Pybrac - Pierre Louÿs - E-Book

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Pierre Louys

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Beschreibung

Une série de quatrains faussement moralisateurs, dont l'obscénité et l'inventivité érotique sont sans limite.

POUR UN PUBLIC AVERTI. Le titre de cette œuvre est emprunté au nom d'un magistrat et poète toulousain, Guy de Faur de Pibrac, auteur d'un recueil de quatrains moralisateurs (forme poétique en vogue au XVIe siècle). Pierre Louÿs détourne l'original en quatre poèmes, composés de 313 quatrains érotiques : il donne ainsi naissance aux quatrains immoraux. Commençant tous par « Je n’aime pas » – un bon début pour une leçon de morale – , les quatrains explicites sont tous plus drôles les uns que les autres et finissent par sonner comme des incantations érotiques.

Un recueil dans la veine humoristique de l'auteur qui, malgré la crudité du propos, ne se départit jamais de la plus grande virtuosité métrique.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Pierre Louÿs (1870-1925), né à Gand et mort à Paris, est un poète et romancier français, également illustre sous les noms de plume Chrysis, Peter Lewys et Pibrac. Il fonde en 1891 la revue littéraire La Conque, où sont publiées les œuvres d'auteurs parnassiens et symbolistes, parmi lesquels Mallarmé, Moréas, Verlaine ou encore Leconte de Lisle. Outre Aphrodite, La Femme et le pantin ou encore Les Aventures du Roi Pausole, Pierre Louÿs a rédigé de nombreux romans érotiques, peu à peu révélés à titre posthume.

À PROPOS DE LA COLLECTION

Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.
Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans « l'Enfer des bibliothèques », les auteurs de ces œuvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement.
Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

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1

Je n’aime pas qu’Agnès prenne pour concubineSa bonne aux cheveux noirs, gougnotte s’il en fut,Qui lui plante sa langue au cul comme une pineEt qui lui frotte au nez son derrière touffu.

Je n’aime pas à voir qu’en l’église Saint-SupeUne pucelle ardente, aux yeux évanouis,Confessant des horreurs, se branle sous sa jupeEt murmure : « pardon… mon Père… je jouis. »

Je n’aime pas à voir la nouvelle tenueDe la jeune lady qui vient au bal masquéUne cuisse en culotte et l’autre toute nueJusqu’au milieu du con, Madame, c’est risqué.

Je n’aime pas à voir l’Andalouse en levretteOuvrir les bords poilus de son cul moricaudQui porte à chaque fesse une sorte d’aigretteSur l’anus élargi comme un coquelicot.

Je n’aime pas à voir trois petites gougnottesQui, ne pouvant coucher ensemble ouvertement,Se branlent dans les coins, se goussent dans les chiottesEt se pissent en bouche et trouvent ça charmant.

Je n’aime pas à voir qu’une vierge sans tachePeigne ses poils du cul devant son cousin JeanLe frise en éventail puis en double moustacheEt dise avec un œil railleur : « T’as pas d’argent ? »

Je n’aime pas à voir dans la salle d’étudesVingt filles se moquer d’un maître faible et douxEt dire en affichant leurs sales habitudes« Ah ! laissez-nous jouir ; on se branle pour vous ! »

Je n’aime pas à voir la malheureuse gousseDont le poil est trop rouge et le jus trop amer.Elle n’a pas d’amie et son foutre de rousseAux filles qui l’ont bu donnait le mal de mer.

Je n’aime pas à voir la suceuse gourmandeQui sirote le foutre et dit à son amant :« En reste-t-il encore un peu ? J’en redemande. »Elle peut bien attendre un quart d’heure vraiment.

Je n’aime pas à voir la petite soulardeQui soupe avec des gens peut-être encore plus saoulsEt qui s’enfile avec un pilon de poulardePendant qu’un amateur l’encule par-dessous.

Je n’aime pas à voir la fille trop juteuseQui pleure et bave et suce et pisse en déchargeant,Galope à coups de cul, fait la grande fouteuseEt crie : « Ah ! pour ça non ! je ne veux pas d’argent. »

Je n’aime pas à voir qu’Alice aux longues tressesLèche à la pension tous les cons du dortoirSous les yeux indulgents des jeunes sous-maîtressesQui donnent des conseils et tiennent le bougeoir.

Je n’aime pas à voir la gourmande qui moucheSes amants en suçant leur nez comme des vitsPour que la morve aussi jette à flots dans sa boucheLe foutre dont ses sens ne sont point assouvis.

Je n’aime pas à voir celle qui s’effaroucheDès qu’un jeune homme ardent l’attaque par le basEt qui prend vivement la pine dans sa bouchePour avaler l’enfant dont elle ne veut pas.

Je n’aime pas aux champs celles qui s’accroupissentL’une en face de l’autre et se penchent pour voirComment bâillent leurs poils et comment elles pissentEt qui nomment ce jeu : « Se regarder pleuvoir. »

Je n’aime pas à voir dans un bordel chouetteLes mains sur une roue et les deux pieds en l’airLa putain qui se fait enculer en brouetteC’est là, dirait saint Paul, pécher contre la chair.

Je n’aime pas qu’Odette ait si mauvaise mine,Qu’elle aille se branler dans toute la maisonEt qu’elle couche avec une infâme gamineQui sait ouvrir les poils et téter le tison.

Je n’aime pas qu’à table une infante se serveTrop de piment, puis sorte au milieu du dînerEn disant tout à coup : « Cette sauce m’énerve !Je vais chercher quelqu’un pour me faire piner ! »

Je n’aime pas à voir l’écolière distraiteQui se branle en tramway comme elle fait chez soi ;Qui se trouble, rougit, baisse le nez, s’arrêteEt dit de l’air le plus ingénu : « C’est pas moi. »

Je n’aime pas à voir l’indolente CharlotteQui passe en travesti dans un bal familier,Disant qu’elle a percé le fond de sa culottePour se faire enculer sans se déshabiller.

Je n’aime pas qu’Esther, dont les lèvres avidesOnt tété par sept fois un ténor d’opéra,Lui dise avec fureur que ses couilles sont videsMais qu’elle a soif de foutre et qu’il en pissera.

Je n’aime pas qu’Agnès qui croit sa vie amèreS’enfuit à quinze ans afin d’avoir vécuEt se fait faire un jour trois photos pour sa mèrePine au con, pine en bouche et pine au cul.

Je n’aime pas à voir la triste erreur mammaireD’une enfant de six mois qui, cherchant un régal,Prend le vit d’un miché, pour le sein de sa mèreEt tette un peu de foutre avant l’âge légal.

Je n’aime pas à voir la danseuse trop nueQui s’est rasé les poils jusques à l’ombilicPour découvrir sa vulve entrouverte et charnueDont la babine humide excite le public.

Je n’aime pas à voir une arpète à l’œil tendreRaccrocher une dame au coin du boulevardLa conduire à l’hôtel, se mettre à poil, s’étendreEt lui poser au cul la trace de son fard.

Je n’aime pas à voir la princesse autrichienneQui fait raidir le vit de son grand lévrier,Puis se courbe sous lui pour lui servir de chienneAvant que l’empereur songe à la marier.

Je n’aime pas à voir, nue entre deux gendarmesLa baigneuse surprise et craignant la prisonCéder quatorze fois l’usage de ses charmesEt donner tout son foutre en guise de rançon.

Je n’aime pas qu’Alice en rut lève son lingeMontre son clitoris dardé, rouge et durci,Long comme un vit de chien, droit comme un vitde singe,Et soupire : « Ah ! ma gousse ! un coup de langue ici ! »

Je n’aime pas à voir qu’une fille de fermeFourre un vit de cheval au con d’une jumentEt racle avec la main tout le surplus du spermePour se lécher la patte au soleil, goulûment.

Je n’aime pas qu’au bal la jeune fille en tulleQui m’avoue, en buvant sagement du sirop :« Quand j’ai beaucoup dansé, j’aime bien qu’on m’encule. »Puis s’excuse : « Oh pardon ! j’ai dit un mot de trop. »

Je n’aime pas ces bals où, ne sachant que faire,Trois pucelles en blanc devant un freluquetS’exercent à pisser dans le calorifèreEt maladroitement inondent le parquet.

Je n’aime pas à voir, impasse de l’Écuelle,La putain qu’on encule en plein air dans le coinEt qui dit chaque fois sa phrase habituelle :« Crache-toi sur la queue, elle entrera plus loin. »

Je n’aime pas à voir la bergère en guenillesRelever ses haillons sous les yeux d’un gamin,Lui montrer au soleil par où pissent les filles