Partout à la fois - Claude Haza - E-Book

Partout à la fois E-Book

Claude Haza

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Beschreibung

"Partout à la fois" résume la quintessence de la poésie, capable d’être omniprésente. Réalité et imagination s’y mêlent par la beauté des mots. Les vers qui s’y trouvent ont le don d’évoquer en cadence l’ici et l’ailleurs, traitant une variété de sujets…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Claude Haza transforme ses rencontres et découvertes en poèmes qui vous invitent à explorer votre intériorité. Il compte à son actif une quinzaine d’ouvrages, dont le dernier, "Au-delà du regard", paru en 2022 aux Éditions Alcyone.

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Claude Haza

Partout à la fois

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Claude Haza

ISBN : 979-10-422-1716-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

La poésie est une métaphysique instantanée. En un court poème, elle doit donner une vision de l’univers et le secret d’une âme, un être et des objets, tout à la fois.

Gaston Bachelard,« Instant poétique

et instant métaphysique »

Préface

« Chaque matin j’allume un feu/dans ma mémoire », ces deux vers tirés des derniers textes pourraient initier le recueil de Claude Haza. Genèse du/de son monde, de l’expérience poétique aussi. L’origine, le souvenir, l’amour viennent « de l’invisible ».

D’emblée la question suggérée par la citation liminaire de Gaston Bachelard interroge sur la « vision de l’univers » ainsi que sur la forme du poème qui devra être « court ». Est-ce effectivement ainsi qu’instant poétique et instant métaphysique coïncident ? La démarche poétique favorise-t-elle la connaissance de l’être ? Le monde, parfois contenu dans une chambre de malade, la fréquente opposition des termes – « ouverture » / renaissance ; « fièvre » / effacement ; « mal » / « bonheur » ; « matin » / « noir » ; « expérience » / « vide » ; « reste de neige à l’ombre » ; « moment » / « éternité », pour ne citer qu’eux – tout rappelle au lecteur le poème « Entre les cliniques » de Mario Luzi. La chambre de malade, les couloirs « tortueux » ou hantés par « une voix », renforcent l’atmosphère ressentie chez le poète italien : « pour les faibles, pour les mal portants/je me joins à toute cette force instable/d’inquiétude et d’inassouvissement, je touche / à l’élément insociable qui tient le monde en suspens. »1 Le poème de C. H. dilate la vie et la mort. « L’aventure de chaque instant » ne cesse d’aller au mystère. La brièveté du vers accuse l’interruption, voire l’inachèvement. « Tu nages à l’instant » – la prédominance des images aquatiques – rappelle l’idée de passage de bac, ce bac commun à Luzi et à Haza. L’instant devient l’autre rive ; la nage un choix consenti, voire un destin tressé de « pailles folles ». Mais cette folie, n’est-ce pas le bord où tremble l’écriture, la tentative réitérée de vivre et d’inventer son vivre ? Peut-être que l’emploi de la seconde personne y participe. Qui est le « tu » ? Soi-même, l’autre, l’aimée, le poète, « l’oiseau étincelant » auquel l’auteur commande de recommencer à chanter le monde ? Les identités sont confondues, brumeuses. Elles associent la parole poétique à l’enfance, à la mémoire comme aux Moires d’ailleurs : « J’ai tant pensé à toi, dit le poète/que ma mémoire ne peut plus/contenir les paroles qui nous séparent/dans ce monde souterrain ». Serait-ce aussi « l’adieu au monde magique, le monde de l’enfance [qui] est – à l’instar d’Anne Dufourmantelle – une nacelle suspendue à l’attente qu’arrive quelque chose… »2, cette même attente qui traverse les ouvrages de C. H. À cet égard, dans un texte ultérieur, l’attente du train symbolise bien la quasi-impossibilité d’arriver et de partir, cet « étrange de vouloir donner/un sens absolu au présent », entre présence et absence, entre ensoleillement et atmosphère sinistre du quai de gare. L’idée de passage perdure à se demander si le « présent » recherché n’est pas au point médian de ce passage, le poème, l’une des « complaintes éphémères », titre de la scansion, avec en fond, « le battement des persiennes/contre le mur extérieur » si semblable à « cette petite parole qui m’habite/depuis l’enfance à l’intérieur/se réveille de temps en temps ». Le passager ou le passeur du bac se mêle à ce qui est « passager », le nom à l’adjectif, l’itinérant au malade. L’instant devient inatteignable ; l’identité se désagrège. Il est intéressant de noter l’articulation entre la fin du texte et le suivant, l’achoppement du lumineux sur le noir. Ainsi en est-il du « superbe » « chant », mot conclusif du précédent poème, confronté aux « corbeaux [qui] croassent » à l’abord du nouveau poème.

Quand l’auteur écrit « relancer la visée du monde », il semble esquisser là le processus poétique. Il développe l’attention au ténu, l’en deçà et l’au-delà de la vue. Dans son recueil Au-delà du regard3, C. H.notait dans le premier poème : « je reste attentif à la lenteur des choses le temps que mon corps devienne ce monde ». Qu’il poursuive sa thématique en utilisant dans le recueil précédent le poème en prose et adopte, dans celui-ci, la forme en vers interpelle son lecteur d’autant plus qu’il n’est pas aisé de parler sur un ton philosophique, voire analytique, avec la contrainte des vers. Tandis que les poèmes en prose témoignent d’une rupture avec la disposition traditionnelle du texte, inaugurent la double thématique visible invisible et le champ lexical de l’attente et de la fièvre, les interrogations nombreuses y prenant naturellement leur place, dans Partout à la fois