Les Playboys de San Francisco - Tome 3 - Constance Ely - E-Book

Les Playboys de San Francisco - Tome 3 E-Book

Constance Ely

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Beschreibung

À son contact, Adam va renouer avec les deux démons qui hantent son passé.


Militaire et passionné d'aviation, Adam tente de se reconstruire après son terrible accident. Un soir, les jeunes recrues de l'armée dont il est en charge ont échappé à sa vigilance pour sortir et boire, causant des dommages dans un ranch non loin. La propriétaire refuse que l'armée vienne chez elle, après avoir perdu son mari en mission. En tant qu'ancien rancher, Adam est alors envoyé de manière anonyme afin de réparer les dégâts. Il y fait la rencontre de Sarah, la seule femme qui lui est interdite mais qu'il désire profondément. Comment réagira-t-elle si elle apprenait la vérité ?


Découvrez l'histoire du troisième et dernier playboy, Adam, ce rancher, militaire et aviateur aussi sexy que mystérieux.


CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE


"Une romance courte et légère qui permet de prolonger l’été en nous faisant passer un agréable moment sans la moindre prise de tête." - @tibwalovesstory
"Une jolie histoire d'amour à découvrir, j'ai hâte de découvrir les autres playboys" - @just_the_way_you_read


À PROPOS DE L'AUTEURE


Constance Ely, grande romantique dans l'âme, a écrit plusieurs romances, son genre de prédilection. Les Playboys de San Francisco est sa première saga publiée chez So Romance.




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J’ai écrit ce livre, accompagnée de deux chansons :

Je n’attendais que vous, de Garou (évidemment)

Leaving on a jet plane, de John Denver

I

— Allez, Clarisse, je suis sûr que vous savez pourquoi le Colonel veut me voir, demanda Adam Gates de sa voix de séducteur.

La secrétaire le regarda avec un sourire au bord des lèvres, mais reprit assez vite son air sérieux.

— Pas la peine de me faire vos yeux doux, Adam, je vous connais maintenant, répondit la secrétaire. Si aucune femme n’arrive à vous résister sur cette base militaire, ce n’est pas mon cas, vous pourriez être mon fils.

— Alors pour ce lien maternel que vous sentez naître entre nous, vous pourriez me dire ce que vous savez, ajouta-t-il avec un grand sourire sans se démonter.

Cette fois-ci, Clarisse éclata de rire.

— Non, Adam, je ne sais rien de ce que trame le Colonel aujourd’hui. Par contre, je sais quelque chose, murmura-t-elle en se penchant sur le bureau d’un air de conspirateur. J’attends avec impatience le jour où vous trouverez une femme capable de résister à votre charme dévastateur, croyez-moi ce sera la bonne !

Adam sourit, mais il était plus que déçu. Il avait été convoqué, il y a quelques minutes, à venir le plus rapidement possible rejoindre le bureau du Colonel et il se sentait nerveux.

Malheureusement, il pensait déjà savoir pourquoi.

Les jeunes recrues sous ses ordres étaient sorties sans autorisation hier soir du camp et avaient bu plus que de raison, provoquant un accident de voiture en rentrant. Heureusement tous en étaient sortis indemnes, mais ils avaient provoqué des dégâts, et Adam savait que cela allait forcément lui retomber dessus.

Il les avait longuement sermonnés, c’était des enfants, mais il devait les former à devenir des hommes pour pouvoir partir en guerre dans des avions de chasse coûtant chacun quelques millions de dollars.

Plongé dans ses pensées, il entendit soudain des bruits de pas dans le couloir, il eut juste le temps de se lever et de se mettre au garde-à-vous devant le Colonel.

— Repos, Capitaine Gates ! Suivez-moi.

Le Colonel était un grand type noir, avec plusieurs décorations attachées sur sa poitrine. Adam l’aimait bien, sous des abords bourrus, c’était quelqu’un de bon et de juste. Ce dernier l’avait beaucoup soutenu quand il était rentré blessé à son retour d’Irak et c’est lui qui lui avait trouvé ce poste de formateur.

Il suivit le Colonel dans son bureau et se posta devant ce dernier pendant qu’il s’asseyait dans son grand siège. Il se tint droit, les mains derrière le dos, attendant que son chef se décide à parler.

— Capitaine, nous avons eu de la chance de ne pas avoir de blessé hier soir. Après votre petite enquête, il se trouve qu’en effet, les jeunes ont réussi à berner le gardien qui se trouvait en charge de l’entrée. Si cela n’était pas si grave, j’aurais presque souri devant le tour qu’ils ont réussi à jouer à ce pauvre type, mais il y a eu des dégâts.

— Dans un ranch à une vingtaine de miles ; je pourrais envoyer nos jeunes responsables là-bas pour leur faire réparer ce qu’ils ont détruit, ajouta Adam.

Le Colonel soupira et Adam eut la sensation que tout ne serait pas aussi facile. Après des années dans l’armée, il arrivait à sentir toute la tension qui se dégageait du corps du Colonel.

— Il y a une petite difficulté supplémentaire.

Son chef hésitait ; Adam ne se souvenait pas de l’avoir déjà vu dans cette situation.

— Le ranch qu’ils ont abîmé est celui de Madame Jones.

Le silence se fit pendant que l’esprit d’Adam tentait d’enregistrer l’information. Un grand froid l’envahit, ce que son cerveau essayait d’assimiler ne pouvait être. Il devait y avoir une autre explication, ou alors c’était un très mauvais tour du destin.

— Madame Jones ? répéta machinalement Adam en regardant toujours droit devant lui, feignant l’indifférence.

— Oui, la veuve de Wyatt Jones.

Adam encaissa le coup, surtout parce que le Colonel l’étudiait, mais aussi parce qu’il essayait d’arrêter le flot de mauvais souvenirs qui semblaient vouloir le submerger. Quand il fut sûr de pouvoir parler normalement, il demanda :

— Que pouvons-nous faire pour elle ?

— J’ai parlé avec elle ce matin, elle ne veut rien avoir à faire avec l’armée. Elle refuse notre aide. Mais après une petite enquête discrète, il s’avère qu’il y a beaucoup de travail pour réparer ce qui a été détruit et que cela tombe au plus mal vu le travail à fournir en ce moment au ranch.

— Très bien, si elle ne veut pas de nous, nous n’interviendrons pas ! répondit Adam en se sentant beaucoup plus détendu que quelques minutes auparavant.

— L’armée n’interviendra pas, mais vous oui !

Adam sursauta et regarda directement son chef.

— Pardon ? Vous ne pouvez pas me demander cela à moi !

— Justement, je connais votre CV, je sais que vous avez travaillé dans le ranch de votre grand-père toute votre enfance. Qui mieux que vous sait comment cela se passe ?

— Mais le passé que j’ai en commun avec cette jeune femme…

— Adam, si vous voulez retourner au front, vous devez faire table rase de ce qu’il s’est passé lors de votre accident. Prenez cela comme une nouvelle mission et si vous réussissez, je vous promets que vous repartirez.

Être écarté des avions de chasse à cause de ce qu’il lui était arrivé avait failli le faire sombrer dans la dépression, mais former des jeunes lui avait apporté beaucoup plus qu’il ne le pensait au départ. Pourtant, bien qu’il ait pris beaucoup de plaisir à être instructeur, il ne rêvait que de retrouver son avion à nouveau, de ressentir les émotions que seule la chasse pouvait lui donner, les sensations de puissance qu’il n’avait trouvées que dans ces avions.

Pourrait-il pourtant accepter cette mission ?

Se retrouver en face de la veuve de Wyatt sans faire ressurgir les vieux démons qu’il tentait toujours de faire taire au fond de lui ?

Mais il n’avait pas le choix, la décision du Colonel était prise et il savait qu’il ne reviendrait pas dessus.

— Quand dois-je commencer ? Dois-je lui dire qui je suis ?

— Je vous rappelle que Madame Jones a été préservée de ce qu’il s’est passé avec son mari, et vu sa réaction lors de mon entretien avec elle ce matin, il vaudrait mieux ne pas lui dire que vous êtes dans l’armée. Je vous donne un congé spécial à partir de ce soir, vous pourrez commencer dès demain matin si vous le souhaitez.

— Très bien, plus vite je commencerais, plus vite tout cela sera fini et je pourrais repartir au front.

Alors qu’Adam allait sortir après avoir salué son chef, ce dernier l’interpella.

— Adam !

Il se retourna à moitié vers lui.

— C’est pour vous que je fais cela, ajouta-t-il doucement. Faites attention à vous.

— Oui, Monsieur.

Adam sortit à grands pas, en envoyant un dernier sourire à Clarisse comme si de rien n’était, comme s’il ne se sentait pas au bord d’un précipice.

Pourtant, il avait une mission et rien ne le détournerait de son objectif. Il ne lui restait plus qu’à éviter la veuve de Wyatt et à réparer les dégâts le plus vite possible. Il pourrait laisser les démons qui le poursuivaient dans un coin de son esprit même si tout le rappelait à cet épisode.

*

— Sarah, je ne comprends pas pourquoi tu as refusé l’aide de l’armée, gronda Steve. Ces jeunes doivent assumer ce qu’ils ont fait. Au lieu de cela, ils se la coulent douce pendant que nous croulons sous le travail.

— Je t’ai déjà expliqué que cette discussion était close. Je ne veux pas de l’armée chez moi, répondit-elle en sortant sur la terrasse.

Il faisait encore chaud pour un mois de septembre, pensa-t-elle en sentant la température extérieure tombée sur ses épaules. Ou alors était-ce Steve qui la mettait hors d’elle ? Rien n’allait comme prévu depuis un moment.

Steve essayait de plus en plus de prendre le contrôle de son ranch, juste parce qu’ils étaient sortis quelques fois ensemble. L’avait-elle encouragé à cela inconsciemment ?

Après la mort de son mari en Irak, il y a deux ans, elle ne voulait plus entendre parler de militaire chez elle. Elle avait dû reconstruire toute sa vie sans Wyatt et toutes les responsabilités qu’elle avait eues soudain à sa mort avaient failli l’écraser. Elle considérait l’armée responsable de tout cela : de cette peur de ne pas y arriver, de ce vide, de cette solitude...

Elle entendit un léger miaulement près d’elle. Elle essaya de repérer d’où provenait le son, mais Steve continuait à grommeler dans son coin.

— Chut, Steve ! Je crois que c’est Timmy.

Elle l’entendit soupirer et claquer la moustiquaire pendant qu’elle descendait les quelques marches en suivant le bruit du miaulement sous la terrasse. Elle se mit à quatre pattes pour essayer d’atteindre le petit chaton qui s’était recroquevillé dans un coin.

— Viens, mon chaton, murmura-t-elle en tendant la main.

— Je peux vous aider ? demanda soudain une voix profonde et chaude dans son dos.

Elle se releva vivement, se cognant la tête au passage. Le chaton détala entre ses jambes alors qu’elle faisait face à l’homme qui se tenait devant elle.

Comment décrire l’Apollon qui se trouvait en face d’elle ? Elle dut lever la tête pour pouvoir le regarder tant il la dominait, mais ses yeux en avaient profité pour parcourir son corps tout en muscles. Son tee-shirt blanc collait son torse et faisait ressortir chacun de ses abdominaux et ses épaules larges.

Quand elle croisa son regard, elle sentit son cœur rater un battement. Il avait les plus beaux yeux verts qu’elle n’ait jamais vus et un sourire ravageur à faire fondre de la glace en plein hiver. Le charisme qu’il dégageait la laissa dans un état confus et ce trouble qui s’emparait d’elle la fit frémir.

Il s’avança un peu plus vers elle et tendit la main pour toucher son front. Au contact de ses doigts, une vive chaleur se forma dans le bas de ses reins. Elle recula devant la force du désir qu’elle sentait naître en elle.

— Désolé de vous avoir fait peur. Vous aurez une vilaine bosse demain matin, je le crains.

— Qui êtes-vous ? demanda-t-elle d’une voix rauque qu’elle ne se reconnut pas.

Il se recula un peu et lui sourit en lui tendant la main. Ses cheveux clairs semblaient être un champ de bataille tout à fait maîtrisé et elle se demanda s’ils étaient aussi doux qu’ils semblaient l’être.

— Je suis désolé, je ne me suis pas présenté. Je suis Adam Foster, je suis rancher et je cherche du travail. On m’a dit que vous auriez peut-être besoin de quelqu’un en plus.

Quand elle glissa sa main dans la sienne, elle adora le contact rugueux et fort qui s’en dégageait. Elle s’imagina ses mains sur…

Mais que lui prenait-il ? Son coup à la tête avait-il été plus violent qu’elle ne le croyait ?

Soudain, elle se rendit compte qu’il attendait qu’elle parle. Que voulait-il déjà ? Pourquoi son cerveau refusait-il de se concentrer sur autre chose que sur ses lèvres ? Elle arriva, dans un effort surhumain, à se focaliser à nouveau sur leur conversation.

— Bonjour, je suis Sarah Jones, la propriétaire de ce ranch. Les nouvelles vont toujours aussi vite dans les petites villes, mais je suis surprise qu’on m’ait déjà envoyé quelqu’un.

— Je me suis arrêté pour manger dans le petit restaurant du centre-ville et c’est là que l’on m’a parlé de l’accident qui s’est produit avant-hier soir, expliqua-t-il de sa belle voix grave.

— Bien sûr ! Chez Ida ! Elle est toujours au courant de tout avant que cela n’arrive, compléta-t-elle dans un sourire. J’ai en effet un surplus de travail qui s’est ajouté à la longue liste de ce qu’il y avait déjà à faire. Une personne en plus ne serait pas de trop. Avez-vous des références à me donner ?

— J’ai travaillé pour le Ranch G de nombreux étés. Vous pouvez les appeler, ils me connaissent bien et vous donneront toutes les garanties dont vous avez besoin.

— Nous ne sommes pas aussi grands que ce ranch, mais il y a quand même beaucoup de travail. Vous pouvez commencer quand ? demanda-t-elle impressionnée plus qu’elle ne voulait le montrer par cette référence au Ranch G.

Ce dernier était un des plus gros ranchs de la région, ils possédaient des milliers d’hectares et de bêtes. Ils étaient très réputés pour la qualité de leur viande et pour leur intégrité.

— Hier, répondit-il en lui faisant un clin d’œil qui la déstabilisa un peu plus.

Heureusement, Eliot, le contremaître, arrivait vers eux.

— Je vais vérifier vos références et préparer votre contrat. Pendant ce temps, je vous laisse avec Eliot qui vous montrera où vous installer et vous mettra au courant tout de suite de vos tâches.

Il lui lança un grand sourire et se tourna vers l’homme qui l’attendait déjà, ayant entendu leur discussion.

Sarah le regarda s’éloigner tout en discutant joyeusement avec son contremaître. Elle se surprit encore une fois à admirer son corps souple et fort, son dos large et sa taille en V d’où le balancement sexy de ses hanches attira encore ses yeux.

Il fallait qu’elle se reprenne, elle n’était plus une adolescente avec des hormones en ébullition.

Pourtant, elle eut beau réfléchir, elle ne se souvint pas d’avoir déjà ressenti un désir aussi brûlant.

Rien d’insurmontable, elle était devenue depuis longtemps maîtresse dans la dissimulation de ses sentiments, elle saurait gérer cette légère attirance. Elle secoua la tête et se dirigea vers son bureau. Au moins avait-elle trouvé une solution pour ne pas demander davantage d’heures supplémentaires à ses employés.

*

Adam remercia le contremaître pour l’avoir conduit jusqu’à sa chambre. Il avait appris bien plus de choses avec ce dernier sur le ranch et son état que lors de sa rencontre avec la jolie Sarah.

Pour être tout à fait franc, il ne se souvenait que des magnifiques yeux sombres de la jeune femme qui s’assombrissaient et s’éclairaient selon le cours de ses pensées. Il avait été surpris en la découvrant à quatre pattes et beaucoup plus troublé qu’il ne l’avouerait jamais par toutes les images torrides qui avaient traversé son esprit.

C’était une jeune femme grande et élancée, avec des cheveux sombres retenus dans une queue de cheval. Elle avait un visage fin et portait un jean et un chemisier qui ne cachaient rien de ses formes.

Adam n’avait jamais eu un style de femme particulier, mais s’il avait dû en choisir un, cela aurait été le sien à elle. Il s’était senti envoûté par la façon dont son corps bougeait, par la peau de sa gorge qui semblait si douce, par sa bouche charnue. Il n’avait même pas réussi à se retenir de la toucher.

Séduire des femmes avait toujours été comme une seconde nature pour lui. Avec ses meilleurs amis, Grant et Julian, ils avaient toujours été des séducteurs. Ils avaient pourtant respecté chacune de leur partenaire, mais il les avait collectionnées, pensa-t-il en grimaçant.

Pourquoi ce constat le gênait-il aujourd’hui ?

Peut-être parce que justement, Grant et Julian allaient se marier avec des jeunes femmes formidables.

Lui ne voulait pas de ce genre d’engagement, il faisait un métier dangereux et n’obligerait pas une femme à l’attendre en s’inquiétant pendant qu’il prendrait tous les risques. Car c’était exactement cela son travail, des risques calculés mais dangereux tout de même.

Alors qu’il rangeait ses affaires dans son armoire, ses pensées le ramenèrent encore une fois à Sarah. Il ne se passerait de toute façon rien avec elle, elle était la veuve de Wyatt et rien que pour cela il n’aurait pas dû être là et sûrement pas à remarquer tous ces détails sur elle, sur sa peau, sur ses yeux, sur sa bouche qu’il rêvait de posséder, de…

STOP !

Une fois tout ceci terminé, il pourrait retourner dans ses avions et c’était le seul objectif qu’il devait viser.

Pour le moment, il devait aller la retrouver pour signer son contrat, ensuite il l’éviterait le plus possible jusqu’à ce que sa mission touche à sa fin.

Son téléphone sonna au moment où il sortait de la dépendance où logeaient les ranchers, il le prit dans sa poche et sourit en reconnaissant le numéro.

— Oui, Grand-père ! Comment vas-tu ?

— Adam Foster ? s’exclama ce dernier en riant si fort qu’il éloigna le téléphone de son oreille. Tu as pris le nom de ton cheval ? Et pourquoi aurais-tu été un de mes employés alors que c’est toi qui hériteras de ce ranch ?

Adam regarda autour de lui pour être sûr que personne ne pouvait l’entendre.

— Je suis sur une mission, grand-père.

— Dans un ranch de Californie ! Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

— Je ne peux pas trop parler, mais tu m’as couvert, n’est-ce pas ?

Il avait confiance en son grand-père, mais il n’avait pas eu le temps de le prévenir, tout avait été si vite. Il entendit soudain le rire de ce dernier.

— J’avoue que j’ai failli mourir de rire quand j’ai compris que tu avais pris le nom de ton cheval, mais oui, Adam, je t’ai couvert. Je connais un peu le Ranch Jones, ils ne sont pas grands, mais la jeune femme qui le dirige se débrouille très bien.

— Oui, je l’ai rencontrée, elle a l’air de savoir ce qu’elle fait.

— Et elle se trouve être très mignonne, non ?

— Ah ! Je n’ai pas remarqué, mentit-il.

Il y eut un blanc avant que son grand-père reprenne ;

— Tu dois être très préoccupé pour ne pas avoir déjà commencé à la séduire !

— Je te rappelle qu’officiellement je travaille pour elle et que je ne suis pas là pour m’amuser.

— Tu m’expliqueras bientôt ?

— Oui, Grand-père. J’essaie de venir te voir rapidement, à bientôt.

Il raccrocha, rangea le téléphone dans sa poche de chemise et se retourna pour aller retrouver Sarah Jones.

Mais, alors qu’il se trouvait encore dans ses pensées, un petit corps heurta ses jambes et tomba par terre. Il se pencha pour aider à se relever le petit garçon qui venait de le percuter. Ses réflexes ne fonctionnaient décidément pas aujourd’hui.

— Ça va, bonhomme ?

Le garçon devait être encore très jeune et il s’inquiéta de ne pas voir sa mère dans les parages. Qui pouvait laisser un enfant seul dans un ranch ? Il y avait grandi, il connaissait les risques et les dangers d’un tel lieu.

— Tu es tout seul ? demanda-t-il en essuyant la poussière sur le jean et sur le visage de l’enfant.

Le garçon ne parlait pas et se contentait de le fixer.

— Bon, je ne vois pas de blessure. Tu dois être un superhéros pour ne pas t’être fait mal, lequel es-tu ?

Comme le garçon ne disait toujours rien, il lui fit un signe de tête et commença à avancer dans la direction contraire. Il ne savait pas exactement ce qu’il faisait, mais il sentait que le jeune garçon avait besoin de temps.

— Superman, entendit-il murmurer.

Il s’approcha à nouveau de l’enfant et posa un genou à terre pour être à sa hauteur. Il avait l’impression de reconnaître son visage, pourtant il savait qu’il ne l’avait jamais rencontré.

— Et tu étais en train de voler ?

Le garçon acquiesça énergiquement de la tête.

— Je dois aller voir quelqu’un, mais j’ai deux minutes, est-ce que tu voudrais voler encore plus haut comme superman ?

Le visage de l’enfant s’éclaira, il mit alors un bras sous ses jambes et sous son torse pour qu’il soit bien à plat.

— Tends bien les bras, c’est parti !

Adam se mit à courir en faisant le tour du bâtiment le plus rapidement possible et il entendit l’enfant rire. Quand il le reposa par terre à l’endroit où ils s’étaient rencontrés, le petit garçon baissa les yeux et ajouta tout bas :

— Merci, monsieur.

— Tu peux m’appeler Adam si tu veux. À bientôt, Superman ! dit-il en claquant sa main dans celle du garçon.

Il vit l’enfant partir en courant, ce petit bonhomme avait fait vibrer quelque chose au fond de lui. Il secoua à nouveau la tête pour essayer de reprendre ses esprits.

Que lui arrivait-il aujourd’hui ?

Il n’y avait déjà pas de place pour une femme dans sa vie, encore moins pour un enfant ! Mais ce petit garçon lui rappelait, lui, au même âge.

Bon, il était temps qu’il rejoigne Madame Jones, qu’il répare les dégâts et qu’il reparte le plus vite possible.

*

— Tu aurais dû m’en parler, Sarah, commenta Steve d’une voix dure.

Elle était assise à son bureau et il lui faisait face. Elle l’observa d’un peu plus près. C’est vrai qu’il était plutôt bel homme, grand, mince, mais rien à avoir avec le charme déroutant d’Adam Foster.

Mais enfin, pourquoi pensait-elle à lui ?

Steve travaillait dans le ranch depuis quelques années et un jour il lui avait proposé de sortir dîner. Elle avait accepté, flattée qu’un homme puisse s’intéresser à elle alors qu’elle était veuve depuis plus d’un an.

Elle avait surtout eu l’envie de changer d’air, après toutes les décisions qu’il fallait qu’elle prenne. Steve était gentil, travailleur, prêt à reprendre le ranch en main, peut-être était-il ce qu’il lui fallait ?

Pourtant, c’était son ranch, celui de ses parents...

Et puis Steve ne la faisait pas vibrer comme… Stop !

— Steve, je peux encore embaucher qui je veux dans mon ranch, non ? déclara-t-elle d’une voix dure.

— Bien sûr, répondit-il sur la défensive. Je ne me permettrais pas de te dire ce que tu dois faire, mais je pensais que nous parlions ensemble des décisions pour le ranch.

— Quand j’ai besoin d’un conseil, je sais que je peux compter sur toi, fit-elle radoucit.

Pas la peine de se mettre ce pauvre Steve à dos. Ce n’était pas sa faute si elle était tendue aujourd’hui. Et justement, la personne responsable de son état passait la porte de son bureau avec Olly, leur cuisinière. Adam et cette dernière discutaient joyeusement comme si de rien n’était.

Charmait-il chaque femme qu’il croisait ? N’était-elle pas différente des autres en se pâmant devant lui ?

Adam reporta son regard sur elle et quelques étincelles vibrèrent entre eux. Elle sentit soudain la main de Steve se poser sur son épaule dans un geste possessif.

— Nous sommes heureux de vous accueillir dans notre ranch, dit ce dernier.

Quoi ?

— Merci beaucoup, répondit calmement Adam sans la quitter du regard. Mais je pensais que ce ranch appartenait à Madame Jones.

Elle remarqua la légère rougeur qui se dessinait sur les joues de Steve. Était-elle vraiment en train d’assister à un combat de coqs dans son bureau ? Était-elle vraiment l’enjeu de ce duel ?

Elle qui adorait les choses simples, elle était servie.

— Merci, Steve, dit-elle en lui touchant la main. Je vais faire signer son contrat à Monsieur Foster et je te revois plus tard.

Cela sembla calmer Steve qui lui déposa un baiser sur la joue et quitta la pièce sans manquer d’affronter encore une fois Adam du regard.

Elle n’était pas amoureuse de Steve, mais c’était de quelqu’un comme lui dont elle avait besoin et non de s’amouracher d’une personne comme Adam qui ne resterait pas.

Elle était sûre de savoir quel genre d’homme il était rien qu’en le regardant : bien trop beau, bien trop plein de charme, bien trop égoïste et qui ne cherchait rien de sérieux. Un rancher passant de ranch en ranch en fonction des besoins. Elle avait grandi entourée de ce genre d’hommes.

Seulement, elle avait toujours fui ce genre de relation et ne voulait que du durable, du solide. Elle était mère de famille et cheffe d’entreprise.

Quand elle reporta son regard sur Adam, celui-ci fronçait les sourcils. Elle ne s’y attarda pas et commença à lui expliquer la situation :

— Comme vous avez pu l’entendre, des dégâts ont été causés par un accident de voiture sur plusieurs de mes prairies.

— J’ai entendu dire que c’était par des jeunes militaires, dit-il en s’asseyant en face d’elle et en croisant les jambes.

Il semblait à l’aise en toutes circonstances, détendu et terriblement séduisant. Elle confirma en hochant la tête.

— Pourquoi ne réparent-ils pas leurs fautes ? continua-t-il en posant ses coudes sur ses genoux et en se penchant vers elle.

Le vert de ses yeux lui rappela les grandes prairies dans lesquelles elle adorait s’allonger quand elle était encore petite et que la vie était encore douce. Sauf que l’image qui s’imposa à elle n’était plus cette petite fille seule, mais elle et lui, roulant l’un sur l’autre en riant, en s’embrassant, ses mains passant sous son haut, sa bouche…

Mais enfin ! Sarah Jones, reprends-toi !

— Sarah ?

Son prénom dans sa bouche était comme une caresse.

— Je ne veux pas de militaire chez moi, fit-elle en reprenant ses esprits.

— Sans indiscrétion, puis-je vous demander pourquoi ?

Elle soupira et se leva pour regarder par la fenêtre. Comment expliquer à un inconnu ce qu’elle ressentait ? Et pourquoi devrait-elle le faire d’ailleurs ?

Pourtant, sans qu’elle s’en rende compte, elle était déjà en train de lui parler.

— Mon mari était dans l’armée, un fier soldat. Il est mort en Irak, je ne sais pas grand-chose de ce qu’il s’est passé et quand j’ai voulu en savoir plus, je me suis heurtée à un mur. L’armée n’a rien voulu me dire alors que j’en avais tellement besoin pour faire mon deuil, pour pouvoir avancer. Et puisqu’ils ne veulent pas me dire la vérité, je ne veux plus entendre parler d’eux.

— N’avez-vous pas été indemnisé ?

— Bien sûr, mais l’argent ne répare pas tout et surtout pas la disparition de quelqu’un que vous aimez.

— Il n’en a sûrement jamais été question. Peut-être cherchaient-ils à vous préserver ? Ce qu’il se passe là-bas n’est sûrement pas très joli.

Elle n’avait jamais vu cela sous cet angle, tellement concentrée sur sa douleur. L’armée, essaierait-elle de la protéger de ce qu’il s’était passé en Irak ?

La dernière permission de Wyatt au ranch avait été une catastrophe, il ne mangeait presque pas, ne parlait pas beaucoup plus et cherchait la solitude. Il était reparti aussi vite qu’il était arrivé, presque avec soulagement, semblait-il.

Soudain, elle sentit les mains chaudes d’Adam sur ses épaules. Raviver tous ces mauvais souvenirs avait réveillé la tristesse qu’elle essayait de contenir. Il la retourna lentement et la prit délicatement dans ses bras. Elle se laissa faire et posa même sa tête sur son torse si solide, entourant sa taille de ses bras.

Qu’il était agréable de se reposer sur quelqu’un ! N’était-ce pas ce qu’elle recherchait chez Steve ? Alors pourquoi le trouvait-elle justement chez ce parfait inconnu ? Pourquoi n’avait-elle jamais pu se confier autant à Steve ?

À la pensée de ce dernier ou de toute autre personne pouvant entrer dans son bureau, elle s’écarta brusquement. Déjà, son corps réclamait encore le contact de cet homme, mais Adam eut la courtoisie de retourner derrière le bureau, comme pour mettre une barrière entre eux.

Justement, à ce moment-là, la porte s’ouvrit en grand et la tempête qu’était son fils entra en courant.

— Maman !

Heureusement que Sam n’était pas entré quelques secondes plus tôt dans la pièce, qui sait ce qu’il aurait pensé de sa mère dans les bras d’un homme inconnu. Même si elle n’avait pas à s’en vouloir de quoi que ce soit, ils n’avaient rien fait de mal. Il lui avait juste apporté le soutien dont elle avait eu besoin à ce moment-là.

Et vu la tête qu’Adam faisait à l’instant, elle était persuadée qu’il ne se passerait plus rien entre eux maintenant qu’il la savait mère. Sûrement trop compliqué pour un homme libre comme lui.

— Adam, je vous présente mon fils, Sam.

— Maman, on se connaît avec Adam, répondit Sam avec un charmant sourire.

Elle le vit s’avancer jusqu’à lui et lui faire un high five comme s’ils étaient amis depuis toujours. Son fils, si timide, si en retrait, qui sympathisait avec un inconnu ?

Décidément, Adam charmait vraiment tout le monde.

— En effet, j’ai croisé Superman en sortant du dortoir et il m’a montré ses talents pour voler, affirma Adam tout en faisant un clin d’œil complice à son fils.

Aussi enchantée soit-elle de voir son fils si joyeux et ouvert, elle devait essayer d’y mettre un terme, Adam ne resterait pas et elle ne voulait pas voir souffrir son fils encore une fois.

— Sam, il est temps d’aller manger, je vous rejoins avec Olly dans deux minutes, dit-elle en reconduisant son fils jusqu’à la porte.

Sam fit un petit signe de la main à Adam avant de s’éclipser.

— C’est un très gentil petit garçon que vous avez là, quel âge a-t-il ?

— Merci, Sam a sept ans. Mais revenons-en à notre contrat : il est mensuel, c’est comme cela que nous fonctionnons ici, renouvelables s’il y a toujours du travail et si vous souhaitez rester. Avez-vous des conditions ?