Poèmes d'amour interdit - Heinz Duthel - E-Book

Poèmes d'amour interdit E-Book

Heinz Duthel

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Beschreibung

Que le soleil est beau quand tout frais il se lève, Comme une explosion nous lançant son bonjour! — Bienheureux celui-là qui peut avec amour Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve! Je me souviens!... J'ai vu tout, fleur, source, sillon, Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite... — Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite, Pour attraper au moins un oblique rayon! Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire; L'irrésistible Nuit établit son empire, Noire, humide, funeste et pleine de frissons; Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons. Elle cherchait, d'un oeil troublé par la tempête, De sa naïveté le ciel déjà lointain, Ainsi qu'un voyageur qui retourne la tête Vers les horizons bleus dépassés le matin.

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Seitenzahl: 18

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Le Coucher du Soleil Romantique

Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,

Comme une explosion nous lançant son bonjour!

— Bienheureux celui-là qui peut avec amour

Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve!

Je me souviens!... J'ai vu tout, fleur, source, sillon,

Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite...

— Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,

Pour attraper au moins un oblique rayon!

Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire;

L'irrésistible Nuit établit son empire,

Noire, humide, funeste et pleine de frissons;

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,

Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,

Des crapauds imprévus et de froids limaçons.

Lesbos

Mère des jeux latins et des voluptés grecques,

Lesbos, où les baisers, languissants ou joyeux,

Chauds comme les soleils, frais comme les pastèques,

Font l'ornement des nuits et des jours glorieux,

Mère des jeux latins et des voluptés grecques,

Lesbos, où les baisers sont comme les cascades

Qui se jettent sans peur dans les gouffres sans fonds,

Et courent, sanglotant et gloussant par saccades,

Orageux et secrets, fourmillants et profonds;

Lesbos, où les baisers sont comme les cascades!

Lesbos, où les Phrynés l'une l'autre s'attirent,

Où jamais un soupir ne resta sans écho,

À l'égal de Paphos les étoiles t'admirent,

Et Vénus à bon droit peut jalouser Sapho!

Lesbos où les Phrynés l'une l'autre s'attirent,

Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,

Qui font qu'à leurs miroirs, stérile volupté!

Les filles aux yeux creux, de leur corps amoureuses,

Caressent les fruits mûrs de leur nubilité;

Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,

Laisse du vieux Platon se froncer l'oeil austère;

Tu tires ton pardon de l'excès des baisers,

Reine du doux empire, aimable et noble terre,

Et des raffinements toujours inépuisés.

Laisse du vieux Platon se froncer l'oeil austère.

Tu tires ton pardon de l'éternel martyre,

Infligé sans relâche aux coeurs ambitieux,

Qu'attire loin de nous le radieux sourire

Entrevu vaguement au bord des autres cieux!

Tu tires ton pardon de l'éternel martyre!

Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge

Et condamner ton front pâli dans les travaux,