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Extrait : "MUSTENFLUTE, en grande toilette, entrant de droite, à une domestique. Voilà une lettre de mademoiselle Hermosa, qui m'autorise à visiter les appartements avant le jour de la vente… M. Vanier est-il ici ? BAPTISTE. Le voici justement, madame. MUSTENFLUTE. Ah ! Enfin ! VANIER, entrant de gauche, un catalogue à la main. Ah ! c'est vous, chère amie ! MUSTENFLUTE. Je venais pour…"
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• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
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Seitenzahl: 80
Veröffentlichungsjahr: 2016
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Oui, le temps a doublé son cours
L’humanité se précipite,
Tous les chemins deviennent courts,
L’Océan n’a plus de limite.
La vie était longue autrefois
Sur la pente elle est entraînée :
Nous vivons plus dans un seul mois
Que nos aïeux dans une année.
NADAUD.
LE CHEVALIER DE PONT-CASSÉ, oncle et tuteur D’ADHÉMAR, 50 ans : M. GEOFFROY.
LE COMTE ADHÉMAR DE VÉRASOY, 25 ans : M. PRISTON.
POLYCARPE DE FOLLEBRAISE, son ami, 30 ans : M. GIL-PÉRÈS.
Μ. BEAUCORNET, 55 ans : M. LHÉRITIER.
ARTHUR DE COFFREFORT, petit crevé, 25 ans : M. LASSOUCHE.
MITCHELS, associé de BEAUCORNET, 45 ans : M. PELLERIN.
VANIER, Commissaire-priseur : M. GASTON.
DUCHEMIN, notaire : M. DERVAL.
KERCKOFF, tailleur : M. FERDINAND.
ALEXANDRE, coiffeur : M. FIZELIER.
CHOSOFF, bottier : M. VOLLET.
BAPTISTE, valet de chambre : M. LAROCHE.
JOSEPH, domestique : M. MAILLARD.
UN TAPISSIER : M. ALBERT.
Mme BEAUCORNET, femme de BEAUCORNET, 40 ans : Mme ALPHONSINE.
CLÉOPÂTRE BEAUCORNET, leur fille : Mme WORMS.
MUSTENFLÛTE, femme du demi-monde : Mme L. VÉRON.
JUSTINE, femme de chambre : Mme HELMONT.
PAULINE, femme de chambre : Mme D’ESTRÉES.
À Paris, de nos jours.
NOTA.– Les indications sont prises de la gauche du spectateur.
S’adresser pour la mise en scène détaillée à M. Lefebvre, régisseur général, et pour la musique à M. Robillard, chef d’orchestre du théâtre.
Salon très élégant. – Meubles rangés pour une vente. – Objets d’art, bijoux ; etc. – À gauche, console. – Portes latérales, et au fond, mobilier très élégant. – Guéridon au premier plan gauche, avec des livres et ce qu’il faut pour écrire. – Chaises, canapé au premier plan droite, cheminée au fond
Mustenflûte, Baptiste, puis Vanier.
Voilà une lettre de mademoiselle Hermosa, qui m’autorise à visiter les appartements avant le jour de la vente… M. Vanier est-il ici ?
Le voici justement, madame.
Ah ! enfin !
Ah ! c’est vous, chère amie !
Je venais pour…
Permettez ! Salon, un écran, n° 82… Bois sculpté et doré, style Louis XV.
Ah ! voyons !…
N° 84, boîte à gants, c’est cela… parfait ! À Mustenflûte. Je suis tout à vous.
Je venais pour le Watteau.
Ah ! le petit Watteau… Fort bien ! là, dans le boudoir ; j’attendrai vos ordres ici.
J’y vais.
Elle sort à gauche
Baptiste, Vanier, puis Madame Beaucornet.
Une carte pour monsieur.
Madame Beaucornet… faites entrer.
J’ai profité de votre permission, mon cher commissaire-priseur. Vous voyez que j’ai du courage… Suis-je en retard ?… Je viens du sermon, un sermon superbe, sur la modestie… je crois ; puis-je voir le meuble de boudoir dont vous m’avez parlé ?
Oui, madame, mais…
C’est donc ici qu’elle habitait, cette… demoiselle ?
Vous êtes dans son salon.
C’est… singulier, cela me fait un drôle d’effet, ce que vous me dites là, mais nous autres, femmes du monde, mères de famille, nous ne pénétrons pas sans une certaine… comment dirais-je ?…
Curiosité…
Oh ! répugnance, chez ces… égarées… Combien estimez-vous ce meuble de boudoir ?
Elle s’assied sur le canapé de droite.
À huit mille francs, sans les tentures.
Huit mille francs… c’est scandaleux !…
Le meuble en question a été acheté, il y a trois mois à peine, il est presque neuf… ordinairement, mademoiselle Hermosa se tenait dans son salon.
Ah ! et dans son boudoir, elle ne se tenait… pas ?…
Elle s’y tenait… peu ; d’ailleurs, ce meuble sera très disputé, car c’est sur le canapé qu’a été trouvé le paquet de cartes bizautées du baron Morgam.
Comment ! cet illustre grec ?…
Oui, madame, et comme son procès a fait beaucoup de bruit, ce meuble est déjà célèbre.
C’est juste
Au second paquet, il deviendra historique.
Montrez-le-moi, mais je n’ai qu’une minute. Mon bal de ce soir.
Elle passe à gauche.
Ah ! oui…
À l’occasion de la nomination de M. Beaucornet à l’Académie…
Il est nommé ?
Pas encore, mais il le sera… Depuis quinze jours, tous les immortels ont dîné chez nous.
Oh ! alors !…
On vote aujourd’hui.
Mes compliments…
Oui, oui… plus tard… voyons ce meuble…
Volontiers, je vais vous conduire… L’invitant à sortir en s’inclinant. Madame… S’arrêtant. Ah !… mais je dois vous prévenir.
Une bonne est là, qui demande madame Beaucornet…
C’est moi, faites entrer…
Elle passe
Vanier, Madame Beaucornet, Pauline .
Madame, mademoiselle Cléopâtre est arrivée.
Qui cela, mademoiselle Cléopâtre ?… Avec un cri. Ah ! ma fille… À Vanier. Au fait, je me souviens ! cette chère petite… Elle sort du couvent aujourd’hui… c’était même la distribution des prix ; mais je n’ai pas eu le temps d’y aller… Ah ! ce Paris, un vrai minotaure… Où est ma fille ?
Vanier qui, tout en parlant, a continué la vérification du catalogue, remonte au fond à gauche. – Un domestique paraît au fond et remet une lettre à Vanier qui la lit. – Le domestique disparaît :
Son professeur de piano l’a ramenée, elle est dans un fiacre avec lui, à quelques pas d’ici.
Comment, ce n’est pas M. de Valdinde ?…
Non, madame.
Envoyez-la-moi !… Ah ! Pauline ?
Madame…
Le domestique que j’attendais ?…
Est arrivé, ainsi que la femme de chambre pour mademoiselle…
Bien… bien… allez… allez !
Pauline sort.
Vanier, Madame Beaucornet, puis Polycarpe de Follebraise.
C’est pour la chambre de ma fille que je voudrais le meuble du boudoir. Dépêchons-nous, il faut que je sois à une heure chez Gagelin pour essayer ma robe de bal… une invention de la petite Valès, une fée !…
Mon Dieu, madame, c’est que j’apprends à l’instant que la vente n’aura pas lieu.
En effet, tenez, mon cher Vanier. Apercevant madame Beaucornet. Ah ! La saluant. Madame !… À Vanier. Voici la dépêche de mon ami le comte Adhémar de Verasoy… Il me laisse carte blanche. Pour commencer, j’achète pour lui tout ce que contient l’hôtel…
Vraiment ! je me sauve, alors. À ce soir, cher monsieur de Follebraise… car vous venez à mon bal ?
Certainement, chère madame ; je vous demanderai même deux invitations : l’une pour le comte Adhémar, l’autre pour son ex-tuteur, le chevalier de Pont-Cassé.
Où faudra-t-il les envoyer ?
Mais ici…
C’est convenu… à ce soir… Je cours chez Gagelin…
Elle remonte à gauche.
À ce soir !
C’est drôle ! il me semble que j’oublie quelque chose… Oh ! je m’en souviendrai en route.
Elle sort.
Vanier, Polycarpe.
Ainsi, c’est dit… cent cinquante mille francs pour tout ce que contient l’hôtel !
Parfaitement, affaire conclue.
Faites déchirer les affiches.
Je vais donner des ordres, nous allons rédiger un petit acte.
Volontiers, où peut-on écrire ?
Là, dans le fumoir.
Ils entrent à droite.
Cléopâtre, puis Beaucornet, puis Baptiste.
Au premier étage, m’a dit Pauline, ce doit être ici. Je suis en retard. Monsieur Gamilowitz, mon maître de piano, ne voulait pas me laisser aller ; mais où est donc maman ?… Je ne vois pas maman du tout… m’aurait-il fait perdre maman ? Apercevant les bijoux. Oh ! que c’est beau tout ça, des diamants, des émeraudes, des saphirs, je suis donc chez un bijoutier.
Elle dépose ses livres et ses couronnes sur la table de gauche et examine les bijoux. Beaucornet entre de droite très préoccupé, un manuscrit à la main.
Messieurs, c’est avec une gigantesque émotion que je prends cet immortel fauteuil où vos suffrages immérités ont bien voulu m’asseoir… mon peu de valeur, l’insuffisance de mes labeurs géants.
Tiens, un aiguilleur !
Elle remonte et gagne la droite.
Quelqu’un ! S’inclinant profondément. C’est à monsieur de Saint-Dizier que j’ai l’immortel honneur de parler ?
Tiens ! papa !
Cléopâtre ! ma fille ! pourquoi n’es-tu pas à l’acadé… se reprenant. Au couvent… c’est-à-dire ?
J’en suis sortie aujourd’hui.
Ta présence me l’apprend. À part, entre ses dents. Messieurs, c’est avec une gigantesque émotion…