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- Qui était Saint Trinit ? - Saint Pierre, le gardien du Paradis, avait-il un fils ? - Que faisait le héros grec Hercule dans la plaine de la Crau ? - Quelle est l'origine du nom du village Saint-Dalmas-le-Selvage ? - La princesse Nukma est-elle née en Provence ? - Qui était Sainte Sara la noire ? Voilà quelques questions qui trouvent des réponses dans cet ouvrage. Ce n'est pas un livre hagiographique, mais un ouvrage de découverte du riche patrimoine matériel, culturel et spirituel de cette région. Les légendes et le merveilleux sont un moyen de préserver l'identité d'un peuple, ils nous rappellent d'où nous venons, qui nous sommes et où nous allons. C'est un voyage étonnant et fascinant dans l'histoire de cette belle région où les traditions et les légendes sont nombreuses et où le merveilleux se trouve partout.
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Seitenzahl: 475
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Qu’est-ce qu’un fleuve sans sa source ?
Qu’est-ce qu’un peuple sans son passé ?
Victor Hugo
La tradition n’est pas le culte des cendres,
mais la transmission du feu.
Gustav Mahler
Un homme sans mémoire est un homme sans vie et
un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.
Général Ferdinand Foch
On dédie ce livre à nos chers enfants
Hélène, Alexandre, Katel, Elisa et Soizic
Dans la collection :
- Les Saints Villages de Bretagne
- Les Saints Villages de la Région Sud ‘PACA’
INTRODUCTION
LES SAINTS VILLAGES DE PACA
LISTE - SAINTS VILLAGES PACA
Nous remercions tous ceux et celles qui nous ont répondu dans notre
quête d’informations.
Des passionnés d’histoire, des amoureux de leur village, des centres d’informations touristiques, des mairies, des paroisses et d’autres gens formidables qui ont eu l’amabilité et la gentillesse de nous transmettre leur savoir et leurs informations. Nous leur disons à tous, de tout cœur, un Grand Merci !
Ce livre n’est pas une étude hagiographique, c’est un ouvrage qui essaye
des donner des informations sur l’origine du nom de 128 communes du
région PACA.
Ce n’est pas un travail d’érudition et cela va décevoir les vrais chercheurs. Ces derniers savent où trouver des informations de qualité. Les grands savants sont là pour chercher. Les autres sont là pour utiliser leur travail et le présenter à un public plus large, sans prétention d’ajouter des faits nouveaux et sans imaginer d’écrire un livre d’importance capitale avec des informations définitives. Ce n’est pas un livre habituel de lecture suivie, ce n’est pas un livre d’étude, c’est un livre de diffusion de la grande richesse du passé de nos saints villages. Le nom des villages est associé à un saint souvent gardé par notre mémoire, d’autres retrouvés dans des écrits mais, parfois le nom est associé à un saint oublié par l’histoire. Pour chaque village on raconte l’origine de son nom, le merveilleux, l’histoire et la légende qui entoure le personnage.
Evidemment, des erreurs ou des imprécisions ont pu être commises lors de
la rédaction. Les informations trouvées sont parfois rares, parfois
contradictoires.
Pour cette raison, dès l’introduction, nous sollicitons par avance l’indulgence des lecteurs. La figure du vieux saint s’éloigne petit à petit de notre présent, allant vers notre passé. Pendant quelque temps, la mémoire garde son image et le merveilleux qui l’entoure mais, en s’éloignant dans le temps il devient de plus en plus petit et semble disparaître. Notre mémoire s’estompe, il est oublié.
Nous avons sélectionné seulement les communes ayant dans leur nom
le mot SAINT ou SAINTE, écrit de manière distincte.
Le choix adopté dans la présentation n’est pas chronologique, ni géographique, c’est une sélection donnée uniquement par le nom des villages. Les communes sont présentées par ordre alphabétique et à la fin de l’ouvrage elles sont groupées par département, en indiquant la page où on la trouve. La Région PACA est un pays profondément chrétien. Inclure tous les lieux s’attachant à un saint, serait un travail titanesque. Le nombre des chapelles, églises, monastères, paroisses est impressionnant et notre chère et belle région en est évidement fière.
La documentation.
L’essentiel de nos recherches a été fait sur internet et dans des bibliothèques. En lisant ces documents nous rendons hommage aux anciens lettrés, aux vrais chercheurs et bollandistes. Tous ces écrits sont d’une importance capitale car un peuple sans histoire et sans racines disparait. Nier et juger sans essayer de comprendre serait dommage. Nous ne qualifions pas l’existence des personnages car l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence.
Informations Annexes
Nous avons introduit dans cet ouvrage quelques informations qui nous paraissent
intéressantes. Elle se trouvent dans des encadrés. Elles n’ont pas une liaison
directe avec un village exposé mais complètent l’information et ajoutent du
merveilleux au contenu du livre.
ALPES
COTE D’AZUR
- ALPES DE HAUTE PROVENCE – 04
- HAUTES ALPES – 05
- ALPES MARITIMES – 06
- BOUCHES DU RHONE – 13
- VAR – 83
- VAUCLUSE – 84
Le château du village a été l'objet de nombreuses convoitises de la part des comtes de Vintimille, des comtes de Provence, de la Maison de Savoie et même des Grimaldi. C’est le village littoral le plus haut d'Europe, la commune étant classée parmi les plus beaux bourgs médiévaux de France. Perché à 800m sur un piton rocheux, le château pourrait dater de 1180. Après les découvertes de 1993, les assises de la tour remontent à la fin du Xème siècle. Sainte-Agnès relevait alors du comté de Vintimille puis de Charles d'Anjou, comte de Provence en 1258. Le village a une histoire mouvementée, il fut définitivement rattaché à la France en 1860.
Le nom du village viendrait :
Selon une légende, une princesse italienne nommé Agnès, était en voyage dans cette région. En fuyant un violent orage, elle aurait trouvé refuge dans une grotte. Les villageois, partis la chercher et après des jours d’exploration difficile le terrain étant très accidenté, l’auraient retrouvée saine et sauve. Heureux, ils auraient donné son nom à leur village.
Mais, le nom du village vient probablement de Agnès (Inès) de Rome, née vers l’an 291 dans une riche famille romaine.
On dit qu’elle rejeta les avances du fils du préfet de Rome qui la courtisait avec empressement, lui déclarant qu'elle était déjà fiancée à quelqu'un de bien plus noble que lui. Le jeune homme tomba malade d'amour. Lorsque son père en connut la raison, il convoqua Agnès qui lui confia qu'elle était chrétienne et promise à Jésus-Christ. Le préfet lui ordonna alors de renier son dieu et de faire des sacrifices aux dieux romains sous peine d'être enfermée dans un lupanar. Refusant de lui céder, Agnès eut les cheveux coupés et elle fut conduite nue, à travers la ville, jusqu'au lieu de prostitution. On dit que ses cheveux se mirent à pousser miraculeusement vite, recouvrant entièrement son corps.
Arrivée dans le lupanar, un ange apparut et l'enveloppa d'une lumière éblouissante, et le lupanar devint un lieu de prière. Alors que le fils du préfet lui rendait visite, bien décidé à la conquérir, un démon l'étrangla et il mourut. Fou de colère, le préfet ordonna qu'Agnès soit brûlée en place publique comme une sorcière, mais le feu épargna la jeune fille et détruisit ses bourreaux. Finalement Agnès fut égorgée. Elle aurait dit avant de mourir ‘Celui qui le premier m'a choisie, c'est Lui qui me recevra’. Son martyre se serait déroulé pendant la persécution de Dioclétien. La tradition estime que la jeune fille a succombé à l'endroit où se trouve aujourd'hui la crypte de l'église Sainte-Agnès-en-Agone sur la Piazza Navona, en 305. Elle avait 14 ans.
Sur ce point, la Légende dorée diverge et raconte qu’Agnès ressuscita le fils du gouverneur par ses prières. Le gouverneur voulut la libérer mais les prêtres païens la firent alors arrêter et condamner à mort.
Sainte Agnès est généralement représentée avec un agneau à ses pieds ou dans ses bras. Bien qu'il n'y ait aucun rapport étymologique entre son nom et le latin agnus (agneau), les romains ont attaché la sainte au nom agnus, faisant d'elle la personnification féminine de 'Agnus Dei’, expression latine signifiant ‘l’Agneau de Dieu’. De cette étymologie populaire dérive son image de chasteté et de douceur.
La Collection Royale d’Angleterre possède un beau tableau d’Agnès de Rome, peint par Domenico Zampieri (1581-1641).
Une belle mosaïque dédiée à Agnès se trouve dans la Basilique ‘Sant’Agnese Fuori le Mura’ à Rome - Italie.
La Légende Dorée C’est un ouvrage rédigé en latin entre 1261 et 1266 par Jacques de Voragine, qui raconte la vie d'environ 150 saints, saintes et martyrs chrétiens.
La Société des Bollandistes C’est une société savante belge fondée au XVIIème siècle par Jean Bolland dont le but premier est l'étude de la vie et du culte des saints.
Les saints ne sont pas nommés selon le lieu de leur naissance, comme les personnalités de l'Antiquité grecque et latine. Ils sont nommés selon le lieu où ils ont subi leur martyre, ou bien selon le lieu où ils exerçaient leurs fonctions au moment de leur mort, ou bien selon le lieu où ont été transportées leurs reliques et où elles sont vénérées.
La commune est citée pour la première fois en 1252 sur le cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor à Marseille.
D’après P.Hurlin (marbacum.fr), en antiquité ce lieu s’appelait Marbaco. Ce nom apparait pour la première fois en 896, soit après la longue période dévastatrice des grandes invasions. Marbaco peut se traduire par ‘lieu désert’, ‘lieu mort’ voire ‘cimetière. Une cinquantaine d’années plus tard, vers 941, le nom de Sainte Anastasie apparaît en remplaçant Marbaco dans les documents.
- La première partie du nom du village évoque Sainte Anastasie (laquelle ?),
- La deuxième partie du nom du village est le nom de la petite rivière qui traverse le bourg. L'Issole coule dans le département du Var. C'est un affluent du Caramy, donc un sous-affluent de l'Argens. Sa longueur est de 46,4km.
Plusieurs saintes portent le nom Anastasie :
• La première hypothèse. Anastasie d'Illyrie est une martyre chrétienne du IVème siècle reconnue sainte par l'Église catholique et l'Église orthodoxe. La basilique ‘Sant'Anastasia al Palatino’ de Rome lui est dédiée. Illyrie romaine était située sur les côtes de la rive orientale de l'Adriatique, l'Illyrie correspond à peu près à ce qui est actuellement la Slovénie, le sud de la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, l'Albanie et le Kosovo.
Anastasie était la fille d’un illustre sénateur romain. Ayant été mariée à Publius, elle simula une maladie pour n'avoir point de rapports avec lui. Publius apprit que sa femme avec une de ses suivantes, allait parcourir les prisons où étaient des chrétiens et leur porter ce dont ils avaient besoin. Alors il la fit enfermer, au point de lui refuser même de la nourriture, dans l’intention de la faire périr, afin qu'il pût vivre dans les plaisirs à l’aide de ses immenses possessions. Mais son mari mourut et elle fut délivrée de ses angoisses.
Jacques de Voragine dans son ouvrage Légende Dorée nous raconte une belle histoire. Anastasie avait pour suivantes trois sœurs d'une merveilleuse beauté. Elles étaient chrétiennes et refusaient obstinément de se donner au préfet de Rome qui, pour se venger, les fit enfermer dans une chambre où l’on gardait les ustensiles de cuisine. Or ce préfet, qui brûlait de passion charnelle, alla les trouver afin d'assouvir ses désirs. Il fut alors frappé de folie, et croyant s'en prendre aux vierges, il embrassa les casseroles, les pot-au-feu, les chaudrons et autres ustensiles de cuisine. Quand il fut rassasié, il en sortit tout noir, sale et les vêtements en lambeaux. Ses serviteurs, qui l’attendaient à la porte, le voyant ainsi fait, le crurent changé en démon, l’accablèrent de coups, s'enfuirent et le laissèrent seul. Il alla alors trouver l’empereur pour porter plainte mais les uns le frappaient de verges, les autres lui jetaient de la boue et de la poussière, soupçonnant qu'il était changé en furie. Son esprit était aveugle et il était étonné de se voir ainsi moqué, lui qui avait l’habitude d'être traité avec grand honneur. Il croyait en effet être revêtu, ainsi que tous les autres, de vêtements blancs. Il pensa, quand on lui dit qu'il était sale et ridicule, que les jeunes filles l’avaient traité ainsi par le moyen de la magie.
Il ordonna qu'on les déshabille devant lui afin au moins de les voir nues ; mais aussitôt leurs habits adhérèrent si bien à leur corps qu'il fut impossible de les en dépouiller. Alors le préfet saisi, s'endormit et ronfla si fort que les coups ne purent le réveiller. Les suivantes furent exécutées.
Anastasie fut dénoncée comme chrétienne et donnée à un préfet, qui devrait l’épouser pour avoir sa fortune. Comme il l’emmenait dans une chambre et qu'il voulait l’embrasser, il devint aussitôt aveugle. Il alla consulter les dieux pour savoir s'il pouvait être guéri et reçu la réponse suivante ‘Parce que tu as contristé Anastasie, tu nous as été livré et dès cet instant tu seras tourmenté continuellement en enfer avec nous’. Pendant qu'on le ramenait chez lui, il mourut entre les mains de ses gens.
Alors Anastasie fut livrée à un autre préfet qui devait la tenir en prison. Quand il apprit qu'elle jouissait d'immenses possessions, il lui demanda de lui donner tous ses biens et en contrepartie, elle serait libre de partir et de rester chrétienne. Elle lui répondit que Dieu avait dit de donner aux pauvres et non aux riches. Alors Anastasie fut jetée dans une affreuse prison pour y mourir de faim mais St. Théodore, qui avait déjà eu les honneurs du martyre, la nourrit d'un pain céleste pendant deux mois. Enfin elle fut conduite avec deux cents vierges aux îles de Palmarola, où beaucoup de chrétiens avaient été relégués. Quelques jours après, le préfet ordonna de lier Anastasie à un poteau pour y être brûlée et les autres périrent dans divers supplices. D’autres sources nous disent qu’après avoir été dénoncée comme chrétienne, elle fut emprisonnée et condamnée à être embarquée sur un navire avec un autre chrétien et cent trente païens accusés de crimes de droit commun. Percé de toutes parts et livré à lui-même, le bateau aurait dû sombrer, mais il n'en fut rien et Anastasie se retrouva sur l'île de Palmarola où d'autres chrétiens avaient déjà été déportés. Tous y furent martyrisés et pour sa part Anastasie fut brûlée selon les uns, décapitée selon d'autres.
• ‘Sainte Anastasie d’Illyrie’, statue en marbre réalisée par Jean Baptiste II de Champaigne (1669-1741). La sainte en tenue de martyre, tient un rouleau et une palme. Cette statue se trouve dans la cathédrale Saint Sauveur d’Aix en Provence (13).
• ‘Sainte Anastasie d’Illyrie’ c’est le nom d’un tableau exposé dans la basilique Santa Maria degli Angeli e dei Martiri à Rome – Italie. Le tableau la représente comme une jeune femme en tenue royale tenant un lys, symbole de pureté. L’artiste n’est pas connu.
• La cathédrale Sainte Anastasie à Zadar - Croatie détient un précieux reliquaire avec les restes de la sainte. Les restes on étés transférés de Roma à Zadar en 810. Le reliquaire du XIIIème siècle est fait de bois, d’argent et d’or, décoré de pierres précieuses. Elle est figurée d’une manière symbolique avec sa tenue royale et sa couronne céleste.
Son culte est très répandu dans l’Europe de l’Est, dans l’église orthodoxe, et on trouve de magnifiques icônes la représentant. Elle est une sainte très populaire dans les Balkans. Dans l’art elle est souvent représentée en tenue de martyre, tenant une palme ou un lys symbole de pureté.
• La deuxième hypothèse, la plus probable. Saint Anastasie de Rome vécut à Rome sous le règne de l’empereur Dèce, de son successeur Valérien et sous le gouverneur de la ville Probus, vers 256. Jeune, belle et riche, elle préféra se consacrer à Dieu et entra dans un petit monastère de la capitale, sous la direction d’une moniale sage et pleine de vertu, Sophia. Comme le Diable voyait que la jeune Anastasie combattait vaillamment contre les assauts des passions de la chair, il la dénonça au gouverneur comme impie effrontée qui refusait de rendre culte aux dieux de la cité et méprisait ainsi la religion de l’Etat. Celui-ci envoya ses soldats la prendre dans la maison qui servait de monastère. Elle les suivit avec joie, pour s’offrir au Christ parée de la robe aux couleurs des vertus.
Devant le gouverneur, Anastasie ne craignit pas de confesser sa foi, en assurant qu’elle était déjà morte au monde par le renoncement et l’ascèse.
Le tyran, furieux de se voir ainsi vaincu avant que le combat ne commence, déchaîna sur la frêle jeune fille la férocité de ses bourreaux. On la frappa de multiples manières, on lui fracassa les membres par le supplice de la roue, on lui déchira les seins, et finalement, on lui arracha sa langue qui ne cessait de rendre grâce à Dieu dans les tourments. Sophia, avertie par un Ange, vint prendre ses Saintes Reliques, lesquelles se trouvent aujourd’hui pour leur plus grande partie au Monastère de Saint-Grégoire, au Mont-Athos.
• ‘Sainte Anastasie de Rome’ c’est un tableau réalisé par Salvator Rosa (1615-1673), conservé à la National Gallery de Londres – GB. Elle est représentée debout avec une palme dans sa main droite, un rouleau dans sa main gauche et la couronne du martyre sur sa tête. Elle est vêtue d’un tissu rouge et doré, devant une draperie de même couleur.
• ‘Sainte Anastasie de Rome’, peint par Francisco de Zurbaràn (1598-1664) se trouve au National Gallery of Art de Washington – USA. La sainte est assise sur une chaise, la palme du martyre dans sa main droite, un livre ouvert dans sa main gauche et une couronne sur sa tête. Elle est vêtue d’une robe rouge et d’un manteau bleu-roi.
• L’église Sainte Anastasie al Palatino de Rome construite en XIIème siècle, conserve une multitude des représentations artistiques de cette sainte : fresques du XIIIème siècle avec des scènes de sa vie, autel en marbre du XVIIème siècle avec un tableau peint par Giuseppe Ghezzi (1634-1721).
• La troisième hypothèse. D’après M. Pastoureau et G. Duchet-Suchaux, l’origine du nom de la commune viendrait d’un culte local lié à une Anastasia qui vivait à Sirmium, en Illyrie. Mais à Rome, vers VIème siècle, une autre Anastasia (la Patricienne) fuit avec d’autres chrétiens vers la Illyrie où elle est arrêtée et martyrisée. Ces deux Saintes Anastasia, sont souvent confondues dans l’église d’Occident et celle d’Orient.
La plus célèbre personnalité prénommée Anastasia est la fille du Tsar Nicolas-II. Anastasia Nikolaïevna Romanova de Russie naquit en 1901 et mourut assassinée par les bolchevicks, avec sa famille, en 1918.
On ne connait pas les noms anciens de cette commune, son histoire et sa toponymie ne sont pas documentés.
Le village tient son nom du Saint du Vivarais, Andéol, qui évangélisa la région et fonda un ermitage. Saint-Andiol est mentionné pour la première fois au X
ème
siècle, époque de l'assèchement des marais par les moines de Saint Victor.
Andéol (du gallo-romain Andeolus) est né à Smyrne (aujourd'hui Izmir en Turquie) au IIème siècle. Il a été envoyé évangéliser la Gaule, plus précisément dans les régions méridionales que fertilise le Rhône, en l'an 166, par St. Polycarpe.
En 208, alors qu’il prêche devant une foule nombreuse à Bergoïata dans le Vivarais, l'empereur Septime Sévère de passage dans la cité, le fait arrêter et comparaître devant lui, le christianisme étant interdit. Le Vivarais (Vivarés en occitan) est une région historique du sud-est de la France. D'abord principauté du Saint-Empire, elle devient, avec son rattachement à la couronne de France au Moyen-Âge, une province appartenant au Comté de Provence puis à la province de Languedoc jusqu'en 1789. Sa capitale était Viviers, ville qui lui a donné son nom. La province a disparu pendant la Révolution française, et elle correspond aujourd'hui approximativement au département de l'Ardèche.
Andéol ne cède ni aux menaces, ni aux promesses, refuse avec force de renier sa foi et prononce cette prière ‘Seigneur Jésus, je te rends grâce de ce que tu m'accordes le droit de souffrir pour ton nom’. Après l'avoir fait torturer, Septime Sévère le fait jeter dans un cachot, puis ordonne sa mise à mort. Andéol meurt la tête fendue en croix par une épée en bois, en 208, à Gentibus (en Vème siècle devient Bergoïat) sur la rive gauche du Rhône. Son corps est jeté dans le fleuve et poussé par le courant jusqu'à la rive droite où il est recueilli par une riche gallo-romaine secrètement convertie. Elle fait ensuite creuser dans sa maison un oratoire, où elle dépose les restes de Saint Andéol, dans le sarcophage qui avait contenu le corps d’un enfant de sa famille, pour ne pas éveiller les soupçons et les protéger ainsi de toute profanation. La légende dit qu’il eut la tête fendue et non pas coupée, afin de vérifier si elle contenait effectivement la parole de Dieu.
On dit que Bernoin, évêque de Viviers de 851 à 858, retrouva les restes du Saint cachés dans le sarcophage et les déposa solennellement dans l’église du Bourg-Saint-Andéol (07) dans un sarcophage gallo-romain qui devint le tombeau du saint martyr. Cette hypothèse n’est pas soutenue par tous, mais la vénération du Saint se répand rapidement dans la vallée du Rhône et elle ira jusqu'au nord de l'Espagne avec l'appui de Charles-II et atteint ensuite Paris entre VIème et XIIème siècle. Dans la commune vous pouvez admirer une statue du Saint.
On signale trente-huit lieux baptisés Saint-Andéol entre Écouen (Val-d'Oise) et Sant-Aniol-d'Aguja (Espagne). Leur représentation sur un plan fait apparaître de nombreux alignements presque parfaitement rectilignes entre certains d'entre eux, notamment en Ardèche. Les volcanologues observent que cet alignement se trouve exactement dans l’axe des cratères d’explosion des ‘maars’ et il y aurait une fracture de la Terre sous cet alignement longue de 80 km. Ces particularités ne peuvent pas être le fait du hasard et conduisent André Barbe à s'interroger sur leur origine et leur signification, dans son ouvrage ‘Voyage en Basse-Ardèche’ paru en 1998. L’abbé Onésime Mirabel, dans ‘Saint Andéol et son culte’ (Paris - 1868), émet l’hypothèse que des lieux dédies à l’origine au dieu païen Mithra furent consacrés ensuite à Saint Andéol par les chrétiens, selon une méthode alors courante.
Le musée du Vatican possède une belle statue de Mithra. Mithra est originellement un dieu indo-iranien, fils d'Anahita.
Son culte connut un important développement dans la Rome antique aux IIème et IIIème siècles de notre ère. Mithra - voir aussi le bourg Saint-Mitre-les-Remparts (13).
• Afin une théorie affirme que les saints Ache, Acheul et Acceul ne font qu’un avec Andéol. Cette théorie s’avère fausse car les premiers trois saints sont représentés avec la tête coupée et seulement le dernier avec la tête fendue.
Un maar signifie un cratère volcanique d'explosion, parfois rempli par un lac ou envahi par la mer. Il s'agit donc d'une forme de l'activité volcanique et le terme est utilisé par les géologues et on emploie l'expression « cratère de maar ».
Le nom du village apparaît pour la première fois vers 1200 sous sa forme occitane Sant Andrea, qui a été francisée par la suite. La commune se nomme Sant-Andrièu en vivaro-alpin et en provençal. Avec la fusion de la commune de Saint-André avec celle de Méouilles, en 1837, la commune prend le nom de Saint-André-de-Méouilles. Elle prendra son nom actuel de Saint-André-les-Alpes en 1928.
Le nom de la commune proviendrait d’une chapelle consacrée à Saint André, l’un des douze apôtres du Christ, construite par des moines sur les pentes du Mont Chalvet. Le village d’origine, bâti sur ce versant, disparu à la suite de glissements de terrain vers le XIIème siècle, a été reconstruit quelques siècles plus tard, sur le site de la Placette actuelle.
André vivait sur les bords du lac de Tibériade (actuellement en Israël) avec son frère Pierre ; ils vivaient de la pêche. C'était un assoiffé de Dieu. Il avait entendu la prédication de Jean Baptiste, il avait sans doute reçu son baptême et il serait devenu l'un de ses disciples. Ensuite, il suivit Jésus pour ne plus le quitter, il fut ainsi le premier disciple. Il était diplomate et savait nouer des contacts. Après la Pentecôte il partit prêcher l’Évangile et il fit un long voyage tout autour des côtes de la mer Noire. Il finit crucifié sous l’empereur Néron, à Patras (en Grèce) en l’an 60, où l’on construisit plus tard la basilique portant son nom. Au IVème siècle, ses reliques furent transportées à Constantinople, mais reposent aujourd’hui à Amalfi en Italie. Saint Pierre et Saint André sont frères de sang. Outre leur parenté, les deux ont subi le martyre de mourir crucifiés. L’un est considéré comme fondateur de l’Église de Rome (Église occidentale), l’autre comme fondateur de l’Église de Constantinople (Église orientale).
La Légende Dorée rapporte que son supplice fut ordonné par le proconsul dont Saint André avait converti l’épouse au christianisme. Il fut attaché à la croix et survécut pendant deux jours, durant lesquels il prêcha à la foule, qui s’indigna et menaça le proconsul de mort. Celui-ci ordonna donc de le faire descendre, mais on ne put le délier et le saint mourut dans une grande lumière. Certains disent que Saint André aurait baisé la croix avant d’être attaché. Le martyre de Saint André et ses légendes nous ont été racontés par des prêtres et des diacres de Grèce et d’Asie, témoins oculaires de ses derniers instants. Quelques récits sur la vie de ce saint :
Un jour, se promenant sur les bords du lac, où André et ses compagnons étaient occupés à pêcher, Jésus leur fit signe de jeter leurs filets, en leur disant : «
suivez-moi, je vous ferai pêcheurs d’hommes
! » Ils le suivirent, et jamais plus ils ne revinrent à leur métier de pêcheurs.
Après l’ascension du Seigneur, André alla pêcher en Scythie et Matthieu en Éthiopie. Or les Éthiopiens, refusant d’admettre la prédication de Matthieu, lui arrachèrent les yeux et le jetèrent en prison, avec la ferme intention de l’exécuter le lendemain. Un ange apparut à Saint André et lui demanda d’aller aider Matthieu. Saint André alla avec l’aide de l’ange délivrer Matthieu et priant Dieu, son ami retrouva la vue. Matthieu se rendit à Antioche mais André fut fait prisonnier et trainé, mains liées, en place publique. Son sang coulait en abondance mais il ne cessait de prier, de telle sorte qu’il finit par convertir tous les habitants de la contrée. Ensuite il fut libéré et partit en Grèce.
On dit aussi qu’un jeune homme fut converti par André mais les parents du jeune garçon n’étaient pas d’accord. Comme le garçon vivait avec André, les parents mirent le feu à la maison mais le jeune homme versa sur les flames de l’eau bénite, et aussitôt le feu s’éteignit. Mais les parents, n’acceptant pas la conversion de leur fils, apportèrent une échelle pour grimper et le récupérer. Subitement, ils devinrent aveugles, de telle façon qu’ils ne pouvaient pas voir les marches de l’échelle. Ils comprirent que c’était un signe de Dieu et abandonnèrent leur projet de récupérer leur fils.
Une autre fois une femme, mariée à un assassin, se trouvait en couches et ne parvenait pas à enfanter. Elle dit alors à sa sœur d’invoquer la déesse Diane ; elle le fit mais au lieu de Diane ce fut le diable qui répondit qu’il ne pouvait rien faire. Elle alla alors trouver Saint André et l’amena près de sa sœur malade. L’apôtre dit qu’elle méritait de souffrir car elle était mal mariée, elle avait mal conçu et de plus elle avait invoqué l’idole de Diane. Il toucha ensuite le ventre de la femme et elle mit au monde un enfant mort et sa douleur cessa.
Une autre légende dit qu’un vieillard, nommé Nicolas, vint trouver Saint André pour lui dire qu’il croyait en l’Evangile et qu’il priait Dieu mais, à soixante-dix ans, il s’adonnait toujours à la luxure et aux mauvais désirs. Il raconta qu’il était allé dans une maison de débauche en oubliant qu’il tenait la bible dans la main. Là, une prostituée l’apercevant lui dit de partir, de ne pas la toucher et de ne plus revenir car elle avait vu qu’il était touché par Dieu. Le vieillard était triste, il reconnaissait ses péchés et il demanda l’aide d’André. Le saint commença à prier et jeûna cinq jours. Finalement Dieu exauça sa demande et le vieillard jeûna de lui-même, six mois d’eau et de pain, et s’endormit en paix.
Une autre histoire se passe quand l’apôtre était dans la ville de Nicée. Les habitants lui dirent qu’aux portes de la ville, sur le chemin, se tenaient sept démons qui tuaient les passants. Alors l’apôtre, en présence du peuple, ordonna à ces démons de venir vers lui. Ils vinrent aussitôt sous forme de chiens. Il leur ordonna de partir, sur quoi les démons s’enfuirent. Les témoins de ce miracle reçurent la foi du Christ. Mais voilà qu’en arrivant aux portes d’une autre ville, André rencontra le cadavre d’un jeune homme, qu’on emmenait pour l’ensevelir. Et on lui dit que sept chiens étaient venus la nuit et l’avaient tué dans son lit. L’apôtre, tout en larmes, comprit et ayant prié le Seigneur, ressuscita le jeune homme qui se releva et le suivit comme disciple.
Enfin, une autre légende dit que quarante hommes venaient par mer vers l’apôtre afin de recevoir de lui la doctrine de la foi, lorsque le diable souleva une tempête si forte que tous furent noyés. Leurs corps ayant été jetés par les vagues sur le rivage, l’apôtre les ressuscita aussitôt. Chacun d’eux raconta ensuite le miracle qui lui était arrivé.
Une fois, un évêque reçut une très belle femme qui venait lui dire qu’elle avait fui sa maison pour échapper à un mariage forcé et qu’elle voulait donner son âme à Dieu. L’évêque, touché par cette confidence, lui proposa de l’héberger et ils allèrent dîner ensemble. Pendant le repas, les charmes de la dame commencèrent à déstabiliser la sainteté du prélat. Mais quelqu'un frappa à la porte et demanda à entrer. La dame, perturbée, dit qu’il pouvait entrer seulement s’il pouvait répondre à des questions difficiles. Elle lui posa donc des questions et l’homme à la porte lui donna des réponses bonnes et claires. L’évêque fut émerveillé des réponses mais, la femme pour se débarrasser demanda à l’inconnu de la porte quelle était la distance entre la terre et le ciel. L’étranger dit alors à la femme qu’elle devait questionner son supérieur, il devait le savoir car c’est lui qui était tombé du ciel pour aller en enfer. L’évêque comprit alors, sortit sa croix et la femme disparût dans un nuage de fumée. Il courût ouvrir la porte mais l’inconnu n’était plus là. Cette nuit-là même, l’évêque reçut le message du ciel que c’était Saint André qui était venu à sa porte, pour le sauver.
On dit aussi que le Saint aurait guéri Maximilien, le frère de l’empereur romain, et qu’il l’aurait converti à la foi chrétienne.
Une dernière légende concerne le préfet d’une ville qui s’était emparé d’un champ dépendant d’une église de Saint André. Sur les prières de l’évêque, le préfet fut saisi de fièvres et il demanda au prélat de prier pour lui, promettant de restituer le champ s’il recouvrait la santé. Il retrouva sa santé mais il ne voulut pas restituer les terres. L’évêque se mit en prière et aussitôt le préfet fut de nouveau malade. Il redemanda au prélat d’intervenir pour lui mais ce dernier resta muet. Désespéré, le préfet se fit porter à l’église et arrivé là il tomba mort.
Certaines sources affirment que Saint André aurait passé vingt ans en ermite en Scythie Mineure dans une grotte près du village Ion Corvin (Roumanie). Censé avoir fait le tour de la mer Noire, Saint André est considéré comme le saint patron de l’église roumaine et celui de la marine russe.
La nuit du 30 novembre est particulière dans la mythologie roumaine.
On dit que Saint-André est le maître et le protecteur des loups, qu’il descend sur Terre à minuit pour partager avec chaque loup la proie de l'hiver. Autrefois, dans certaines régions reculées, les gens croyaient que la nuit, les loups devenaient si agiles qu'ils pouvaient même tourner la tête pour voir leur propre queue et qu'aucune proie ne pouvait leur échapper. Si le bétail commence à rugir à minuit, cela signifie que les loups se préparent pour leur chasse. Afin de les protéger, les gens préparent des croix de cire et les collent sur la corne droite des vaches.
Mais Saint-André ne concerne pas seulement les loups.
Selon des croyances plus anciennes, les esprits des morts sont autorisés à rentrer, juste pour une nuit, dans le monde des vivants.
Mais, avec les loups et les esprits, les vampires et diables profitent également de ce moment, dansant et hantant les maisons abandonnées, tourmentant les gens et les animaux. Pour se protéger, les habitants frottent les portes et les fenêtres avec des gousses d’ail, suspendent de l'ail autour de leur maison ou préparent différents plats à base d'ail. Une tradition intéressante, ressemblant plus à une fête, c’est la ‘garde de l'ail’. Chaque fille participant au rituel apporte trois bulbes d'ail qui sont placés dans un vase. Le vase est ensuite gardé par une vieille femme pendant que les jeunes dansent et mangent et profitent de la fête jusqu'au matin. Ensuite, l'ail est partagé avec tous les participants et chacun le conserve toute l'année dans le lieu le plus sacré de la maison, près des icônes, pour être utilisé uniquement en cas de besoin, car l'ail est maintenant investi de propriétés magiques et curatives.
L'Ukraine affirme que Saint André fut le premier évangélisateur de Kiev et l'Écosse l’a choisi comme patron national.
Saint André a été souvent représenté dans des peintures, fresques et sculptures.
Ainsi, son supplice est évoqué par Mattia Prêti (1613-1699) dans une belle fresque qui se trouve dans l’église
Sant'Andrea della Valle
à Rome - Italie. En bas de cette œuvre on voit ses bourreaux et quelques personnages en prière et en haut de cette grande fresque on voit les anges soutenant le saint et préparant son voyage céleste.
• La crucifixion de Saint est représentée aussi dans une miniature du manuscrit ‘Les Très Riches Heures du duc de Berry’ du XVème siècle, réalisé par Jean Colombe (1430-1529 ?), manuscrit qui se trouve dans le Musée Condé à Chantilly (60).
La Croix de Saint André
X
Son nom provient de la forme de la croix qui aurait été utilisée selon la tradition pour supplicier le Saint. Ce symbole a été utilisé par de nombreux pays européens. La Croix de Bourgogne est une croix de Saint André particulière. Ce type de croix est présenté souvent dans la culture européenne, dans l'art religieux, dans la symbolique identitaire de pays, de régions ou de forces politiques, dans la vie pratique.
Par analogie avec forme de la croix de Saint André, une structure similaire est présentée dans un bâtiment à colombage. Il s’agit d’un assemblage de deux pièces croisées, le plus souvent en bois, qui assure une meilleure rigidité au panneau et permet, au moyen de la triangulation, d'éviter le roulement, la déformation de la charpente. Cette armature porte le nom de ‘Croix de St André’.
Le nom de la localité est attesté sous la forme latine Sanctus Andrea au XIIIème siècle dans le cartulaire de l'abbaye de Valbonne et en 1284 dans les archives de l'évêché d'Embrun.
Ce nom désigne une paroisse dédiée à Saint André, un des apôtres de Jésus-Christ. Embrun est la localité voisine la plus importante.
VOIR 04170 SAINT ANDRE LES ALPES
Puy-Saint-André et Puy-Saint-Pierre formaient au Moyen-Age une seule commune et une seule paroisse, qui portait le nom Universitas Podiorum.
Le nom de la localité est attesté sous la simple appellation Podii (éminence) dès 1382 dans les archives de Briançon. Ensuite Universitas Podiorum et Puy-Brutinel jusqu'en 1456, puis Podium Sancti Andreae au XVème siècle.
‘Puy’ veut dire ‘colline’ ou ‘butte’, relief situé à proximité du bourg.
VOIR 04170 SAINT ANDRE LES ALPES
Le nom de la localité est attesté sous la forme latine Sanctus Andrea Rosanensis au XIème siècle, sous la forme Cella Sanctis Andree en 1075 dans une bulle clunisienne. En 988 un prêtre nommé Richaud fonda un prieuré à Saint-André de Rosans et le donna à l'ordre de Cluny.
Le nom du bourg vient de Saint André disciple du Christ et Rosans c’est le nom de la commune la plus proche.
VOIR 04170 SAINT ANDRE LES ALPES
Saint-André est mentionné une première fois dans un testament d'Odile en 999. Beaucoup plus tard elle change de nom pour s’appeler Saint-André-de-Nice et finalement en 2001 elle devient Saint-André-de-la-Roche.
La commune tient son nom de Saint André, disciple de Jésus-Christ. La deuxième partie du nom de la commune, Roche, vient de la topographie du lieu caractérisée par rochers et montagnes environnants.
VOIR 04170 SAINT ANDRE LES ALPES
La forme attestée la plus ancienne du nom de Saint-Antonin est Sancti Antonini de Baida en 1079.
- La première partie du nom du bourg vient de Saint Antonin
- La deuxième partie du nom du bourg vient de la petite rivière Bayon (Bayeux) qui traverse le village. C’est un petit torrent de 10,1km qui coule dans le département des Bouches-du-Rhône. Il prend sa source dans la Montagne Sainte-Victoire et se déverse dans le fleuve d’Arc.
L’histoire de la commune commence en 950 quand le roi Conrad fait don des terres de la vallée de Taret au premier vicomte de Marseille. Conrad-III de Bourgogne et de Provence (Conrad-Ier d'Arles, Conrad le Pacifique) nait en 925 et meurt en 993. Les héritiers du vicomte vont construire sur ces lieux une église qui sera cédée avec le castrum et les terres attenantes en 1064 à l’Ordre Marseillais de Saint-Victor. Vers la fin du XIème siècle, l’église est baptisée Saint-Antonin, probablement en souvenir d’un saint marseillais très populaire au Vème siècle qui s’appelait Antonin. Le vocable est vite étendu à la totalité de leurs possessions, et les prieurs de Saint-Victor qui sont appelés à gérer le domaine deviennent seigneurs de Saint-Antonin.
L’origine de la première partie du nom de la commune pourrait venir :
• Soit d’un saint marseillais du Vème siècle, oublié par l’histoire.
• Soit de Saint Antonin de Carpentras qui naquit au début du Vème siècle. Attiré vers la vie monastique, il devint moine à l'Abbaye de Lérins (06), il fut ensuite élevé au siège épiscopat de la ville de Carpentras (84), dans le Comtat Venaissin. On dit qu’il fonda un monastère après s’être retiré dans une grotte pendant plusieurs années. En tant que moine et chef spirituel, il était connu pour sa grande humilité et sa compassion envers les malades et pauvres de sa communauté. Il mourut en 473. Probablement que les deux saints ne font qu’un.
• L’hippothèse la plus plausible invoque Saint Antonin du VIIème siècle, originaire de la ville de Pamiers dans l’Ariège. Il aurait renoncé à sa vie de noblesse pour devenir prêtre et missionnaire. Il est connu pour ses dons de guérison, pour être un fervent défenseur des règles chrétiennes s’opposant aux hérésies de son temps. Selon la légende il aurait converti un grand nombre de personnes. Il est devenu célèbre pour sa prédication juste et pour avoir fondé de nombreux monastères. Il serait mort vers l’an 660.
• ‘Saint Antonin de Pamiers’, peinture à l’huile réalisée par José Gallegos y Arnosa (1857-1917), musée Prado de Madrid – Espagne.
• ‘Le martyre de Saint Antonin de Pamiers’, huile sur toile de Jacques Gamelin (1738-1803), musée des Beaux-Arts de Carcassonne (11). On voit le saint flagellé par des bourreaux.
• ‘Saint Antonin et le miracle de l’eau’ par Luca Signorelli (1441-1523). Fresque dans l’église San Lorenzo à Cortona – Italie. On voit le saint invoquant l’aide de Dieu pour apporter de l’eau à une ville touchée par la sécheresse.
• ‘Saint Antonin de Pamiers’, peinture de Juana Romani (1867-1923), musée de l’Abbaye de Sainte-Croix à Sables d’Olonne (85). Saint Antonin est en train de bénir des enfants.
La commune Saint-Antonin-sur-Bayon se situe au pied du versant sud de la montagne Sainte-Victoire, à quelques kilomètres d'Aix-en-Provence. Dominé par la paroi abrupte de la montagne, le village est posé sur un petit plateau entouré de crêtes et vallons. La montagne a été rendue célèbre par Paul Cézanne (1839-1906) qui l’avait souvent peinte.
La tradition locale associe le nom de Sainte-Victoire au souvenir de la grande victoire de Marius contre les Cimbres et les Teutons en 102 av. J.-C. dans les environs d'Aix.
L'ancien nom attesté de la montagne, inchangé de nos jours en provençal, est Mont Venturi. C’est le nom originel de la Sainte-Victoire. Ventur, Venturius c’est un nom indigène plus ancien que la présence romaine.
Saint-Antonin est un village de culture provençale puisqu'il est resté attaché à la Provence lors de l’édition du Comté de Nice à la Savoie en 1388.
C'est seulement au XVIIIème siècle que la commune est rattachée au Royaume de Sardaigne par le Traité de Turin (1760) et devient San Antonino.
La commune de Saint-Antonin est rattachée à la France à la suite du vote du référendum du 1860. Depuis 2014, Saint-Antonin fait partie de la communauté de communes des Alpes d'Azur.
Selon une première hypothèse, le nom du bourg vient du Saint Antonin de Pamiers. Cette théorie est basée sur le fait que ce saint et bien connu dans la région.
Selon une deuxième hypothèse, le nom du bourg vient du nom de l’église bâtie par les templiers, dédiée à Saint Antonin (Antolin, Antonino), évêque de Florence. C’est probablement l’hypothèse la plus sure.
VOIR 13100 SAINT ANTONIN SUR BAYON
VOIR 83510 SAINT ANTONIN DU VAR
L’ordre du Temple est un ordre religieux et militaire issu au Moyen-Age de la chevalerie chrétienne. Il fut créé en 1129, participa aux croisades et il disparut en 1312. La fin de l'ordre du Temple a provoqué l'apparition de nombreuses légendes, essentiellement à partir du XVIIIème siècle. Les légendes se sont développées et portent généralement sur la survivance secrète de l'ordre et la nature d'un mystérieux trésor, source de leur richesse et de leur puissance, ce trésor étant souvent lié à la légende du Graal.
Les Croisades ont été des expéditions entreprises par les chrétiens coalisés pour délivrer les Lieux Saints qu'occupaient les musulmans.
Cet ancien hameau n'a accédé au rang de commune qu'en 1954.
- La première partie du nom du village viendrait de :
• Selon une hypothèse, de Saint Antonin du VIIème siècle, originaire de la ville de Pamiers dans l’Ariège. Il aurait renoncé à sa vie de noblesse pour devenir prêtre et missionnaire. Il est devenu célèbre pour sa prédication juste et pour avoir fondé de nombreux monastères. Il serait mort vers l’an 660. Hypothèse peu probable. Voir Saint-Antonin-sur-Bayon (13).
• Selon une seconde hypothèse, de Saint Antonin évêque de Florence - Italie. Antonino Pierozzi de Forciglioni, plus connu comme Saint Antonin de Florence est né en 1389 à Florence. C’est un religieux dominicain qui sera nommé plus tard archevêque. Après avoir enseigné la théologie à Sorbonne – Paris, il retourna à Florence en 1446 où fut nommé évêque. Il décède en 1459. Sa prière favorite était ‘Servir Dieu, c'est régner’. Il est remarqué par sa charité, et crée la confrérie des Buonomini di San Martino, destinée à soulager les nécessiteux et les jeunes filles sans dot. Il a gagné l'estime du peuple par l'énergie et les ressources qu'il a dépensées pendant l'épidémie de peste et le tremblement de terre en 1448 et 1453.
Saint Antonin de Florence écrit des manuels pour les confesseurs, des manuels de morale pratique, une série de chroniques historiques et une Summa Moralis, un traité de théologie morale et pratique sur toutes les questions de la société de son temps. Son œuvre la plus célèbre est la fondation d’un hôpital pour les pauvres à Florence en 1445, qui a été un modèle pour de nombreux autres da la Renaissance. La légende dit que le jeune Antonin ne fut pas accepté par l’ordre des Dominicains, le supérieur le jugeant trop délicat pour résister aux austérités des règles de l’ordre. Il fut relégué provisoirement dans la bibliothèque du monastère. Quelques jours après, le supérieur vint le voir pour lui annoncer qu’il n’était pas accepté. Il vit que jeune garçon lisait attentivement un gros ouvrage et lui demanda le sujet de sa lecture. L’enfant lui répondit qu’il étudiait le droit canonique, matière difficile même pour des moines plus aguerris. Le supérieur lui dit alors qu’il serait accepté au monastère quand il saurait par cœur ce sujet. L’enfant partit et étudia cet ouvrage.
Un an après, Antonin revenait, possédant toute la science demandée. C'était un signe clair de l'appel divin et les religieux n'eurent pas à se repentir de l'avoir admis, car il devint bientôt de tous le plus humble, le plus obéissant, le plus mortifié, le plus régulier. Cette légende fut racontée par Abbé L. Jaud dans ‘Vie des Saints pour tous les jours de l'année’, Tours, Ed Mame, 1950.
Saint Antonin était ami du peintre Fra Angelico (1395-1455) et dirigeait ses travaux au couvent San Marco de Florence. Ses fresques ornaient de prière méditative les cellules de ses frères au couvent. Giorgio Vasari (peintre, 1511-1574) disait de cet artiste du Quattrocento qu’il avait un ‘talent rare et parfait’. Il a joué un rôle actif dans la lutte contre l’hérésie et il fut canonisé en 1523 par le pape Adrien-VI.
• Dans le cloître du Scalzo à Florence, en Italie, on trouve un buste le représentant. Il contient dans son socle, d’après certaines sources, quelques reliques du saint.
• Un timbre-poste a été émis par le Vatican en 1959 pour le 5ème centenaire de la naissance au Ciel de Saint Antonin.
• La cathédrale Saint-Antoine-l’Abbaye possède une chapelle dédiée à Saint Antonin de Florence où se trouvent des fresques représentant sa vie.
• La cathédrale de Tolède en Espagne possède aussi une chapelle dédiée au saint où se trouve une statue de lui qui a été sculptée par Alonso de Berruguete en XVIème siècle.
• L’église de San Michele à Milan en Italie possède une statue en marbre de Saint Antonin, qui a été sculptée par Francesco Grandi en XVIIIème siècle.
- La deuxième partie du nom du village vient du nom de département où il est situé, pour le différencier d’autres communes portant le mène nom de saint.
Le nom de la localité est attesté sous la forme latine Sanctus Apolinarius en 1352.
La commune tient son nom de :
L'ancienne paroisse, dont le saint patron était Apollinaire de Ravenne, martyr du II
ème
siècle, disciple de St Pierre.
Certaines sources disent que la commune fut bâtie sur un site religieux ancien dédié au Saint Apollinaire.
D’autres encore suggèrent que le nom a été choisi simplement parce que les fondateurs ont aimé le son du nom qui était associé à une personne pieuse.
D'après son hagiographie, Apollinaire est né à Antioche, province de la Syrie romaine. Il fut le disciple de Pierre qui l’envoya à Ravenne où il devint évêque et où il subit le martyre. Son hagiographie est exposée de manières très succincte par Jacques de Voragine dans la Légende Dorée. Les légendes et le martyre d’Apollinaire n'ont guère de valeur historique. Ils furent probablement écrits par l'archevêque Maurus de Ravenne (642-671), lequel voulait sans doute mettre en valeur l'origine apostolique revendiquée pour son évêché, pour acquérir son autonomie et conforter ses propres aspirations politiques. Les légendes racontées sur ce saint se suivent, couvrant pratiquement toute sa vie.
Guérison du fils aveugle. Étant arrivé aux portes de Ravenne, il fut reçu dans la maison d’un soldat nommé Irénée, qui avait un fils aveugle. Le saint évêque lui rendit la vue en faisant le signe de la croix. Par ce miracle, Irénée et tous ceux de sa maison crurent en Jésus Christ et furent baptisés.
Guérison de la femme du tribun. Un tribun militaire, ayant su qu'Apollinaire avait fait recouvrer la vue au fils d’Irénée son soldat, il le fit prier de venir secrètement pour guérir sa femme Thècle touchée par une longue maladie. Le Saint s’approcha de la malade, fit sa prière à Dieu et il la prit par la main en lui disant de se lever. La femme se leva, guérie. Sentant toutes ses forces revenues et ayant retrouvé sa santé, elle s'écria qu'elle ne pouvait avoir été guérie de la sorte que par une vertu toute surnaturelle. Voyant ce miracle, le tribun son mari, avec leurs enfants et leur famille et plusieurs autres qui étaient présents, se convertirent et furent baptisés. Pour le remercier, le Tribun lui donna une de ses maisons pour en faire son logement pendant le temps qu’il demeurerait à Ravenne.
Apollinaire recevait beaucoup de personnes de tout sexe et de toutes conditions, qu’il instruisait en secret dans la foi, il y célébrait les saints mystères, il y donnait le baptême et il s’y choisit même quelques disciples.
Comparution et expulsion. Comme le nombre de chrétiens augmentait, le gouverneur de la ville nommé Saturnin fut averti de ce qui se passait. Il fit arrêter Apollinaire et l’interrogea sur sa religion devant les pontifes et les prêtres des dieux de l’empire. Comme le saint refusa d’abandonner sa croyance et méprisait les coutumes païennes, le gouverneur l’abandonna à ces prêtres. On le conduisit au temple de Jupiter pour le sacrifier. Ici le Saint leur disait qu’ils feraient mieux d’utiliser l’or des statues d’idoles pour nourrir les pauvres. Il fut saisi aussitôt et battu avec des fouets jusqu'à rester à demi-mort. Des chrétiens l’ayant trouvé en pitoyable état au bord de la mer, l’ont amené dans la maison d’une bonne veuve qui voulut bien le cacher et le soigner pendant sept mois.
Guérison d’un muet et d’une possédée. Un seigneur nommé Boniface qui était en Toscane, perdit en un instant la parole par un accident imprévu et devint muet. Cet homme, ayant entendu les merveilles que Dieu opérait par Apollinaire, et apprenant qu’il était encore en vie, le pria de venir en sa maison, dans l’espérance d’en recevoir quelque soulagement. Quand le Saint arriva, une jeune fille possédée d'un esprit immonde cria ‘
retire-toi d'ici serviteur de Dieu, sinon je te ferai jeter hors de la ville les mains et les pieds liés’.
Saint Apollinaire s’approcha d’elle, lui fit le signe de croix sur le front et força ainsi le démon à s'en aller. Puis il invoqua le nom du Seigneur sur le muet et le guérit. Boniface ayant vu ces miracles se convertit à la foi de Jésus-Christ avec environ cinq cents personnes.
Deuxième martyr. Les prêtres locaux, indignés, mirent la main sur le saint et le battirent rudement à coups de bâton. Le Saint étendu par terre criait que Jésus c'était le vrai Dieu. Alors, voyant que cette cruauté qu’ils exerçaient sur son corps ne faisait rien sur son esprit, ils le condamnèrent à un second supplice. Ils le firent marcher sur la braise ardente pieds nus. Apollinaire marcha normalement, en faisant des prières. Alors ils décidèrent de le chasser de la ville avec défense de prêcher jamais le nom de Jésus-Christ et de revenir. Le Saint demeura dans une cabane de berger où il prêchait ceux qui venaient le trouver, en baptisait plusieurs. Il célébrait la sainte messe et il consolait les fidèles, qui de leur côté lui fournissaient les choses nécessaires à la vie.
Résurrection de la fille d’un patricien. Rufus, patricien de Ravenne, avait une fille qui était malade et il appela Apollinaire pour la guérir. A l’arrivée du Saint, elle était déjà morte. Rufus lui dit que ses dieux n’avaient pas voulu que sa fille vive et il lui demanda s’il pouvait faire un miracle. Apollinaire lui répondit qu’il devait avoir confiance dans le vrai Dieu. Saint Apollinaire ayant fait une prière, la fille ressuscita, reçut le baptême avec sa mère et une grande multitude de personnes, et elle vécut dans la virginité.
Condamnation impériale. Le diable, ne pouvant endurer les exploits d’Apollinaire, alla informer l’empereur Néron, qui chargea Messalin de s’occuper de cette affaire et de punir sévèrement si nécessaire. César écrivit au préfet du prétoire de faire sacrifier Apollinaire ou de l’envoyer en exil. Messalin s’acquitta de cet ordre et fit sentir au saint les effets de sa haine contre les chrétiens. Il fit tous ses efforts pour obliger son accusé à renoncer à sa croyance et rendre un culte à Jupiter. Apollinaire ayant refusé, le préfet le fit fouetter cruellement et ordonna de le torturer. Un des bourreaux, le plus expert dans l’art de faire souffrir, fut possédé par le diable et tomba mort sur le champ… la punition divine. Le Saint fut jeté dans un cachot, enchaîné, avec ordre de ne lui donner aucun aliment afin qu’il meure lentement. Mais Dieu envoya un ange donner les aliments qui lui étaient nécessaires pour fortifier son corps et son esprit et il reprit courage.
Naufrage et guérison d’un lépreux. Messalin, ayant appris au bout de plusieurs jours qu’il était encore en vie, le fit mettre sur un vaisseau et l’envoya en exil. À peine le navire arrivé au large, une furieuse tempête se leva qui brisa le vaisseau et le fit couler. Tous les passagers périrent sauf Apollinaire, trois chrétiens qui l’avaient suivi et trois soldats qui lui demandèrent le baptême sitôt qu’ils se virent sauvés. Ils arrivèrent dans la province de Mysie où ils tâchèrent de diffuser la nouvelle parole, mais sans succès. Apollinaire y guérit seulement un homme affligé de la lèpre, qui se convertit.
L’idole de Sérapis, l’exile. De Mysie il partit aux bords du Danube et en Thrace où il fut plus heureux dans ses conquêtes. Entrant dans une ville de cette province, l’idole qui était dans le temple de Sérapis devint muette, elle qui était accoutumée de répondre à tous ceux qui l’interrogeaient. Les habitants furent grandement surpris de cela et ils firent de grosses offrandes pour apaiser l’idole et savoir pourquoi elle ne répondait plus. Au bout de quelques jours le démon dit qu’il ne pouvait plus parler à cause du Saint qui prêchait dans la ville. Les disciples de l’idole partirent chercher le Saint et l’ayant trouvé ils le fouettèrent et le remirent dans un vaisseau partant pour l’Italie.
Retour à Ravenne. Il avait passé trois années entières dans ces courses, ces travaux et ces persécutions. Au bout de trois ans il retourna à Ravenne, dans le diocèse que l’apôtre saint Pierre lui avait confié, où les chrétiens le reçurent avec grande joie, remerciant Dieu de leur avoir rendu leur cher pasteur. Il y fit de grands miracles comme il en avait fait dans tout le chemin et continua d’y faire paraitre son zèle pour la conversion des infidèles et pour la sanctification des chrétiens.
La statue d’Apollon. Un jour qu’il célébrait les divins mystères dans la maison d’un particulier, il fut surpris par une troupe de païens. Les idolâtres le prirent derechef et le traînèrent jusqu’à la place publique. Là ils l’outragèrent et le menacèrent de le sacrifier au dieu Apollon. Quand le Saint aperçut la statue de l’idole, il fit une prière et la maudit. Aussitôt l’idole tomba en poussière et le temple fut détruit, au grand contentement des chrétiens et au vif dépit des idolâtres.
Guérison du fils du juge. Les prêtres idolâtres le menèrent devant le juge Taurus, afin de le faire condamner à mort. Ce magistrat fit paraître Apollinaire devant toute la noblesse de la ville qu’il assembla à cet effet. Il lui posa des questions sur ses miracles et lui dit qu’il avait un fils né aveugle. Il lui dit ensuite que s’il réussissait à lui rendre la vue, il serait épargné, sinon il serait brulé vif. Le Saint demanda à voir l’enfant et lorsqu’il arriva, il lui dit d’ouvrir les yeux et regarder autour de lui. L’enfant sentit aussitôt la force de cette parole et recouvra la vue. Un miracle si éclatant gagna beaucoup de spectateurs et ébranla les autres, Taurus se sentit si obligé qu’il résolut de délivrer le saint des mains et de la cruauté de la populace. Pour cela, il le fit conduire de nuit dans une de ses terres à deux lieues de la ville, sous prétexte de lui donner ce lieu pour prison. Apollinaire y demeura bien quatre ans, pendant lesquels il rendit tous les services aux chrétiens qui venaient le trouver. Quantité de malades y coururent aussi et il n’y en eut pas un qui en revînt avec une entière guérison, de quelques maladies qu’il fût attaqué.
Évasion et massacre. De si grands prodiges étaient faits par le Saint que les prêtres des idolâtres allèrent trouver l’Empereur Vespasien pour le dénoncer. Apollinaire fut arrêté de nouveau. Il était usé et fatigué par tous les travaux et les tourments qu’il avait supportés. Vespasien écouta les prêtres des faux dieux et fit un édit par lequel il ordonnait de bannir seulement tous ceux qui avaient dit ou fait quelque chose d’injurieux aux temples. Il jugea qu’il n’était pas nécessaire de donner des peines plus sévères puisque, disait-il, si les Dieux immortels se sentent offensés des insultes des hommes, ils sont assez puissants pour s’en venger eux-mêmes dans toute la rigueur. Quand l’édit fut publié, un Patricien fit appeler Apollinaire devant lui pour l’obliger à faire des sacrifices aux dieux du temple mais le Saint refusa. Alors le patricien demanda à un capitaine de garder l’accusé pendant qu’il aviserait de quel supplice il le ferait mourir. Ce capitaine (chrétien en son âme) le mena en sa maison où il lui fit le meilleur traitement. Il conseilla au Saint de fuir et