Mon petit soldat - Tia Cotant - E-Book

Mon petit soldat E-Book

tia cotant

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Beschreibung

Laurène a seize ans et vit à Aix-en-Provence en 2019.
Marius a douze ans et vit à Aix-en-Provence en 1942.
Deux personnes, deux époques différentes. Le destin va les réunir au travers d'un journal de guerre.
Une histoire émouvante sur la Seconde Guerre mondiale du point de vue d'un enfant.
Alors que Laurène se passionne pour l'histoire, sa vie va être bouleversée le jour où elle va découvrir un journal tenu par un enfant pendant la Seconde Guerre mondiale.
La résistance, les camps de la mort, la famine, la peur, l'antisémitisme... Vous allez vivre auprès de ces personnes qui ont subi la guerre et ressentir toute la force et la rage qui les ont animés.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Tia Cotant est une jeune auteure née en 2005. Elle se passionne pour la lecture dès l'âge de cinq ans, ce qui l'amène tout naturellement à l'écriture. Elle publie son premier roman à dix ans et rencontre son public lors d'un salon littéraire. À la suite de cela, elle reçoit de multiples demandes de ses lecteurs qui aimeraient lire d'autres de ses écrits. Depuis, c'est quatre nouveaux romans qui sont parus ainsi qu'un carnet de notes. Ce qu'elle aime par dessus tout, c'est d'échanger avec ses lecteurs.
Son écriture se tourne principalement vers le genre jeunesse mais son style moderne, simple et empreint d'émotions attire tout type de lecteurs.
Tia Cotant est une jeune fille qui se passionne pour l'art en général et c'est pour cela qu'elle aime intégrer des dessins qu'elle a réalisés au cœur de ses romans.
Si vous souhaitez l'aider à se faire connaître, n'hésitez pas à laisser un commentaire après achat ou à visiter son blog: https://tiacotant.wordpress.com











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Mon petit

soldat

Tia Cotant

1

« Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinéesà la jeunesse modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 »

Copyright 2021©, Tous droits réservés-Tia Cotant

Illustrations et couverture : Tia Cotant Première publication : septembre 2021

Dépôt légal : septembre 2021

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« La fin de l’espoir est le

commencement de la mort »

Charles de Gaulle

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Chapitre1

Moi, Marius Lefevre, né le 28 mai 1930, âgé à ce jourde 12 ans, m’engage à ne raconter que la stricte véritésur mes faits et gestes dans ce journal.

Laurène parcourait ces quelques lignes en traversant le parc qui séparait le Cours Mirabeau de sa maison. Comme chaque deuxième dimanche du mois, elle s’était rendue à la brocante d’Aix-en-Provence pour y trouver un petit trésor littéraire. Elle avait toujours espoir de pouvoir mettre la main sur un authentique livre de la Seconde Guerre mondiale. Malgré le fait qu’elle ne soit pas difficile et qu’elle aime lire tous les genres de romans, elle s’était passionnée depuis quelque temps pour cette période.

Ce dimanche restera gravé à tout jamais dans sa mémoire. Ce dimanche, son rêve s’était enfin réalisé. Alors qu’elle farfouillait dans des cartons de vieux bouquins, la femme qui tenait le stand s’est approchée d’elle en lui tendant un livre et en lui disant d’en prendre bien soin. Elle était sûre que ce livre avait autant besoin d’elle que l’inverse. Laurène, tout émue qu’on lui offre 4

un livre, n’avait pas prêté attention aux paroles de cette vieille dame. Lorsqu’elle avait plongé son regard sur l’objet, elle s’était aperçue que c’était un journal intime avec une couverture en cuir marron vieillie par le temps. Elle eut besoin de l’ouvrir immédiatement, sa curiosité avait été éveillée.

En lisant ces mots couchés sur le papier, écrits au stylo à plume, d’une écriture penchée et maladroite d’enfant, Laurène ressentit le besoin de s’asseoir sur un banc pour continuer sa lecture. En définitive, le livre qu’elle avait tant attendu était en sa possession.

28 mai 1942

Aujourd’hui, c’est mon anniversaire et j’ai reçu cejournal en cadeau. Maman dit que je pourrais yconsigner toutes mes colères ou mes malheurs. Mamère, je l’aime plus que tout au monde, je lui racontetous mes secrets ; or pour une fois, je ne vais pas luiobéir. Je préfère parler de ce que je vis, de la guerre, dela situation de mon pays, en commençant maintenantet en terminant par la fin de la guerre. S’il y en a uneun jour ! L’Allemagne a peut-être pris la décision des’attaquer à la France toute sa vie ? Je peux m’estimerheureux d’être en zone libre, au moins, nous avons ledroit de circuler en toute liberté. La plus grossecontrainte, c’est le manque de nourriture. J’adoraisquand maman nous faisait de bons gâteaux. À

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présent, ce n’est plus possible à cause de la pénurie desucre.

À l’école, ils ont changé les programmes scolaires afind’économiser nos forces. Nous ne faisons presque plusde sport, c’était ce que je préférais ! Quand je penseaux travailleurs, je me demande comment ils fontpour tenir le coup. Maman râle souvent parce qu’ellene peut pas donner autant de lait qu’elle le voudrait àma petite sœur Marie, alors, quelquefois, je lui donnema part. De toute façon, je n’ai jamais vraiment aimécela.

7 juin 1942

Le maître nous a informés qu’à partir d’aujourd’huiles Juifs ont l’obligation d’aller faire tamponner leurcarte d’identité du mot « JUIF » afin de les reconnaîtrefacilement. Mais les reconnaître pourquoi ? Quelleimportance qu’ils fassent partie de cette religion ? Onnous dit toujours de considérer les autres comme noségaux et que nous sommes tous pareils, alors pourquoiseulement eux ? Personne ne se fait tamponnerchrétien, musulman ou hindou.

Laurène stoppa sa lecture. Elle était émerveillée par ce qu’elle tenait entre ses mains : un trésor. Le souvenir de cette guerre à travers les yeux innocents d’un enfant qui ne connaît pas les enjeux et les raisons de cette violence. C’était un magnifique cadeau que lui avait fait cette dame.

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Elle referma le journal, elle était très émue, et elle partit en direction de sa maison pour s’installer plus confortablement. Elle ouvrit la lourde grille en fer forgé avec difficulté. Cela faisait des mois que sa mère devait la faire graisser, mais avec son travail, elle n’avait toujours pas trouvé le temps de se rendre au magasin de bricolage. Laurène éprouvait beaucoup de fierté pour sa mère, car entre son travail d’infirmière, sa fille à élever et cette maison qui tombait en ruine depuis que son mari, le père de Laurène, n’était plus là pour l’entretenir, elle avait peu de temps pour des loisirs et prendre soin d’elle. C’était une femme dévouée et aimante. Son mari l’avait quittée à peine quelques mois après la naissance de leur fille. Il était parti sans un mot, sans aucune explication, du jour au lendemain.

Laurène se faufila dans le jardin jusqu’au pied du chêne où trônait fièrement son repaire.

Elle escalada immédiatement l’échelle en bois et entra dans sa cabane. Cet endroit était pour elle le lieu où elle venait se réfugier pour lire, une bulle hors du temps, rien qu’à elle, où même sa mère n’osait pas la déranger. Cette cabane avait été construite pour les six ans de Laurène par son grand-père Jacques. Depuis ce moment, il ne se passait pas un jour sans que la jeune fille n’y vienne.

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En rentrant dans la cabane, la première chose qui frappait à l’œil, c’étaient les murs de bois couverts d’étagères et qui débordaient de livres. Laurène avait entassé sur le sol d’innombrables coussins et plaids pour en faire un petit nid douillet où elle pouvait se blottir confortablement pour lire. Sur le mur du fond, son grand-père avait découpé une grande fenêtre pour laisser passer la lumière. Lorsque Laurène s’y accoudait, elle pouvait entrevoir un bout du jardin du pavillon Vendôme.

Elle arrangea les coussins et se laissa tomber sur une couverture moelleuse et reprit aussitôt sa lecture.

12 juin 1942

Dans ma classe, nous ne sommes que des garçons. Lesfilles se retrouvent dans le bâtiment voisin et noscours de récréation sont séparées par un mur haut dedeux mètres. Certains sont très aventureux etessayent de l’escalader pour observer les demoisellesjouer à la corde à sauter. Seulement, ils se font parfoisprendre par des surveillants et sont punis.

Généralement, ils se prennent un coup de règle en boissur leurs doigts agrippés au mur, ce qui leur vaut unechute douloureuse. Si c’est leur jour de malchance,c’est le méchant Roger qui les attrape, et là, ce sontdes coups de martinet sur le derrière. Le méchantRoger, il fait très peur avec sa taille immense, sesépaules carrées, son crâne chauve et sa grosse voix. De 8

plus, il porte toujours un uniforme militaire pournous effrayer. À chaque fois qu’il passe au milieu dela cour, tout le monde se tait et baisse la tête. Si parmalheur l’un de nous a l’effronterie de lever les yeuxvers lui, ce sont les coups assurés pour lui et songroupe d’amis. Je suis sûr qu’il est du côté desAllemands. Il est peut-être même actuellement à leurservice et il nous espionne pour leur compte !

Aujourd’hui, le maître Monsieur Bertrand nous aregardés entrer dans sa classe sans un mot. Il avait leslarmes aux yeux, ce qui n’est pas dans son habitude.

À chaque fois, il nous réprimande pour le vacarme quenous faisons en disant que nous ressemblons à untroupeau d’éléphants. Mes copains font même parfoisexprès de faire encore plus de bruit pour l’énerver. Çame fait rire quand ils font ça.

Lorsque nous nous sommes assis, le maître a pris unegrande inspiration et a déclaré : « Les enfants, j’ai uneterrible nouvelle… ». J’ai retenu mon souffle enattendant la suite. Pour moi, le pire était d’avoir unerédaction. Je ne suis pas très fort en français et je nefais pas grand-chose pour m’améliorer. Néanmoins, jen’aurais jamais pu imaginer ce qu’il allait dire :

« L’école va devoir fermer… les enseignants sontaccusés de vous enseigner de mauvaises choses contrele régime de Vichy… Les Allemands vont laréquisitionner pour faire un entrepôt d’armes et… jesuis vraiment désolé les enfants, je ne sais pascomment m’excuser ! ». Sur ce, il s’est mis à pleurer.

Même les cancres de la classe restent bouche bée.

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Même s’ils détestent étudier, l’école est un lieu qui faitdésormais partie de leur vie, un lieu de rencontresavec leurs camarades. Et ils ne peuvent l’avouer, ilssont attachés au maître malgré ses manièresrigoureuses. Ceux qui aiment étudier se mettent àpleurer en premier et bientôt toute la classe est enlarmes. Pour ma part, je sens la colère monter encoreplus en moi. Tant d’injustices inutiles ! Lesprofesseurs n’ont rien fait de mal. Nous non plus ! Jesuis sûr que c’est le méchant Roger qui les a tousdénoncés !

Le maître essaye de se redonner de la contenance enséchant ses yeux et en disant que la fermeture se ferale soir même, mais qu’en attendant nous devonstravailler le mieux possible. Toute la journée, nousétudions à un rythme effréné pour essayer d’abordervaguement toutes les notions du programme scolaire.

Pour une fois, ces heures ne me paraissent pas lentes,bien au contraire, elles passent à toute allure si bienqu’à la fin de la journée, je me sens merveilleusementbien. Serais-je en train d’éprouver une quelconqueaffection pour les études ? Je n’irais pas jusqu’à direcela quand même, bon après tout, ce n’était pas sihorrible d’aller en cours…

En sortant de l’école, je n’arrive pas à réaliser que jene reviendrai plus jamais ici ou du moins pas avantlongtemps. Cette réforme doit être annulée ! Pourquoiserions-nous punis d’école et les enseignants privés deleur travail sachant que c’est la seule chose qu’il nousreste dans cette guerre abominable ?! Je commence àen avoir marre… Je me sens faible et j’aimerais 10

pouvoir faire quelque chose pour empêcher toutes cesinjustices, tous ces malheurs.

Laurène se redressa pour regarder par la fenêtre, les yeux embués. Elle ne pouvait pas concevoir que ces pauvres enfants n’aient plus accès à l’éducation. Comment des humains ont-ils pu oser faire ça à des êtres sans défense pour qui l’école n’était plus que leur seul divertissement pour oublier la guerre ?

23 juin 1942

Finalement, cela a du bon d’être en vacances aussi tôt,avec mes copains, on peut se retrouver tous les joursau parc pour jouer ensemble !

15 juillet 1942

Papa m’avait promis que si j’étais sage, je pourraissortir avec mes camarades toute la journée afin d’allerpêcher au bord au lac. Je suis descendu lui demander,mais alors qu’il commençait sa réponse, un bruitassourdissant s’est fait entendre : une sirène. On acouru se réfugier dans la cave. Une fois en bas, j’aicherché ma mère dans la pénombre pour me réfugierdans ses bras, je ne l’ai pas vue. Et ma petite sœurMarie ? J’ai prié pour qu’elles aillent bien.

On a entendu le bruit des avions allemands. Soudain,une bombe a explosé dans la rue ! Un cri a retenti et ilm’a fallu quelques secondes pour me rendre compteque c’était la voix de Maman ! Je me suis levé pour 11

aller la secourir mais Papa m’a saisi le bras. Pourquoine m’a-t-il pas laissé y aller ? Ne comprend-il pas quej’ai besoin à tout prix d’elle ?

Je me suis dégagé de son emprise et je me suis précipitéà l’étage. En haut des escaliers, je suis resté pétrifié.

Ce que j’ai observé m’a donné des haut-le-cœur, j’aieu envie de mourir. Le rez-de-chaussée était détruit,du sang recouvrait les briques. J’ai fouillé le tas dedécombres. Mon cœur a été saccagé lorsque j’aidistingué le corps de Maman, ses beaux cheveuxformant une auréole brune autour de son visage. Unedouleur inimaginable a envahi tout mon corps, toutça ne pouvait pas être réel ! Je me suis mis à pleurer.

J’ai entendu les pas de mon père derrière moi,pourtant je ne me suis pas retourné. Je n’arrivais pasà me détacher d’elle, je voulais rester ici à tout jamais !

Je ne peux pas vivre sans elle à mes côtés, sans elle,mon existence n’aurait aucun sens, aucun intérêt,aucun objectif.

Je suis sorti de ma torpeur lorsque j’ai réalisé que jen’avais pas trouvé Marie ! Ma petite sœur, où était-elle ? J’ai continué à soulever les débris en criant sonnom. Les larmes parcouraient mon visage. Je nevoyais plus rien tant mes yeux étaient humides. Je nepouvais pas la perdre elle aussi, ce n’était pas possible.

Si jamais elle mourait, je ne survivrais pas.

J’ai cru entendre un bruit. Je me suis alors empresséde soulever les pierres pour découvrir que ce n’étaitqu’un chat. J’étais désespéré. Mon père me regardait,figé, il était trop accablé pour réagir. Soudainement,ma main a heurté sa peau si douce de bébé. J’ai écarté 12

au plus vite les gravats. Elle était saine et sauve et meregardait tendrement. Je l’ai prise dans mes bras, ellecontinuait à pleurer. Ma tête blottie dans son petit coupotelé, je me suis juré de toujours la protéger.

Elle n’avait que deux ans et avait déjà perdu samaman ! Notre mère ! Soudain, j’ai ressenti unechaleur réconfortante. Mon père nous a fortementenlacés. J’ai perçu les sanglots qu’il essayait de reteniret j’ai pleuré davantage.

Laurène fut stoppée dans sa lecture par les nuages de larmes qui envahissaient ses yeux et glissaient tristement le long de ses joues.

L’écriture était si réelle. Sentir le désarroi et la panique de Marius dans ses phrases la bouleversait. Elle ressentait une immense peine pour ces deux enfants si jeunes qui avaient perdu leur mère.

Quand elle replongea son regard dans le carnet, une goutte ruissela doucement le long de son visage et, comme au ralenti, se posa délicatement sur les mots de Marius, troublant légèrement l’écriture. Elle devait continuer sa lecture pour connaître la suite, mais aussi pour ce garçon qui avait subi cette période atroce.

Comment survivra-t-il ? Comme si vivre pendant cette période n’était pas assez dur, il avait fallu que la guerre lui retire ce qu’il avait de plus cher au monde.

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17 juillet 1942

Cela fait deux jours que je vis dans le flou total. Je suiscomplètement désorienté, je me sens perdu. Je n’aimême pas les mots pour expliquer cette douleur enmoi qui me détruit un peu plus chaque minute quipasse. Le feu de l’attaque n’avait pas seulementconsumé une partie de notre maison, mais mon cœurtout entier. Autour de moi, les bruits paraissentétouffés. Je n’écoute plus personne. Nous vivons dansles ruines du rez-de-chaussée avec le peu de meublesqui nous restent. Papa a débarrassé et nettoyé lesdébris. L’étage est encore accessible par un escaliercomme rongé par l’acide. Nos chambres ont été enpartie épargnées par le souffle de la bombe.

Heureusement, le carnet que maman m’a donné a étéépargné, il ne me reste plus que ça d’elle. Même sinous essayons de faire semblant, semblant de ne pasvoir la perte de maman, semblant d’aller bien,semblant d’être heureux, rien ne sera plus commeavant. Chaque fois que je ferme les yeux, je la revoiscouchée dans les décombres, l’air endormi. J’espèrequ’elle n’a pas souffert. Si seulement j’avais pu luidire adieu et m’excuser pour toutes les fois où j’ai étéblessant avec elle.

18 juillet 1942

Je n’arrive toujours pas à me dire que c’est vrai etqu’elle est vraiment partie.

Ce matin, j’ai joué avec des soldats deplomb, machinalement, comme un robot qui exécute 14

des mouvements sans but. Puis j’ai attrapé mon sac,enfilé un gilet et embrassé ma sœur tendrement.

Chaque fois que je dois la quitter, une peur profondem’envahit. Et si elle n’était plus là à mon retour ?

Je suis parti en courant vers la Rue des Jardins. Il y a