Lois psychologiques de l'évolution des peuples - Gustave Le Bon - E-Book

Lois psychologiques de l'évolution des peuples E-Book

Gustave Le Bon

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Beschreibung

Dans son livre intitulé "Lois psychologiques de l'évolution des peuples", Gustave Le Bon explore les intrications de la psychologie collective sur le développement des sociétés. Utilisant un style d'écriture profondément analytique et des exemples historiques pertinents, l'auteur examine comment les tendances psychologiques des individus se manifestent à l'échelle des peuples, influençant ainsi leur destinée. Le Bon souligne l'importance de la psychologie sociale dans la compréhension des mouvements de masse et des changements culturels. Gustave Le Bon, un sociologue et psychologue français renommé, a écrit ce livre pour présenter ses observations sur la psychologie collective à une époque où l'étude des comportements sociaux commençait à émerger en tant que domaine de recherche distinct. Son expertise dans le domaine de la psychologie lui a permis de jeter une lumière nouvelle sur les mécanismes sous-jacents qui régissent l'évolution des sociétés. Recommandé aux lecteurs intéressés par la psychologie sociale et l'impact des comportements collectifs sur l'histoire et le développement des peuples, "Lois psychologiques de l'évolution des peuples" offre une perspective fascinante et éclairante sur les forces sous-jacentes qui façonnent les sociétés.

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Gustave Le Bon

Lois psychologiques de l'évolution des peuples

 
EAN 8596547455257
DigiCat, 2022 Contact: [email protected]

Table des matières

INTRODUCTION
LES IDÉES ÉGALITAIRES MODERNES ET LES BASES PSYCHOLOGIQUES DE L'HISTOIRE
Naissance et développement de l'i dée égalitaire. - Les conséquences qu'elle a produites. - Ce qu'a déjà coûté son application. - Son influence actuelle sur les foules. - Problèmes abordés dans cet ouvrage. - Recherche des facteurs principaux de l'évolution générale des peuples. - Cette évolution dérive-t-elle des institutions? - Les éléments de chaque civilisation: institutions, arts, croyances, etc., n'auraient-ils pas certains fondements psychologiques spéciaux à chaque peuple? - Les hasards de l'histoire et les lois permanentes.
LIVRE PREMIER
LES CARACTÈRES PSYCHOLOGIQUES DES RACES
CHAPITRE PREMIER
L'AME DES RACES
Comment les naturalistes classent les espèces. - Application à l'homme de leurs méthodes. - Côté défectueux des classifications actuelles des races humaines. - Fondements d'une classification psychologique. - Les types moyens des races. - Comment l'observation permet de les constituer. - Facteurs physiologiques qui déterminent le type moyen d'une race. - L'influence des ancêtres et celle des parents immédiats. - Fonds psychologique commun que possèdent tous les individus d'une race. - Immense influence des générations éteintes sur les générations actuelles. - Raisons mathématiques de cette influence. - Comment l'âme collective s'est étendue de la famille au village, à la cité et à la province. - Avantages et dangers de la conception de la cité. - Circonstances dans lesquelles la formation de l'âme collective est impossible. - Exemple de l'Italie. - Comment les races naturelles ont fait place aux races historiques.
CHAPITRE II
LIMITES DE VARIABILITÉ DU CARACTÈRE DES RACES
La variabilité du caractère des races, et non sa fixité, constitue la règle apparente. - Raisons de cette apparence. - Invariabilité des caractères fondamentaux et variabilité des caractères secondaires. - Assimilation des caractères psychologiques aux caractères irréductibles et aux caractères modifiables des espèces animales. - Le milieu, les circonstances, l'éducation agissent seulement sur les caractères psychologiques accessoires. - Les possibilités de caractère. - Exemples fournis par diverses époques. - Les hommes de la Terreur. Ce qu'ils fussent devenus à d'autres époques. - Comment malgré les révolutions persistent les caractères nationaux. Exemples divers. - Conclusion.
CHAPITRE III
HIÉRARCHIE PSYCHOLOGIQUE DES RACES
La classification psychologique repose, comme les classifications anatomique, sur la constatation d'un petit nombre de caractères irréductibles et fondamentaux. - Classification psychologique des races humaines. - Les races primitives. - Les races inférieures. - Les races moyennes. - Les races supérieures. - Éléments psychologiques dont le groupement permet cette classification. - Éléments qui possèdent le plus d'importance. - Le caractère. - La moralité. - Les qualités intellectuelles sont modifiables par l'éducation. - Les qualités du caractère sont irréductibles et constituent l'élément invariable de chaque peuple. - Leur rôle dans l'histoire. - Pourquoi des races différentes ne sauraient se comprendre et s'influencer. - Raisons de l'impossibilité de faire accepter une civilisation supérieure par un peuple inférieur.
CHAPITRE IV
DIFFÉRENCIATION PROGRESSIVE DES INDIVIDUS ET DES RACES
L'inégalité entre les divers individus d'une race est d'autant plus grande que cette race est plus élevée. - Égalité mentale de tous les individus des races inférieures. - Ce ne sont pas les moyennes des peuples mais leurs couches supérieures qu'il faut comparer pour apprécier les différences qui séparent les races. - Les progrès de la civilisation tendent à différencier de plus en plus les individus et les races. - Conséquences de cette différenciation. - Raisons psychologiques qui l'empêchent de devenir trop considérable. - Les divers individus des races supérieures sont très différenciés au point de vue de l'intelligence et très peu au point de vue du caractère. - Comment l'hérédité tend à ramener constamment les supériorités individuelles au type moyen de la race. - Observations anatomiques confirmant la différenciation psychologique progressive des races, des individus et des sexes.
CHAPITRE V
FORMATION DES RACES HISTORIQUES
Comment se sont formées les races historiques. - Conditions qui permettent à des races diverses de fusionner pour former une race unique. - Influence du nombre des individus mis en présence, de l'inégalité de leurs caractères, des milieux, etc. - Résultats des croisements. - Raisons de la grande infériorité des métis. - Mobilité des caractères psychologiques nouveaux créés par les croisements. - Comment ces caractères arrivent à se fixer. - Les périodes critiques de l'histoire. - Les croisements constituent un facteur essentiel de formation de races nouvelles, et en même temps un puissant facteur de dissolution des civilisations. - Importance du régime des castes. - Influence des milieux. - Ils ne peuvent agir que sur les races nouvelles en voie de formation dont les croisements ont dissocié les caractères ancestraux. - Sur les races anciennes les milieux sont sans action. - Exemples divers. - La plupart des races historiques de l'Europe sont encore en voie de formation. - Conséquences politiques et sociales. - Pourquoi la période de formation des races historiques sera bientôt passée.
LIVRE II
COMMENT LES CARACTÈRES PSYCHOLOGIQUES DES RACES SE MANIFESTENT DANS LES DIVERS ÉLÉMENTS DE LEURS CIVILISATIONS
CHAPITRE PREMIER
LES DIVERS ÉLÉMENTS D'UNE CIVILISATION COMME MANIFESTATION EXTÉRIEURE DE L'AME D'UN PEUPLE
Les éléments dont une civilisation se compose sont les manifestations extérieures de l'âme des peuples qui les ont créés. - L'importance de ces divers éléments varie d'un peuple à un autre. - Les arts, la littérature, les institutions, etc., jouent, suivant les peuples, le rôle fondamental. - Exemples fournis dans l'antiquité par les Egyptiens, les Grecs et les Romains. - Les divers éléments d'une civilisation peuvent avoir une évolution indépendante de la marche générale de cette civilisation. - Exemples fournis par les arts. - Ce qu'ils traduisent. - Impossibilité de trouver dans un seul élément d'une civilisation la mesure du niveau de cette civilisation. - Éléments qui assurent la supériorité à un peuple. - Des éléments philosophiquement fort inférieurs peuvent être, socialement, très supérieurs.
CHAPITRE II
COMMENT SE TRANSFORMENT LES INSTITUTIONS, LES RELIGIONS ET LES LANGUES
Les races supérieures ne peuvent, pas plus que les races inférieures, transformer brusquement les éléments de leur civilisation. - Contradictions présentées par les peuples qui ont changé leurs religions, leurs langues et leurs arts. - Le cas du Japon. - En quoi ces changements ne sont qu'apparents. - Transformations profondes subies par le Bouddhisme, le Brahmanisme, l'Islamisme et le Christianisme, suivant les races qui les ont adoptés. - Variations que subissent les institutions et les langues suivant la race qui les adopte. - Comment les mots considérés comme se correspondant dans des langues différentes représentent des idées et des modes de penser très dissemblables. - Impossibilité, pour cette raison, de traduire certaines langues. - Pourquoi, dans les livres d'histoire, la civilisation d'un peuple paraît parfois subir des changements profonds. - Limites de l'influence réciproque des diverses civilisations.
CHAPITRE III
COMMENT SE TRANSFORMENT LES ARTS
Application des principes précédemment exposés à l'étude de l'évolution des arts chez les peuples orientaux. - L'Égypte. - Idées religieuses d'où ses arts dérivent. - Ce que devinrent ses arts transportés chez des races différentes: Éthiopiens, Grecs et Perses. - Infériorité primitive de l'art grec. - Lenteur de son évolution. - Adoption et évolution en Perse de l'art grec, de l'art égyptien et de l'art assyrien. - Les transformations subies par les arts dépendent de la race, et nullement des croyances religieuses. - Exemples fournis par les grandes transformations subies par l'art arabe suivant les races qui ont adopté l'Islamisme. - Application de nos principes à la recherche des origines et de l'évolution des arts de l'Inde. - L'Inde et la Grèce ont puisé aux mêmes sources, mais en raison de la diversité des races elles sont arrivées à des arts n'ayant aucune parenté. - Transformations immenses que l'architecture a subies dans l'Inde suivant les races qui l'habitent, et malgré la similitude des croyances.
LIVRE III
L'HISTOIRE DES PEUPLES COMME CONSEQUENCE DE LEUR CARACTÈRE
CHAPITRE PREMIER
COMMENT LES INSTITUTIONS DÉRIVENT DE L'AME DES PEUPLES
L'histoire d'un peuple dérive toujours de sa constitution mentale. - Exemples divers. - Comment les institutions politiques de la France dérivent de l'âme de la race. - Leur invariabilité réelle sous leur variabilité apparente. - Nos partis politiques les plus divers poursuivent, sous des noms différents, des buts politiques identiques. - Leur idéal est toujours la centralisation et la destruction de l'initiative individuelle au profit de l'Etat. - Comment la Révolution française n'a fait qu'exécuter le programme de l'ancienne monarchie. - Opposition de l'idéal de la race anglo-saxonne à l'idéal latin. - L'initiative du citoyen substituée à l'initiative de l'Etat. - Les institutions des peuples dérivent toujours de leur caractère.
CHAPITRE II
APPLICATION DES PRINCIPES PRÉCÉDENTS A L'ÉTUDE COMPARÉE DE L'ÉVOLUTION DES ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE ET DES RÉPUBLIQUES HISPANO-AMÉRICAINES
Le caractère anglais. - Comment l'âme américaine s'est formée. - Dureté de la sélection créée par les conditions d'existence. - Disparition forcée des éléments inférieurs. - Les nègres et les Chinois. - Raisons de la prospérité des Etats-Unis et de la décadence des Républiques hispano-américaines malgré des institutions politiques identiques. - L'anarchie forcée des Républiques hispano-américaines comme conséquence de l'infériorité des caractères de la race.
CHAPITRE III
COMMENT L'ALTÉRATION DE L'AME DES RACES MODIFIE L'ÉVOLUTION HISTORIQUE DES PEUPLES
L'influence d'éléments étrangers transforme aussitôt l'âme d'une race, et par conséquent sa civilisation. - Exemple des Romains. - La civilisation romaine ne fut pas détruite par les invasions militaires, mais par les invasions pacifiques des Barbares. - Les Barbares ne songèrent jamais à détruire l'Empire. - Leurs invasions n'eurent pas le caractère de conquêtes. - Les premiers chefs Francs se considérèrent toujours comme des fonctionnaires au service de l'Empire romain. - Ils respectèrent toujours la civilisation romaine et ne songèrent qu'à la continuer. - Ce n'est qu'à partir du VIIe siècle que les chefs barbares de la Gaule cessèrent de considérer l'empereur comme leur chef. - La transformation complète de la civilisation romaine ne fut pas la conséquence d'une destruction, mais de l'adoption d'une civilisation ancienne par une race nouvelle. - Les invasions modernes aux Etats-Unis. - Luttes civiles et séparation en Etats indépendants et rivaux qu'elles préparent. - Les invasions des étrangers en France et leurs conséquences.
LIVRE IV
COMMENT SE MODIFIENT LES CARACTÈRES PSYCHOLOGIQUES DES RACES
CHAPITRE PREMIER
LE ROLE DES IDEES DANS LA VIE DES PEUPLES
Les idées directrices de chaque civilisation sont toujours en très petit nombre. - Lenteur extrême de leur naissance et de leur disparition. - Les idées n'agissent sur la conduite qu'après s'être transformées en sentiments. - Elles font alors partie du caractère. - C'est grâce à la lenteur de l'évolution des idées que les civilisations possèdent une certaine fixité. - Comment s'établissent les idées. - L'action du raisonnement est totalement nulle. - Influence de l'affirmation et du prestige. - Rôle des convaincus et des apôtres. - Déformation qu'éprouvent les idées en descendant dans les foules. - L'idée universellement admise agit bientôt sur tous les éléments de la civilisation. - C'est grâce à la communauté des idées que les hommes de chaque âge ont une somme de conceptions moyennes qui les rend fort semblables dans leurs pensées et leurs œuvres. - Le joug de la coutume et de l'opinion. - Il ne diminue qu'aux âges critiques de l'histoire où les vieilles idées ont perdu de leur influence et ne sont pas encore remplacées. - Cet âge critique est le seul où la discussion des opinions puisse être tolérée. - Les dogmes ne se maintiennent qu'à la condition de n'être pas discutés. - Les peuples ne peuvent changer leurs idées et leurs dogmes sans être aussitôt obligés de changer de civilisation.
CHAPITRE II
LE ROLE DES CROYANCES RELIGIEUSES DANS L'ÉVOLUTION DES CIVILISATIONS
Influence prépondérante des idées religieuses. - Elles ont toujours constitué l'élément le plus important de la vie des peuples. - La plupart des événements historiques, ainsi que les institutions politiques et sociales, dérivent des idées religieuses. - Avec une idée religieuse nouvelle naît toujours une civilisation nouvelle. - Puissance de l'idéal religieux. - Son influence sur le caractère. - Il tourne toutes les facultés vers un même but. - L'histoire politique artistique et littéraire des peuples est fille de leurs croyances. - Le moindre changement dans l'état des croyances d'un peuple a pour conséquence toute une série de transformations dans son existence. - Exemples divers.
CHAPITRE III
LE ROLE DES GRANDS HOMMES DANS L'HISTOIRE DES PEUPLES
Les grands progrès de chaque civilisation ont toujours été réalisés par une petite élite d'esprits supérieurs. - Nature de leur rôle. - Ils synthétisent tous les efforts d'une race. - Exemples fournis par les grandes découvertes. - Rôle politique des grands hommes. - Ils incarnent l'idéal dominant de leur race. - Influence des grands hallucinés. - Les inventeurs de génie transforment une civilisation. - Les fanatiques et les hallucinés font l'histoire.
LIVRE V
LA DISSOCIATION DU CARACTÈRE DES RACES ET LEUR DÉCADENCE
CHAPITRE PREMIER
COMMENT LES CIVILISATIONS PALISSENT ET S'ÉTEIGNENT
Dissolution des espèces psychologiques. - Comment des dispositions héréditaires qui avaient demandé des siècles pour se former peuvent être rapidement perdues. - Il faut toujours un temps très long à un peuple pour s'élever à un haut degré de civilisation et parfois un temps très court pour en descendre. - Le principal facteur de la décadence d'un peuple est l'abaissement de son caractère. - Le mécanisme de la dissolution des civilisations a jusqu'ici été le même pour tous les peuples. - Symptômes de décadence que présentent quelques peuples latins. - Développement de l'égoïsme. - Diminution de l'initiative et de la volonté. - Abaissement du caractère et de la moralité. - La jeunesse actuelle. - Influence probable du socialisme. - Ses dangers et sa force. - Comment il ramènera les civilisations qui le subiront à des formes d'évolution tout à fait barbares. - Peuples où il pourra triompher.
CHAPITRE II
CONCLUSIONS GÉNÉRALES

INTRODUCTION

Table des matières

LES IDÉES ÉGALITAIRES MODERNES ET LES BASES PSYCHOLOGIQUES DE L'HISTOIRE

Table des matières

Naissance etdéveloppementde l'idée égalitaire. - Les conséquences qu'elle a produites. - Ce qu'a déjà coûté son application. - Son influence actuelle sur les foules. - Problèmes abordés dans cet ouvrage. - Recherche des facteurs principaux de l'évolution générale des peuples. - Cette évolution dérive-t-elle des institutions? - Les éléments dechaquecivilisation: institutions, arts, croyances, etc., n'auraient-ils pas certains fondements psychologiques spéciaux à chaque peuple? - Les hasards de l'histoire et les lois permanentes.

Table des matières

La civilisation d'un peuple repose sur un petit nombre d'idées fondamentales. De ces idées dérivent ses institutions, sa littérature et ses arts. Très lentes à se former, elles sont très lentes aussi à disparaître. Devenues depuis longtemps des erreurs évidentes pour les esprits instruits, elles restent pour les foules des vérités indiscutables et poursuivent leur œuvre dans les masses profondes des nations. S'il est difficile d'imposer une idée nouvelle, il ne l'est pas moins de détruire une idée ancienne. L'humanité s'est toujours cramponnée désespérément aux idées mortes et aux dieux morts.

Il y a un siècle et demi à peine que des philosophes, fort ignorants d'ailleurs de l'histoire primitive de l'homme, des variations de sa constitution mentale et des lois de l'hérédité, ont lancé dans le monde l'idée de l'égalité des individus et des races.

Très séduisante pour les foules, cette idée finit par se fixer solidement dans leur esprit et porta bientôt ses fruits. Elle a ébranlé les bases des vieilles sociétés, engendré la plus formidable des révolutions, et jeté le monde occidental dans une série de convulsions violentes dont le terme est impossible à prévoir.

Sans doute, certaines des inégalités qui séparent les individus et les races étaient trop apparentes pour pouvoir être sérieusement contestées; mais on se persuada aisément que ces inégalités n'étaient que les conséquences des différences d'éducation, que tous les hommes naissent également intelligents et bons, et que les institutions seules avaient pu les pervertir. Le remède était dès lors très simple: refaire les institutions et donner à tous les hommes une instruction identique. C'est ainsi que les institutions et l'instruction ont fini par devenir les grandes panacées des démocraties modernes, le moyen de remédier à des inégalités choquantes pour les immortels principes qui sont les dernières divinités d'aujourd'hui.

Certes, une science plus avancée a prouvé la vanité des théories égalitaires et montré que l'abîme mental, créé par le passé entre les individus et les races, ne pourrait être comblé que par des accumulations héréditaires fort lentes. La psychologie moderne, à côté des dures leçons de l'expérience, a montré que les institutions et l'éducation qui conviennent à certains individus et à certains peuples sont fort nuisibles à d'autres, Mais il n'est pas au pouvoir des philosophes d'anéantir les idées lancées dans le monde, le jour où ils reconnaissent qu'elles sont erronées. Comme le fleuve débordé qu'aucune digue ne saurait contenir, l'idée poursuit sa course dévastatrice, et rien n'en ralentit le cours.

Cette notion chimérique de l'égalité des hommes qui a bouleversé le monde, suscité en Europe une révolution gigantesque, lancé l'Amérique dans la sanglante guerre de sécession et conduit toutes les colonies françaises à un état de lamentable décadence, il n'est pas un psychologue, pas un voyageur, pas un homme d'Etat un peu instruit, qui ne sache combien elle est erronée; et pourtant il en est bien peu qui ose la combattre.

Loin d'ailleurs d'être entrée dans une phase de déclin, l'idée égalitaire continue à grandir encore. C'est en son nom que le socialisme, qui semble devoir asservir bientôt la plupart des peuples de l'Occident, prétend assurer leur bonheur. C'est en son nom que la femme moderne, oubliant les différences mentales profondes qui la séparent de l'homme, réclame les mêmes droits, la même instruction que lui et finira, si elle triomphe, par faire de l'Européen un nomade sans foyer ni famille.

Des bouleversements politiques et sociaux que les principes égalitaires ont engendrés, de ceux beaucoup plus graves qu'ils sont destinés à engendrer encore, les peuples ne se soucient guère, et la vie politique des hommes d'Etat est aujourd'hui trop courte pour qu'ils s'en soucient davantage. L'opinion publique est d'ailleurs devenue maîtresse souveraine, et il serait impossible de ne pas la suivre.

L'importance sociale d'une idée n'a d'autre mesure réelle que la puissance qu'elle exerce sur les âmes. Le degré de vérité ou d'erreur qu'elle comporte ne saurait avoir d'intérêt qu'au point de vue philosophique. Quand une idée vraie ou fausse est passée chez les foules à l'état de sentiment, toutes les conséquences qui en découlent doivent être successivement subies.

C'est donc au moyen de l'instruction et des institutions que le rêve égalitaire moderne tente de s'accomplir. C'est grâce à elles que, réformant les injustes lois de la nature, nous essayons de couler dans le même moule les cerveaux des nègres de la Martinique, de la Guadeloupe et du Sénégal, ceux des Arabes de l'Algérie et enfin ceux des Asiatiques. C'est là sans doute une bien irréalisable chimère, mais l'expérience seule peut montrer le danger des chimères. La raison ne saurait transformer les convictions des hommes.

Cet ouvrage a pour but de décrire les caractères psychologiques qui constituent l'âme des races et de montrer comment l'histoire d'un peuple et sa civilisation dérivent de ces caractères. Laissant de côté les détails, ou ne les envisageant que quand ils seront indispensables pour démontrer les principes exposés, nous examinerons la formation et la constitution mentale des races historiques, c'est-à-dire des races artificielles formées depuis les temps historiques par les hasards des conquêtes, des immigrations ou des changements politiques, et nous tâcherons de démontrer que de cette constitution mentale découle leur histoire. Nous constaterons le degré de fixité et de variabilité des caractères des races. Nous essaierons de découvrir si les individus et les peuples marchent vers l'égalité ou tendent au contraire à se différencier de plus en plus. Nous rechercherons ensuite si les éléments dont se compose une civilisation: arts, institutions, croyances, ne sont pas les manifestations directes de l'âme des races, et ne peuvent pour cette raison passer d'un peuple à un autre. Nous terminerons enfin en tâchant de déterminer sous l'influence de quelles nécessités les civilisations pâlissent, puis s'éteignent. Ce sont des problèmes que nous avons longuement traités dans divers ouvrages sur les civilisations de l'Orient. Ce petit volume doit être considéré simplement comme une brève synthèse.

Ce qui m'est resté de plus clair dans l'esprit, après de lointains voyages dans les pays les plus divers, c'est que chaque peuple possède une constitution mentale aussi fixe que ses caractères anatomiques, et d'où ses sentiments, ses pensées, ses institutions, ses croyanceset ses arts dérivent. Tocqueville et d'autres penseurs illustres ont cru trouver dans les institutions des peuples la cause de leur évolution. Je suis persuadé au contraire, et j'espère prouver, en prenant précisément des exemples dans les pays qu'a étudiés Tocqueville, que les institutions ont sur l'évolution des civilisations une importance extrêmement faible. Elles sont le plus souvent des effets, et bien rarement des causes.

Sans doute l'histoire des peuples est déterminée par des facteurs fort divers. Elle est pleine de cas particuliers, d'accidents qui ont été et qui auraient pu ne pas être. Mais à côté de ces hasards, de ces circonstances accidentelles, il y a de grandes lois permanentes qui dirigent la marche générale de chaque civilisation. De ces lois permanentes, les plus générales, les plus irréductibles découlent de la constitution mentale des races. La vie d'un peuple, ses institutions, ses croyances et ses arts ne sont que la trame visible de son âme invisible, Pour qu'un peuple transforme ses institutions, ses croyances et ses arts, il lui faut d'abord transformer son âme; pour qu'il pût léguer à un autre sa civilisation, il faudrait qu'il pût lui léguer aussi son âme. Ce n'est pas là sans doute ce que nous dit l'histoire; mais nous montrerons aisément qu'en enregistrant des assertions contraires elle s'est laissé tromper par de vaines apparences.

Les réformateurs qui se succèdent depuis un siècle ont essayé de tout changer: les dieux, le sol et les hommes. Sur les caractères séculaires de l'âme des races que le temps a fixés, ils n'ont rien pu encore.

La conception des différences irréductibles qui séparent les êtres est tout à fait contraire aux idées des socialistes modernes, mais ce ne sont pas les enseignements de la science qui pourraient faire renoncer à des chimères les apôtres d'un nouveau dogme. Leurs tentatives représentent une phase nouvelle de l'éternelle croisade de l'humanité à la conquête du bonheur, ce trésor des Hespérides que depuis l'aurore de l'histoire les peuples ont poursuivi toujours. Les rêves égalitaires ne vaudraient pas moins peut-être que les vieilles illusions qui nous menaient jadis, s'ils ne devaient se heurter bientôt au roc inébranlable des inégalités naturelles. Avec la vieillesse et la mort ces inégalités font partie des iniquités apparentes dont la nature est pleine et que l'homme doit subir.

LIVRE PREMIER

LES CARACTÈRES PSYCHOLOGIQUES DES RACES

Table des matières

CHAPITRE PREMIER

L'AME DES RACES

Table des matières

Comment les naturalistes classent les espèces. - Application à l'homme de leurs méthodes. - Côté défectueux des classifications actuelles des races humaines. - Fondements d'une classification psychologique. - Les types moyens des races. - Comment l'observation permet de les constituer. - Facteurs physiologiques qui déterminent le type moyen d'une race. - L'influence des ancêtres et celle des parents immédiats. - Fonds psychologique commun que possèdent tous les individus d'une race. - Immense influence des générations éteintes sur les générations actuelles. - Raisons mathématiques de cette influence. - Comment l'âme collective s'est étendue de la famille au village, à la cité et à la province. - Avantages et dangers de la conception de la cité. - Circonstances dans lesquelles la formation de l'âme collective est impossible. - Exemple de l'Italie. - Comment les races naturelles ont fait place aux races historiques.

Table des matières

Les naturalistes font reposer leur classification des espèces sur la constatation de certains caractères anatomiques se reproduisant par l'hérédité avec régularité et constance. Nous savons aujourd'hui que ces caractères se transforment par l'accumulation héréditaire de changements imperceptibles; mais si l'on ne considère que la courte durée des temps historiques, on peut dire que les espèces sont invariables.

Appliquées à l'homme, les méthodes de classification des naturalistes ont permis d'établir un certain nombre de types parfaitement tranchés. En se basant sur des caractères anatomiques bien nets, tels que la couleur de la peau, la forme et la capacité du crâne, il a été possible d'établir que le genre humain comprend plusieurs espèces nettement séparées et probablement d'origines très différentes. Pour les savants respectueux des traditions religieuses, ces espèces sont simplement des races. Mais, comme on l'a dit avec raison, «si le nègre et le caucasien étaient des colimaçons, tous les zoologistes affirmeraient à l'unanimité qu'ils constituent d'excellentes espèces , n'ayant jamais pu provenir d'un même couple dont ils se seraient graduellement écartés.»

Ces caractères anatomiques, ceux du moins que notre analyse peut atteindre, ne permettent que des divisions générales fort sommaires. Leurs divergences n'apparaissent que chez des espèces humaines bien tranchées: les blancs, les nègres et les jaunes, par exemple. Mais des peuples, très semblables par leur aspect physique, peuvent être fort différents par leurs façons de sentir et d'agir, et par conséquent par leurs civilisations, leurs croyances et leurs arts. Est-il possible, par exemple, de classer dans un même groupe un Espagnol, un Anglais et un Arabe? Les différences mentales existant entre eux n'éclatent-elles pas à tous les yeux et ne se lisent-elles pas à chaque page de leur histoire?

A défaut de caractères anatomiques, on a voulu s'appuyer, pour la classification de certains peuples, sur divers éléments tels que les langues, les croyances et les groupements politiques; mais de telles classifications ne résistent guère à l'examen.

Les éléments de classification que l'anatomie, les langues, le milieu, les groupements politiques ne sauraient fournir, nous sont donnés par la psychologie. Celle-ci montre que, derrière les institutions, les arts, les croyances, les bouleversements politiques de chaque peuple, se trouvent certains caractères moraux et intellectuels dont son évolution dérive. Ce sont ces caractères dont l'ensemble forme ce que l'on peut appeler l'âme d'une race.

Chaque race possède une constitution mentale aussi fixe que sa constitution anatomique. Que la première soit en rapport avec une certaine structure particulière du cerveau, cela ne semble pas douteux; mais comme la science n'est pas assez avancée encore pour nous montrer cette structure, nous sommes dans l'impossibilité de la prendre pour base. Sa connaissance ne saurait nullement modifier d'ailleurs la description de la constitution mentale qui en découle et que l'observation nous révèle.

Les caractères moraux et intellectuels, dont l'association forme l'âme d'un peuple, représentent la synthèse de tout son passé, l'héritage de tous ses ancêtres, les mobiles de sa conduite. Ils semblent très variables chez les individus d'une même race; mais l'observation prouve que la majorité des individus de cette race possède toujours un certain nombre de caractères psychologiques communs, aussi stables que les caractères anatomiques qui permettent de classer les espèces. Comme ces derniers, les caractères psychologiques se reproduisent par l'hérédité avec régularité et constance.