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"Les racines et les ailes" explore une multitude de thèmes profonds et universels, mettant en exergue la diversité du monde et exprimant des sentiments d’amour, de nostalgie et de réflexion sur la vie. Il évoque également un attachement profond au pays d’origine, avec des poèmes empreints de souvenirs d’enfance, de l’exil vers la France et des sentiments ambivalents qui en découlent. Les vers se nourrissent de l’histoire de l’Afrique et accordent une place centrale à la figure féminine, célébrant sa force, sa beauté et son rôle essentiel dans la société.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Titulaire d’un diplôme en lettres modernes,
Abdou Faye condense dans cet ouvrage toute la connaissance acquise au cours de son parcours littéraire et artistique. Ce recueil est le fruit de sa fascination pour les mots et les histoires.
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Seitenzahl: 81
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Abdou Faye
Les racines et les ailes
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Abdou Faye
ISBN : 979-10-422-2600-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Jeunehomme à peine sorti dulycée, l’auteurdecerecueil n’est guère sevréde la passion « des jeux et rires du Royaume d’enfance » où, au temps immuable de la culture, joute poétiquefonctionnait à plein temps. Poète attaché à ses racines et avide de grands espaces, il a, avanttout,lachanced’êtrenédansundecesterroirsdumondeseereersituésenmargedel’Atlantique, où on vient au monde doué de l’art de chanter ou adoubé, pour ainsi dire, par unepuissance totémique qui investit du pouvoir du « dire délire du dire »1. Dans cet univers symboledes réminiscences perpétuelles de Léopold Sedar Senghor, des pères de familles, férus de poésie,jouaient le rôle de « magistrats domestiques » et de mécènes. Au temps où « la terre [ne s’étaitpas encore] mise à mentir », le chanteur « lui-même [y était] tout poétique » (Montaigne III, IX,1960: 270).
Abdou Faye allie précocité et facilité de plume à une époque où l’écriture, tout court, adisette de qualité pour signifier et convaincre. Entre les lignes de son écriture poétique se cachela pudeur qui valide le beauen poésie(Hofmannsthal) et dit à la fois sa passion de laterre.Mère et sa tension vers une quête d’avenir. Avec des mots et des paroles à pleines brassées, sontalent laisse charrier une rhétorique de l’arrachement et de la distance qui place son inspirationpoétique à la charnière de deux univers mentaux : le monde des originesseereer, dont le poètene peut s’abstraire du charme et de la légende, et le monde de l’ailleurs qui lui procure le besoind’accéderà l’autre.
Une poétique du vécu et de l’expérience de la rencontre fait advenir l’univers poétique enun somptueux théâtre où la diversité des lieux foulés,des paysages nommés et des culturesjouéesestlaprincipalejaugedelasensibilitédujeunepoète.Miseenbranlefaceauxrencontres qui lui arrivent, aux horizons qui se découvrent, celle-ci exprime sans fard une forteenvie de donner et de se donner. En atteste, en différents endroits du texte et du hors-texte, lamodalitéqui élancel’émotion et alimentela chaleur du langage:
Les pieds mis sur la mousse
Le cœur rempli de chagrins
Jesuisunvagabonddesmots
Unjongleur desyllabes
Unfunambuledel’émotion
Unsaltimbanquedesstrophes.
Une sémantique du bien-être isole le Royaume d’enfance en un lieu marqué, avatar d’untemps béni : «de longstroupeaux [y]coulaient,ruisseaux de laitdanslavallée »(Senghor1990 : 109). D’un côté, à quelques encablures à peine de l’Océan se dressent Thiolaye (Colaay),le village natal, le plaisirvisuelde sescampagnesbaignéesde soleilentoute saison, sesénigmatiques nuits étoilées et la vie alentour, ses réalités et ses mystères ; et en face, Joal, la citéhistoriqueprisonnièredesmaréesetdeshaiesdeseslagunesverdoyantes.Dèslatombéedu jour, c’est de sa côte que la brise marine (yilmaan ne) exhale ses effluves sur la terre ferme etmet la nature en rumeur. Dans ces lieux nommés où subsistent des traces de la monarchiegelwaar,lenomdu poète, sonpatronyme, estobjet d’éloge.
Mais, en dépit de cette beauté qui triomphe et lui parle, l’enfant, encore vert, rêve à uneautre vie. Doué d’une foi en l’amour et en l’avenir et déjà paré de l’hygiène de l’initiation, ils’arrache de la « prison du temps » (Nabokov 2013) pourtant symbole d’une l’Afrique idyllique.Le contact avec l’ailleurs provoque en lui une fringale d’ouverture et un besoin de langage, uneautremanièred’être à lafête qui le placedansun« pur étatd’inspiré» (Zweig1993) :
Jesuisunvagabondenquêted’aventure
Dans ce grand voyage sans fin
J’embrassechaqueinstantavecallure
Etj’enfaismaplusbelledestinée
Jesuis unpèlerin dela vie
Cherchantlalumièreauboutdutunnel
Etjemarchetoujours sans bruit
Versl’horizonlointainetéternel
Son intuition s’éveille davantage dans l’exil, une fois confronté à la rigueur du lieu dumoment présent (solitude, souffrance, illusion de la différence…), en somme tout cela qui donnedu selà larencontre. D’abord perplexe, puis« désarrimé de son leurre identitaire » (Morel2018 : 8), il est enclin à cultiver la relation de sympathie. Malgré l’adversité du sort, il refuse des’égarer. La parole qu’il adresse à la terre qui accueille et offre l’hospitalité met en route undésirdeconciliationetunevolontédenégociationquileprédisposentàl’hybridationindispensableà la rencontre des cultures.
Ce premier recueil ne fait certes pas de son auteur un phénomène ; il n’est pas RimbaudniHofmannsthal2pouratteindreàsonâgecequeStefanZweig(1993 : 66)appelle« laperfection poétique absolue ». Des traces de l’influence du prestigieux auteur d’Œuvre poétiquesont en outre décelables dans certaines mises en drame du pittoresque du lieu intime, dans desbilletsd’humeurdisperséspourdistrairelesmisèreshumainesetdanscertainesparoleséperonnées pour sublimer la résistance inspirante de la race noire mise face à l’histoire, sonchemindecroixpavéderonces.Maisle«poètejuvénile»adel’audaceetducaractère,etlàest son avantage. Car, écrit S. Zweig (op. cit., p.318), « quand le temps s’accélère et que lesévènements se précipitent les natures qui savent se jeter à l’eau sans la moindre hésitation onttoujours l’avantage sur les autres ». Comme s’il se refusait à céder un privilège d’autorité auGrand Maître de langue, c’est avec la passion qui fermente dans son cœur qu’Abdou Faye sejetteàl’eauetexplorele mondepouréprouverses étatsd’âmeetdiresesimpulsionsenbeauté.
Professeur Amade Faye
UniversitéCheikhAntaDiopdeDakar
Au livre du destin, où les étoiles écrivent
Les pages du temps, douces plumes en survie
Chaque mot tracé, une histoire qui s’ouvre
Un poème éternel, un écho qui résonne
Les pages du temps, témoins des saisons
Où naissent les rêves, où germent les passions
Encre indélébile sur le parchemin des cieux
Révélant les secrets que le temps rend précieux
Les premières pages, blanches et immaculées
Comme les ailes d’un oiseau prêt à s’envoler
L’enfance, douce mélodie, innocente et pure
Une symphonie légère, une aube qui perdure
Puis vient le chapitre de l’ardeur adolescente
Les pages se parent de couleurs flamboyantes
Amours naissantes, rires, et premiers serments
Les pages du temps tournent, indépendantes
Au milieu du livre, entre les lignes tracées
Les rêves se tissent, les espoirs s’entrelacent
Les pages du temps deviennent plus épaisses
Porteuses des leçons, des joies et des prouesses
Mais, inéluctablement, les pages se plient
Au poids des années, des épreuves et des défis
Les souvenirs s’inscrivent dans chaque pliure
Les pages du temps, gardiennes de l’aventure
À la fin du volume, quand le crépuscule s’annonce
Les pages du temps se referment avec une once
D’une sagesse acquise, d’un amour infini
Le livre se clôt, mais l’essence persiste en nous, à l’infini
J’écris pour m’écrire, sans but ni raison
Des mots sur le papier, sans aucune liaison
Je laisse ma plume vagabonder librement
Pour exprimer mes pensées, mes joies et mes tourments
Parfois mes phrases sont douces et harmonieuses
D’autres fois elles sont douces et sulfureuses
Je ne cherche pas à plaire ni à impressionner
Je me contente d’écrire, pour me libérer
Mes mots sont des reflets de mon âme en mouvement
Ils sont les témoins de mon évolution constante
À chaque jour sa page, à chaque page son histoire
Et c’est ainsi que j’écris, pour la vie et pour la gloire
La mélancolie m’enveloppe
Tel un linceul sombre et épais
Je me sens comme une enveloppe
Des papiers froissés et usés
Les souvenirs me hantent
Les regrets m’envahissent
Les larmes coulent lentement
Et le silence me nourrit
Je suis comme une ombre
Qui erre sans but ni espoir
Je suis comme une feuille morte
Qui flotte au gré du vent sans pouvoir
Le temps passe et je reste
Figé dans ma tristesse
Je regarde le monde en détresse
Et mon cœur se serre dans ma poitrine
Je voudrais m’enfuir
Loin de cette douleur qui m’étreint
Mais je suis comme un prisonnier
Dans cette mélancolie qui me retient
Alors je laisse les larmes couler
Et je me laisse emporter
Par cette vague de tristesse
Qui m’emporte vers l’éternité
Je suis un pauvre poète
Errant sur les chemins
Les pieds nus sur la mousse
Le cœur rempli de chagrins
Je suis un vagabond des mots
Un jongleur des syllabes
Un funambule de l’émotion
Un saltimbanque des strophes
Je vais de ville en village
De clairière en forêt