Mélancolies E-Book

Maud Hofmann

• Herausgeber: Le Lys Bleu Éditions
• Kategorie: Poesie und Drama
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 53

Veröffentlichungsjahr: 2025

Beschreibung

Aborder les rives de l’intime avec pudeur et poésie, dévoiler ce qui peut l’être sans jamais briser le mystère, telle est la quête de "Mélancolies". Dans ce recueil, Maud Hofmann plonge au cœur de ses émotions, confrontant le vertige de sa sensibilité pour explorer sa vie comme un miroir et capter l’insaisissable : l’amour. Ce voyage en mots offre un reflet, un écho subtil de ses propres sentiments, invitant à une communion profonde avec l’universalité des émotions humaines.

À PROPOS DE L'AUTRICE  

Maud Hofmann, professeur d’anglais, a non seulement participé à des jurys littéraires, mais a également animé des cercles de lecture à voix haute. Elle a su transmettre sa passion avec talent et générosité. Son parcours s’enrichit également d’improvisations poétiques sur la scène du Théâtre des Déchargeurs à Paris, témoignant de sa créativité et de son audace artistique.

Leseprobe

Maud Hofmann

Mélancolies

© Lys Bleu Éditions – Maud Hofmann

ISBN : 979-10-422-5255-7

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La vie est un voyage, pas une destination.

Ralph Waldo Emerson

Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous.

Paul Eluard

Prologue

Comment se raconter sans se dévoiler ? Comment se raconter sans être indécente ? Comment se raconter sans craindre de blesser toutes les personnes qui sont autour de soi ?

C’est le défi périlleux que je me suis lancé pour tenter d’assembler les pièces de mon puzzle intérieur.

En exprimant dans une confusion heureuse, mes obsessions, mes bonheurs, mes tourments sous forme de poèmes, de prose, de chapitres courts, je souhaite trouver un chemin de paix, tel un marin cherchant un phare dans la nuit.

Écrire pour donner un écrin à mes pensées

Écrire pour ne pas écrire, pour voiler l’intime, pour cacher mes mystères

Mes doutes

Écrire pour me révéler, ou pas

Écrire pour me relier aux autres

Écrire pour attendre et comprendre

Pour être en empathie

Écrire pour inventer un autre seul

Comme moi, inachevé, imparfait, perdu dans ce monde.

Mon grand-père

Toi mon grand-père Raphaël que je n’ai jamais connu

Tu trônes à travers les âges

Au travers de valeurs transmises à mon père

Lui qui t’aimait tant, et qui toute sa vie durant

A honoré ton nom

Tu demeures dans nos vies de multiples façons

L’initiale de ton prénom Raphaël a été reprise

Dans beaucoup d’autres prénoms

De la famille

Tes préceptes ont été un modèle pour nos générations

Courage, intégrité, excellence et perfection.

Comme une étoile filante qui refuse de filer

Tu nous éclaires encore du haut de la Grande Ourse

Cet astre qui m’a toujours fascinée

Nous sommes tous aujourd’hui autour de ton nom

Pour puiser dans ton être la sève de la vie

Sur les branches de l’arbre familial, nous nous multiplions

Et nous accrochons le bonheur et l’ascèse de la transmission

Pour perpétuer ton souvenir aux filiations

Des futures générations.

Prière finale de la fête du grand pardon

L’assemblée des fidèles se trouve à cet instant précis dans une grande communion, dans un grand silence

L’officiant entonne un chant poignant, bouleversant, venu du fond des âges.

Chaque chef de famille recouvre sous son châle de prière son épouse et ses enfants pour les bénir.

Famille qui ressent un grand bonheur d’être

Réunie pour un temps éphémère

Mémoire d’enfance

C’est difficile de transcrire par des mots cette impression de gravité, de tristesse, de profonde mélancolie de fin de fête

Toutes les émotions surgissent avec fracas

Mais l’enfant que j’étais ressentait aussitôt une forme de paix et de sécurité.

Les livres

Depuis que je suis petite, j’ai toujours été fascinée et émerveillée par le rêve, l’ailleurs

En quittant à treize ans mon pays natal, je me suis retrouvée en pleine adolescence dans un internat de la banlieue parisienne.

Je découvris la grisaille hivernale, le froid, la pluie, je découvris la grisaille affective puisque séparée de ma famille.

Je cherchais inconsciemment une évasion, un lieu, une paix, sans idée précise

J’ai trouvé ce lieu dans la bibliothèque du pensionnat, quelques mois après mon arrivée.

C’était une grande pièce, assez sombre, avec une bibliothèque magnifique et impressionnante.

Elle était d’un bois foncé, très haute et contenait une infinité de livres.

Elle était majestueuse.

Mes yeux d’enfant la percevaient ainsi.

Les livres étaient là, était-ce l’ailleurs que j’attendais confusément ?

Comment les choisir ? Comment étaient-ils classés ?

Avais-je le droit de les emprunter ? Quelques-uns m’étaient-ils interdits ?

Étais-je trop jeune pour lire tout ce qui s’offrait à moi ?

Que de questions ! Que de réponses en suspens !

La surveillante d’internat, Mademoiselle Tavernier, me donna des conseils de lecture, puis m’indiqua comment les livres étaient classés, et combien il fallait respecter leur place rigoureusement.

Mes découvertes livresques furent étonnantes, et mon goût pour la lecture a pris racine cette année-là

Ces livres m’ont sauvée.

Ils m’ont vraiment sauvée.

Sauvée de quoi ?

De l’exil, de l’étrangeté de mon nouvel univers, de repères perdus à réinventer.

Quand on est enfant, il est impossible de se construire toute seule, de comprendre ce qui vous arrive, de comprendre le changement subit de votre nouvelle vie.

La découverte de nouvelles sensations, de nouvelles habitudes de vie fut pour moi un bouleversement indicible

Je recherchais aussi par la lecture un lien avec les autres.

Pas surprenant que l’anagramme de lire est lier.

J’aimais partager des titres de livres, des passages de livres qui m’avaient amusée ou attristée avec mes camarades d’infortune, des pensionnaires perdues comme moi

Devenue adulte, le livre ne m’a jamais quittée.

Livres uniques et singuliers

Toujours disponibles, toujours accueillants

Hors d’atteinte, et d’attente, JAMAIS

Accessibles et aimants, TOUJOURS

Livre consolation

Consolation, d’immenses blessures d’amour

Livre ami, refuge

Livre miroir, identification de ma vie

De mes chagrins, de mes joies

De mes peurs, de mes espoirs

Livre séducteur, qui permet des rencontres magnifiques

L’Amant imaginaire de Taos Amrouche

Voyage dans une passion non partagée, dans une supplique amoureuse sous forme de lettres poétiques, poignantes et douloureuses

« Si la mer avait des balcons

J’irais te voir à Lisbonne

Mais la mer n’a pas de balcons,

Qui n’a pas d’ailes ne vole

Si c’étaient des pierres, les larmes

Que pour toi j’ai versées

J’aurais déjà fait un pont

Pour passer de l’autre côté.

Le papier sur lequel je t’écris

Jaillit de la paume de mes mains

Et la peine de mon cœur »

« Sur l’aile de l’oisillon

O lettre prends ton vol

Pour dire à mon amour

Que je vis dans son attente

Va-t’en ô lettre heureuse

Au bec d’une colombe

Pour dire à notre amour

Que très vite il réponde

Va-t’en, ô lettre heureuse

Sur l’aile du rossignol