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Quand Edge, 20 ans, danseur professionnel, rencontre Cassie, 18 ans, violoniste, ils sont loin d’imaginer que leur rencontre va bouleverser leur vie.
Ils se lancent à corps perdu dans cet amour, qui a pourtant une échéance, car les deux devront se séparer dans quelques mois pour partir en tournée chacun de leur côté. Prêts à profiter de l’instant présent, ils sont pourtant rattrapés par leur passé. Et s’ils étaient liés depuis leur enfance ?
Edge et Cassie supporteront-ils la vérité, les mensonges, et les découvertes auxquelles ils se confronteront ?
Advienne que pourra…
Cette romance entraîne les lecteurs dans une aventure riche en émotions !
EXTRAIT
– Tu penses à quoi ? À Cassie ?
– Non, c’est qui cette meuf encore ?
Et d’un coup, en suivant son regard, je la vois, la nouvelle, mon ange, Cassie ! Mon regard s’accroche au sien et, elle rougit ! Qu’est-ce qu’elles ont les meufs à rougir tout le temps !
– Mais bien sûr que tu pensais à elle ! Tu la regardes encore et tu rougis Edge ! Elle te fait de l’effet, ça se voit. C’est bien la première fois que je te vois dans cet état.
– Je pensais simplement à mon rendez-vous avec Louis. Comment tu connais son prénom ? C’est vrai, elle est plutôt jolie, mais… je n’suis pas prêt à me caser avec une fille, je ne le serai jamais Jade, et elle, c’n’est pas une meuf juste pour un coup vite fait. Fait chier ! Merde, c’est quoi mon problème ? Pourquoi je n’peux pas vivre tranquillement comme tout le monde !
En voyant son étonnement et ses yeux brillant, je me rends compte que j’en ai trop dit, et puis merde…
– Edge ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu es en mode déprime là ! Allez, on est à une fête, alors profite, viens danser et mettre la honte à tout le monde ! Allez hop debout !
Elle me tire par le bras. En quelques minutes, j’oublie mes pensées et me défoule. Je jette un coup d’œil vers Cassie, elle me regarde avec un grand sourire, alors, je lui souris aussi. Je me sens tout bizarre, c’est quoi ce bordel !
À PROPOS DE L'AUTEUR
Delphine Blaise a 32 ans. Mère de famille, elle habite un petit village de campagne dans les Vosges et est assistante familiale. Passionnée de lecture, de bricolage et de loisirs créatifs, c’est une touche à tout qui s’est attaquée à une nouvelle activité : l’écriture.
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Veröffentlichungsjahr: 2017
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Live your Life, Come what may !
Vis ta vie Advienne que pourra
Je m’appelle Edgar, oui je sais, dur dur, c’est pour cela que depuis mes dix ans, j’ai décidé de m’appeler Edge, c’est moins… ringard !
Je suis danseur professionnel, enfin bientôt, plutôt beau gosse et sportif, mais timide et réservé.
J’ai été recruté pour faire partie d’une troupe de danse pour un spectacle en Europe… Je n’en reviens toujours pas… Mes parents n’étaient pas d’accord pour que je parte mais, je vais avoir vingt ans et j’ai enfin décidé de vivre ma vie, enfin presque.
Je pars dans deux mois, le 10 septembre, pour une durée de cinq mois, bien sûr, on fera des pauses et, je passerai à la maison. Mais là, je vais profiter de mes dernières vacances ici, avec la bande.
Ce soir, la fête, c’est Matis qui l’organise. Avec Louis, Stephen et Fredo, nous sommes amis depuis le collège, les cinq doigts de la main comme diraient nos mères. Mais aucun d’eux ne connaît mon plus lourd secret, personnes sauf mes parents et les médecins !
On va se retrouver, certains avec leurs copines. Stephen vient encore de se faire larguer par Emilie, Fredo est avec Marie, Louis avec Jade, Matis, lui c’est un quatuor de « Line ». Et moi les filles, ce n’est pas mon truc, enfin je ne suis pas homo même si certains le pensent, mais elles veulent toujours plus que ce que je peux leur offrir ! Et avec mon départ qui approche, je n’ai pas le temps de m’occuper d’une fille.
Je termine de me préparer, jeans noir, maillot gris foncé avec une tête de mort argentée, chemise noire ouverte, manches retroussées, mes cheveux coiffés/décoiffés, j’ai mis mon nouveau tunnel et industriel que Jade m’a vendu hier au shop, j’enfile mes Dr. Martens noir mat et je file chercher Stephen.
Je n’ai pas les moyens d’avoir une grosse caisse comme Matis, ses parents sont blindés. Son père possède un très gros cabinet d’avocat, avec des filiales sur Paris. Il a offert à son fils une voiture Camaro (comme dans Transformers) pour l’obtention de son diplôme. Toutes les filles lui courent après, il est très beau, presque sorti d’un magazine, et surtout très réputé grâce à la renommée et la fortune de sa famille. Bientôt, il va intégrer la grande équipe d’avocats de son père, son avenir est déjà tout tracé ! Enfin bref, je me demande quelle copine l’accompagnera ce soir, Adeline, Pauline, Aline, ou la nouvelle « truc-line », allez savoir ce qu’il a avec les prénoms qui se terminent par « line ». Elles, elles savent qu’il sort avec plusieurs filles en même temps et, cela n’a pas l’air de les déranger. Bref, je m’égare.
J’attrape les clés de ma Clio rouge, et oui je vous l’avais dit, après la tournée j’espère pouvoir me faire plaisir, et prends la route. En dix minutes, j’arrive chez Stephen, je mets un coup de klaxon et il arrive.
–Salut mec, comment va ? Pas trop dur ?
–Salut Edge, bof, pas trop envie d’aller à la fête de Matis, il y aura Emilie et son nouveau connard ! La seule chose qui me motive, c’est de prendre une cuite gratos… il est cool le père à Matis de laisser la maison.
–Ouais, c’est clair, il a de la chance, ce ne sont pas mes vieux qui me laisseraient la baraque pour un week-end ! Tu dormiras là-bas ou tu veux que je te ramène ? Moi, je ne dors pas là …
–Pourquoi tu ne dors jamais avec nous après les fêtes ? me coupe-t-il. C’est plutôt cool au réveil, surtout quand tu es célibataire, il y a toujours des meufs qui sont prêtes à te tailler des mégas pipes sans leur demander, et, je suis sûr que tu pourras te vider un peu, dans les deux sens du terme, dit-il en rigolant. Bon en même temps, vu que tu ne fumes pas et que tu ne bois pas, ça doit être chiant pour toi. Merde mec, bois un verre de temps en temps, cela te décoincera un peu.
Bah voilà, je savais que cela reviendrait encore dans une conversation. Ils sont chiants putain, qu’il me foute la paix, c’est mon problème pas le leur. Les médecins m’ont conseillé de ne pas boire d’alcool, de ne pas fumer, de ne pas prendre de la drogue … ça a été dur durant mon adolescence car, tu as tout ton entourage qui fume, qui boit, mais j’ai tenu le coup, je lui en avais fait la promesse !
La bande n’est pas au courant de mon souci de santé et, je suis sûr qu’ils ne s’en doutent même pas. Une fois, Fredo est arrivé au milieu d’une dispute avec ma mère, j’ai cru qu’il avait compris, mais il ne m’a jamais posé de question, ni parlé de la dispute. Cela fait dix ans qu’on se connaît, mais c’est un secret bien trop lourd enfoui au fond de ce cœur !
Nous voilà arrivés chez Matis, pas un mot n’a été dit depuis la réflexion de Stephen, je m’en veux car il n’y est pour rien au final.
–Désolé mec, tu sais que je n’aime pas quand vous me faites chier sur mes choix !
–Excuses acceptées, c’est moi qui ai merdé. On le sait depuis tout ce temps, mais… j’ai toujours du mal à comprendre pourquoi un beau gosse, fou de musique, qui danse comme un dieu, intelligent et hyper sympa à ses heures perdues, n’est toujours pas casé ou ne profite pas de toutes les meufs qui lui courent après et, ne prend jamais de cuite comme tout le monde.
Il me regarde les yeux brillant.
–Vu comme cela, je passe pour un mec hyper coincé ! Ça craint, merde. Stephen, j’ai mes raisons. Un jour, je te raconterai mon plus grand secret !
–Ça veut dire quoi ça mec ? Quel secret ?
Je ne lui réponds pas et sors de la voiture. Louis et Jade se garent à côté de nous. Eux sont déjà en appartement depuis que les parents de Jade l’ont mise à la porte car son père refusait ses choix relationnels et professionnels. Ils bossent donc ensemble dans le shop le plus réputé d’Anzin. Dans quelques années, ils prendront les rênes, même si Julien, le boss actuel, les a déjà nommés managers. Louis me l’a annoncé hier quand j’y suis passé pour récupérer ma commande et prendre rendez-vous avec lui pour un nouveau tatoo.
–Cette conversation n’est pas finie Edge, j’attends la suite la prochaine fois. Salut les amoureux, dit Stephen d’un ton amer, ça baise toujours ?
–Salut Stephen, c’n’est pas parce qu’elle t’a encore quitté que tu as le droit d’être un sale con avec nous, on ne t’a rien fait et, pour répondre à ta question, poursuivit Jade avec un grand sourire, oui ça baise toujours, d’ailleurs, Louis m’a fait prendre mon pied pendant que je conduisais !
Elle sort ça comme si elle disait qu’elle rentrait de courses ! On a l’habitude en même temps avec eux, mais moi, je rougis toujours un peu.
–Salut Edge, ça va toi ? me demande-t-elle, avec son plus beau sourire.
–Oui ça va, merci. Tiens regarde, j’ai mis mes nouveaux achats, trop classe l’industriel comme cela, encore merci d’avoir pensé à moi quand tu as trouvé ce nouveau fournisseur.
–Oh, j’adore, je savais qu’il était fait pour toi quand il me l’a montré. Tiens tu vois Louis, je ne me suis pas trompée ! Je suis trop contente d’avoir plus de responsabilités, on va toucher une nouvelle clientèle, c’est trop cool !
Louis et moi sourions à la vue de son enthousiasme, quant à Stephen, qui ne comprend pas la remarque de Jade, il regarde mon industriel en forme de « zig-zig », qui pour moi signifie un rythme cardiaque.
–Dis Jade, demande Stephen, pourquoi tu as plus de responsabilités au shop ? Et, tu trouves où tous les trucs zarbis que tu vends à Edge ? Y a vraiment que lui pour mettre des trucs comme cela, mais ça lui va trop bien !
–Julien m’a nommée manager avec Louis bien sûr. C’est beaucoup de boulot et, je vais moins tatouer, le temps de prendre mes marques de « chef », mais j’adore déjà. Je gère les plannings, les stocks, passe les commandes, recherche de nouveaux fournisseurs afin de proposer des nouvelles choses. Julien garde toujours un œil mais il a entièrement confiance. J’ai déjà trouvé ce nouveau fournisseur (elle fait un geste vers mon oreille), il commence à démarcher en France, il vient de Londres.
–Tu m’étonnes, tu as l’air hyper excitée surtout. Faudra que je passe au shop rapidement alors, je trouverai certainement un nouveau barbell ! C’est cool de la part de Julien, vous le méritez.
–Merci Stephen, oui c’est un premier aperçu avant qu’on achète le shop et Julien nous aide encore beaucoup. J’ai hâte et en même temps, j’ai la trouille…
–Eh, vous faites quoi encore dehors tous les quatre ! hurle Fredo.
–On arrive, dit Louis, on discutait un peu avant d’entrer dans la jungle de Matis. Marie est déjà arrivée ? Je n’ai pas vu sa voiture.
–Non, dit-il déçu et en se dirigeant vers nous, ce soir elle a dû aller bosser au bar. Sa patronne accouche bientôt, et elle a eu plein de contractions. Du coup elle doit se reposer et c’est Marie qui la remplace. Pas le choix, mais elle sait qu’elle en sera remerciée après la naissance.
–Dommage, je vais être la seule fille, dit Jade, enfin la seule de la bande !
Elle fait la moue avant de nous balancer :
–Emilie déconne tout le temps avec Stephen, désolée mais les « je t’aime moi non plus » c’est usant, Marie, bah du coup elle bosse, et le quatuor de Matis, ça me soûle, faut vraiment qu’il fasse un choix un jour. Non, je sais, lance-t-elle avec enthousiasme, faut qu’on case Edge, au moins je ne serai plus seule et lui non plus !
–Bon, vous n’allez pas recommencer à me gonfler à vouloir me caser à chaque fête ! Pas de fille, pas d’alcool, pas de joint ! C’est ma vie, bordel ! Foutez-moi la paix avec ça, de toute façon, dans deux mois, je me barre d’ici !
–Quoi ? s’écrièrent-ils tous en même temps.
–De quoi tu parles encore, dit Stephen, c’est ça le secret dont tu parlais tout à l’heure ? Tu te barres ? Tu te fous de nous là ?
Fredo, Louis, Jade et Stephen me regardent avec des yeux noirs. Qu’est-ce qu’il m’a pris de dire ça, juste avant la fête de Matis. J’avais prévu de leur dire mais pas avant fin août, comme cela j’avais très peu de temps pour leur donner des détails. Pfff, quel con je suis, enfin, là je suis surtout dans la merde… faut que je trouve vite un truc…
–Moi, j’ai dit ça comme ça, je cherche un truc pour septembre, j’aimerais bouger un peu, rien de plus. Allez zou, on y va sinon y aura plus rien à boire pour vous.
Tout le monde avance vers la porte, ils ont l’air satisfait de ma réponse car, plus de questions, pour le moment.
Allez, c’est parti, rentrons dans la jungle…
Il y a déjà plein de monde à la fête, des fils à papa, des collègues du cabinet d’avocats, des filles et fils de certains clients de son père, pas mal de monde de la fac. Nous nous dirigeons tous les cinq vers Matis. Stephen lui saute dessus.
–Eh mec, trop cool ici ! Elles sont où les gonzesses dont tu m’as parlé ? Et la bière, il m’en faut une tout de suite !
Tiens, il a l’air bien plus motivé que tout à l’heure, celui-ci.
–Stephen, reprend Matis, vas-y doucement avec la picole, la dernière fois, t’as gerbé dans la chambre de mes parents ! Ils étaient furax. Et au fait, j’te l’dis tout de suite, Emilie te cherchait, et elle est seule.
–Elle est où, intervient Jade, il faut absolument que je lui raconte un truc.
Discrètement, elle nous dit à Louis et moi, qu’elle veut savoir ce qu’il se passe entre eux. Depuis leur nouvelle rupture, il est vraiment bizarre et au plus mal, moi je ne m’en mêle pas. Chacun sa merde !
J’écoute vaguement Matis, Louis, Fredo et Stephen raconter ce qu’ils vont faire pour les prochaines vacances. Il y a un boucan d’enfer, entre la musique et le bruit des gens qui parlent, du coup, je me mets vite dans mes pensées, le regard dans le vide. Je n’entends même plus la musique, je pense à la tournée et, souris bêtement. De loin, la voix de Louis me parvient, mais je n’y prête pas attention.
–Edge, hey oh Edge, tu m’entends ? Edgar ! hurle-t-il ce qui me fait sursauter.Hein quoi, mais qu’est-ce qui te prend de m’appeler comme cela ? T’es fou ou quoi ! Tu sais que je déteste ça.
–Calme-toi, Edge, c’est juste que cela fait cinq minutes que je te parle et que tu es dans le gaz. Tu fixes cette meuf et lui souris depuis presque cinq minutes, ça fait flipper on aurait dit un psychopathe ! Tu la connais ?
–Quoi ? Qui ? Quelle meuf ? Non je pensais à un truc et ça m’a fait sourire c’est tout ! De quelle meuf tu me parles ?
Au même moment, je croise le regard de cette fille, elle me sourit et rougit légèrement. Je ressens une décharge dans le cœur quand ses yeux rencontrent à nouveau les miens. Elle est belle, jupe noire, petit chemisier crème pas trop décolleté, les cheveux en carré court, cela lui va bien. Elle a un visage d’ange. Elle doit être nouvelle, je ne l’ai jamais vue avant, je n’aurais pas pu oublier son visage, impossible !
–Je te parle de la meuf que tu mates encore et tu lui souris encore ! Mec, tu nous caches un truc là, tu l’as déjà sautée ou quoi ?
–Quoi ? Non ! Ça n’va pas ! T’es vraiment con Louis. Non, j’ la connais pas, j’la regardais pas vraiment, enfin la première fois, mais après c’est parce que tu m’as parlé d’elle. C’est qui ? Tu la connais toi ? On ne l’a jamais vue dans le coin !
–Tiens donc, tu remarques ces choses-là ! Toi, le mec solitaire qui pense plus à sa carrière qu’aux gonzesses ! Elle te plaît, hein ? Elle est plutôt jolie ! Si c’est bien elle, elle est en vacances. Elle a été plusieurs fois au bar et a parlé avec Marie, c’est Fredo qui m’en a parlé, enfin il a dit qu’il y avait une nouvelle dans le quartier alors j’en déduis que c’est elle. Bon maintenant, t’es obligé d’aller la voir, vu comment tu viens de la mater, va lui payer un verre !
–Lui payer un verre ? T’oublie qu’on est à la fête de Matis, et que les verres sont gratos ! Donc pas la peine, et je m’en fous de cette meuf, elle me plaît pas.
Merde il me fait chier avec ses questions, elle est jolie c’est sûr, mais bon…
–Quelle meuf ? intervient Jade en se mettant entre nous et nous attrapant par les épaules.
Louis la regarde avec un grand sourire et ses yeux se mettent à briller. Y a pas de doute, ils sont vraiment accro l’un à l’autre, ces deux-là.
–La fille là-bas, avec la chemise crème. Edge n’arrête pas de la regarder avec un sourire de mongole ! Mais il prétend qu’il s’en fout, hein Edge, elle est moche ?
–J’n’ai pas dit ça Louis ! dis-je sur un ton sec. J’ai dit qu’elle ne m’intéressait pas. Euh… dis Jade, tu as pu obtenir des infos par Emilie ?
Hop, je change de sujet, ce soir je suis le roi des « changements de conversations », et je crois que je vais le payer cher vu le regard qu’ils me lancent.
–Tu ne payes rien pour attendre, me dit Jade. Oui, j’ai eu des infos.
–Bah alors, chérie, dis-nous, avec Edge, on veut savoir !
–Ok (elle prend une grande inspiration), elle m’a dit que c’est lui qui est parti, que c’était une poule mouillée et, qu’elle l’aimait comme une folle. Elle n’a pas rompu pour un « autre connard », comme nous a baratiné Stephen. Y a un truc mais j’n’ai pas réussi à lui faire dire, elle m’a simplement répondu que j’n’avais qu’à questionner Stephen et que si jamais il me parlait alors il aurait peut-être mûri. Voilà vous savez tout.
–Quoi ? crie Louis, c’est quoi encore ce bordel, pfff ils font chier franchement.
Il réfléchit et reprend.
–Bon, on verra cela plus tard, pour le moment j’ai envie de danser.
Louis embarque Jade sur la piste de danse improvisée dans le salon et, je les regarde s’amuser. Ils sont tellement complices. Après tout ce qu’ils ont enduré, c’est vraiment cool.
Me retrouvant seul, je vais me chercher un Coca et me cale dans un fauteuil. Je viens seulement pour leur faire plaisir, surtout à Matis. Les fêtes, je n’aime pas vraiment, trop de bruit et trop de monde. Moi je préfère être seulement avec eux, nous cinq, bon avec les filles aussi, Jade et Marie font partie de la bande, pour Emilie, c’est plus compliqué. J’espère qu’ils vont trouver une solution une bonne fois pour toutes car, elle est sympa quand même…
Quand je ne suis pas avec eux, je regarde des films ou, écoute de la musique, mon kiff du moment, le nouvel album de Taylor Davis, Odyssey, cela aussi fait partie de mon jardin secret ! Une meuf qui joue du violon, les mecs ne pourraient pas comprendre…
Je frotte ma cicatrice à travers mon maillot et replonge dans mon enfance. Je repense à ma mère hystérique quand l’hôpital avait appelé pour que je vienne le plus vite possible, un « don du ciel » a-t-elle dit ! À sept ans, tu ne vois pas cela de la même façon, j’avais plutôt la trouille ! Un an après, ce cœur avait failli me lâcher, plus le droit de rien faire, j’avais même une prof à la maison. Les copains ne passaient quasi plus me voir, en même temps je les comprenais…
À l’époque, j’avais demandé de qui venait le cœur et, comment cette personne était décédée car, pour avoir un nouveau cœur, il fallait que quelqu’un meure, qu’une famille souffre pour rendre la mienne heureuse ! Malgré mon jeune âge, je le savais très bien. Je voulais savoir ce que cette personne aimait faire. Le médecin m’avait seulement répondu que je devais oublier cela, que c’était mon cœur maintenant, que je devais l’accepter pour ne plus être malade, tu parles !
Ma mère avait eu plus de chance. L’infirmière était sympa et avait donné quelques informations, comme je cite, « c’était un petit garçon de deux ans plus jeune que votre fils, d’après sa mère, il adorait danser et rêvait d’être un grand danseur. Il s’est fait renverser par une voiture, a priori par un jeune drogué, c’est horrible. Pauvre famille, c’était dur pour eux de prendre la décision du don d’organe, heureusement pour Edgar, ils ont accepté ». La vie est injuste parfois, pourquoi ce n’est pas moi qui ai été reversé, c’est moi qui étais malade et qui aurais dû mourir, c’est moi qui ai galéré depuis ma naissance avec mon cœur foutu. Je dois profiter d’un drame pour avoir une vie presque normale ! C’est dur ! Alors j’ai fait la promesse que je serais danseur afin de réaliser son rêve. Bizarre, mais depuis que je danse, ce cœur bat parfaitement bien en moi. Je n’ai jamais eu d’autre souci, c’est pour cela que personne ne sait. Après tout cela, mes parents ont déménagé pour reprendre une vie normale. On est arrivé à Anzin pour mon entrée en sixième, et c’est là que j’ai rencontré la bande.
Je me suis toujours caché pour ne pas qu’on voie ma cicatrice. Même quand Louis m’a tatoué le dos, je lui avais demandé une blouse qu’il donne généralement aux filles. Il s’était foutu de ma gueule et Jade l’avait repris à l’ordre. Je rigole en y repensant ! Une chose est sûre c’est que je vais devoir tout balancer à Louis, car je voudrais qu’il me tatoue « Live your life, come what may » avec un rythme cardiaque pour recouvrir ma cicatrice.
Jade me sort de mes pensées, je sursaute et renverse du Coca sur mon jeans, fait chier !
–Tu penses à quoi ? À Cassie ?
–Non, c’est qui cette meuf encore ?
Et d’un coup, en suivant son regard, je la vois, la nouvelle, mon ange, Cassie ! Mon regard s’accroche au sien et, elle rougit ! Qu’est-ce qu’elles ont les meufs à rougir tout le temps !
–Mais bien sûr que tu pensais à elle ! Tu la regardes encore et tu rougis Edge ! Elle te fait de l’effet, ça se voit. C’est bien la première fois que je te vois dans cet état.
–Je pensais simplement à mon rendez-vous avec Louis. Comment tu connais son prénom ? C’est vrai, elle est plutôt jolie, mais… je n’suis pas prêt à me caser avec une fille, je ne le serai jamais Jade, et elle, c’n’est pas une meuf juste pour un coup vite fait. Fait chier ! Merde, c’est quoi mon problème ? Pourquoi je n’peux pas vivre tranquillement comme tout le monde !
En voyant son étonnement et ses yeux brillant, je me rends compte que j’en ai trop dit, et puis merde…
–Edge ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu es en mode déprime là ! Allez, on est à une fête, alors profite, viens danser et mettre la honte à tout le monde ! Allez hop debout !
Elle me tire par le bras. En quelques minutes, j’oublie mes pensées et me défoule. Je jette un coup d’œil vers Cassie, elle me regarde avec un grand sourire, alors, je lui souris aussi. Je me sens tout bizarre, c’est quoi ce bordel !
Je me rapproche de Jade pour danser et, très vite Louis nous rejoint avec Stephen accompagné d’une blonde, Fredo et Matis. Tout le monde nous regarde et frappe dans ses mains. J’en profite pour faire quelques nouveaux pas que j’ai mis au point, ça a l’air de plaire car ils hurlent tous mon nom et font des « wouaaahhh », j’adore. Je me sens en accord avec ce cœur quand je danse, je pratique toutes les danses et donne même des cours.
Je regarde à nouveau Cassie et ressens une décharge dans le cœur, merde alors, qu’est-ce qu’il m’arrive ! Je ralentis mon rythme, récupère doucement, et la regarde de nouveau. Elle danse, plutôt bien, avec des meufs, mais elle ne prête pas attention aux autres et me regarde régulièrement.