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Les 'Poésies Allemandes' de Friedrich Gottlieb Klopstock, parues au XVIIIe siècle, constituent une œuvre majeure du mouvement littéraire qui a préparé le terrain au romantisme allemand. Klopstock adopte un style lyrique et élégant, empruntant des éléments de l'Antiquité tout en cherchant à affirmer une identité culturelle allemande. Ses vers, souvent empreints de spiritualité et d'une mélancolie profonde, explorent des thèmes universels tels que la nature, l'existence humaine et le divin, reflétant ainsi le sentiment national qui émerge à cette époque en Allemagne, alors fragmentée politiquement et culturellement. Les 'Poésies' sont structurées avec une musicalité et une profondeur émotionnelle qui captivent le lecteur à travers des images poétiques saisissantes et une langue riche et nuancée. Friedrich Gottlieb Klopstock, né en 1724, est considéré comme l'un des pionniers du lyrisme allemand. Influencé par le néoclassicisme et la pensée philosophique de son temps, il a cherché à redéfinir la poésie allemande face aux normes strictes des poètes classiques. Klopstock était non seulement un poète, mais aussi un penseur engagé, préoccupé par les questions religieuses et existentielles, ce qui a indéniablement alimenté son travail littéraire. Son engagement envers l'expression de la beauté et de la profondeur humaine lui a permis de créer des œuvres qui résonnent encore aujourd'hui. Je recommande vivement les 'Poésies Allemandes' à quiconque s'intéresse à la littérature allemande et aux fondements du romantisme. Ce recueil offre une exploration fascinante de la sensibilité allemande du XVIIIe siècle, tout en permettant aux lecteurs de savourer la musicalité et l'élan spirituel qui caractérisent l'œuvre de Klopstock. En plongeant dans ses vers, le lecteur est invité à une réflexion introspective profonde sur la beauté du monde et le sens de la vie. Dans cette édition enrichie, nous avons soigneusement créé une valeur ajoutée pour votre expérience de lecture : - Une Introduction approfondie décrit les caractéristiques unifiantes, les thèmes ou les évolutions stylistiques de ces œuvres sélectionnées. - Une section dédiée au Contexte historique situe les œuvres dans leur époque, évoquant courants sociaux, tendances culturelles и événements clés qui ont influencé leur création. - Un court Synopsis (Sélection) offre un aperçu accessible des textes inclus, aidant le lecteur à comprendre les intrigues et les idées principales sans révéler les retournements cruciaux. - Une Analyse unifiée étudie les motifs récurrents et les marques stylistiques à travers la collection, tout en soulignant les forces propres à chaque texte. - Des questions de réflexion vous invitent à approfondir le message global de l'auteur, à établir des liens entre les différentes œuvres et à les replacer dans des contextes modernes. - Enfin, nos Citations mémorables soigneusement choisies synthétisent les lignes et points critiques, servant de repères pour les thèmes centraux de la collection.
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Veröffentlichungsjahr: 2020
Poésies Allemandes réunit, en un seul volume d’auteur, un ensemble représentatif des poèmes lyriques de Friedrich Gottlieb Klopstock (1724–1803). Loin d’une intégrale, cette sélection rassemble des pièces essentielles qui éclairent l’ampleur de sa voix poétique, entre ferveur religieuse, élan patriotique et méditation cosmique. Elle vise un double objectif: offrir une entrée claire dans l’œuvre lyrique d’un poète majeur de la langue allemande et donner à lire la variété de formes qui, de l’ode à la chanson bardique, ont renouvelé la poésie germanique. On y entend un art placé au carrefour des Lumières sensibles et des premiers frémissements du romantisme.
Les textes réunis relèvent principalement de la lyrique: odes, hymnes, paraphrases de psaume et chants bardiques. Ils ne prétendent pas embrasser tous les registres de l’écrivain, mais en présentent des jalons remarquables. Des titres tels que Ma Patrie, Les Constellations, Les Deux Muses, Les Heures de l’inspiration, Psaume, Mon Erreur, ou encore Hermann et Trusnelda, manifestent l’arc étendu de sa pratique: poèmes d’occasion, méditations spirituelles, célébrations historiques et pièces d’intime confidence. L’ensemble dessine un portrait cohérent d’un poète qui ordonne le sentiment, la mémoire et l’élévation morale en un même geste.
La dimension historique et nationale y occupe une place forte. Avec Hermann et Trusnelda ou le chant consacré à Hermann, porté par des voix de bardes, Klopstock convoque la mémoire germanique et érige des figures exemplaires qui unissent vertu, courage et destin collectif. Ces pièces s’attachent moins à raconter qu’à exalter: elles dramatisent un moment, un visage, une geste, et réinventent, par la voix poétique, l’autorité d’un passé fondateur. Ainsi s’élabore une mythologie civique où l’émotion et le sens de l’honneur s’allient à la solennité d’une diction qui cherche le timbre des âges héroïques.
La même diction, quand elle se tourne vers l’infini, devient méditation cosmique et prière. Les Constellations et Les Heures de l’inspiration ouvrent l’horizon de la contemplation: la voûte céleste, le rythme des saisons et la lumière des astres y forment l’alphabet d’une réflexion sur l’ordre du monde. Dans Psaume, l’accent biblique se fait plus direct, mais demeure poétique: la louange, l’humilité et l’espérance s’y tressent sans rompre la musique de l’ode. On mesure alors comment la spiritualité de Klopstock, loin de tout dogmatisme, nourrit une pensée lyrique de la création et de la dignité humaine.
Ces poèmes se reconnaissent à des signatures stylistiques marquées: ampleur oratoire, strophes souvent irrégulières, élans sans rime ou à rimes discrètes, et une scansion héritée des modèles antiques adaptée au souffle moderne. La période se déploie en arcs vastes, les invocations et apostrophes ménagent la tension, tandis que l’image se fait nette, parfois austère, toujours nécessaire. Ce parti pris formel, que l’on associe volontiers aux odes de Klopstock, a compté dans l’évolution de la poésie allemande en libérant la voix lyrique de contraintes mécaniques au profit d’un mouvement intérieur, musical et visionnaire.
À côté des chants de la patrie et de la louange, l’épreuve personnelle affleure. À Schmied, ode écrite pendant une maladie dangereuse, fait entendre la vulnérabilité et la gratitude, comme si l’amitié devenait relais de vie. Mon Erreur explore la responsabilité intime et la rectitude du cœur, sans pathos superflu. Ces pièces, plus resserrées, dialoguent avec les grands accents: elles ramènent la hauteur morale à l’expérience vécue, là où l’aveu, la promesse et la mémoire s’unissent. Le recueil montre ainsi l’amplitude d’un art capable de la grandeur publique comme de la confiance discrète.
La présente collection se propose de donner une image fidèle et lisible de cette lyrique, en rassemblant des pièces complémentaires plutôt qu’en imposant un parcours unique. On peut lire ces poèmes selon l’affinité des thèmes ou l’élan du moment: la cohérence naîtra de leur voisinage. L’importance durable de Klopstock tient à cette alliance rare entre exigence morale, souffle religieux, conscience historique et expérimentation formelle. Elle a marqué la tradition poétique de langue allemande et continue d’offrir, aujourd’hui, une expérience de lecture où la gravité se joint à l’enthousiasme et le chant à la pensée.
Né à Quedlinbourg en 1724, Klopstock reçoit à l’école princière de Schulpforta une double empreinte: rigueur humaniste et ferveur religieuse issues du piétisme de Halle. À Iéna puis Leipzig, il rompt avec la poétique régularisée de Johann Christoph Gottsched, encouragé par Johann Jakob Bodmer à Zurich, alors que paraissent en 1748 les premiers chants du Messie. Ce milieu de querelles littéraires et de discipline morale forge une sensibilité mêlant grandeur antique et intériorité protestante. Il explique les inflexions patriotiques de Ma Patrie et la diction solennelle des Heures de l’inspiration, où l’élévation de ton s’adosse à une éthique personnelle exigeante.
En 1751, appelé à Copenhague par le comte Johann Hartwig Ernst von Bernstorff au service de Frédéric V, Klopstock découvre un cadre de patronage international qui protège l’expérience lyrique. Entre la capitale danoise et Hambourg, où il épouse Meta Möller en 1754, l’horizon baltique, les nuits claires et les sociabilités savantes nourrissent une attention soutenue aux phénomènes naturels. Cette atmosphère cosmopolite, encore marquée par les débats newtoniens, irrigue les Constellations et affleure dans Les Deux Muses, où la vocation poétique se mesure à la science. Le ton méditatif des Heures de l’inspiration traduit ce dialogue entre cour éclairée et sensibilité personnelle.
Dans les années 1760–1770, la quête d’une identité allemande, diffractée entre principautés du Saint-Empire et mémoire du conflit de Sept Ans (1756–1763), ranime l’intérêt pour l’Antiquité germanique. Klopstock participe à ce tournant en exhumant la figure d’Arminius, vainqueur de Varus, et de Thusnelda selon Tacite. Son Hermanns Schlacht paraît en 1769, préludant aux chants bardiques qui font parler des chantres fictifs. Hermann et Trusnelda et Hermann. Chanté par les bardes (Werdomar, Kerding et Darmont) s’inscrivent dans cette mouvance: l’héroïsme antique devient miroir d’une vertu civique moderne, répondant aux attentes d’un public avide de symboles unificateurs.
Le socle religieux de l’œuvre demeure celui d’un luthéranisme intensément intériorisé, nourri par la lecture de Luther et par l’héritage piétiste de Halle. À côté de l’épopée sacrée du Messie, Klopstock cultive des paraphrases et odes d’allure psalmique qui visent une diction simple et sublime. PSAUME participe de ce moment où la poésie allemande, de Gellert à Klopstock, tente d’élever le lyrisme spirituel au rang d’art national. Les préoccupations morales qui affleurent dans MON ERREUR relèvent d’une même exigence de purification, l’expérience religieuse offrant à la fois le cadre de la contrition et celui de l’exaltation.
La révolution formelle opérée par Klopstock fut décisive pour la réception de ces poèmes. Contre l’alexandrin régulier et l’imitation française, il adapte l’ode pindarique, varie les mètres et libère l’élan prosodique, préparant le Sturm und Drang. Le Hainbund de Göttingen (fondé en 1772) l’érige en modèle, tandis que Goethe et Herder reconnaissent en lui un précurseur. Cette dynamique esthétique influe sur LES DEUX MUSES et LES HEURES DE L’INSPIRATION, où l’autorité de la Muse ne vient plus d’un canon figé mais d’une inspiration régulée par le souffle et la syntaxe, capable de grandeur civique comme de recueillement.
La curiosité scientifique de l’époque éclaire aussi la poétique cosmique de la collection. Le retour de la comète de Halley en 1758, les cartes célestes diffusées par Johann Elert Bode dès les années 1760 et la découverte d’Uranus par William Herschel en 1781 suscitent dans le public germanophone un goût vif pour l’astronomie. À cela s’ajoute la résonance kantienne, en 1788, du “ciel étoilé au-dessus de moi”. Les CONSTELLATIONS et, plus largement, la méditation temporelle des HEURES DE L’INSPIRATION s’en font l’écho: l’immensité sidérale y devient scène d’une théologie naturelle et d’une morale de l’élévation.
Les inflexions elegiaques de plusieurs pièces s’enracinent dans une expérience concrète de la fragilité humaine. La mort de Meta Möller en 1758 à Hambourg, l’exposition aux fièvres urbaines et les débats sur l’inoculation marquent durablement le poète. Dans À SCHMIED, ODE ÉCRITE PENDANT UNE MALADIE DANGEREUSE, la gratitude envers le médecin s’inscrit dans une culture médicale en transition, partagée entre empirisme clinique et humanisme charitable. On comprend ainsi comment la conscience de la finitude, loin d’amoindrir l’élan, renforce la ferveur de MA PATRIE et l’examen de soi de MON ERREUR, où survie et devoir civique se répondent.
Après 1789, l’espace public germanique, stimulé par les sociétés de lecture de Hambourg et les périodiques, débat de la Révolution française. Comme nombre de contemporains, Klopstock salue d’abord les promesses de liberté, puis se montre réservé après 1793. Ce balancement affecte la réception de ses odes entre enthousiasme civique et prudence monarchique, sur des terres relevant encore du Danemark à Altona. De telles tensions confèrent une actualité aux accents patriotiques d’HERMANN et à l’examen rétrospectif de MON ERREUR. À sa mort en 1803, l’autorité morale acquise par sa poésie prépare la fortune nationale de ces thèmes au siècle suivant.
