Physiologie du tabac, de son abus, de son influence sur les fonctions et les facultés intellectuelles, surtout chez les jeunes gens - Gilbert Montain - E-Book

Physiologie du tabac, de son abus, de son influence sur les fonctions et les facultés intellectuelles, surtout chez les jeunes gens E-Book

Gilbert Montain

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  • Herausgeber: Ligaran
  • Kategorie: Bildung
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2015
Beschreibung

Extrait : "Les époques qui suivirent la découverte du Nouveau Monde sont remarquables par la transition qui se fit alors dans les habitudes sociales. De nouveaux besoins surgirent tout à coup avec de nouveaux désirs. Des substances, des remèdes inconnus, des calamités nouvelles parurent dans ces siècles, tandis que d'anciens usages et diverses maladiso perdirent peu à peu de leur puissance pour ne plus figurer que dans l'histoire.

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Seitenzahl: 42

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EAN : 9782335043174

©Ligaran 2015

La tabatière à table.

En publiant la première édition de cet opuscule, je disais que je ne me dissimulais pas que je heurterais quelques amours-propres, que je contrarierais de vieilles habitudes, et même quelques intérêts. Je répondais que je ne combattais que l’abus et non l’usage ; que je ne craignais pas d’élever la voix sur ce sujet ; que je parlais au nom de l’humanité ; et en effet, c’est avec une profonde et ferme conviction, que je signale les effets produits par l’usage immodéré du tabac. Les vérités que je proclame, fruit d’une longue observation, ont passé au creuset de l’expérience, et la plupart ont déjà été signalées par de célèbres écrivains. J’ai vu même les partisans les plus ardents de la nicotiane, les reconnaître avec franchise, malgré leur prévention. Au reste, je n’ai pas l’ambitieuse pensée de vouloir corriger l’espèce humaine ; je ne cherche qu’à préserver contre l’excès et ses déplorables conséquences.

L’Inondation salivaire.

J’ajouterai qu’aucune objection ne s’est élevée contre les raisons que j’ai présentées. Je ne regarde pas comme une réfutation, la spirituelle réponse de M. Leymarie (Éloge de la pipe). Je répéterai ce que je disais dans l’une des notes qu’il a bien voulu me permettre de mettre dans son opuscule.

Nous défendons deux questions différentes ; mon spirituel antagoniste vante le plaisir, moi je signale le danger. L’un et l’autre se présentent ensemble à la sagesse des lecteurs : c’est à eux de juger.

Considérations générales – Historique

Les époques qui suivirent la découverte du Nouveau Monde sont remarquables par la transition qui se fit alors dans les habitudes sociales. De nouveaux besoins surgirent tout à coup avec de nouveaux désirs. Des substances, des remèdes inconnus, des calamités nouvelles parurent dans ces siècles, tandis que d’anciens usages et diverses maladiso perdirent peu à peu de leur puissance pour ne plus figurer que dans l’histoire. Ainsi, le sucre, le café, le quinquina, un grand nombre de médicaments datent des temps qui suivirent cette époque mémorable. Mais aucune de ces apparitions n’offre une histoire aussi extraordinaire que celle du tabac. Cette plante qui, jusqu’alors inconnue ou dédaignée, vient tout à coup occuper une grande place dans les habitudes humaines, et créer tout à la fois un nouveau plaisir et un besoin souvent tyrannique, besoin qui asservit la volonté et la raison, et qui frappe du même impôt la misère et la fortune, en étendant peu à peu son empire sur toutes les régions du globe.

Jusqu’alors, on ne s’était pas douté qu’il fût possible de trouver une sorte de plaisir à respirer une vapeur âcre et stupéfiante, ou à se remplir les fosses nasales d’une poudre irritante : l’Europe était vierge de ces habitudes anomales. Des voyageurs découvrirent, il est vrai, des peuplades sauvages qui, dans l’enfance de la civilisation, brûlaient des plantes aromatiques et stimulantes dans des calumets ; mais nulle part on ne trouve bien prouvé l’usage de priser. Pourtant, les habitudes les plus singulières furent observées dans diverses contrées jusqu’alors ignorées : les uns se perçaient les lèvres, le nez, les oreilles ; d’autres se tatouaient, se stigmatisaient la peau, mais aucun ne s’introduisait des substances minérales ou végétales dans les narines. Si l’usage de fumer est venu du Nouveau Monde, l’usage de priser est d’origine européenne ; et, ce qu’il y a de plus singulier, c’est que le premier nous ait été suggéré par l’ignorance et la barbarie, et que le second soit né au milieu de la civilisation.

C’est en 1604 (il y a par conséquent plus de deux siècles) que le tabac fut introduit en France par Nicot, ambassadeur en Portugal, qui en envoya à Catherine de Médicis. D’après des documents dignes de foi, longtemps avant, un ermite l’avait déjà fait connaître. Mais qu’importe l’origine précise de cette introduction en Europe ! ce qu’il est essentiel d’établir, ce sont les progrès de son usage, l’empire étonnant qu’il a pris dans les habitudes sociales, et l’influence qu’il peut avoir sur la santé, les mœurs, l’intelligence. D’abord, objet de luxe, il ne fut usité que par la richesse et l’opulence ; ensuite il descendit rapidement dans la foule, devint populaire, et fut même abandonné par ce qu’on appelait la bonne compagnie. Pendant les orages de la révolution, cet usage diminua singulièrement. Les ambitions, la terreur et la mort se disputaient sur les ruines de l’état social. Les peuples avaient assez à faire, les uns de détruire, les autres d’échapper à la destruction, et nos soldats de courir à la victoire.