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De l’élan irrépressible d’écrire est né "Loin de la marée basse de la masse", tissé d’émotions à fleur d’âme. Chaque poème est une brèche ouverte sur l’intime, une traversée silencieuse où la douleur se transforme en lumière. Entre éclats fugaces et murmures du monde, les souvenirs prennent voix et l’ombre devient souffle. Une poésie qui cherche, par-delà les blessures, à toucher l’éternel.
À PROPOS DE L'AUTRICE
À travers chutes et résilience, ce recueil dévoile un combat viscéral, un élan de vie arraché aux lisières de la mort. Nourrie par la révolte et la douceur, inspirée par les tumultes de la psyché, Léna Mestcherinoff y dépose un fragment de sa sensibilité, une voix libre, parfois insurgée.
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Seitenzahl: 74
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Léna Mestcherinoff
Loin de la marée basse de la masse
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Léna Mestcherinoff
ISBN : 979-10-422-6997-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Choses absurdes lorsque tout est limpide,
image sans profondeur,
miroir d’une impasse.
les gens vont, viennent,
comme entre les portes d’un métro,
qui claquent dans le silence.
parti d’être transparent qui ne laisse plus transparaître ;
a perdu son essence,
dans une incompréhension des plus complexes.
disparate dans l’harmonie du bas monde,
le flot de ses pensées le faisait échouer sur la plage,
tel un de ces vulgaires coquillages.
fin sans voyage, plus de navire, chavire, plus d’hommages ;
défaut d’ocytocine sur le bas-côté,
comme épaisse racine entravant sa visée.
nauséeuse, cornée éraflée,
amoncellement d’êtres de tous côtés,
surgissant tels les ressacs à leur gré.
On verra bien,
où le temps, dans ses méandres, nous mènera,
on dansera ensemble quand tu sauras où j’irai,
quand tu comprendras mes failles,
mes crevasses mêlant ombre et lumière ;
quand nous ne serons plus que deux âmes,
l’un pour l’autre, en orbite,
quand nous aurons fait abstraction des corps et du superficiel, transcendés.
On se languira devant le ciel,
se perdant dans nos rêveries,
on plongera dans les profondeurs, les abysses de nos esprits,
en quête éternelle de la clé,
à tous nos soucis.
Quand nous serons tellement vastes,
que nous aurons oublié le murmure de l’humanité.
On passera au-dessus de tout,
sauf des mots les plus doux.
Comme des enfants,
on se satisfera de tout, voire de rien.
D’au-dessus du ciel,
on contemplera la terre bleue nacrée.
On ramassera des coquillages,
éparpillés sur les plages de sable noir.
La fusion que produira l’étreinte des corps
nous ramènera à un état primitif, brut
où plus rien n’aura d’importance,
si ce n’est l’ivresse du partage des plaisirs.
Nous aurons tant connu ce chaos,
que seule une catastrophe pourra nous atteindre.
Ce sera un énième grain de sable dans l’océan,
une feuille sur l’arbre,
une olive sur l’olivier.
On chantera jusqu’à la fin des temps,
on se délectera de nos chairs mutuelles.
Ton corps déchiré, abîmé,
tes membres manquants,
éparpillés sur le sol froid des enfers,
éveillaient en moi un obscur appétit.
Tu pourras te nourrir de ma maigre chair.
Ainsi nous ne serons plus que deux corps démembrés et informes,
hors du monde.
On ne pourra plus courir sur la plage,
mais on fera mieux.
On partagera des pensées,
tout droit venues de nos entrailles ;
de nos deux âmes déconstruites,
renaissantes, on refera le monde.
son corps meurtri
ravivait les cœurs mélancoliques ;
et ses traits asymétriques
se courbaient alors,
laissant transparaître,
un flot d’émotions indociles.
prisonnier de l’humanité,
son corps ployait sous l’à-coup,
que produisait l’être en lui.
il lui disait qu’elle était jolie,
tandis que son visage se fanait, pâlissant,
un énième pétale tomba sur le sol glacé ;
sa dépouille s’éleva alors,
fuyant la terre ferme,
pour aller retrouver,
son passé voilé,
dans lequel l’existence du bonheur,
était incontestée.
c’était la délivrance,
de cette fille à la pensée dense,
une mort couverte d’or.
Chaque seconde, elle me fait tourner la tête,
car elle ne vient pas de ce monde,
née d’un autre univers.
l’agencement de ses membres difformes
la rendait belle, harmonieuse.
je lui crie :
emmène-moi dans ta vallée céleste,
dans les contrées les plus lointaines,
je veux te suivre, si tu le veux,
je suis dévouée quand j’aime.
je m’assieds sur ton siège,
observant ton regard espiègle,
se balancer de visage en visage,
pour effleurer la foule qui nous entoure.
je me vois dans tes yeux qui pétillent ;
je pétille de toi, mais tu me figes,
sois ma muse, Méduse !
je suis de roc,
mais je m’amuse à te regarder, immobile,
je palpe le silence qui m’ouvre les bras ;
il est temps que je hurle.
le silence est d’or, mais je n’aime pas le silence.
je t’impose, être naïf, ma colère,
mon âme nue,
c’est te donner le plus sincère qui résonne en moi,
tu m’expérimentes pour qu’on s’apprivoise.
si tu ne connais pas la haine,
qui brûle dans mes veines
tu ne peux m’aimer.
enfin, arrêtes de pleurer dans mes yeux,
s’il te plaît, ça fait inonde aussi les miens ;
tu as mal ?
c’est brutal, la colère,
mais arrête, s’il te plaît, j’ai déjà trop plu pour toi.
je suis fanée, de ma cornée fatiguée, inondée, noyée
si vraiment tu m’aimes, pars !
on va se détruire, on va pourrir et on va tous mourir,
mais on n’ira pas la chercher la fin,
on la cueillera quand elle vient.
créature de tous mes fantasmes,
regarde-moi à nouveau,
que je voie à quel point tu es beau,
figé dans la mort.
Elle et lui,
n’existent pas,
puisque tout se fige,
lorsque tu n’es pas.
Je nous vois tel des abats morbides et putréfiés,
ou mutiques et pétrifiés ;
les yeux imbibés,
du bouillonnement de nos larmes brûlantes.
J’observe l’arme du crime,
sciante, larmoyante.
La vue de ton être mouvant
me désarme :
j’ai si peur que tu m’échappes,
si le vent te happe,
dans ta hâte.
Je te vois me fuir,
et cesser de luire, de scintiller,
dans mon champ de vision ébloui.
Pourtant je vous sens,
toi et l’odeur âpre de ma colère.
Je te reconnais,
dans l’obscurité qui nous rend mièvres.
Ta peau couleur cimetière
et ton corps infiniment creusé
se disloquent
sous le chant aigu de tes breloques.
On tend sûrement vers la vertu,
si on oublie tout,
si on ne se souvient plus de rien.
Et si nos maigres carcasses meurent de faim,
je me nourrirai de ta science, de ton essence,
là où la mort s’arrête,
là où, tellement, tu m’entêtes,
et me laisses à nouveau muette.
Oiseau de malheur !
Vole tout à l’heure,
au vent frais du soir, lorsqu’on s’éteint,
et qu’on attend de voir,
les méandres de demain,
que j’entends d’ici ;
qui se plaint d’un cri sourd,
au-dessus de ma tour.
S’il pleut, on fondra lentement :
notre haine s’écoule patiemment,
jusqu’à ce qu’on se confonde avec l’éther.
Est-ce qu’on sera purgés,
si on oublie tout,
si on ne se souvient plus de rien ?
Je ne sais où ça mène
ni à quoi ça sert,
mais je sais comment ça va se terminer.
j’observe la braise qui danse dans le cendrier.
j’observe la braise,
qui se reflète nettement,
dans tes yeux vitreux,
puis s’éteint d’un souffle sec et froid.
Peut-être qu’il faut alors faire un vœu,
si de moi tu ne veux ?
Je m’échauffe et m’étouffe,
puisque tu m’essouffles et m’amenuis.
je serai alors une cendre,
perdue dans le cendrier ;
je serai le poison,
que tu choisis malgré toi,
qui remet feu au brasier.
On se retrouvera un jour,
perdus dans le cendrier.
Est-ce que vraiment,
on oubliera tout ?
J’entends le crissement de la cassette,
l’ange captif qui se débat dans la mallette :
si je suis prisonnier dans ma tête,
il est coupable, je le crie !
d’humeur vengeresse,
lorsque je te condamne ;
la mallette au fond du placard,
que j’oublierai déjà ce soir.
Si tu viens crisser dans la cassette,
je m’enivre de ton son acerbe et disgracieux.
on en avait oublié qu’il pleut ;
ça m’émeut, quelque part.
J’aime te voir tard,
parce qu’on peut oublier hier,
et renaître demain ensemble.
Si on ne peut le vivre,
il est certain qu’on peut mourir ensemble ;
se dissiper dans la brume,
que d’une bouffée tu fumes.
Puis tu viens t’éteindre à ton tour ;
mourir dans le cendrier,
perdus, égarés pour l’éternité.
Comme une belle orange,
intrépide.
le vent secouait la branche,
à laquelle elle s’accrochait de toute son essence.
chaque jour, elle le sentait venir,
tomber avant de pourrir,
glisser vers son inéluctable fin.
cette idée la faisait s’emplir,
d’une douleur douce et sirupeuse,
comme l’ornait sa couleur.
elle rappelait l’été, les matins dorés.
pleurant pour ne tomber de ce brin,
qui la suspendait dangereusement.
Le regard rivé vers ce vide assourdissant.
elle vivait d’angoisses,
qui rendaient ses mains moites.
est-ce que défaillir
ne serait plus apaisant,
que d’attendre sagement,