Pensées éparses au bord du rivage - Lynda Battou - E-Book

Pensées éparses au bord du rivage E-Book

Lynda Battou

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Beschreibung

Pensées éparses au bord du rivage offre un voyage poétique entre réflexions, réminiscences et émotions. Explorant les thèmes de l’amour, de la solitude et de l’injustice, chaque poème invite à s’éloigner du tumulte du monde pour laisser place au silence et à l’introspection. Les failles humaines, les souvenirs persistants et les espoirs obstinés s’y dévoilent. Un recueil pour tous ceux qui cherchent un espace de répit.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Lynda Battou appréhende la littérature non pas comme une fuite, mais comme une forme de présence dans le monde. Elle capte les instants de fragilité pour donner libre cours à ses émotions. Après le recueil "Poésie au creux de mes nuits", paru en 2023, elle poursuit son chemin avec une voix plus affirmée en dévoilant les brisures de l’âme et les empreintes discrètes que laisse la vie dans nos cœurs.

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Seitenzahl: 60

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Lynda Battou

Pensées éparses

au bord du rivage

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Lynda Battou

ISBN : 979-10-422-8103-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Le cœur a ses raisons

Je ne savais pas que ton amour prendrait une telle ampleur dans mon cœur, que je serais condamnée à subir ses délires et tes fantasmes. Je me remémore toutes ces fois où tu m’accusais d’être constamment frustrée et indécise. Tu pensais être le seul à me sourire, à me tendre la main, à m’aimer véritablement et sincèrement.

Aujourd’hui, je me retrouve prisonnière de ton emprise, esclave de ton amour ardent.

Est-il vrai que notre séparation est inconcevable ? Est-il vrai que notre chagrin est inconsolable ? J’ai peur de me réveiller un jour sans t’entendre me murmurer à l’oreille… J’appréhende l’arrivée de l’hiver sans ta présence pour réchauffer mon corps frileux…

As-tu remarqué ce ciel embrumé, si triste ? Quand le temps est maussade et que le froid gèle tout mon être, la nature, qui d’ordinaire me réjouit, devient soudainement fade, mon cœur ne réclame qu’une seule chose : apaiser ses tourments, combler ses vides, étancher sa soif.

Je me console en me rappelant qu’après chaque épreuve, un brin d’espoir finit toujours par jaillir des profondeurs. La lumière du jour abolira l’intensité des souffrances d’une âme soumise et égarée. L’esprit souffle où il veut, se révolte, combat, conquiert et triomphe là où le cœur a échoué. La vérité, si précieuse, échappe parfois même aux esprits les plus sensés ; tandis que l’aveugle devient roi dans son royaume de borgnes !

Le cœur bâtit ses plus beaux rêves sur des illusions éphémères, et le corps n’est plus qu’une ombre étrangement fidèle à son image.

Un pinceau entre les mains d’un grand peintre pour immortaliser ces instants indéfectibles d’un temps révolu. Tout semble accablé par l’amertume d’un univers impitoyable, sans pitié, rongé par la haine et la perfidie ineffable des êtres humains.

Dans mes moments d’égarement, de solitude et de désespoir, j’ai fini par comprendre que la vie n’est qu’un enchevêtrement de promesses et de rêves…

Quand le jour est sombre et que l’apocalypse ronge nos cœurs, je t’imagine devenir ce Don Juan amoureux, prêt à te sacrifier pour sauver ta dulcinée. Même lorsque le temps semble en deuil, avec sa mine lugubre, et que le cœur n’a plus envie de rire ni de se réjouir, toi, tu fais de l’humour, racontant les contes des Mille et Une Nuits. En t’écoutant, on croirait que toutes les portes du paradis s’ouvrent et qu’aucune âme ne goûtera plus jamais aux tourments de l’enfer.

Je me suis réveillée tard dans la nuit et me suis retrouvée captive en compagnie d’une jolie rose, exhalant une odeur enivrante.

Nous étions prisonnières !

Autour de nous, les murs semblaient faits d’ombres et de murmures. La lumière, filtrée par un plafond invisible, caressait doucement les pétales de ma compagne florale. Elle ne parlait pas, mais je sentais sa présence apaisante, presque vivante.

L’ampleur de ma détresse m’effrayait, j’étais perdue, indéniablement désespérée, ne sachant quoi faire face à mon désarroi.

Les premières feuilles de mon amie la rose commençaient à tomber, elle manquait d’air pour respirer, d’eau pour survivre. Dans ma confusion, au cœur de notre détresse et du noir qui nous enveloppait, je ne désirais qu’une seule chose : retrouver ma liberté et échapper à cette solitude oppressante.

Pourtant, les senteurs délicates que la rose diffusait semblaient raviver mon enthousiasme. Alors, dans un souffle d’espoir mêlé de désespoir, je lui demandai les raisons de notre emprisonnement. Elle était anéantie, brisée. Elle ignorait tout de cette cruelle réalité dont nous étions les victimes.

Il nous fallait mobiliser courage et patience, foi et amour, pour nous libérer avant que toutes ses feuilles ne tombent et qu’un nouveau départ ne devienne impossible.

Sa douce compagnie, même dans ces circonstances tragiques, m’avait redonné confiance. Elle m’insufflait une force phénoménale presque divine, une lumière intérieure intense qui me guida sur le chemin de la sagesse. Je savais que sa présence nous mènerait vers une issue, où nous serions enfin enveloppées par un rayon de soleil indéfectible.

Certes, en tant que prisonnière, je ne pouvais rien faire de concret. J’étais désemparée, condamnée à subir l’injustice macabre d’un destin vain et cruel. Je savais que notre combat était juste et noble. Nous élevions nos prières dans un profond recueillement, implorant avec foi et amour la grâce du Seigneur Tout-puissant. Il suffisait de croire, d’avoir confiance et d’être patientes.

Nos jours étaient comptés, mais nous refusions d’abandonner, de sombrer dans l’oubli ou la fatalité. Nous nous faisions confiance, inventant mille histoires, et notre amitié grandissait, s’amplifiant jour après jour. Nous oublions nos peurs et notre condamnation. Portées par la joie qui unissait deux cœurs innocents rêvant de liberté et d’amour, même sous le règne de la captivité.

Un matin, pourtant, il ne restait qu’une seule feuille à la rose. Elle semblait prête à s’engouffrer dans les méandres de l’oubli. Tout espoir de vie semblait perdu. Mais, soudain, une lumière divine émergea de nulle part, et un ange à la douceur infinie illumina notre demeure.

Cet être céleste brisa l’emprise des ténèbres, détruisit l’illusion cruelle d’un sacrifice honteux et remédia à l’injustice d’un sort fatidique. Il nous confia que la bonté du cœur et la pureté de l’âme avaient triomphé des maléfices de la haine, du mensonge et de la trahison.

Quand le cœur ne sait plus mentir et que l’âme s’égare, on se dit qu’on est ensorcelé, que la raison a jeté l’ancre. Aucune vérité ne se dévoile, alors aucune justice ne vient réparer les désastres qui détrônent les valeurs hostiles à cette tyrannie imposée.

C’est aberrant de ne jamais pouvoir défier cette oppression qui nous écrase, de ne pas pouvoir nous révolter contre cette haine insidieuse qui dévaste nos esprits, nous dépouille de notre sagesse et nous prive de notre dignité.

Pourquoi sommes-nous si impuissants face au règne ténébreux de la misère qui s’installe dans nos foyers ? Pourquoi nous lamenter constamment sur le maigre héritage auquel nous sommes condamnés ? Pourquoi nous engloutir indignement dans ce cercle vicieux qui étouffe nos âmes ?

Qu’il est long, rude et épineux, ce chemin tordu et broussailleux emprunté sur la voie de l’avenir ! Une voie qui, pourtant, aurait dû être celle de la raison, de la justice et de la paix.