Les Saints Villages Centre Val-de-Loire - Roman Siretchi - E-Book

Les Saints Villages Centre Val-de-Loire E-Book

Roman Siretchi

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Beschreibung

"Les Saints Villages Centre Val-de-Loire" est bien plus qu'un simple livre : c'est une invitation à un voyage fascinant à travers l'histoire, les légendes et les traditions de 237 villages, tous unis par un lien sacré, celui de porter le nom d'un saint ou d'une sainte. Avec une approche unique mêlant toponymie, histoire et culture locale, cet ouvrage vous plonge au coeur de ces lieux empreints de mystère et d'héritage local. Chaque village révèle une histoire unique. Derrière chaque nom, on trouve une vie, un miracle, une légende. Les pages du livre redonnent vie aux saints éponymes, personnages de renom ou méconnus, ils émergent des brumes du passé pour illuminer le présent. De récits émouvants en anecdotes captivantes, on découvre comment ces noms, enracinés dans la foi de la mémoire collective, sont devenus les gardiens d'un patrimoine immatériel inestimable. Mais, ce n'est pas tout. Ce livre est aussi une méditation sur la préservation et la transmission. À l'heure où l'oubli menace, il rappelle combien ces noms et ces récits sont les reflets de notre identité nationale et les témoins silencieux de notre histoire commune. Chaque clocher, chaque pierre, chaque sentier murmure encore les échos d'un passé vivant, unissant le quotidien au merveilleux. Avec ses 394 pages riches en émotions et détails, "Les Saints Villages du Centre Val-de-Loire" promet de captiver les amateurs d'histoire, les passionnés de patrimoine et tous ceux qui rêvent de redécouvrir la magie de ces villages enchanteurs. Laissez-vous emporter dans cette aventure inoubliable, où chaque page est une porte ouverte sur le merveilleux et chaque mot un hommage à la mémoire collective. Un livre qui transcende le temps et l'espace, à savourer, à partager et à transmettre. Une oeuvre essentielle pour les amoureux de l'histoire et du patrimoine.

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Seitenzahl: 975

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Qu’est-ce qu’un fleuve sans sa source ?

Qu’est-ce qu’un peuple sans son passé ?

Victor Hugo

La tradition n’est pas le culte des cendres,

mais la transmission du feu.

Gustav Mahler

Un homme sans mémoire est un homme sans vie et

un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.

Général Ferdinand Foch

Tout ce que l’homme ignore n’existe pas pour lui.

Donc, l’univers de chacun se résume à la taille de ses connaissances.

Albert Einstein

On dédie ce livre à l’Europe

’Héritage Inestimable du Moyen Âge en Europe

Le Moyen Âge, souvent qualifié de « siècles obscurs » dans l’imaginaire collectif, fut en réalité une époque d’une richesse exceptionnelle, jouant un rôle fondamental dans le développement et la formation des nations européennes. Cette période, s'étalant de la chute de l'Empire romain d'Occident en 476 à la fin du XVe siècle, marqua l'essor de structures politiques, sociales, économiques et culturelles qui forment encore aujourd’hui les bases de nos sociétés modernes.

Durant le Haut Moyen Âge, l'Europe fut le théâtre de bouleversements majeurs. Les invasions barbares provoquèrent l'effondrement des structures administratives romaines, mais elles donnèrent également naissance à de nouvelles entités politiques. Les royaumes des Francs, des Wisigoths ou des Anglo-Saxons jetèrent les bases des futurs États européens. Ces royaumes, dirigés par des chefs charismatiques comme Clovis, fusionnèrent avec les traditions locales pour créer des identités culturelles uniques.

La féodalité s’imposa ensuite comme un système dominant, stabilisant les sociétés européennes grâce aux relations de loyauté entre suzerains et vassaux. Parallèlement, les territoires se structurèrent autour de seigneuries et de principautés, favorisant l’émergence de régions distinctes. L'essor des monarchies, notamment sous Philippe Auguste en France ou les Plantagenêts en Angleterre, permit la centralisation des pouvoirs et jeta les bases des États modernes.

Le Moyen Âge vit l'apparition d'un modèle social marqué par une hiérarchie stricte, mais stable. L’économie européenne, initialement axée sur l'autosuffisance, évolua grâce à des innovations agricoles comme la charrue à soc de fer ou la rotation triennale. Ces avancées augmentèrent les rendements et favorisèrent la croissance démographique. Avec la prospérité, les villes se développèrent, devenant des centres économiques et culturels. Des marchés locaux, foires commerciales et guildes structurèrent une économie plus diversifiée, où des villes comme Venise ou Paris brillèrent par leur dynamisme.

Malgré les crises et les guerres, cette époque connut un épanouissement culturel remarquable. L’église joua un rôle central dans la préservation des savoirs grâce aux monastères et à leurs scriptoria, où furent copiés de nombreux manuscrits antiques. Avec la fondation d’universités comme celles de Bologne, Paris ou Oxford, l'Europe entra dans une phase de renouveau intellectuel. Des penseurs tels que Thomas d’Aquin, influencèrent durablement la philosophie occidentale, tandis que les échanges avec le monde arabe enrichirent les savoirs scientifiques.

L’art gothique et roman domina l'architecture, donnant naissance à des chefs-d’œuvre comme Notre-Dame de Paris ou la cathédrale de Chartres. Dans la littérature, Chrétien de Troyes et Dante laissèrent une empreinte indélébile, tandis que des artistes comme Giotto transformèrent la peinture. Cette période fut aussi marquée par les croisades, qui favorisèrent les contacts entre l'Europe et le Moyen-Orient. Ces expéditions enrichirent les sociétés européennes sur les plans culturel, scientifique et commercial, préparant le terrain à la Renaissance.

Le Moyen Âge, loin d’être une époque de stagnation, fut une période dynamique où les bases du monde moderne furent posées. En redécouvrant cette époque, nous mesurons à quel point elle a joué un rôle essentiel dans la construction de l'Europe, de ses nations et de son patrimoine culturel.

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

PROLOGUE

LES SAINTS VILLAGES DU CENTRE - VAL-DE-LOIRE

EPILOGUE

LISTE DES SAINTS VILLAGES

INTRODUCTION

Nous exprimons notre profonde gratitude à toutes celles et ceux qui ont répondu à notre quête d’informations.

Nous remercions chaleureusement les passionnés d’histoire, les amoureux de leur village, les centres d’informations touristiques, les mairies, les paroisses, et toutes les personnes extraordinaires qui ont eu la bienveillance de partager leur savoir et leurs informations avec nous. Un immense Merci à tous !

Cet ouvrage n’est pas une étude hagiographique, mais une œuvre qui explore l’origine des noms de 237 villages répartis dans six départements de la région Centre – Val-de-Loire.

Destiné au grand public, il compile de manière accessible l’histoire et les légendes associées au nom de villages. Il ne prétend pas être une recherche académique approfondie, mais cherche à vulgariser et à diffuser la richesse historique et culturelle de ces récits captivants. Ce livre invite ainsi à explorer le patrimoine immatériel et les traditions, mettant en lumière aussi bien des figures historiques de renom que des personnages plus obscurs, parfois presque oubliés.

Naturellement, des erreurs ou des imprécisions ont pu se glisser lors de la rédaction. C’est pourquoi, dès l’introduction, nous sollicitons la bienveillance des lecteurs.

Les informations disponibles sur ces personnages historiques ou légendaires sont souvent limitées, rares, voire contradictoires. Ils viennent d'un passé lointain et, avec le temps, s'éloignent de notre présent. La mémoire essaie de préserver leur histoire, mais peu à peu, ces figures deviennent floues et finissent par disparaître. Leur existence s'efface, et avec elle, leur souvenir sombre dans l'oubli.

L’ouvrage se concentre sur la toponymie des lieux.

La toponymie, l'étude des noms de lieux, est essentielle pour une nation, car elle reflète son histoire, sa culture et son identité. Elle conserve la mémoire collective, évoquant les événements, les personnages et les cultures qui ont façonné le territoire. En préservant les noms de lieux, la toponymie assure la transmission de ce patrimoine immatériel aux générations futures. Elle permet aussi de comprendre les évolutions linguistiques et les influences historiques sur une région, renforçant ainsi l'attachement et la connaissance du territoire.

Rédaction

Pour éviter la répétition d’informations redondantes si plusieurs villages portent un nom similaire et où l’origine de ce nom est liée au même personnage, nous donnons des précisions uniquement pour le village le plus peuplé. Nous présentons nos excuses aux autres villages et indiquons où trouver dans cet ouvrage les informations nécessaires.

Nous avons sélectionné exclusivement les villages dont le nom comporte distinctement le mot SAINT ou SAINTE.

Le choix de présentation n’est ni chronologique ni géographique, mais s’appuie exclusivement sur le nom des bourgs. Les villages sont présentés par ordre alphabétique. En fin d’ouvrage, ils sont regroupés par département, avec l’indication de la page où ils apparaissent. Cette région, profondément chrétienne, est riche en chapelles, églises, monastères et paroisses, témoignant de son héritage. Inclure tous les lieux associés à un saint aurait été un travail titanesque.

La Documentation

L’essentiel de nos recherches s’est appuyé sur des ressources en bibliothèques et sur Internet. En lisant ces documents, nous rendons hommage aux érudits d’antan, aux véritables chercheurs et aux bollandistes. Ces écrits sont d’une importance capitale, car un peuple sans histoire ni racines est voué à disparaître. Juger sans comprendre serait regrettable. Nous ne qualifions pas l’existence et l’action des personnages évoqués, puisque l’absence de preuve ne constitue pas une preuve d’absence.

Le patrimoine immatériel

Le patrimoine immatériel, essence de l'identité nationale, tisse un lien invisible entre passé, présent et futur. Sa préservation est essentielle : elle assure la pérennité des traditions, savoirs, langues et expressions culturelles uniques, enrichissant notre compréhension du monde. Protéger ce trésor inestimable, c'est valoriser la diversité culturelle et encourager le dialogue interculturel. Il est de notre devoir sacré de transmettre ce patrimoine immatériel aux générations futures, garantissant ainsi que l'héritage précieux de l'humanité reste vivant, dynamique et qu'il continue d'inspirer et d'unir le peuple autour de leur riche mosaïque d'histoire et de culture.

Informations Complémentaires

Nous avons intégré dans cet ouvrage certaines informations que nous jugeons intéressantes, présentées dans des encadrés. Ces encadrés ont divers objectifs : ils apportent des précisions sur des points spécifiques, divertissent le lecteur ou enrichissent le contenu par des informations complémentaires.

PROLOGUE

Il était une fois, dans un passé lointain, un monde où chaque nom de village était une œuvre d’art et une prière, un écho de foi et d’hommage à ceux qui avaient marqué l’âme collective. À travers les plaines, les vallées et les forêts, des hommes et des femmes inscrivaient dans la pierre et le parchemin ces noms empreints de sacralité. Chaque "saint" ou "sainte" apposé au seuil d'une commune n’était pas qu’un titre : c’était une promesse de protection, un vœu de prospérité. Ces noms devenaient le socle des traditions, les racines profondes des récits qui tissaient l’identité des communautés.

Mais les noms seuls ne suffisaient pas à contenir l’extraordinaire. Ils s’épanouissaient dans des légendes peuplées de miracles, où les saints patrons étaient tour à tour des guides spirituels, des protecteurs face à l'adversité et des symboles d’espoir. Ces histoires, transmises de génération en génération, étaient bien plus que des contes à la veillée : elles étaient les racines d’une éthique collective, des leçons de courage, d’humilité et de foi.

Dans ce récit de 394 pages, les conteurs sont les gardiens de la mémoire. Ils veillent à ce que le patrimoine immatériel ne soit jamais perdu, qu’il demeure vivant dans les cœurs et les esprits. Parmi ces 237 villages, chaque lieu, chaque église, chaque tradition est une page d’un livre à ciel ouvert, une mosaïque d’histoires reliant les vivants aux morts, le quotidien au divin.

Le merveilleux, transcendant le temps et l’espace, éclaire ces villages d’une lumière unique. Il rappelle que l’imaginaire est autant un refuge qu’un souffle vital. Ces noms et ces récits sont des étoiles dans la grande constellation de l’histoire humaine, guidant les hommes à travers les âges.

Puisse cet ouvrage vous transporter dans ce royaume enchanteur où chaque lieu murmure encore les échos de son passé, où chaque pierre respire la mémoire de ceux qui y ont cru. Voici l’histoire de villages qui ne sont pas que des points sur une carte, mais des âmes qui vivent à travers les siècles.

LES SAINTS VILLAGES

CENTRE – VAL-DE-LOIRE

CHER

EURE ET LOIR

INDRE

INDRE ET LOIRE

LOIR ET CHER

LOIRET

A

18600 SAINT AIGNAN DES NOYERS

Population : 76 hab. (2021)

CHER

1

Ce village est marqué par une riche histoire médiévale. Son église dédiée à saint Aignan, construite au XIIIe, arbore un style gothique sobre. Les maisons en pierre et les fermes traditionnelles caractérisent l'architecture locale. L'économie repose principalement sur l'agriculture, avec un environnement naturel préservé et des paysages bucoliques, idéaux pour la randonnée et les activités de plein air.

Au fil des siècles, ce village a porté plusieurs noms. En 1152, il était connu sous le nom de Sanctus Anianus de Nœris. En 1250, il devint Sanctus Anianus de Noeriis. Plus tard, au XVIIe siècle, il fut appelé Saint-Aignan-des-Noiers. Ce n'est qu'au XIXe siècle que le nom actuel, Saint-Aignan-des-Noyers, fut définitivement adopté, reflétant son évolution historique et culturelle.

La première partie du nom actuel du village, Saint-Aignan. Cette partie du nom rend hommage au saint Aignan, qui organisa la défense de la ville d’Orléans face aux Huns d'Attila au milieu du V

e

siècle. Voir Saint-Aignan (41).

La seconde partie du nom actuel du village, -des-Noyers. La particule "des-Noyers" dans le nom du village semble refléter une caractéristique géographique ou naturelle liée à la présence notable de noyers, ces arbres emblématiques largement répandus en France. Ces derniers, prisés pour leurs fruits et leur bois de grande valeur, jouaient un rôle essentiel dans l'économie locale, que ce soit par la récolte des noix ou l'exploitation de leur bois. Leur symbolisme associé à la fertilité de la terre pourrait également avoir marqué l'identité du lieu. L'ajout de "des-Noyers" au nom du village pourrait répondre au besoin de le différencier d'autres communes portant aussi le nom de Saint-Aignan, en mettant en avant cette particularité naturelle ou agricole propre à la région.

41110 SAINT AIGNAN

Population : 2.821 hab. (2020)

LOIR ET CHER

2

Situé dans une campagne verdoyante, ce village médiéval est traversé par la paisible rivière Le Cher. Son église Saint-Aignan, datant du XIe siècle, affiche un style roman remarquable. Le château local, avec ses tours et ses jardins, enrichit l'architecture du village. L'économie repose sur le tourisme, la viticulture et l'agriculture, privilégiant un environnement naturel préservé avec des vignobles et des forêts environnantes. Les maisons à colombages et les fermes en pierre témoignent de son riche passé agricole. Au fil des siècles, ce village a porté plusieurs noms. En 1010, il était mentionné sous le nom de Sanctus-Anianus. En 1152, il devint Sanctus-Anianus-de-Castro. Vers 1250, il prit le nom de Saint-Aignan-en-Val. Ensuite, au XVIIe siècle, il fut connu sous le nom de Saint-Aignan-sur-Cher et Saint-Aignan-en-Berry. Pendant la Révolution, le nom devint Carismont. C'est à partir du XVIIIe siècle que le nom actuel, Saint-Aignan, s'est définitivement établi, reflétant son riche passé historique et son évolution culturelle. Le nom de la commune rend hommage au saint Aignan d'Orléans, qui organisa la défense de sa ville face aux Huns d'Attila au milieu du Ve siècle.

Saint Aignan, c'est un personnage connu par des hagiographes, cité dans la liste des saints de l’Église catholique romaine. De nombreuses localités portent son nom, car il fut considéré à l'époque comme sauveur. Saint Aignan (Agnan, Aignan d’Orléans, Anianus) naquit vers 358 à Vienne (38) d’une famille d’origine hongroise et il décèdera vers 453 comme évêque à Orléans (45). Il est le saint patron de la ville d’Orléans, supplanté dans les faits, presque mille ans plus tard, par Jeanne d'Arc. Le fait le plus marquant de son histoire fut son intervention salutaire pour protéger la ville, anciennement connue sous le nom d’Aurelianum, contre les hordes barbares des Huns. Une légende locale dit qu’il aurait lors du siège de la ville, en invoquant le Ciel, jeté du haut des remparts une poignée de sable contre les assaillants. Chaque grain se métamorphosant alors en guêpe, celles-ci mirent les barbares en fuite et Attila décida de ne pas attaquer la ville, mais de la contourner.

Les Huns, peuple nomade d'Asie centrale, apparus en Europe au IVᵉ siècle, étaient redoutés pour leurs raids dévastateurs. Sous Attila, ils fondèrent un empire s'étendant de la mer Noire aux frontières romaines. Leur mode de vie nomade, leur force militaire et leurs pillages, notamment des sites religieux, renforcèrent leur réputation terrifiante.

Un texte, exposé dans la collégiale Saint-Aignan d'Orléans, n'évoque aucun miracle et s'en tient à une version à caractère historique, établie sur des sources du Ve et VIe siècles. Selon ces sources, Aignan a contribué, par la prière et par son habileté de négociateur, à préserver la ville d’Orléans en 451 d'une destruction par les Huns.

On dit que pendant le siège, il envoya les habitants venus lui demander de l’aide grimper en haut des murs et regarder si l’aide demandée à Dieu arrivait en disant chaque fois : « Ne vois-tu rien venir ? » En regardant du haut des murs, ils ne virent personne et revinrent près du Saint pour prier avec foi. Cette scène se répéta plusieurs fois et quand les murs de la cité commencèrent à tomber par suite des assauts barbares, ils virent au loin, une armée nombreuse venir leur donner secours.

Les Huns effrayés fuirent et furent pourchassés et écrasés près de Troyes. C’était l’armée sollicitée par Aignan au patriarche d’Arles qui arrivait en extremis pour les sauver. Même si une polémique existe sur le rôle exact joué par saint Aignan, une chose est sûre : la ville d’Orléans ne fut pas pillée et détruite comme Metz. Dom Berland conclut en 1979, en disant : « C'est un fait bien connu, que les pasteurs d'âmes ont fait figure, à cette époque, de protecteurs du peuple ».

Le patrimoine est le lien vivant entre notre passé, notre présent et notre avenir. – Jacques Chirac La sauvegarde du patrimoine est un combat contre l'amnésie collective. – Patrick Modiano Le patrimoine, c’est le legs précieux des générations passées à celles qui viennent. – Théodore Monod

45600 SAINT AIGNAN LE JAILLARD

Population : 608 hab. (2021)

LOIRET

3

Ce village français, situé en bordure de la Loire, est riche d'une histoire médiévale fascinante. L'église Saint-Aignan, datant du XIIe siècle, arbore un style roman typique de l'époque. Le village est caractérisé par ses maisons en pierre, ses rues pittoresques, et ses anciennes fermes. L'économie locale est principalement agricole, avec une forte tradition de viticulture, et l'environnement naturel est marqué par des forêts denses et des terres agricoles verdoyantes.

Au fil des siècles, ce village a changé de nom plusieurs fois. En 1136, il était connu sous le nom de Sanctus Anianus. En 1280, il devint Sanctus Anianus de Girardi. Au XIVe siècle, il prit le nom de Jaillard-sur-Sauge. Enfin, au XVIIe siècle, il adopta pour le nom de Saint-Aignan-le-Jaillard. Ces évolutions de nom reflètent les changements dans l'administration et la culture locale, tout en maintenant l'héritage de saint Aignan, l'apôtre auquel l'église du village est dédiée.

La première partie du nom du village,

Saint-Aignan

.

Cette partie du nom a été inspirée par saint Aignan d'Orléans, qui organisa la défense de sa ville face aux Huns d'Attila au milieu du Ve siècle. Voir Saint-Aignan (41)

La seconde partie du nom du village,

Jaillard.

Le terme Jaillard, inclus dans le nom du village, provient probablement de l'ancien français ou occitan, mot associé à plusieurs origines et significations possibles.

Selon certaines sources, il pourrait être dérivé du terme régional « jaille », qui signifie « boue » et désigne un domaine à l’abord boueux ou marécageux, souvent caractéristique des terrains humides ou des zones proches de cours d’eau stagnants.

Une autre explication suggère que ce mot pourrait être une variante régionale du prénom germanique « Gérard », composé des éléments « ger » (lance) et « hard » (fort), évoquant un

chef

ou

guerrier célèbre

ayant marqué l’histoire locale.

Ce mot serait dérivé probablement de « gaillard », signifiant une personne débordante de vie, courageuse ou joyeuse. Il pourrait désigner un seigneur ou une famille influente ayant habité ou possédé des terres dans la région, reflétant leur vigueur et leur rayonnement dans les environs.

Mais, il est possible aussi que le nom “Jaillard” fasse référence à une source jaillissante, comme mentionné dans l’histoire de la commune. Ce terme pourrait dériver de la racine « jaillir », issue du latin

exsalire

, signifiant "surgir". Ce nom fait probablement référence à une source ou à un cours d'eau jaillissant, caractéristique naturelle du lieu. En France, plusieurs toponymes sont liés à l'eau, et le suffixe "-ard" peut désigner un lieu où l'eau s'écoule rapidement. Bien qu'aucune source "Jaillard" ne soit pas mentionnée aujourd'hui, elle a pu exister autrefois et façonner l'identité du village de l’époque.

45460 BRAY SAINT AIGNAN

Population : 1.746 hab. (2021)

LOIRET

4

Ce village français, situé dans une région verdoyante près de la Loire, possède une riche histoire médiévale. Son église Saint-Aignan, datant du XIIe siècle, est de style roman. Les maisons traditionnelles en pierre et les anciennes fermes témoignent de son passé agricole. L'économie locale repose sur l'agriculture, avec des terres fertiles et des forêts environnantes proposant un cadre naturel préservé.

Le nom actuel du village a été adopté en 2017, avec la création de la commune nouvelle regroupant Bray-en-Val et Saint-Aignan-des-Gués, consolidant ainsi l'unité administrative et historique du village.

La première partie du nom actuel du village,

Bray.

Cette partie du nom fait référence au bourg Bray-en-Val. Au fil des siècles, ce bourg a porté plusieurs noms. En 1112, il était mentionné sous le nom de Braium. En 1204, il devint Brayum-Sancti-Aniani. Puis, au XIVe siècle, il fut appelé Bray-Saint-Aignan, reflétant l'évolution de l'administration et de la culture locale tout en honorant saint Aignan, l'apôtre auquel l'église est dédiée. Cette appellation anticipe déjà le nom actuel. La paroisse de Bray acquiert le statut de municipalité avec le décret de 1789 de l'Assemblée Nationale, puis celui de « commune », au sens de l'administration territoriale actuelle, par le décret de la Convention nationale de 1793. Toutefois, il faut attendre la loi de 1884 sur l'organisation municipale pour qu'un régime juridique uniforme soit défini pour toutes les communes de France, marquant le point de départ de l’affirmation progressive des communes face au pouvoir central.

En 1801, la commune est nommée Bray. En 1918, la Chambre de Commerce de Paris propose d'ajouter un complément aux communes au nom identique pour éviter les confusions postales et de transport. Le gouvernement accepte, et le préfet du Loiret demande à 82 communes de compléter leur nom. Vingt-trois refusent. La commune de Bray adopte le nom de Bray-en-Val par décret en 1933.

La seconde partie du nom actuel du village,

Saint-Aignan.

Au fil des siècles, l’ancienne commune, connue sous le nom de Saint-Aignan-des-Gués, a porté plusieurs noms reflétant son évolution historique et culturelle. Sanctus-Anianusad-Vados en 1034. C'est la première mention connue du village, où le terme "ad Vados" fait référence aux gués (passages à gué) de la rivière locale. Sanctus-Anianus-de-Guado en 1130. Une variante du nom précédent, soulignant encore l'importance des gués pour le village. Saint-Aignan-de-Gués au XVIIe siècle. Le nom évolue légèrement, tout en conservant la référence aux gués. Saint-Aignan-des-Gués depuis le XVIIIe siècle. Le nom actuel s'établit, intégrant une forme modernisée tout en préservant l'héritage historique du lieu.

Ces changements de noms reflètent l'évolution linguistique et administrative de la commune au cours des siècles, tout en maintenant un lien avec son passé et ses caractéristiques géographiques distinctives.

Cette partie du nom du village a été inspirée par saint Aignan d'Orléans qui organisa la défense de sa ville face aux Huns d'Attila au milieu du Ve siècle. Voir Saint-Aignan (41).

Le mot « gués » désigne des passages peu profonds dans une rivière ou un cours d'eau, permettant la traversée à pied, à cheval ou en charrette. Utilisés depuis l'Antiquité, les gués sont souvent marqués par des aménagements rudimentaires. Ils sont parfois à l'origine de toponymes ou d'anciens itinéraires commerciaux. Les guéeurs guidaient voyageurs et convois à travers les gués, assurant sécurité et entretien des passages avant l'essor des ponts.

36300 SAINT AIGNY

Population : 286 hab. (2021)

INDRE

5

Ce village français, situé dans une vallée verdoyante traversée par la Creuse, est empreint d'une riche histoire médiévale. Son église Saint-Aignan, datant du XIIe siècle, arbore un style roman remarquable. Les maisons en pierre et les fermes traditionnelles reflètent son patrimoine architectural. L'économie locale repose principalement sur l'agriculture et le tourisme, avec un environnement naturel préservé garantissant de magnifiques paysages propices à la randonnée et aux activités de plein air.

Au fil des siècles, ce village a changé de nom plusieurs fois, reflétant les évolutions linguistiques et administratives de la région tout en conservant l'héritage de saint Aignan, à qui l'église est dédiée. La présence d'une église dédiée à saint Aignan dans un village nommé Saint-Aigny a provoqué et témoigne d'une confusion ancienne et persistante entre ces deux saints.

Saint Aigny et saint Aignan d’Orléans sont deux saints distincts.

Saint Aignan d’Orléans (358-453) fut un évêque renommé, connu pour avoir défendu Orléans contre les Huns menés par Attila en 451. Grâce à son intervention, les envahisseurs furent repoussés, renforçant ainsi sa réputation de protecteur de la ville. Il est largement vénéré en France, son culte s’étant répandu bien au-delà d’Orléans, et son rôle dans l’histoire religieuse et civique en fait une figure majeure du christianisme en Gaule. Plusieurs églises portent son nom, témoignant de sa popularité et de son importance.

Saint Aigny, actif entre le IIIᵉ et le IVᵉ siècle (ou selon certaines traditions au VIᵉ siècle), est une figure locale du Berry. Il est associé à la fondation ou à la restauration d’un lieu de culte, renforçant la vie religieuse de la région. Contrairement à Saint Aignan d’Orléans, son culte reste localisé, et les informations sur sa vie sont peu documentées. Vénéré dans le Berry, il incarne une spiritualité ancrée dans les traditions locales, avec un impact limité mais significatif pour les communautés qui honorent sa mémoire.

En 1144, le bourg était mentionné sous le nom de Sanctus-Anianus. Au XIIIe siècle, on le retrouve sous la forme Sanctus-Albinus. En 1240, il devint Saint-Agni. En 1327, le nom devient Sanaus-Anianus. Ensuite, au XVe siècle, il fut appelé Saint-Aigni. En 1480, le nom de Saint-Aignan est attesté. Durant la Révolution française, le village prit le nom Les-Fontaines, reflétant un choix laïque. Au XVIIIe siècle, il reprit finalement le nom de Saint-Aigny. La paroisse devient une municipalité en 1789, conformément au décret de l’Assemblée nationale. En 1793, la Convention nationale lui confère officiellement le statut de commune, suivant le découpage administratif révolutionnaire. La loi de 1884 établit un régime juridique uniforme pour toutes les communes françaises, renforçant leur autonomie vis-à-vis du pouvoir central. Au XXe siècle, Saint-Aigny connaît un développement harmonieux, préservant son patrimoine historique et son environnement naturel, ce qui en fait un lieu authentique et prisé par les visiteurs.

Saint Aigny, également appelé saint Agne, est une figure religieuse vénérée dans l’Indre, particulièrement dans le Berry, où le village de Saint-Aigny porte son nom. Sa vie, peu documentée, est entourée de légendes louant sa piété, son ascèse, son humilité et son dévouement envers les pauvres. Les récits situent son activité entre le IIIe et le VIe siècle, mais ces datations restent contradictoires, faute de sources fiables.

Selon la tradition, saint Aigny quitta le Poitou au VIe siècle pour s’établir près de Varennes, en Touraine, sur un site spirituel où saint Martin de Tours aurait prié au IVe siècle. Là, il restaura un ancien oratoire, y installa un autel, et en fit un centre de culte actif. Cet autel fut consacré par l’évêque Eufronius, qui lui conféra aussi le diaconat. Sous l’impulsion de l’évêque Grégoire de Tours, le monastère fondé par saint Aigny devint un important point de passage pour les pèlerins se rendant à Tours, renforçant la diffusion du christianisme dans toute la région.

Son culte reste vivant, notamment à travers des églises et des chapelles qui lui sont dédiées, ainsi que par les pèlerinages, foires et marchés commémorant sa mémoire sacrée. Ces traditions séculaires entretiennent un esprit communautaire fort et ancrent la figure du saint dans les pratiques locales. Bien que les détails historiques de sa vie restent flous, saint Aigny demeure une figure centrale du patrimoine religieux local, incarnant un héritage spirituel riche et durable, qui inspire encore les croyants et tisse un lien vivant entre les générations.

Plusieurs légendes et miracles entourent la vie de saint Aigny.

Une légende célèbre raconte que saint Aigny, en voyageant dans une région touchée par une sécheresse intense, aurait fait jaillir une source d'eau en frappant le sol de son bâton. Cette fontaine aurait depuis été un lieu de pèlerinage pour les fidèles, cherchant des guérisons et des bénédictions.

Une autre légende raconte que le bourg dans lequel le saint résidait fut un jour attaqué par des maraudeurs. Par ses prières et son intercession, le saint invoqua une tempête qui dispersa les envahisseurs, sauvant ainsi le village.

Certains récits parlent d'apparitions d'anges autour de saint Aigny, symbolisant la pureté et la sainteté de sa vie. Ces apparitions seraient survenues lors de moments de grande prière ou de méditation.

De nombreuses guérisons miraculeuses sont attribuées à l'intercession du saint. Les malades et les infirmes se rendaient à sa tombe ou invoquaient son nom pour obtenir des guérisons de maladies incurables.

Un miracle souvent rapporté est celui de la multiplication des pains. Lors d'une période de famine, saint Aigny aurait prié et multiplié une petite quantité de nourriture pour nourrir une grande multitude.

Aigny est également invoqué comme protecteur contre les épidémies. Plusieurs villages témoignent que des épidémies de peste ou de choléra cessèrent miraculeusement après des prières adressées au saint.

En résumé, la vie de saint Aigny, bien que peu documentée historiquement, est riche en légendes et miracles qui témoignent de la profonde vénération qu'il inspire. Sa figure demeure un symbole de foi et de sainteté pour de nombreuses générations.

18200 SAINT AMAND MONTROND

Population : 9.459 hab. (2021)

CHER

6

Ce village est situé dans une région vallonnée, traversée par un ravissant canal et entourée de forêts. Fondé au Moyen Âge, il abrite une église romane du XIIe siècle, dédiée à Saint-Amand, avec un clocher octogonal. Son architecture mélange style médiéval et Renaissance. Le village est connu pour ses marchés artisanaux et son environnement est caractérisé par des jardins et des parcs bien entretenus.

L’histoire du village est jalonnée d’événements marquants qui témoignent de son riche passé. Au VIIe siècle, saint Théodulphe, ermite de Bourges, fonda un couvent sur ce territoire et y construisit une église dédiée à saint Amand, posant ainsi les bases de son développement religieux. Au Moyen Âge, le territoire était divisé en trois bourgs : Saint-Amand-le-Chastel, Montrond et Saint-Amand-sous-Montrond.

Saint-Amand-le-Chastel prit son essor autour d’un château en bois érigé au XI

e

siècle, symbole de son pouvoir féodal. En 1266, Ebbes-VI de Charenton octroya une charte de franchise aux habitants, leur garantissant des droits et des libertés, renforçant ainsi la cohésion sociale.

Pendant ce temps, Montrond devint une place forte en 1208, jouant un rôle stratégique majeur. Sa position fortifiée en fit un enjeu durant la Guerre de Cent Ans, où elle fut tour à tour prise et reconstruite.

Au XV

e

siècle, Saint-Amand-sous-Montrond se développa également, favorisant le commerce et stimulant la prospérité régionale.

Le château de Montrond atteignit son apogée au XVIe siècle sous la propriété du célèbre ministre Sully, puis du prince Henri de Condé. Cependant, la Fronde des Princes marqua un tournant tragique. En 1651, la forteresse fut assiégée et démantelée sur ordre de Louis-XIV, mettant fin à son prestige militaire. Au XVIIe et XVIIIe siècles, les trois seigneuries furent unifiées sous l’autorité de Mademoiselle de Charollais en 1753.

Louise-Anne de Bourbon-Condé, dite Mademoiselle de Charolais (1695-1758), fille de Louis-III de Bourbon-Condé et de Louise-Françoise de Bourbon, est née au château de Versailles. Elle ne se maria jamais, préférant mener une vie indépendante et administrative. Elle possédait plusieurs domaines, dont l'hôtel de Rothelin-Charolais à Paris, acquis en 1735, et le château d'Athis. En 1740, elle vendit la terre de Vallery, lieu de sépulture traditionnel des Condé. Son administration rigoureuse de ses propriétés, notamment la vente des terres de Charolais au roi en échange de celles de Palaiseau, témoigne de sa gestion avisée et méthodique du patrimoine familial.

À la Révolution, la ville comptait 6 000 habitants. Rebaptisée Libreval durant la Terreur, elle échappa aux violences grâce à la solidarité locale. Le XIXe siècle marqua une transformation majeure avec le canal de Berry et le chemin de fer. Saint-Amand devint un centre industriel, connu pour ses imprimeries, distilleries et bijouteries, et au XXe siècle, le troisième pôle français de bijouterie.

Au fil des siècles, la ville porta divers noms. Sanctus Amandus apparaît au VIIe siècle, en lien avec l'église fondée par saint Théodulphe et dédiée à saint Amand. Au Moyen Âge, le nom devient Saint-Amand-le-Chastel, autour du château construit au XIe siècle pour défendre le territoire. Enfin, elle prend le nom de Saint-Amand-Montrond au XVIIIe siècle, reflétant l'unification des territoires environnants et son importance régionale.

Depuis 1971, les ruines restaurées du château de Montrond rappellent l'histoire stratégique et économique de ce bourg, situé au confluent du Cher et de la Marmande, témoin de son riche héritage.

La première partie du nom actuel du village,

Saint-Amand.

Saint Amand (vers 584-675) est une figure éminente de l'histoire chrétienne, reconnue pour ses missions évangéliques en Gaule et en Flandre.

Amand serait né vers 584, selon les sources, soit dans le Bas-Poitou, soit près de Nantes, bien que le Bas-Poitou soit la version la plus couramment acceptée. Il fit très tôt le choix de la vie religieuse. Rejetant les privilèges liés à son origine familiale, il décida de se consacrer entièrement à Dieu en entrant à l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, située en Suisse. C’est là qu’il reçut une formation spirituelle rigoureuse qui façonna sa vocation. Après avoir quitté l’abbaye, il se retira à Bourges pour mener une vie d’ermite. Sa piété et Sa Sainteté attirèrent rapidement de nombreux disciples, désireux de suivre son exemple. Mais, son appel le conduisit à quitter sa solitude pour entreprendre une mission en Flandre, une région encore largement païenne. Sa prédication, empreinte d’un zèle infatigable, lui valut autant d’admirateurs que d’opposants : il fut chassé de plusieurs villes, rejeté par ceux qui refusaient de se détourner de leurs pratiques ancestrales. C’est alors qu’il trouva un soutien inattendu auprès du roi Dagobert-Iᵉʳ qui le nomma évêque missionnaire. Cependant, Amand ne tarda pas à critiquer la vie dissolue du roi, ce qui lui valut d’être banni de la cour. Malgré cette épreuve, il persista dans sa mission et fonda plusieurs monastères, notamment l’abbaye d’Elnone (aujourd’hui Saint-Amand-les-Eaux), ainsi que des églises à Gand et à Tournai. Ces fondations devinrent des centres spirituels et culturels essentiels pour développer le christianisme en Europe occidentale. Parmi ses œuvres majeures figure aussi la fondation de l’abbaye de Nivelles, qu’il réalisa en collaboration avec sainte Gertrude de Nivelles. Cet établissement religieux, destiné à accueillir des femmes, illustre la portée et la diversité de son action missionnaire. Par son engagement, saint Amand laissa une empreinte profonde dans l’histoire du christianisme et reste vénéré comme l’un de ses grands évangélisateurs.

Saint Amand est reconnu aussi pour les nombreux miracles qui lui sont attribués. Voici quelques-unes des légendes et des miracles associés à sa vie :

Un jour, alors qu'il se promenait dans le jardin de son monastère, saint Amand rencontra un serpent. Par la prière et en traçant le signe de la croix, il contraignit le serpent à retourner dans son nid, d'où il ne ressortit jamais.

Lors d'un pèlerinage à Rome, saint Amand souhaita prier toute la nuit dans l'église de Saint-Pierre. La nuit venue, le gardien de l'église le chassa brutalement. Amand se coucha dehors et saint Pierre lui apparut en songe et lui ordonna de retourner en Gaule pour admonester le roi Dagobert sur sa vie de débauche et ses crimes.

Après avoir été exilé par le roi Dagobert, saint Amand fut rappelé pour baptiser le fils tant attendu du roi, Clovis-II. Initialement réticent, il accepta finalement. Au moment du baptême, l'enfant prononça distinctement « Amen », ce qui fut perçu comme un signe divin et une bénédiction céleste.

En Gascogne, un jongleur se moqua des paroles de saint Amand et fut aussitôt possédé par un démon, se mutilant avec ses propres dents. Reconnaissant son tort envers l'homme de Dieu, il implora le pardon et fut délivré de sa possession.

o Un évêque, mécontent du projet de saint Amand de construire un monastère, envoya des hommes pour le chasser ou le tuer. Alors qu'ils s'apprêtaient à l'attaquer, une pluie et un brouillard épais enveloppèrent la montagne, les rendant incapables de se voir. Terrifiés, ils supplièrent saint Amand de prier pour leur salut. Après sa prière, le beau temps revint, et les hommes, repentants, retournèrent chez eux, impressionnes par ce miracle.

Selon une légende locale, saint Amand réalisa des miracles vers 670, ce qui conduisit à l'édification d'une chapelle près d'un puits à Bascons. Ce puits attira de nombreux pèlerins venus chercher des eaux réputées salvatrices.

À Nantua, saint Amand obtint du roi Childéric des terres au bord du lac pour y construire un monastère. Le gouverneur local, Mommulus, se sentant menacé, ordonna à ses hommes de tuer saint Amand. Alors que le coup fatal allait être porté, un puissant éclair jaillit du ciel, sauvant le saint.

Parmi les miracles attribués à saint Amand figure la résurrection de personnes pendues, mais les attestations sont minces.

Ces récits illustrent la profonde foi de saint Amand et l'impact spirituel qu'il a eu sur les communautés qu'il a servies.

Vénéré comme le saint patron des brasseurs, des viticulteurs et des marchands de vin, il est souvent invoqué pour obtenir de bonnes récoltes et une protection contre les incendies. Son culte s'est répandu largement après sa mort, avec de nombreuses églises et abbayes dédiées à sa mémoire. Son influence perdure dans les traditions et les pratiques religieuses de la région, faisant de lui une figure centrale du christianisme médiéval en Europe.

La seconde partie du nom actuel du village,

Montrond.

L'appellation Montrond trouve son origine dans les caractéristiques naturelles du site où la ville s'est développée. Située au pied de trois éperons rocheux, la région présente une topographie qui se prête bien à la construction de fortifications. Le mont rond, une colline de forme arrondie, procurait un emplacement stratégique pour la défense et la surveillance des environs. Le terme « mont rond » est une combinaison des mots français "mont" signifiant colline ou montagne, et "rond" décrivant la forme arrondie de cette élévation. Ce nom reflète donc simultanément la géographie locale et l'importance stratégique du site. La colline de Montrond abritait une citadelle, dont l'existence est attestée dès le XIIIe siècle. Cette forteresse joua un rôle crucial lors de divers conflits (Guerre de Cent Ans et la Fronde des Princes).

Ainsi, Montrond rappelle autant la géographie distinctive de la région que son importance stratégique historique. Le mont rond, avec son château fortifié, a marqué durablement l'identité et l'histoire de la ville, contribuant à sa protection et à son développement au fil des siècles.

41310 SAINT AMAND LONGPRE

Population : 1.209 hab. (2021)

LOIR ET CHER

7

Ce village est situé dans une région vallonnée, traversée par une petite rivière. Il possède une histoire médiévale riche, avec une église dédiée à Saint-Amand, construite au XIIe siècle dans le style roman. L’architecture du bourg mêle maisons à colombages et bâtiments en pierre. L'économie locale repose sur l'agriculture et l'artisanat, avec un environnement paisible et verdoyant.

La commune a connu de nombreuses dénominations au fil des siècles. En 1197, le village apparaît sous le nom latin de Sanctus-Amandus. Ce nom évolue en 1266 pour devenir Sanctus-Amandus-de-Longo-Prato, signifiant ‘Saint-Amand du Long Pré’, puis en 1325, en Saint-Amandus-de-Longue-Pré, une adaptation linguistique reflétant l’évolution de la langue. Vers 1450, le village est mentionné pour la première fois sous le nom de Saint-Amand-Longpré, intégrant explicitement la référence au lieu-dit Longpré. Cette appellation témoigne d’un lien fort entre le village et sa géographie environnante. Lors de la Révolution française, dans le cadre de la politique de déchristianisation, le village est temporairement rebaptisé Riche-Amand, un nom visant à effacer toute connotation religieuse. Après la Révolution, sous la Restauration, le village reprend son nom traditionnel de Saint-Amand.

La Restauration (1814-1830) marque le retour de la monarchie en France après l'Empire napoléonien. Cette période expérimente un équilibre entre monarchie et parlementarisme, conciliant suprématie royale et séparation des pouvoirs, héritage de la Révolution. Elle aboutit à une monarchie constitutionnelle dans un contexte de paix fragile.

En 1892, le nom officiel devient Saint-Amand-de-Vendôme, mettant en avant son lien historique avec le territoire de Vendôme. Enfin, en 1965, la commune absorbe le bourg Longpré, alors peuplé d’une soixantaine d’habitants. À la suite de cette fusion, le nom de la nouvelle entité devient officiellement Saint-Amand-Longpré.

Ainsi, l’histoire du nom du village est marquée par ces évolutions toponymiques, reflétant les transformations culturelles, politiques et géographiques survenues au fil des siècles.

La première partie du nom actuel du village,

Saint-Amand.

Il n’est pas certain à quel saint fait référence le nom du village. Les historiens sont partagés : certains pensent qu'il s'agit de saint Amand de Strasbourg, tandis que d'autres suggèrent qu'il pourrait s'agir de saint Amand de Maastricht. Ces deux saints ont joué des rôles importants dans l’expansion du christianisme.

La première hypothèse soutient que cette partie du nom du village fait référence à saint Amand de Strasbourg, un évêque chrétien ayant vécu au IV

e

siècle.

Ce saint Amand, né vers 290 et décédé en 355, est considéré comme le premier évêque de Strasbourg. Il joua un rôle crucial dans l’établissement et la consolidation du christianisme dans la région au IVe siècle. En 343, il participa au concile de Sardique (actuelle Sofia, Bulgarie), où il souscrivit à une lettre signée par une trentaine d’évêques de Gaule. Trois ans plus tard, en 346, il assista au synode de Cologne, qui rassembla 24 évêques, confirmant ainsi son rôle actif dans les débuts de l’Église en Gaule. Mentionné dans des conciles et des listes d’évêques, saint Amand de Strasbourg a vu son culte émerger au IXe siècle. Bien que les détails précis sur sa vie soient rares, son influence est reconnue pour avoir établi les fondements du christianisme à Strasbourg. Ses reliques, initialement conservées à Rhinau, furent transférées en 1398 à l’église Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg. Il est vénéré comme une figure majeure de l’histoire chrétienne de la région et sa fête est célébrée le 26 octobre, une date qui témoigne de son importance dans la tradition locale et religieuse.

Saint Amand de Strasbourg a souvent été confondu avec saint Amand de Maastricht, un évangélisateur du VIIe siècle. Cette confusion, amplifiée au Moyen Âge, a conduit à des erreurs de toponymie et à une fusion de leurs cultes.

La seconde hypothèse soutient que cette partie du nom du village fait référence à saint Amand de Maastricht (584-675).

Ce personnage eut une jeunesse dévouée à la foi chrétienne, entrant très jeune à l'abbaye de Saint-Martin de Tours. Comme missionnaire, il a parcouru la Gaule, la Belgique et d'autres régions pour évangéliser les païens. Il est devenu évêque missionnaire sans diocèse fixe en 628, prêchant l'Évangile en Flandre, en Carinthie et dans les provinces proches du Danube. Par ailleurs, il fonda plusieurs monastères, dont celui d'Elnon, devenu Saint-Amand-les-Eaux.

Saint Amand de Maastricht est reconnu non seulement pour son zèle missionnaire, mais également pour les miracles et les légendes qui lui sont attribués.

À l'âge de vingt ans, il se retire dans un monastère sur l'île d'Yeu. Selon la Légende Dorée (manuscrit du XII

e

siècle, rédigé par Jacques de Voragine), alors qu'il se trouve dans le jardin du monastère, il rencontre un serpent qu'il contraint, par la prière et le signe de la croix, à retourner dans son trou et à ne plus en sortir.

Plus tard, lors de ses missions en Flandre, il est confronté à l'hostilité des populations païennes. Un jour, après avoir ressuscité un homme pendu, les habitants, impressionnés par ce miracle, abandonnent leurs superstitions, détruisent les temples païens et se convertissent en masse au christianisme.

Saint Amand est aussi connu pour sa capacité à chasser les démons. Lors de la construction d'une église, il aurait éloigné le diable qui tentait de détruire l'édifice, affirmant ainsi la puissance de la foi chrétienne sur les forces du mal.

Une légende rapporte qu’il fut jeté dans une rivière tumultueuse par des païens en colère. Miraculeusement, il en ressortit indemne, porté par une force divine, et poursuivit sa mission avec une foi inébranlable.

D’autres légendes racontent qu'il a apaisé une tempête en priant et fait jaillir des sources d'eau en frappant le sol avec son bâton.

Son culte, célébré le 6 février, s'est vite répandu. Sa tombe, lieu de pèlerinage, a renforcé sa vénération en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Ses monastères et ses disciples ont pérennisé son œuvre évangélisatrice.

La seconde partie du nom actuel du village,

Longpré.

Le terme "Longpré" trouve son origine dans l'expression médiévale "Longus Pratus", signifiant « long pré » ou « longue prairie » en français moderne. Ce toponyme, composé des mots français "long" et "pré", décrit une étendue herbeuse allongée, fréquemment caractéristique de la géographie locale. Il reflète les vastes prairies qui s'étiraient autrefois dans la région de Saint-Amand-Longpré.

Jean Giono : Nous avons un héritage, laissé par la nature et par nos ancêtres. Préservons-le !

Albert Camus : L’art et les monuments sont les reflets les plus durables de l’âme d’un peuple.

Sirecky : Nous sommes le résultat de nos légendes, nos croyances, nos mythes et de notre culture.

18290 SAINT AMBROIX

Population : 373 hab. (2021)

CHER

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Ce village est situé sur un plateau dominant la rivière Cher, proposant des paysages pittoresques, des champs et des forêts. Sa fondation remonte à l'époque médiévale, avec une église dédiée à Saint-Étienne, de style roman datant du XIIe siècle. L'architecture du village, traditionnelle, se compose de maisons en pierre. L'économie locale repose sur l'agriculture et l'artisanat.

Le village, riche d’une histoire millénaire, a porté plusieurs noms reflétant son évolution à travers les siècles.

À l’Antiquité romaine, vers l'an 40, le village était un vicus (petite agglomération) connu sous le nom d’Ernodurum, mentionné dans l’Itinéraire d’Antonin, un document géographique romain du IIIe siècle. Ce vicus, situé dans la plaine de l’Arnon (affluent du Cher), s’étendait sur environ 20 hectares et était traversé par la "Chaussée de César", une route reliant Avaricum (Bourges), Argentomagus (Argenton-sur-Creuse), Mediolanum Santonum (Saintes) et Cæsarodunum (Tours). Le centre historique du bourg se trouvait à l’intersection de ces routes et de l’Arnon, avec le ruisseau du Praslin délimitant sa frontière sud.

En 1164, le village est mentionné sous le nom de Castrum-Sancti-Ambrosii, ce qui témoigne de la construction d'un château et de la vénération de l'évêque Ambroix (Ambroise) de Cahors, qui aurait vécu en ermite dans la région avant sa canonisation. Plus tard, en 1280, le nom évolue en Sanctus-Ambrosius, avant de devenir Saint-Ambroy en 1450, reflétant l’évolution linguistique et l’influence de la langue vernaculaire. Durant la Renaissance (XVIe siècle), le village conserve le nom de Saint-Ambroix, qui reste inchangé malgré les transformations culturelles et administratives. Les hivers de 1709-1710 et la canicule de 1719 ont causé des pertes importantes dues à la dysenterie, entraînant une baisse démographique. Pendant la Révolution française (1789-1799), bien que de nombreux villages aient vu leurs noms modifiés pour des raisons de déchristianisation, aucune mention de changement de nom n'est attestée pour cette commune.

Après la Révolution, au XIXe siècle, le nom de Saint-Ambroix est confirmé officiellement et reste en usage jusqu’à aujourd’hui. Ce nom, adopté dès le VIIIe siècle, en hommage à l’évêque local, a traversé les âges en consolidant l’identité religieuse et historique du lieu. Ainsi, de l’Antiquité romaine à l’époque contemporaine, Saint-Ambroix est passé d'Ernodurum à son nom actuel, témoignant de son riche passé et de ses racines profondément ancrées dans l’histoire locale.

Ambroise, également appelé Ambroix, devint ermite après avoir servi comme évêque de Cahors. Il se retira dans une grotte à Ernotrum (Ernodurum), située sur les bords de l'Arnon. La commune actuelle garde le souvenir de ce saint évêque-ermite. Ambroix est une figure légendaire du VIIIe siècle, vénérée pour sa sagesse et sa foi profonde. Nommé évêque de Cahors vers l’an 752, peut-être par le pape Zacharie ou le pape Étienne-II, Ambroix (Ambroise) se découragea face à l'indifférence de ses fidèles. Profondément affecté, il se retira, vers 770, dans une grotte située à environ 500 pas (165 mètres) des remparts de Cahors. Il y vécut en reclus pendant près de trois ans avant d'être découvert. Déçu par le manque de progrès spirituel de ses ouailles, il se rendit à Rome vers 755 pour consulter le pape Paul-Ier. Après cette rencontre, Ambroix partit pour Tours, où il reçut les conseils apaisants de l'évêque Ostald. C'est à cette époque qu'il décida de devenir ermite et s'installa à Ernodurum en Berry, dans un lieu appelé "les Maras" sur la rive droite de l'Arnon.

Il aurait accompli des miracles, guérissant les malades par ses prières et possédant le don de prophétie. Une légende raconte qu'il fit jaillir une source miraculeuse en frappant le sol de son bâton, dont l'eau avait des vertus curatives. Son mode de vie austère et son dévouement attirèrent de nombreux fidèles, qui voyaient en lui un saint homme. Après sa mort, le bourg prit son nom, devenant Saint-Ambroix, en hommage à ce saint ermite et aux miracles attribués à sa présence bienfaisante.

Dans l'église Saint-Barthélemy de Cahors se trouve un tableau représentant le couronnement de la Vierge, où figurent saint Naphaise et saint Ambroise de Cahors.

45370 CLERY SAINT ANDRE

Population : 3.520 hab. (2021)

LOIRET

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Ce charmant village français, situé le long de la Loire, est marqué par une riche histoire médiévale. Son église Notre-Dame, de style gothique flamboyant, date du XVe siècle et contient le tombeau de Louis-XI. Les maisons en pierre et à colombages caractérisent l’architecture du village. L'économie locale repose sur l'agriculture et le tourisme, avec un environnement préservé comprenant des forêts et des vignobles.

Cléry et Saint-André furent réunis en 1791 et la commune prit son nom actuel en 1918.

La première partie du nom du village,

Cléry.

Le nom "Cléry" provient du latin médiéval "Clariacum", dérivé de "clarus" signifiant "clair / célèbre". Ce terme pourrait évoquer soit la luminosité du lieu, soit son prestige historique. La première mention du lieu date du VIe siècle, lorsque l'évêque d'Orléans, Marc, mentionna Clariacus Vicus en visitant l'ermite saint Liphart de Meung-sur-Loire. "Vicus" désignait un groupe d'habitations, indiquant que Cléry était alors un petit bourg. Au XIIe siècle, vers 1144, le village est mentionné comme Clariaco, puis Cléri en 1202, avant de se stabiliser en Cléry au XIVe siècle. Le nom actuel s'est établi au XVIIIe siècle, reflétant l'évolution linguistique et culturelle.

Au Moyen Âge, ce village faisait partie du domaine royal. Saint Louis le visita en 1258. En 1280, une statue miraculeuse de la Vierge à l'Enfant fut découverte, menant à la construction d'une chapelle. Philippe le Bel fit construire une église au début du XIVe siècle. En 1428, avant le siège d'Orléans, l'Anglais Thomas Montagu, comte de Salisbury, pilla et détruisit l'église, mais la statue survécut. Jeanne d'Arc visita le village deux fois. Louis-XI, croyant aux vertus de la Vierge, transforma l'église en basilique gothique flamboyant et y fut enterré en 1483. Le cœur de Charles-VIII fut envoyé à Cléry en 1498. Pendant les guerres de religion au XVIe siècle, les huguenots ravagèrent la basilique et détruisirent la Vierge, remplacée au XVIIe siècle.

La seconde partie du nom du village,

Saint-André.

Cet ancien bourg, avec son appellation Saint-André, se retrouve dans le testament de l’abbé Leodebold daté de 651 par lequel il léguait sa villa Camberon se trouvant à Vel-Ucellus-Vico. Ce nom latin correspond à saint André comme le prouve un texte de l’abbaye de Beaugency en 1213 : Décima-Sancti-Andree-de-Usselo-juxta-Clariacum. Cléry et Saint-André furent réunis en 1791 et la commune prit son nom actuel en 1918. Cette modification reflétait non seulement la dévotion religieuse des habitants, mais également leur désir de se distinguer d'autres localités portant des noms similaires.

André vivait sur les bords du lac de Tibériade (actuellement en Israël) avec son frère Pierre ; ils vivaient de la pêche. C'était un assoiffé de Dieu. Il avait entendu la prédication de Jean-Baptiste, il avait sans doute reçu son baptême et il serait devenu l'un de ses disciples. Ensuite, il suivit Jésus pour ne plus le quitter, il fut ainsi le premier disciple. Il était diplomate et savait nouer des contacts. Après la Pentecôte, il partit prêcher l’Évangile et il fit un long voyage tout autour des côtes de la mer Noire. Il finit supplicié sous l’empereur Néron, à Patras (en Grèce) en l’an 60, où l’on construisit plus tard la basilique portant son nom. Au IVe siècle, ses reliques furent transportées à Constantinople, mais reposent aujourd’hui à Amalfi en Italie. St. Pierre et St. André sont frères de sang. Outre leur parenté, les deux ont subi le martyre de mourir crucifiés. L’un est considéré comme fondateur de l’Église de Rome (église occidentale), l’autre comme fondateur de l’Église de Constantinople (église orientale).

La Légende Dorée rapporte que son supplice fut ordonné par le proconsul dont André avait converti l’épouse au christianisme. Il fut attaché à la croix et survécut pendant deux jours, durant lesquels il prêcha à la foule, qui s’indigna et menaça le proconsul de mort. Celui-ci imposa donc de le faire descendre, mais on put seulement le délier, car le saint mourut dans une grande lumière. Certains disent qu'André aurait baisé la croix avant d’être attaché. Le martyre du saint et ses légendes nous ont été racontés par des prêtres et des diacres de Grèce et d’Asie, témoins oculaires de ses derniers instants. Quelques récits sur la vie de ce saint :

Un jour, se promenant sur les bords du lac, où André et ses compagnons étaient occupés à pêcher, Jésus leur fit signe de jeter leurs filets, en leur disant : « 

suivez-moi, je vous ferai pêcheurs d’hommes

 ! » Ils le suivirent, et jamais plus, ils ne revinrent à leur métier de pêcheurs.

Après l'ascension de Jésus, André se rendit en Scythie et Matthieu en Éthiopie pour prêcher. Les Éthiopiens, rejetant Matthieu, lui arrachèrent les yeux et l'emprisonnèrent. Un ange demanda à André de sauver Matthieu. Avec l'aide de l'ange, André libéra Matthieu, qui recouvra la vue grâce à la prière. Matthieu partit pour Antioche, tandis qu'André, capturé et maltraité, continua de prier jusqu'à convertir la population locale. Libéré, il se dirigea ensuite vers la Grèce.

André convertit un jeune homme contre la volonté de ses parents. Quand ces derniers incendièrent la maison dans laquelle ils vivaient, le jeune utilisa de l'eau bénite pour éteindre les flammes. Refusant la conversion, les parents tentèrent de le récupérer par une échelle, mais devinrent subitement aveugles, incapables de voir les marches. Reconnaissant un signe divin, ils renoncèrent à reprendre leur fils.

Une femme, épouse d'un assassin, était en difficulté lors de son accouchement. Elle demanda à sa sœur d'appeler la déesse Diane à l'aide. Cependant, c'est le diable qui répondit en sa place, affirmant qu’il est incapable d'aider. Elle se tourna alors vers saint André, qui, après avoir critiqué son mariage, sa conception et son invocation à une idole, toucha son ventre, permettant la naissance d'un enfant mort, mettant fin à ses souffrances.

Nicolas, un vieillard de soixante-dix ans, confessa à saint André sa foi en l'Évangile, mais également sa lutte contre la luxure. Il raconta une visite à une maison de débauche, Bible en main, où une prostituée refusa de le toucher, disant être influencée par sa connexion divine. Reconnaissant ses fautes, Nicolas demanda l'aide d'André. Le saint pria et jeûna pendant cinq jours. Ensuite, Nicolas entreprit un jeûne de six mois, consommant uniquement de l'eau et du pain, avant de décéder paisiblement.

Les habitants de la ville de Nicée dirent à André qu’aux portes de la ville se tenaient sept démons qui tuaient les passants. Alors l’apôtre, en présence du peuple, ordonna à ces démons de venir vers lui, et ils vinrent sous forme de chiens. Il leur a demandé de partir, ce qui a conduit aux démons à s'enfuir. Les témoins de ce miracle reçurent la foi du Christ. Mais, voilà qu’en arrivant aux portes d’une autre ville, André découvre un jeune homme mort, tué par sept chiens la nuit dans son lit. Après avoir prié, il le ressuscite et le jeune le suit comme disciple. André comprit qu'il s'agissait des mêmes démons.

Une autre légende dit que quarante hommes venaient par mer vers l’apôtre afin de recevoir de lui la doctrine de la foi, lorsque le diable souleva une tempête si forte que tous furent noyés. Leurs corps ayant été jetés par les vagues sur le rivage, l’apôtre les ressuscita aussitôt. Chacun d’eux raconta ensuite le miracle qui lui était arrivé.

Un évêque accueille une très belle femme qui affirma qu’elle fuyait un mariage forcé, et qu’elle voulait se consacrer à Dieu. L’évêque, touché par cette confidence, lui proposa de l’héberger et ils allèrent dîner ensemble. Pendant le repas, les charmes de la dame commencèrent à déstabiliser la sainteté du prélat. Un visiteur mystérieux frappa à la porte et demanda l’autorisation d’entrer. La femme, perturbée, accepterait qu'il vienne sous condition que l’inconnu réponde à des énigmes. Elle lui posa donc des questions et l’homme à la porte lui donna de bonnes réponses claires, éveillant la curiosité de l'évêque. La femme, voulant éloigner l'étranger, demanda alors la distance entre la terre et le ciel. L’étranger répondit qu’elle devait questionner son supérieur, il devait le savoir, car il était tombé du ciel pour aller en enfer. Reconnaissant une ruse diabolique, l'évêque brandit sa croix, faisant disparaître la femme en fumée. L'évêque ouvrit la porte, mais l'inconnu avait disparu. Il découvrit plus tard que c'était saint André, venu le protéger de la tentation.

On dit aussi que le Saint aurait guéri Maximilien, le frère de l’empereur romain Constantin, et qu’il l’aurait converti à la foi chrétienne.

Un préfet usurpa un champ de l'église Saint-André. Frappé de fièvres, il promit restitution pour guérir. Rétabli, il renia sa promesse, retomba malade, implora en vain, puis mourut.

Selon certaines sources, saint André aurait vécu vingt ans en ermite en Scythie Mineure, dans une grotte près du village Ion Corvin (Roumanie). On dit qu'il aurait fait le tour de la mer Noire. Il est aujourd'hui le saint patron de l'Église roumaine et de la marine russe. L'Ukraine le considère comme le premier évangélisateur de Kiev, tandis que l'Écosse l'a adopté comme saint patron national.

La nuit du 30 novembre est particulière dans la mythologie roumaine.

Saint-André, maître et protecteur des loups, descendrait sur Terre cette nuit du 30 novembre, pour partager avec chaque loup leur proie hivernale. Dans les profondes forêts des Carpates, on croyait que cette nuit-là, les loups devenaient si agiles qu’ils pouvaient tourner la tête pour voir leur propre queue, rendant impossible toute fuite à leur proie. Si le bétail rugissait à minuit, c’était un signe que les loups s’apprêtaient à chasser. Pour protéger leurs animaux, les habitants fabriquaient des croix de cire qu’ils fixaient sur la corne droite des vaches, espérant détourner les loups.

Selon d’anciennes croyances, la nuit du 30 novembre était celle où les esprits des défunts pouvaient visiter le monde des vivants, accompagnés de vampires et de démons, semant chaos et terreur. Pour se protéger, les habitants enduisaient portes et fenêtres d’ail, cuisinaient des plats à base d’ail et en décoraient leurs maisons.

Cette nuit-là, lors de la "garde de l’ail", toutes les jeunes filles apportaient trois gousses confiées à une femme âgée. Ensuite, elles partaient danser, s’amuser et festoyaient. À l’aube, l’ail, imprégné de pouvoirs magiques, était distribué à toutes, et il était conservé près des icônes sacrées pour protéger le foyer.

La croix, symbole universel, existe sous différentes formes et significations à travers l'histoire. Dans le christianisme, elle représente la crucifixion du Christ et la rédemption. Avant cela, elle était déjà utilisée par diverses civilisations, symbolisant la vie, la protection ou le soleil. Voir Rouvray-Sainte-Croix (45).

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La Croix Saint-André, nommée d'après la forme de la croix utilisée pour martyriser le saint, est un symbole répandu en Europe. Ce symbole apparaît fréquemment dans l'art religieux, la culture identitaire de régions et de pays, ainsi que dans la vie pratique et la symbolique politique.

Par analogie avec la forme de cette croix, une structure similaire est présentée dans un bâtiment à colombage. Il s’agit d’un assemblage de deux pièces croisées, le plus souvent en bois, qui assure une meilleure rigidité au panneau et permet, au moyen de la triangulation, d'éviter la déformation de la charpente. Cette armature porte le nom de Croix-Saint-André.

28170 SAINT ANGE ET TORÇAY

Population : 285 hab. (2021)

EURE ET LOIR

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Ce charmant village situé dans la vallée de l'Eure se distingue par ses paysages verdoyants et son patrimoine médiéval. L'église Saint-Pierre, construite au XIIe siècle, présente un style roman. Des maisons, des colombages et des manoirs font partie de l'architecture locale. L'économie repose principalement sur l'agriculture. Les environs sont parsemés de forêts et de rivières, favorisant un environnement paisible.

Au fil des siècles, ce village a porté plusieurs noms. Au XIe siècle, il était connu sous le nom de Torciacus, évoquant ses origines gallo-romaines. En 1350, il devint Saint-Angesen-Torçay, intégrant le nom de son église dédiée à saint Ange. Les paroisses de Saint-Ange et de Torçay ont fusionné au XVIe siècle. Cependant, elles ont conservé des administrations fiscales distinctes jusqu'en janvier 1790, date à laquelle elles ont été officiellement réunies pour former la commune de Saint-Ange-et-Torçay.

La première partie du nom actuel du village,

Saint-Ange.

Deux hypothèses donnent différentes explications sur l’origine du nom :

Une première hypothèse propose qu'il s'agirait d'un saint chrétien vénéré localement, bien que les détails de sa vie se soient perdus au fil du temps. Adopter son nom témoignerait de l'importance du personnage et de l'église à l'époque médiévale. Toutefois, cette hypothèse reste peu probable.

La seconde hypothèse propose que le nom Saint-Ange provienne de Sanctus Angelus, en l'honneur de saint Michel l'Archange. Un prieuré, aujourd'hui détruit, portait ce nom. Sa chapelle, située sur le coteau de La Blaise, est devenue le centre de la paroisse de la commune après la destruction de l'église de Torçay.

Si la Bible dit qu’il y eut sept archanges, le christianisme n’en retient que trois : Michel, Gabriel et Raphaël. Michel est le prince des anges, Gabriel est le messager par excellence et Raphaël est la figure bienveillante de la Providence de Dieu. Ils sont présents dans toutes les religions abrahamiques (judaïsme, christianisme et islam). Michel est le chef de la milice céleste des anges du Bien. Il est principalement représenté en chevalier ailé qui terrasse le diable durant la guerre des anges. Parfois, il porte la Balance de la Pesée des Âmes du Jour du jugement.