Opération Forêt des Abeilles - Max Axel Bounda - E-Book

Opération Forêt des Abeilles E-Book

Max Axel Bounda

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  • Herausgeber: PLn
  • Kategorie: Krimi
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2022
Beschreibung

L’officière de Police d’Investigation Judiciaire Axelle-Marthe Koumba, 32 ans, se voit offrir une grande chance de réaliser le rêve de sa vie: rejoindre l’Unité des enquêtes criminelles de la Police Gabonaise. Axelle-Marthe a une obsession cachée : elle a étudié la psychologie criminelle depuis qu’elle sait lire, dévastée par le meurtre de sa mère. Distinguée pour son esprit brillant, Axelle-Marthe est invitée à rejoindre la cour des grands.
Un 24 décembre, alors que la ville se prépare à vivre le réveillon de Noël, un hélicoptère militaire se crashe étrangement dans une mystérieuse forêt, avec à son bord, un curieux chargement : Le F3B. Une arme qui menace d'exploser dans les 72 heures à venir, en détruisant toute vie dans un rayon de 50 Kms, si elle n'est pas reprogrammée à temps ! Un commando spécial est dépêché sur les lieux. En pleine jungle, les membres du contingent font d'insolites rencontres et se voient pourchassés par une créature surnaturelle. Dans la capitale, les morts s'enchaînent dans l'entourage du général chargé de superviser l'Opération Forêt des Abeilles. Pourquoi ? Que se cache-t-il derrière cette incursion ?
Axelle-Marthe Koumba, inspectrice profileur de la PJ est assignée à l'enquête. Mais pourra-t-elle empêcher le meurtre du général? La bombe sera-t-elle désamorcée ? Ils doivent faire vite, ils doivent se battre. Ils n'ont que 72 h avant le chaos ! Bienvenue dans une aventure où morts, sang et actions se combinent pour vous plonger dans un univers où le danger est omniprésent. "Opération Forêt des Abeilles" est un polar à suspense, des mystères à couper à la machette. Un véritable thriller politico-diplomatique dans lequel s’entremêlent, combats, intrigues, aventures, et superstitions.
Thriller policier poignant et passionnant mettant en scène une agente de la PIJ brillante et torturée, la série Axelle-Marthe Koumba est un mystère fascinant, plein de suspense, de rebondissements, de révélations, sur un rythme effréné qui vous fera tourner les pages jusque tard dans la nuit.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Max Axel Bounda est un auteur gabonais, né un 17 Avril 1991 à Libreville où il effectue toutes ses études primaires et secondaires. Titulaire d'un baccalauréat série B obtenu avec mention, et d’un Bachelor en Administration des Affaires, option Relations publiques, Stratégies internationales et intelligence économique, et il prépare actuellement un Master en Sécurités et défense.
Issu d'une famille lettrée et confrontée à diverses couches sociales dans sa société, il se forge une conscience sociale et politique, au contact de son environnement et dans de grandes lectures théoriques comme la Négritude et les auteurs de la Négro-renaissance, mais aussi des classiques français et anglais. Sensible et émotif, très tourné vers les livres et s'évadant dans l’univers fantastique de plusieurs auteurs, il découvre les poètes avec délectation en réalisant que les mots s'ils servent à communiquer, sont aussi et peut-être avant tout, des jouets : Des outils de construction d'histoires faites d'émotions mais aussi des armes...
Max Anatolie de son nom de plume, est un talent à l’état brut. Il s'exerce aussi bien poésie qu'en roman. Il prône dans ses vers le rêve d'une Afrique unie, des États Unis d'Afrique et se veut en porte flambeau d'une littérature de jeunesse consciente en Afrique. Démystifier la littérature au Gabon, et la rendre accessible à toutes les couches de la population est son objectif. Sa stratégie : participer à l’éducation à la lecture en promouvant le livre auprès des plus jeunes, rendre le livre gabonais disponible sur l’ensemble du territoire par une amélioration du circuit de distribution et la réduction sans condition du prix des livres au Gabon.
Homme aux multiples ressources, c’est un leader très engagé de la société civile gabonaise. Ancien Secrétaire Générale du Club de Poètes du Gabon où il fait ses débuts en poésie aux cotés des auteurs tels qu'Émile Arsele Nguetcheu et Patrick Aleph, Vice coordonnateur du Club Génération Consciente du Gabon, ancien Secrétaire Général du Conseil National de la Jeunesse du Gabon, Secrétaire Permanent du Réseau Panafricain des Jeunes pour la Culture de la Paix, et désormais Entrepreneur social, ce jeune homme a su développer un énorme potentiel au service de sa communauté.







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Forêt des Abeilles

Une enquête à suspense avec Axelle-Marthe Koumba

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(Thriller policier)

MAB Editions

« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. »

© MAB Éditions, 2022

Avenue Chantale Biya, Soa

Commune Universitaire de Soa (Yaoundé) — Cameroun

www.mabeditions.com

Tel : +237 655 968 046/+237 654 778 179

Dépôt légal : Avril 201

ISBN Papier : 978-2-900662-08-3

ISBN numérique : 978-2-900662-06-9

Conception de la couverture :

PixyMax Graphics / Tel : +237 655 96 80 46

Photos de Couverture : Image libre de droits

Tous droits réservés

«UN CHEF-D’ŒUVRE DU THRILLER ET DU MYSTÈRE. Max Axel Bounda a fait un travail magnifique de recherches et de développement des personnages si bien décrits que nous ressentons ce qu’ils ressentent, éprouvons leurs peurs et applaudissons leur succès. Plein de rebondissements, ce livre vous tiendra éveillé jusqu’à la dernière page». -- Chrismel Makaya, Panorama culturel

L’officière de Police d’Investigation Judiciare Axelle-Marthe Koumba, 32 ans, se voit offrir une grande chance de réaliser le rêve de sa vie : rejoindre l’Unité des enquêtes criminelles de la Police gabonaise. Axelle-Marthe a une obsession cachée : elle a étudié la psychologie criminelle depuis qu’elle sait lire.

Grâce à ses yeux de lynx, elle a une mémoire photographique, et une forte capacité d’empathie, elle peut se mettre à la place de ses victimes et entrer dans la tête de chaque tueur.

Distinguée pour son esprit brillant, Axelle-Marthe est invitée à rejoindre la brigade criminelle de la Police d’Investigation judiciaire. Mais sera-t-elle à la hauteur?

Thriller policier poignant et passionnant mettant en scène une policière brillante et déterminée, la série Axelle-Marthe Koumba est un mystère fascinant, plein de suspense, de rebondissements et de révélations, sur un rythme effréné qui vous fera tourner les pages jusque tard dans la nuit.

Les livres 1 et 2 de la série – Opération Forêt des Abeilles et le chirurgien du Komo - sont également disponibles.

Note de l’auteur

Ce roman est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les évènements et les incidents sont le fruit de l’imagination de l’auteur ou sont utilisés dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, n’est que pure coïncidence.

Cependant, je me suis permis quelques libertés avec la réalité. J’espère que les lecteurs qui habitent dans ces localités ne prendront pas ombrage de ma «monstrueuse impertinence», pour reprendre l’expression de Dorothy Sayers, citée par Stephen King, deux auteurs qui n’ont jamais craint d’user de ces artifices.

Je voudrais tout particulièrement remercier Martine Makulu, Owanga Eric Landry et les agents du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de l’Immigration et de la Décentralisation. Précisément de l’État-Major des Polices d’Investigations judiciaires (EMPIJ) et du Ministère de la Défense, de la Gendarmerie nationale et de l’Armée de terre qui ont bien voulu répondre aux questions que je leur posais.

Mes sincères remerciements à Axelle-Marthe, pour m’avoir permis de l’utiliser comme modèle pour mon personnage; à Casimira Dominique, Fiticia Rane, Dianna, Serranna bêta lectrice, Yvon Serge, Levy Huster, et David-le-Grand qui ont relu le manuscrit original.

Merci à Frédéric Frère, Guillaume Bagnol, Carl Pineau, Émile Arsele Ngeutcheu, et Janis Otsiemi qui ont été de véritables mentors pour moi.

Je me dois d’ajouter que ce livre n’aurait pu voir le jour sans les apports précieux de Owali Antsia, Bounguili Lepresque Grand, Gabriel Mouity Ibouanga, Gabriel Bouessi, Efry Trych Mudumumbula, Ondo Ndong Alexandre alias Fanguitisque Foule Force, Lemien Lendzeyi, Nadine Doyelle, et les avis et commentaires de mes lecteurs sur Facebook, Short Édition, Muswada, et monbestseller.com.

Je n’oublie pas les chroniqueurs et blogueurs de simplementpro.com, particulièrement Laurence Lima, Sandra Vuissoz, Miss Huakinthos, les Lectures de Maryline, Émilie Bridard et Cinquième de couverture. Qu’ils soient remerciés.

Rendez-vous au sommet!

Prologue

Samedi 24 décembre 2016

Forêt des abeilles

10 h 30

Le rotor du Nkussu One, l’hélicoptère de l’aviation légère des armées ronronnait avec fierté et allure, vers le nord-ouest, survolant un couvert verdoyant à perte de vue. Ils étaient au-dessus de la forêt des abeilles. L’appareil volait paisiblement à cinq mille pieds au-dessus de l’immense verdure équatoriale, après avoir décollé à dix heures du petit aéroport de Mvengué1 à la base aérienne 02.

Le capitaine Silvère Nzé, pilote principal de l’hélicoptère, lança un regard amusé à son copilote, le sergent Ndoumou. Silvère Nzé était un officier, de quarante ans, au teint clair et aux grands yeux marron, les cheveux courts avec une barbichette sur le menton. Il était svelte au-dessus de son mètre soixante-dix-huit.

Sa mission était de transporter ses frères de l’armée de terre sur Libreville, la capitale politique du Gabon. Une mission très simple à réaliser et qui leur permettrait de célébrer la nativité à la capitale. Une telle escapade aux frais de l’armée n’arrivait pas tous les jours.

Le soleil avait déjà entamé sa course vers le Zénith. Il avait dès lors terminé sa toilette matinale depuis longtemps. Le capitaine se tourna vers son copilote en souriant.

— Une distance pareille le réveillon du noël, pas de bol que ce soit tombé sur nous.

— Ouais, mais que veux-tu? Les mille pattes ne savent pas voler, plaisanta le sergent.

L’hélicoptère continua son chemin vers Libreville, entre les mains des deux meilleurs pilotes de la base. À eux deux, ils avaient plusieurs heures de vol au compteur, et réalisé des dizaines de fois le parcours Libreville-Mvengué. Les appareils volants n’avaient pas de secrets pour eux.

Ce dernier samedi de l’année, Silvère Nzé et Franck Ndoumou auraient pu s’affréter un avion pour cette mission, mais leurs supérieurs avaient opté pour ce moyen de transport, pratique en tout point de vue. L’hélicoptère présentait deux avantages majeurs par rapport aux aéronefs classiques, notamment la possibilité d’évoluer à faible vitesse ou en vol stationnaire, et de décoller et d’atterrir sur un espace restreint.

Deux autres soldats étaient assis seuls à l’arrière de l’hélicoptère dont le nom de code était Nkussu One, du nom du très célèbre perroquet gris de la forêt gabonaise. Le fameux perroquet doté de la parole.

Ces deux soldats, en treillis et aux bérets bleus, serrés sur la banquette arrière avaient minutieusement été sélectionnés pour effectuer cette mission des plus confidentielles.

Le caporal Alex Iboundji et le lieutenant Frédéric Ikapi appartenaient au 7e régiment de l’armée de terre. Leurs ordres étaient de protéger et rapporter sur Libreville le chargement du Nkussu One. Un paquet très important aux yeux de leurs supérieurs.

Le lieutenant Frédéric Ikapi, âgé de trente-quatre ans, perdant un peu de ses cheveux noirs crépus, mesurait un mètre quatre-vingt, et ses yeux marron semblaient à la recherche de quelque chose. À côté de lui, le caporal Alex Iboundji, était un homme assez gros, au-dessus d’un mètre soixante-dix. Ses cheveux noir coupé très court et sa barbe formant une couronne lui donnaient un air sérieux.

Leur pays, le Gabon, s’était engagé officiellement dans la coalition islamique antiterroriste, menée par l’Arabie saoudite, dans le but d’enrayer l’expansion terroriste dans le golfe arabo-persique. Bien que le Gabon ne soit pas un pays de la région, personne ne cherchait véritablement à comprendre sur quoi reposait cet engagement quasi étrange. Pourquoi ne soutenait-il pas le Cameroun voisin dans sa lutte contre Boko-Haram? Ou encore le Tchad? Deux pays frères.

Toutefois, dans le secret des dieux, il se contait que le Royaume d’Arabie saoudite, ami très lointain avait fait cadeau d’un arsenal militaire aux forces de défenses gabonaises, pour les remercier de leur dévouement dans la lutte contre le terrorisme. L’armée de terre qui hérita de la plus grosse partie.

Le lieutenant Ikapi, curieux, observait cette grosse boîte métallique avec attention. C’était sûrement des armes et des munitions, peut-être même des roquettes. Il passa en revue tous les types d’armes à sa connaissance, mais il n’en était pas sûr.

De toute façon, une fois à la base, je saurais de quoi il s’agit.

Leurs supérieurs ne leur avaient rien révélé sur le contenu du chargement, mais avaient tenu à leur préciser qu’ils devaient en prendre soin comme de la prunelle de leurs yeux. Des yeux, ils n’en auraient plus si cette mission venait à échouer.

Le caporal Iboundji, juste à côté, regarda sa montre. Il avait hâte de rentrer chez lui, retrouver sa femme et ses deux petits garçons. À cette vitesse et à cette altitude, il serait à la maison avant dix-sept heures, après avoir atterri deux heures plus tôt à la base aérienne 01. Les cadeaux qu’il avait achetés avant son départ attendaient sagement dans son casier au camp, à l’abri de tout danger.

Soudain, au milieu d’un calme paisible qu’accompagnaient les bruits des hélices, les rotors de l’appareil calèrent puis reprirent quelques secondes. Ils firent un crac presque inaudible et se turent définitivement. Ce fut si surprenant que les quatre passagers mirent plusieurs secondes à comprendre ce qui venait de se passer. Il eut un silence assourdissant.

— Que se passe-t-il? lança le lieutenant à l’arrière.

Les pilotes ne répondirent pas, penchés sur leur tableau de bord. Sans rotors, l’hélicoptère avait entamé sa descente vertigineuse dans un silence terrifiant.

Le capitaine songea à une panne de carburant. Il vérifia la jauge et remarqua qu’elle était normale. Il y’en avait assez pour un aller-retour sur Mvengué. Mais que se passait-il alors? Il tapa désespérément sur les touches de son tableau de bord, mais les commandes pourtant allumées ne répondirent pas.

Tout est normal, mais nous n’avons plus le contrôle de l’hélico.

Au bout de quelques secondes, le sergent Ndoumou se retourna, regarda son capitaine qui s’avoua vaincu et lui fit signe de la tête.

— Nous avons perdu le contrôle de l’appareil. Impossible de le remettre en marche!

— Comment ça?

— Pas le temps de comprendre, nous perdons de l’altitude et nous allons nous écraser. Nous ne sommes plus qu’à douze-mille pieds! Il fixa l’aiguille de l’altimètre qui tournait lentement dans la mauvaise direction.

— Quelle est notre position?! interrogea le caporal Iboundji.

Le sergent regarda le GPS. Ils étaient encore très loin de leur destination.

— Nous sommes au-dessus de la forêt des abeilles.

— Mais en bas, c’est la forêt vierge, fit remarquer le caporal de l’armée de terre. Il dut s’appuyer sur une paroi de l’appareil tant celui-ci tournoyait dans tous les sens.

Les deux bérets bleus se regardèrent, inquiets. Ils venaient de réaliser qu’aucun hélicoptère ne pouvait atterrir dans ces conditions en pleine forêt vierge. Ils seraient tous morts avant même d’atteindre le sol, écorchés par les arbres de la dense végétation.

— Non, il faut juste sauter et prier le Bon Dieu.

Le capitaine Silvère Nzé lança alors dans le micro accroché au-dessus de sa tête.

«Ici Nkussu One. Mayday! Mayday! Problème technique. Perte d’altitude. Position 0° 20' - 1° 00' S, 11° 45' - 12° 10' E2. Nous allons sauter en parachute. Mayday! Mayday!»

Quelques secondes plus tard, une voix se fit entendre dans le haut-parleur : «Nkussu One. Nous enregistrons… Arrivons sur votre position… Quittez l’appareil… Gardez les instruments de communication…»

Instinctivement, les agents à l’arrière avaient enfilé leurs sacs à parachutes et leurs mitraillettes kalachnikov AK 47. Ils n’en auraient probablement pas besoin, mais il fallait être prêt à toute éventualité. Le colis qu’ils transportaient était lui aussi équipé d’un parachute à ouverture automatique. Ils le poussèrent par-dessus bord et l’énorme masse coula comme une pierre dans le vide. Plusieurs dizaines de mètres plus bas, le petit parachute s’ouvrit.

Le béret rouge coupa le microphone et enclencha l’appel de détresse automatique. Grâce au GPS, on pouvait les localiser à quelques mètres près. Il se leva et fit signe à son collègue, qui lui sourit. Silvère Nzé remarqua que les bérets bleus avaient quitté l’hélicoptère qui bascula sur la droite. Le capitaine trébucha et heurta la paroi dure et métallique du Nkussu One. Il se leva difficilement, car avec les secousses, il lui était presque impossible de garder l’équilibre. Il mit son parachute et regarda derrière lui, son copilote n’arrivait pas à se lever. Retenu sur son siège par la ceinture de sécurité, il se débattait. Le capitaine voulut faire demi-tour, mais se retrouva en train de flotter dans le vide.

L’appareil avait basculé et l’avait précipité dans les airs.

Chapitre I

Samedi 24 décembre 2016

Iboundji

10 h 30

Dans sa case perdue au milieu des arbres et des chants des oiseaux, un vieil homme au corps squelettique et vêtu uniquement d’un pagne autour des reins se rendait vers le temple situé à quelques mètres de là. Il avait entre les mains un bidon de cinq litres de vin de palme.

Le temple, construit uniquement avec des feuilles de palmier en guise de mur, et des pailles comme toiture, était un vaste espace couvert uniquement sur trois murs et soutenu par trois poteaux centraux. Le premier poteau juste à l’entrée du temple était en partie sculpté. La sculpture représentait une femme à queue de sirènes.

Le vieil homme s’arrêta soudainement, se tordit de douleur au milieu de la cour. Puis se redressa et regarda étrangement vers le ciel ensoleillé. Alors, il se retourna vers le second homme, ils échangèrent dans un patois local.

— Mbala, tu l’as ressenti?

— Qu’est-ce qu’il y’a Ngoye? répondit le second vieillard assis dans le temple. Il tenait une harpe à neuf cordes entre les mains. Les cheveux grisonnants, il s’était levé aux aurores pour son rituel matinal. Jouer des notes de son instrument de musique favori. Il le faisait depuis plus d’une quarantaine d’années. Il n’avait jamais manqué sa séance matinale, sauf les jours de veillées. Ces jours-là, il jouait toute la nuit et devenait le messager des esprits.

— Je ne sais pas. J’ai eu comme une sensation bizarre. Un cri dans la forêt. Il se passe quelque chose. Ce soir nous devrons consulter les esprits.

Le vieux Ngoye, se tint immobile toujours observant la courbe du soleil comme s’il cherchait en percer le mystère. Il se doutait que quelque chose horrible se préparait, mais il ne savait pas quoi. Les esprits le lui diraient ce soir, en espérant qu’il ne soit pas trop tard.

Libreville

Base aérienne 01

11 h 5

Le Nkussu One c’était écrasé quelque part au milieu de la forêt. Tous les États-majors concernés par le convoi avaient été alertés. Que s’était-il passé? Comment était-ce arrivé? Çà, personne ne se l’expliquait. Il fallait réunir les généraux et trouver une solution pour secourir les soldats.

À l’arrivée de l’armée de terre, dont deux soldats étaient du voyage, une sirène d’alerte jappait sinistrement sur la base aérienne 01 et rappelait aux occupants que c’était la fin de leurs exercices du jour.

De jeunes hommes en treillis courraient dans tous les sens.

Un homme à la poitrine épinglée de cinq médailles avançait dans les couloirs de la base d’un pas cadencé par la force de l’âge. C’était le général Boussamba. Il venait d’être interpellé sur le tarmac de l’aéroport international Léon MBA de Libreville, alors qu’il s’apprêtait à décoller pour Madrid, en compagnie de son épouse. Ils avaient prévu de rejoindre leur fille cadette et leurs quatre petits enfants pour les fêtes de Noël.

À sa suite, quatre officiers supérieurs le convoyaient à vive allure. L’air grave, le visage froid et le regard vide. Les moins gradés qu’ils rencontraient dans le couloir se rangeaient sur les côtés et saluaient les bérets bleus d’un garde-à-vous des plus respectueux.

Le patron de l’armée de terre arriva dans la cellule de crise, ses homologues de l’armée de l’air, du Génie militaire, de la Santé militaire s’y trouvaient déjà, ainsi que des agents des services de renseignement, de l’Agéos3, du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Défense.

À son entrée dans la salle aux écrans multiples accolés sur les murs, les officiers présents se levèrent pour le saluer.

Le général Éclair, comme on l’appelait dans le milieu était une légende des forces armées gabonaises. Son mythe était connu de tous, surtout des plus jeunes, qui lui vouaient un véritable respect. Brillant officier devant l’éternel. Il se contait que, lors de ses années de services, il aurait repoussé des ennemis en RCA en tenant un siège, pendant plusieurs heures, alors que toute son unité avait été blessée et que les renforts tardaient à arriver.

D’autres histoires, disaient qu’au Darfour, il aurait mis hors d’état de nuire, cinq agresseurs somaliens alors que son pistolet ne contenait qu’une seule balle. Dieu seul sait si la moitié de ces histoires était vraie.

Officier supérieur, il était considéré comme un fin stratège. Un général comme on n’en fait plus. Les médailles sur son uniforme en disaient long. Médaillé de l’ordre du mérite de la République française, de l’ordre équatorial du mérite et même de la Légion d’honneur du Gabon et plein d’autres distinctions que l’on ne comptait plus.

— Comment est-ce arrivé?

— Nous ne savons pas encore, cela peut être dû à n’importe quoi. Un problème technique comme une panne de carburant, mon général. Nous cherchons encore la véritable cause de ce crash, répondit, assis devant son écran d’ordinateur l’officier chargé du commandement de l’opération. C’était le colonel Martin Nzengué, un homme d’âge mûr, la cinquantaine révolue, chétif, mais de bonne composition.

Le quintuple médaillé, le regard noir de colère se tourna vers le général Ngomo, le chef d’état-major de l’armée de l’air. Celui-ci était un gaillard de soixante-six ans, d’un mètre quatre-vingt, aux cheveux courts grisonnants coupés en brosse et aux yeux noirs perçants. Son visage était ridé, sec et creusé, et il arborait une barbe grise de plusieurs jours.

— Ngomo, tu as fait voler mes garçons sans carburant!

— Je te rappelle que j’ai aussi deux hommes dans cette histoire.

— Où sont-ils?

Le béret noir se tourna vers les écrans.

— Mvengué nous a transmis leurs dernières coordonnées, ils sont dans la forêt des abeilles. Nous avons perdu leur signal, il y a une demi-heure, à la frontière entre l’Ogooué-Ivindo et l’Ogooué-Lolo4. Le colonel lui indiqua un point sur l’un des trois grands écrans face à eux.

— Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer?

— Nous ne comprenons pas général, déjà qu’ils n’étaient pas censés survoler la forêt des abeilles…

— Aucun aéronef ne peut survivre à un crash dans cette zone.

— Nos hommes ont quitté l’appareil, mon général. Ils sont sains et saufs. Nous essayons de rétablir le contact et les ramener au plus vite.

Le général Éclair avait l’air anxieux, depuis son entrée. Son visage était pâle, son regard vif sur sa tête aux cheveux gris, du haut de son mètre quatre-vingt-cinq. Il avait pourtant l’habitude de ce type d’opération et avec son expérience son inquiétude ne s’expliquait pas.

— Qu’avez-vous prévu? interrogea-t-il en regardant chacune des personnes face à lui. Comme s’il ne les avait pas vus en arrivant. Il croisa les mains dans le dos et se tourna à nouveau vers le colonel Nzengué.

— Euh… Balbutia l’homme. D’abord, ce qu’il faut savoir est que cette forêt est assez grande. Elle se situe à l’est du parc de la Lopé5. Elle couvre une superficie de 250000 ha environ…

— Ça ne m’intéresse pas. Parlez-moi de l’opération de sauvetage.

— Euh d’accord. Pour l’opération, nous allons ouvrir un poste de commandement où toutes les forces seront représentées tout près du lieu du crash. L’intervention se fera en trois étapes. Une première équipe aéroportée fera une mission de reconnaissance pour avoir le maximum de renseignements. Suite à cela, une deuxième équipe sera constituée pour se rendre sur les lieux, secourir nos hommes. Pour la troisième partie de la mission, un hélicoptère Bell UH-1 communément appelé Iroquois procédera à l’extraction de tous les hommes du site du crash. Il s’arrêta pour donner plus de précision sur cet hélicoptère. Il venait de se rappeler qu’il n’avait pas que des bérets rouges face à lui. Euh… L’Iroquois, est utilisé pour l’évacuation médicale, le transport de troupes et de matériel, ainsi que pour des missions de soutien lors de combats aériens. Par exemple, il a largement été utilisé par les forces américaines pendant la guerre du Viêtnam, ajouta le colonel. L’opération durera au minimum 72 heures, peut-être plus, le temps d’acheminer la logistique. Nous avons l’habitude de ce genre de manœuvres, ce sera un jeu d’enfants. Je vous le garantis.

— Nous n’avons pas 72 heures pour cette mission! lança étrangement le général Éclair, sans sourciller.

Le général Éclair fit face à son homologue au béret rouge à sa droite : «Je demande à prendre la tête des opérations, général».

Toute la pièce se tut, étonnée par cette demande.

Comment un chef d’état-major étranger pouvait-il narguer son frère d’armes sur ses propres installations?

— Général, tu es sur ma base. Et je ne tolérerai pas une insulte pareille. Les opérations de recherches seront menées par mes hommes. Nous ramènerons les tiens vivants. Laisse-nous faire notre travail!

— L’incompétence de tes hommes est à l’origine de ce fiasco. Vous n’avez pas idée de ce qui se passera d’ici un peu plus de 48 heures si le F3B n’arrive pas à la base à temps!

Qu’est-ce que c’était ça, le F3B? Sans doute, le chargement que transportait le Nkussu One. Le fameux paquet récupéré à Mvengué quelques heures plus tôt. Mais en quoi était-il si important?

Le conseiller du ministre de la Défense, un homme quelconque d’une quarantaine d’années environ, arborant un costume bleu à plusieurs centaines milliers de francs et qui lui collait à la peau, regarda le général d’un air désorienté. Pour lui, cette phrase ne présageait rien de bon. Le général leur cachait des informations, et il devait savoir lesquelles.

— Général que contient ce paquet? demanda-t-il.

— Monsieur le conseiller, c’est un dossier secret défense! Je crains que vous ne soyez pas habilité à recevoir ces informations. Je réitère ma demande de prendre la tête des opérations.

Il eut un air glacial dans la pièce déjà frigorifiée par les climatiseurs.

Onze heures venaient de sonner à l’horloge. On entendit un téléphone vibrer dans la poche d’une personne tant la salle était plongée dans un silence de cathédrale.

L’inquiétude était visible sur tous les visages maintenant.

— J’appelle le ministre tout de suite, je demande une déclassification immédiate. Vous ne pouvez pas nous laisser sans savoir, répliqua le conseiller du ministre, dans une allure sportive. Il était grand, noir, avec le crâne rasé. Il possédait un visage régulier avec une moustache et des yeux perçants. Si la plupart des personnes dans la pièce étaient en treillis, ce dernier portait un costard, une chemise mauve et une cravate gris anthracite. Il avait l’air d’une gravure de mode.

Le général ne daigna même pas lui adresser le moindre regard. Il n’avait rien à faire de sa fonction de conseiller stratégique du ministre de la Défense, et même de ses diplômes d’une université prestigieuse aux États-Unis ou en Europe.

Quel diable pouvait bien contenir ce paquet au point de nécessiter une intervention en moins de 48 heures?

Chapitre II

Frontière Ogooué-Lolo-Ogooué-Ivindo

Forêt des Abeilles

11 h 30

Le Nkussu One s’était écrasé dans un étrange silence. Rien ne laissait imaginer qu’un hélicoptère venait des minutes plus tôt de s’y crasher.

Aucun bruit, aucun son, aucun vacarme habituel dans ce lieu où les bruits des animaux et bestioles étaient courants. La forêt entière semblait s’être tue. Comme rendue muette par le drame.

Le lieutenant Ikapi avait mal au corps, il avait dû se faire quelques entorses pendant la chute. Ses articulations lui faisaient atrocement mal. Il mit plusieurs minutes à se relever. Heureusement, son parachute s’était accroché à une branche juste au-dessus de son lieu de chute. Il avait heurté quelques branches avant de toucher le sol et craignait d’avoir des côtes cassées. Cela ne ferait pas son affaire de se retrouver avec une fracture. Il suffirait d’un rien pour qu’une blessure s’infecte surtout dans ce genre de conditions.

Le capitaine Silvère Nzé, quant à lui, avait atterri non loin de là, à trois-cents mètres, il avait été victime de plusieurs écorchures. Le pavillon de son oreille gauche était complètement déchiré, du sang dégoulinait sur le col de son treillis. Mais avec l’adrénaline ou peut-être la peur, le capitaine sembla ignorer la douleur. En se relevant, Nzé réalisa qu’il venait de perdre son copilote. Il n’avait pas vu son parachute s’ouvrir. Le sergent Ndoumou s’était tué dans le crash.

Il essayait de reprendre son souffle et remettre de l’ordre dans ses idées quand il entendit un vacarme dans cette forêt silencieuse! Un son familier.

Un coup de feu, tiré par une arme. Une arme automatique.

À nouveau, le crépitement se fit entendre. C’était une deuxième rafale de kalachnikov. Il reconnaîtrait ce son particulier entre mille. D’ailleurs, le caporal et le lieutenant, à l’arrière, c’était bien des AK 47 qu’ils avaient.

Ils doivent être en danger pour utiliser ces armes en pleine brousse.

Instinctivement, le capitaine Nzé sortit son arme à feu et courut en direction de l’endroit où était parti le coup de feu. Il tenait entre les mains, un pistolet automatique calibre 9 mm Cette arme pesait bien un kilogramme, ce qui lui donnait une portée utile de 50 m environ et la possibilité de tirer 20 coups de feu à la minute. Mais Silvère s’en était accommodé : entre ses mains, ce pistolet semblait léger comme une plume.

Le capitaine essoufflé par la course de plusieurs mètres faillit trébucher en freinant juste derrière le lieutenant Ikapi, qui s’était difficilement traîné jusque-là.

Sur les lieux, les deux hommes découvrirent une scène indescriptible. Le caporal Iboundji gisait là inerte. Des bouts de chair tapissaient le sol humide. Il y avait du sang sur les arbres et des traces de luttes sur plusieurs mètres. Le caporal semblait avoir été attaqué par une bête sauvage et s’était visiblement défendu. Nzé, à la vue de tout ce sang, sentit son diaphragme se froisser. Le béret rouge rendit ses tripes sur le sol couvert de feuilles mortes. Il n’avait jamais vu autant de sang.

Le lieutenant plus serein inspecta la scène où le caporal conversait avec la terre. Son sang était encore tout chaud. Sa poitrine se levait, et se rabaissait timidement. Il n’avait pas encore rendu l’âme. Mais ce n’était plus qu’une question de temps. Le soldat avait la gorge ouverte. Une impressionnante quantité de sang s’en échappait au rythme de ses dernières respirations.

Que s’est-il passé?

Le caporal Iboundji avait été tué, cela se voyait bien, mais par quoi?

Ikapi examina les blessures, ne remarqua aucune trace de griffures ni de morsures.

Étrange!

Le caporal Iboundji avait le regard orienté vers le ciel, là où il se rendrait très certainement dans les prochaines secondes tenir compagnie aux mânes des ancêtres.

Le lieutenant détourna son regard des yeux révulsés du caporal, et pensa à sa famille. Comment l’annoncerait-il à sa femme?

Mais non, je ne peux pas. C’est une mission secrète.

Aucune information ne devait filtrer de cette aventure. L’armée trouverait bien une histoire à raconter. Et une médaille à remettre à la femme du caporal Iboundji. En y pensant, le lieutenant Ikapi ne put s’empêcher de s’interroger. À quoi servent les médailles à titre posthume? À blaser les anges au paradis?

Sorti de ses pensées à la respiration bruyante et troublante du caporal qui rendait ses derniers soupirs, il décida de l’aider à rejoindre ses ancêtres. Il ne pouvait pas laisser son frère agoniser ainsi. Il regarda Silvère. La peur et l’horreur se dessinaient dans ses yeux.

Hors de question de lui demander de l’aide. Une femmelette comme ça!

Il jeta un coup d’œil intéressé à l’AK 47 à quelque cinq mètres d’eux, fixa à nouveau le corps inerte sous ses yeux, et renonça à utiliser l’arme. Son ami méritait une meilleure fin. Alors, il se rapprocha du corps, s’accroupit, et posa ses mains sur les narines du caporal. Il y referma ses longs doigts de toutes ses forces. Il pouvait entendre le caporal suffoquer. C’était insupportable.

Le caporal Iboundji se débattit de toutes ses dernières forces. Même dans le couloir de la mort, les hommes sont toujours attachés à cette vie éphémère. Le lieutenant détourna les yeux, et laissa couler une larme sous le regard incrédule de Nzé, pétrifié par la peur. Il était désormais assis à même le sol au pied d’un gros arbre.

Bientôt, ce fut fini, plus aucun son. Le corps du caporal avait arrêté de bouger.

«Repose en paix, soldat!»

Rien ne présageait ce matin, que cette mission se terminerait ainsi. Le jeune capitaine de l’armée de l’air croulait sous le poids des évènements qui s’étaient enchaînés à une vitesse vertigineuse.

— Silvère, tu n’as rien? Lui demanda le béret bleu.