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- Herausgeber: Publishroom
- Kategorie: Poesie und Drama
- Sprache: Französisch
- Veröffentlichungsjahr: 2017
Au cœur des relations qui lient l'Homme à la Nature
Le pacte est rompu, point de solidarité entre l’homme et la nature. Trop content de la maîtriser et de la dominer, nous ne l’avons pas vu venir : graduellement ou brutalement, nous avons rompu le lien. Dans le rétroviseur, un coup d’œil, même furtif, peut vous rendre la vie sauve. Ce recueil est dédié à cette nécessaire inclinaison et toutes les variations entre cet horizon, ces plaines, ces plateaux de notre monde, face à la verticalité de nos édifices, de nos pensées, de nos actions…
Trouverez-vous dans ces pages matière à répondre à ces trois questions fondamentales :
Pourquoi perdurer ?
Pour partager ?
Pour partager quoi in fine ?
Un recueil de poésies engagées qui prennent pour thèmes l'écologie et le respect de la nature !
EXTRAIT D'
OCÉAN
De tout, diversité, tu es
Reflet de notre humanité
Reflet de notre intimité
En contre-plongée.
Diversité des vues, diversité des regards
Briques élémentaires de la vie
Alma mater.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Forestier et écologue,
Damien Marage a enseigné la botanique et la gestion des milieux naturels dans de grandes écoles d’ingénieurs.
Au cours de dix années d’innombrables pérégrinations en France comme à l’étranger, la pensée divague et fait un pas de côté… un recueil est né.
En écho au poème de l’angle droit de Le Corbusier, l’auteur explore le cœur des relations Homme Nature.
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Seitenzahl: 22
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DAMIEN MARAGE
POÈMES DE L’ANGLE MORT
« A.3
Milieu
L’univers de nos yeux repose sur un plateau bordé d’horizon.
La face tournée vers le ciel.
Considérons l’espace inconcevable jusqu’ici insaisi.
Reposer s’étendre dormir – mourir.
Le dos au sol
Mais je me suis mis debout !
Puisque tu es droit, te voilà propre aux actes.
Droit sur le plateau terrestre des choses saisissables tu contractes avec la nature
un pacte de solidarité : c’est l’angle droit.
Debout devant la mer, vertical, te voilà sur tes jambes. »
–Le Corbusier, Le poème de l’angle droit, Édition Tériade, Paris, 1955.
Angle droit, angle mort
Le pacte est rompu, point de solidarité entre l’homme et la nature : l’orthogonalité est bien là, palpable. Aujourd’hui, la verticale supplante l’horizontale. Ce qui est orthogonal n’a pas de liaison nous disent les mathématiciens. Où donc est le pacte, la solidarité entre le monde et nous ? Trop contents de maîtriser et dominer la nature, nous ne l’avons pas vu venir : graduellement ou brutalement, nous avons rompu le lien. Y a-t-il eu vraiment une solidarité entre nous et la nature ? L’orthogonalité a-t-elle été toujours de mise ? Pourquoi considérer sous cet angle notre position, notre humanité ?
Puissions-nous simplement retrouver une certaine inclinaison pour ce qui nous environne ? Mais pourquoi donc ?
Le progrès, la modernité est en marche, irrémédiable… Certes, mais il serait peut-être temps de penser à passer du Cogito ergo sum à l’Ambulo ergo sum. Bien sûr, je peux penser sans marcher mais la réciproque est tout aussi vraie : pensée en marche… Pour construire, en marchant, un monde à venir…
D’abord courtisons la nature : pour cela, disposons d’une éthique de la connaissance objective afin de mieux rendre intelligible le monde qui nous entoure, littéralement notre environnement, plutôt que de sacrifier à cet impérialisme stupide et cupide sur la nature. Ensuite reconnaissons que les processus naturels peuvent encore nous balayer comme des fétus de paille : il faut donc rechercher le dialogue plutôt que la maîtrise. Dans le même temps, s’il existe encore des territoires vierges, c’est peut-être parce que l’homme a choisi de les laisser ainsi.
Nous n’avons pour l’instant pas de terre de rechange, nous habitons le vaisseau terre ; « Le temps du monde finit commence », comme le soulignait si justement Paul Valéry1 ; nous avons appris la finitude de notre monde ou son expansion à l’échelle de l’Univers… Cependant il faut bien reconnaître que l’appareillage qui part de ce monde ne connaît pas de fin, selon l’expression de Michel Serres2. Et si nous refondions la logique des cinq E de René Dubos, biologiste, père de la microbiologie et grand humaniste. C’est à dire l’Esthétique, l’Éthique, l’Écologie, l’Énergie et l’Environnement.
