pour ramener une vulgaire fille, il la protégeait comme il avait toujours essayé de le faire depuis qu’il l’avait vue à l’âge de six ans dans cette cour d’école. Il était resté près d’elle, avait bu et ri avec elle.

— Tu n’es pas obligé de rester avec moi, il y a plein de jeunes femmes qui essaient d’attirer ton attention, Julian, avait-elle dit de sa voix douce.

— Hors de question que je te laisse seule !

— Alors, si tu es mon ange gardien, viens au moins danser avec moi !

À l’époque, il était encore insouciant, il avait accepté de la suivre sur la piste, mais alors qu’un homme essayait de se plaquer contre elle, il l’avait attirée contre lui. Le jeune homme avait compris le message, mais quand il s’était rendu compte de la proximité de leurs deux corps et de l’effet qu’elle avait sur lui, il avait été plus que troublé.

Il n’avait jamais pensé à elle dans ce sens-là, ou plutôt si, mais sans jamais croire qu’elle pourrait être aussi intéressée que lui. Quand il avait plongé ses yeux dans les siens, il avait compris que l’attirance n’était pas à sens unique. Elle avait les joues rosies et les lèvres entrouvertes, il avait alors commencé à bouger au rythme de la musique et elle s’était serrée un peu plus contre lui. Perdant toute notion de ce qui n’était pas elle, il avait baissé la tête pour capturer ses lèvres si tentantes.

— Eh, tous les deux ! On vous cherche partout, était intervenu Grant. On va changer de boîte de nuit, vous nous suivez ?

Ils avaient eu du mal à retrouver la réalité. Sophie s’était écartée de lui précipitamment, comme si elle regrettait déjà ce qu’il venait de se passer.

— Non ! Je vais rentrer, mais continuez sans moi, les garçons ; je vais prendre un taxi, répondit Sophie.

Il l’avait regardée partir sans savoir quoi faire. Le désir qu’elle lui inspirait lui faisait mal. Il aurait dû partir avec ses deux amis et trouver de la compagnie pour la nuit pour oublier ce qu’il avait failli faire. Au lieu de cela, il avait annoncé à Grant qu’il était fatigué aussi et qu’il allait raccompagner Sophie à la maison. Il l’avait rejointe au moment où elle allait monter dans son taxi.

— Tu aurais pu rester avec eux !

Il n’avait pas répondu, la faisant taire par son regard. Voyait-elle toute la passion qu’elle avait déclenchée en lui ? Ils ne dirent plus rien pendant le trajet jusqu’à la maison.

En arrivant, elle courut presque jusqu’à sa chambre, mais il n’était pas prêt à la laisser filer aussi facilement. La froide Sophie était revenue et il avait une envie folle de la provoquer une dernière fois. Était-ce l’alcool qu’il avait bu ou des années de frustration à ses côtés ?

Alors qu’elle s’apprêtait à refermer sa porte, il l’avait rattrapée et s’était accoudé à l’embrasure dans une nonchalance feinte.

— On ne va pas se quitter comme cela après notre petite danse ? avait-il susurré.

— Julian, à quoi joues-tu ?

— Peut-être ai-je envie de percer cette carapace que tu as construite autour de toi ?

— Tu as trop bu !

— Pas assez pour savoir que j’ai envie de faire cela depuis longtemps.

Alors, il l’avait attirée à lui et l’avait embrassée, d’abord d’un baiser dur pour la punir de le tourmenter ainsi depuis des années, mais dès que leurs lèvres s’étaient jointes, il s’était montré doux, patient, elle l’enivrait. Elle était aussi consentante qu’il l’avait espéré.

— Je suis dans ma chambre si tu me cherches, lui avait-il dit en s’arrachant de force à elle.

Il avait fait le premier pas, il était assez orgueilleux pour ne pas la supplier, il fallait qu’elle cède. Elle l’avait regardé avec un regard perdu dans lequel se reflétait la même passion qu’il ressentait. Il lui avait souri et était parti. Il avait bien entendu la porte claquée derrière lui, mais il savait qu’elle viendrait, il n’avait plus qu’à l’attendre.

Il était entré dans sa chambre, perdant de son assurance à chaque pas. Et si…

Il devait s’occuper l’esprit, il avait alors tout prévu pour que ce moment soit inoubliable. Il avait trouvé des bougies, ouvert la baie vitrée qui donnait sur la plage pour la musique des vagues. Puis il s’était allongé et l’avait attendue, sauf qu’il s’était endormi à un moment.

Et soudain, il avait senti à côté de lui le matelas bouger. Il avait alors ouvert les yeux.

Elle était là.

Les bougies étaient éteintes, sûrement avec la brise qu’apportait l’air marin, mais il la voyait avec le clair de lune. Elle portait une chemise de nuit blanche, aussi pure qu’elle l’était, toujours aussi belle.

— Tu es venue, murmura-t-il n’osant la toucher.

— Chut !

Elle se mit à califourchon sur lui et il se redressa pour l’embrasser. Leur baiser fut d’abord doux, mais la passion les emporta et il commença à caresser chacune de ses courbes.

Cette chemise de nuit le gênait, il la lui passa au-dessus de la tête, et le spectacle qui s’offrit à lui lui coupa le souffle. Elle était aussi belle qu’il l’avait imaginé.

Il la renversa sur le lit, elle eut un hoquet de surprise.

— Tout va bien, ma belle, je vais m’occuper de toi comme tu le mérites.

— Julian…

Il commençait déjà à lui embrasser la poitrine, alternant entre ses deux seins, les léchant, les mordillant, elle remuait sous lui en gémissant.

— Sois doux, s’il te plaît, c’est la première fois pour moi.

Il releva la tête, surpris. Elle était vierge ! Ils avaient certes dix-huit ans, mais il avait, comme Adam et Grant, déjà goûté aux fruits du plaisir.

Pourquoi cela l’étonnait-il ? Il n’avait jamais vu Sophie avec un garçon, elle passait tout son temps avec eux. Il n’aurait laissé aucun homme l’approcher de toute façon.

— Ce sera un moment inoubliable, je te le promets.

Elle lui sourit et il fut envahi par une vague de tendresse pour elle. Elle lui faisait le plus merveilleux cadeau qu’une femme puisse faire à un homme.

Il l’embrassa avec douceur et redescendit, couvrant toutes les parcelles de son corps merveilleux de baiser. Il lui souleva les jambes pour faire remonter sa bouche de son pied jusqu’à son point le plus sensible. Elle s’accrochait au drap, gémissait, elle s’offrait totalement à lui sans retenue.

Quand il arriva à son but, il la lécha, l’embrassa doucement d’abord et accéléra la cadence de sa langue.

— Julian, s’il te plaît, je suis prête. Viens !

Il la regardait se tortiller, il n’en revenait pas de la voir dans cet état et grâce à lui. Il prit un préservatif qu’il avait mis sur sa table de chevet quand il avait tout préparé et le déroula sur son membre déjà si dur. Elle le regarda avec de grands yeux.

— Ne t’inquiète pas ! Je ferais tout pour que tu souffres le moins possible.

— Je te fais confiance, lui dit-elle avec le plus merveilleux des sourires.

Il s’allongea sur elle et la pénétra doucement, elle fit la grimace quand il sentit une résistance cédée, il lui prit alors le visage entre ses mains.

— Regarde-moi ! Je veux que tu me voies.

Elle ouvrit les yeux et il recommença à bouger lentement en elle, son visage se détendait alors qu’elle ne quittait pas ses yeux. Il vit le plaisir changer la couleur de ses yeux si bleus, ils s’assombrirent et elle lui sourit.

Il accéléra son va-et-vient tout en l’embrassant, il était si ému lui aussi qu’il ne voulait pas qu’elle le regarde plus longtemps. Qu’aurait-elle pensé ?

Elle gémit à nouveau et son bassin vint à la rencontre de ses coups de reins. Il vit la jouissance l’emporter avant qu’il ne soit submergé de la même manière par un plaisir infini qu’il ne connaissait pas.

Il s’écroula sur elle pour essayer de reprendre son souffle et finit par s’allonger à côté d’elle.

— Excuse-moi, je suis lourd !

— Tu as toujours été lourd, mais avant c’était pour d’autres raisons, dit-elle en rigolant.

Elle s’assit sur le lit mais grimaça.

— Doucement, ma belle !

— C’est donc cela faire l’amour. C’était super, merveilleux. Merci, Julian.

Il l’observait, toutes les barrières qu’elle avait toujours mises entre eux avaient disparu. Elle était tellement belle, innocente. Quoiqu’un peu moins grâce à lui. Elle souriait d’un vrai sourire qu’il ne lui avait jamais vu avec personne ; elle l’attendrissait tellement.

— Viens là, dit-il en la rallongeant contre lui.

— On recommence, murmura-t-elle en déposant une série de baisers sur son torse.

— Non, pas tout de suite, dit-il en éclatant de rire. Il me faut un peu de temps pour récupérer.

Elle fit une moue boudeuse, merveilleusement excitante.

— Chut ! Dors un peu ! Et je te promets qu’on recommencera avant que le jour se lève.

Elle se cala contre lui et l’embrassa dans le cou.

— À tout de suite alors !

Et elle s’endormit contre lui. Il la garda longtemps entre ses bras, respirant son parfum léger comme elle. Cette femme le bouleversait depuis toujours, mais ce qu’il ressentait maintenant était plus fort que tout ce qu’il avait éprouvé.

Il s’endormit à son tour.

Le lendemain midi, ils étaient dans la piscine, jouant tous les deux, lorsque Adam et Grant avaient fait leur apparition. Elle était sortie tout de suite de l’eau et il avait senti qu’elle mettait de la distance entre eux.

Ils n’avaient pas abordé le sujet de leurs amis : comment allaient-ils leur dire ? Il s’en moquait, tout ce qui comptait, c’était qu’elle soit près de lui. Ils avaient refait l’amour le matin, et c’était toujours aussi merveilleux.

Il sortit de l’eau et remarqua le regard de Sophie sur son corps. Il lui sourit pour la provoquer et s’assit à la table où ils étaient déjà tous installés. Son pied trouva tout de suite celui de Sophie qu’il caressa.

— Ouah ! Vous avez loupé quelque chose hier, on s’est bien marré avec Grant !

Ils se regardèrent et il vit que Sophie rougissait.

— On était fatigué, répondit-il à sa place.

— En tout cas, Grant s’est fait attraper par une fille qui l’aurait bien épousé si vous voulez mon avis.

Grant se rembrunit et regarda Sophie, elle lui sourit gentiment. Que se passait-il entre ces deux-là ?

— Grant, ce n’est pas grave, lui chuchota Sophie en lui prenant la main.

— Qu’est-ce qui n’est pas grave ? demanda Adam.

Pourquoi sentait-il que tout son monde allait basculer ?

— Sophie et moi…, commença Grant.

— Non, Grant ! dit Sophie d’une voix dure.

Pourquoi le regardait-elle ainsi ? Pourquoi avait-elle l’air gênée soudain ?

— Enfin, Sophie, ce sont nos meilleurs amis, on peut leur dire ! Nos grands-parents se sont mis d’accord quand nous étions petits pour que nous nous mariions. Nous hériterons tous les deux de cinquante millions de dollars chacun.

Un grand froid l’envahit. Sophie le regardait au supplice, semblait-il. Elle avait joué avec lui, elle avait couché avec lui alors qu’elle était promise à un autre. Et quel autre, leur meilleur ami Grant !

— Vous n’êtes pas sérieux, n’est-ce pas ? demanda Adam en rigolant.

— Nous n’avons pas le choix, confirma Grant. Enfin, ce n’est pas pour tout de suite, nous pouvons nous amuser un peu avant.

— Et si vous tombez amoureux de quelqu’un d’autre ?

— Je laisserai Grant partir, nous nous le sommes promis.

— Et si toi, tu tombais amoureuse de quelqu’un d’autre ? lui demanda-t-il durement.

Elle ne répondit pas tout de suite, mais elle ne le regardait plus dans les yeux, n’arborait plus ce sourire mutin, rompant cette entente merveilleuse.

— Je vais prendre une douche, dit-il.

Il fallait qu’il s’éloigne où il risquait de dire quelque chose qu’il ne devrait pas. Alors qu’il arrivait dans sa chambre, il la sentit derrière lui.

— Julian, attends !

La colère l’aveugla.

— Quoi, Sophie ? Tu as encore quelque chose à m’annoncer de ce style ?

— Non, ce n’est pas cela. Je…

— Écoute ! On s’est bien amusé, mais il n’y avait rien de sérieux. On s’est envoyé en l’air, pas la peine d’en faire une affaire non plus.

Il voyait bien que chaque mot la blessait, mais il n’allait pas lui faciliter la tâche. Elle lui avait menti, il ne lui pardonnerait jamais.

— Bon, je vais prendre ma douche ! Un dernier coup vite fait ?

Elle rougit vivement et après un dernier regard triste se tourna, elle murmura en arrivant à la porte.

— Je suis désolée, Julian.

Et moi donc, pensa-t-il.

Il avait passé le reste de la semaine à l’éviter, il était sorti avec plusieurs jeunes femmes sans jamais aller plus loin que le simple baiser. Sophie avait retrouvé son apparence froide avec lui, avec tout le monde d’ailleurs. Elle ne parlait que très peu et cela lui convenait parfaitement.

Pourtant, pourquoi s’était-il senti aussi coupable ?

*

Et voilà qu’aujourd’hui, il avait voulu la secourir face à tous ces gens qui la submergeaient de questions. Il avait entendu comment sa mère lui avait parlé dans le bureau, il avait dû se retenir d’intervenir.

Sophie, quant à elle, ne s’énervait jamais, pas un mot plus haut que l’autre. Même quand sa mère l’avait rabaissé, elle était restée maîtresse d’elle-même.

Il aurait dû se tenir éloigné d’elle, mais il ne pouvait pas la laisser ainsi, elle restait sa meilleure amie. Et même si pendant ces dix ans, ils s’étaient éloignés, surtout au départ, il était toujours resté au courant de ce qu’il lui arrivait, participant au repas qu’ils faisaient régulièrement avec Adam et Grant.

Ces derniers n’avaient jamais rien su de ce qu’il s’était passé entre eux, leur relation était restée courtoise et froide.

Même après dix ans, il était toujours en colère contre elle. Mais il l’aiderait, le temps qu’elle se repose un peu chez lui et ils reprendraient leur route comme ils en avaient l’habitude.

Mais comment allait-elle vivre maintenant qu’il n’y avait plus l’argent de ce mariage ?

Il savait qu’elle ne travaillait plus, il fallait qu’il en parle avec elle. Quoi qu’il arrive, il serait près d’elle et cette pensée le terrifia.

Mais ce qui lui faisait encore plus peur, c’est qu’il avait toujours envie d’elle, plus que tout.

II

Sophie se sentait observée, elle ouvrit les yeux et trouva Julian debout au pied du lit. Elle se redressa soudain, tenant le drap contre elle. Que faisait-il ici ? Et depuis combien de temps la regardait-il ?

Dans la pénombre de la chambre, il semblait encore plus dangereux. Et pourtant elle n’avait pas peur de lui mais des émotions qu’il faisait naître en elle. À chaque fois qu’elle le voyait en fait, depuis toujours. Ils étaient les opposés parfaits. Lui toujours si sûr de lui, si avenant avec tout le monde, il savait où était sa place. Contrairement à elle, qui ne se sentait jamais à l’aise nulle part, si timide. Elle était posée quand lui se mettait facilement en colère.

Alors pourquoi tout son corps réagissait à sa présence ?

Il s’avança vers elle et s’assit à ses côtés, posant ses mains de chaque côté de son corps. Il était si près d’elle. Elle repensa au contact de ses lèvres sur son cou quand il lui avait déboutonné sa robe, elle en frissonna encore.

— Tu as pu dormir un peu ? murmura-t-il.

— Oui, euh… ce lit est très confortable, merci, balbutia-t-elle.

Il la troublait de sa présence si proche. Elle n’avait qu’à tendre la main pour caresser sa joue râpeuse et elle dut serrer les draps pour ne pas le faire.

— Oui, il l’est ! Mais tu sais qu’il est aussi merveilleux quand on est deux dedans, chuchota-t-il.

Des papillons tournèrent dans son ventre, la température de la pièce grimpa de quelques degrés. Sa voix chaude et profonde l’ensorcelait. Ses yeux noirs, si sombres à cet instant, braqué sur elle, étudiaient chacune de ses attitudes. Alors qu’elle était persuadée qu’il allait l’embrasser, un lent sourire se dessina sur ses lèvres.

— Nous allons bientôt atterrir à l’aéroport de Rosario, ensuite nous aurons une petite heure de route. Tu as une salle de bain si tu veux te rafraîchir avant.

Il la provoquait, la torturait, mais elle pouvait jouer à ce petit jeu-là aussi. Elle se leva, sachant pertinemment qu’elle ne portait que sa culotte et son soutien-gorge. De toute façon, il l’avait déjà vue nue, mais elle le vit déglutir alors qu’il détaillait son corps.