Qamar az-Zaman et la princesse de la Chine - Marie-Claire Baillaud - E-Book

Qamar az-Zaman et la princesse de la Chine E-Book

Marie-Claire Baillaud

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Beschreibung

Un conte méconnu des Mille et une nuits magnifiquement illustré par Éric Puybaret !

L'amour extraordinaire qui unit Qamar az-Zaman et la princesse de la Chine est le point de départ d'une histoire riche en péripéties et en aventures.
Le merveilleux se conjugue au romanesque dans ce conte des Mille et une nuits qui tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière ligne.

L'adaptation de Marie-Claire Baillaud rend ce texte accessible à un jeune public, tout en lui conservant toute sa saveur.

EXTRAIT

Au pied de la tour il y avait un puits, où habitait une fée nommée Maïmoune, fille de Damriat, grand roi des génies. Lorsque, vers minuit, elle sortit du puits pour aller faire un tour très haut dans le ciel, elle fut fort étonnée de voir de la lumière dans l’ancienne tour où dormait le prince. Elle entra et se trouva devant le serviteur endormi à la porte de la chambre. Elle s’avança jusqu’au lit, souleva la couverture qui cachait à demi le visage de Qamar az-Zaman, et vit le plus beau jeune homme qu’elle eût jamais vu sur la terre habitable. « Quel éclat, dit-elle en elle-même, quelle beauté, quelle grâce ! Une telle perfection est rare. Je me demande pourquoi ce jeune homme si merveilleux dort ici, dans cette tour en ruines. Sans doute est-ce ce prince que son père voulait absolument marier et dont tout le monde parle. Je ne laisserai personne, ni homme ni génie, lui faire du mal. »

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Claire Baillaud est professeur agrégée de lettres classiques.

Eric Puybaret est né en 1976 à Vichy. En 1994, il entre à l'atelier préparatoire de Penninghen. L'année suivante, il intègre l'école nationale supérieure des arts décoratifs, où il se spécialise dans l'illustration. En 1999, il devient lauréat du festival du livre pour enfants de Bologne. Son premier livre, Au pays de l'alphabet, a été publié en 1999 chez Gautier-Languereau. Il travaille pour plusieurs maisons d'édition dont Hachette et Flammarion. Il est l'auteur, notamment, de Cache-Lune, paru en 2002 chez Gautier-Languereau , et a illustré Graine de cabanes, son dernier livre, paru en 2005, chez Gautier-Languereau. Il pratique également la peinture et expose régulièrement ses toiles.

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Couverture

Copyright

Contes d’Orient et d’Occident

1.Histoire d’Aladdin Roi de l’Yemen

William Beckford

2.Les Quatre Talismans

Charles Nodier

3.Contes de Fez

Anonyme

4.Contes de l’Alphabet I

E. & B. de Saint Chamas

5.Contes de l’Alphabet II

E. & B. de Saint Chamas

6.Contes de l’Alphabet III

E. & B. de Saint Chamas

7.Contes de Berbérie

José Féron Romano

8.Nouveaux contes de Fez

Anonyme

9.Le prince dont l’ombre était bleue

J. Féron Romano et E. Tabuteau

10.Contes des six trésors

E. & B. de Saint Chamas

11.Qamar az-Zaman et la princesse de la Chine

M.-C. Baillaud

Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous pays.© 2007 Éditions duJasminwww.editions-du-jasmin.com ISBN13 : 978-2-35284-720-5 Avec le soutien du

Titre

- 1 -Où l’on fait connaissance avec un prince et une princesse

Il était une fois, dans un pays lointain, un roi nommé Schahzaman *. Il était le sultan des îles Khaledan, qui constituaient un royaume vaste et puissant. Toutes les provinces alentour lui obéissaient.
Alors qu’il était déjà vieux, il connut le bonheur qu’il attendait depuis des années : par la grâce de Dieu, sa femme mit au monde un fils. Pendant une semaine, dans la ville et même au-delà de la ville, on célébra la naissance du prince : les fleurs décoraient les maisons, la musique retentissait sur les places et dans les rues, où l’on chantait et dansait. L’enfant était si beau, sa grâce si parfaite, sa taille si harmonieuse, que le roi son père lui donna le nom de Qamar az-Zaman**.
Le prince Qamar az-Zaman fut élevé avec tous les soins imaginables : on le confia aux meilleures nourrices, puis aux plus habiles précepteurs. Comme son intelligence était remarquable, il apprit tout ce qu’il était possible de connaître, lut tous les ouvrages du royaume, écrivit lui-même des œuvres, en vers ou en prose, et les calligraphia ; son talent était grand et faisait l’admiration de son père.
Quand le prince eut atteint l’âge de quinze ans, le sultan, qui l’aimait avec tendresse et lui en donnait chaque jour de nouvelles marques, conçut le projet de quitter le trône pour l’y établir. Il en parla à l’un de ses vizirs : « Je crains que mon fils ne perde dans l’oisiveté de la jeunesse tout ce que la nature lui a donné, et tout ce que son éducation lui a apporté. Je redoute aussi qu’un malheur ne le frappe. C’est pourquoi je voudrais qu’il devienne roi : je suis moi-même vieux et fatigué, il y a longtemps que je travaille, et j’ai besoin de repos. »
Le ministre ne voulut pas déplaire à Schahzaman son roi ; il lui répondit donc : « Sire, le prince est encore bien jeune, ce me semble, pour gouverner un royaume aussi important. Ne vaudrait-il pas mieux, pour empêcher que ton fils ne se dissipe, songer à le marier ? Tu pourras peu à peu lui ouvrir l’entrée des conseils, et lui apprendre à soutenir dignement le poids de ta couronne. Le moment venu, tu la lui transmettras : sois bien sûr qu’alors il sera digne de te succéder. »
Schahzaman approuva ces conseils, et fit aussitôt appeler le prince Qamar az-Zaman. Le prince, qui avait l’habitude d’aller voir son père à certaines heures bien réglées, sans avoir besoin d’être appelé, fut un peu surpris de cette convocation. Il salua le roi avec un grand respect, et baissa les yeux devant lui. « Mon fils, dit le sultan, je suis vieux et tu es jeune ; le temps est venu pour toi de te marier, puis de gouverner notre royaume. Que t’en semble ? »
Le prince entendit ces paroles avec un grand déplaisir. Elles le déconcertèrent et la sueur lui monta au visage. Après un moment de silence, il répondit : « Père, je te supplie de me pardonner mon embarras : la surprise en est la cause. Malgré mon jeune âge, j’ai beaucoup lu, et je sais combien les femmes sont fourbes, méchantes et perfides. Peut-être ne serai-je pas toujours dans ce sentiment. Néanmoins il me faut du temps avant de me résoudre à ce que tu exiges de moi. »
La réponse du prince Qamar az-Zaman affligea extrêmement le roi. Pourtant, il ne voulut pas user de son pouvoir : « Eh bien, mon fils, lui dit-il, je t’accorde le temps que tu demandes. Mais pense qu’un prince comme toi, destiné à gouverner notre grand royaume, doit d’abord songer à se donner un successeur. Dieu m’a donné un fils : puisse-t-il t’en donner un à toi aussi. »
Pendant toute une année, le roi patienta. Il ouvrit au prince l’accès aux assemblées du royaume, et par ailleurs lui offrit tout ce qu’il désirait. Qamar az-Zaman devenait chaque jour plus beau, plus savant, plus éloquent. Tous l’admiraient. Alors le roi le convoqua à nouveau : « As-tu réfléchi au dessein dont je t’avais fait part l’année dernière ? Il est temps maintenant que tu choisisses une femme. Ne me laisse pas mourir sans m’accorder le bonheur de connaître ton successeur. »
Le prince fut moins déconcerté que la première fois ; aussi répondit-il avec fermeté : « Père, j’ai tenu ma promesse, et mûrement réfléchi ; ma résolution est prise : je ne veux pas me marier. Les femmes, à toutes les époques et dans tous les pays, sont la cause de maux infinis. Chaque jour j’entends parler de leurs tromperies et des tourments qu’elles provoquent. De ma vie je n’aurai de liaison avec elles. Et je te conjure de ne pas me parler davantage de mariage. »
Tout autre monarque que le sultan Schahzaman se serait emporté devant la hardiesse avec laquelle le prince son fils venait de lui parler. Mais il l’aimait tant qu’il voulut encore employer la douceur au lieu de le contraindre. Il appela le vizir qui l’avait conseillé un an avant, et lui fit part du nouveau sujet de chagrin que son fils venait de lui donner :
« Mon fils, lui dit-il, est encore plus éloigné de se marier qu’il ne l’était la première fois que je lui en ai parlé. Que dois-je faire à présent ? Comment puis-je ramener à mes volontés un esprit si rebelle ?
— Sire, répondit le vizir, sois patient, accorde une nouvelle année au prince. Ainsi tu ne te reprocheras pas d’avoir agi dans la précipitation. Si ton fils rentre dans son devoir, ta bonté seule en sera la cause. Si, au contraire, il persiste à te désobéir, alors, quand l’année sera expirée, tu le convoqueras et lui déclareras, en plein conseil, devant tes ministres et tes émirs, ta décision de le marier. Il n’osera pas te manquer de respect en public. »
Le roi se résolut donc à attendre un an encore, bien que le temps lui parût fort long. Le prince, quant à lui, était dans toute la plénitude et la grâce de sa beauté. Au grand regret de son père, il ne donnait pas le moindre signe de changer de sentiment. Vint alors le jour de la fête du royaume : le sultan convoqua ses ministres, ses émirs et ses généraux, et devant l’assemblée au complet, adressa ces paroles solennelles à son fils : « Deux années se sont écoulées depuis que je t’ai signifié mon désir de te voir marié. À présent, c’est devant tous les grands du royaume que je veux te parler. Ce n’est plus simplement à ton père que tu dois obéir, mais à l’État ; tous ceux qui sont ici réunis te le demandent : choisis une femme et marie-toi. »
Qamar az-Zaman écouta d’abord en silence, la tête baissée. Puis il leva des yeux flamboyants de colère, et lança, avec l’emportement de sa jeunesse : « Non, je ne me marierai pas ! Jamais je ne me marierai ! Et tu devrais le savoir, toi qui me le demandes pour la troisième fois ! » Il se dirigea alors vers la porte, achevant ainsi d’outrager son père.
Le sultan ne savait que penser : l’amertume, la colère, l’incompréhension, la honte l’envahissaient tour à tour. La plus grande confusion régnait dans la salle du Conseil, car tous étaient outrés de l’insolence que venait de manifester le prince. Le roi reprit alors ses esprits, donna ordre d’arrêter son fils, et lui adressa cette diatribe : « Fils dénaturé ! C’est ainsi que tu t’adresses à ton père et à ton roi ! Si l’un de mes sujets m’avait parlé de la sorte, il aurait été couvert d’opprobre et châtié aussitôt. Et toi qui es de haute naissance, toi qui as reçu intelligence et éducation, tu t’autorises cela ? Ne parais plus devant moi ! »
Qamar az-Zaman fut conduit par les gardes dans une tour en ruines, depuis longtemps abandonnée. Un esclave fut chargé de le surveiller. Le jeune prince regarda pourtant sa prison avec indifférence. Le soir, il se lava, fit ses prières, se coucha sans éteindre la lampe, et s’endormit.
Au pied de la tour il y avait un puits, où habitait une fée nommée Maïmoune, fille de Damriat, grand roi des génies. Lorsque, vers minuit, elle sortit du puits pour aller faire un tour très haut dans le ciel, elle fut fort étonnée de voir de la lumière dans l’ancienne tour où dormait le prince. Elle entra et se trouva devant le serviteur endormi à la porte de la chambre. Elle s’avança jusqu’au lit, souleva la couverture qui cachait à demi le visage de Qamar az-Zaman, et vit le plus beau jeune homme qu’elle eût jamais vu sur la terre habitable. « Quel éclat, dit-elle en elle-même, quelle beauté, quelle grâce ! Une telle perfection est rare. Je me demande pourquoi ce jeune homme si merveilleux dort ici, dans cette tour en ruines. Sans doute est-ce ce prince que son père voulait absolument marier et dont tout le monde parle. Je ne laisserai personne, ni homme ni génie, lui faire du mal. »
Après avoir embrassé le jeune homme sur chaque joue et au milieu du front, elle replaça la couverture comme elle était auparavant, et s’envola dans les airs jusqu’au premier ciel, où un bruit d’ailes la surprit et l’attira. En s’approchant, elle reconnut le génie Danhasch. Celui-ci aurait bien voulu éviter cette rencontre, parce que Maïmoune était bien supérieure à lui et lui faisait peur. Il l’implora :
« Je te supplie, noble Maïmoune, d’être bienveillante envers moi et de ne me faire aucun mal. De mon côté, je promets de ne pas t’en faire.
— Je ne te crains pas, répondit la fée, mais je veux bien t’accorder cette grâce. À présent, dis-moi d’où tu viens et pourquoi tu es ici.
— Charmante Maïmoune, reprit Danhasch, sache que je viens des confins de la Chine , où j’ai vu cette nuit quelque chose de bien extraordinaire.
— Prends garde de ne pas me raconter de mensonges, prévint la fée ; autrement, je te couperai les ailes et te briserai le dos.
— Je ne dirai rien qui ne soit vrai, promit le génie, qui tremblait à présent de peur devant la fée. Le pays d’où je viens est l’un des plus puissants royaumes de la terre, et son roi s’appelle Gaïour. C’est un monarque autoritaire et sans pitié, qui règne sur ses villes et sur ses îles, sur ses pays et sur ses provinces, sans jamais rien redouter. Ce roi a une fille unique nommée Badoure, la plus belle qu’on ait jamais vue sur terre, depuis que le monde existe. Il n’y a pas de mots pour faire le portrait de la princesse Badoure. Ses cheveux ont la couleur de la nuit, et son visage l’éclat du jour. Sous l’abondante grappe de ses boucles, son front est aussi lisse que le miroir le mieux poli. Ses yeux, pleins de feu, brillent du plus vif éclat ; son nez est fin comme un sabre, et le vermeil de sa bouche souligne la blancheur de ses dents, pareilles aux plus parfaites des perles. Sa voix est douce, et ses paroles sont animées par la vivacité de son esprit. De cette faible ébauche, tu peux aisément juger qu’il n’y a pas au monde de beauté plus parfaite.
« Le roi Gaïour, continua-t-il, éprouve pour sa fille une véritable passion ; sa tendresse pour elle est sans bornes et sa jalousie telle qu’il met un soin infini à la rendre inaccessible à tout autre qu’à celui qui l’épousera. Et pour qu’elle ne s’ennuie jamais, il lui a fait bâtir sept palais, d’une richesse encore jamais vue. Le premier palais est de cristal de roche, le second de marbre, le troisième de fer, le quatrième d’onyx, le cinquième d’argent, le sixième d’or et le septième de joyaux. Chacun de ces palais est meublé avec une somptuosité inouïe, et les jardins qui les entourent sont agrémentés de parterres de gazon émaillés de fleurs, de fontaines et de jets d’eau, de canaux et de cascades, de bosquets et de vergers. Le roi a ordonné que sa fille séjourne dans chaque palais durant un mois, et elle lui obéit, changeant ainsi de résidence tous les trente jours.
« Dans tous les pays, proches ou lointains, les souverains ont entendu parler de la beauté incomparable de la princesse ; aussi chacun a-t-il envoyé une ambassade solennelle pour la demander en mariage. Le roi de la Chine a fait à tous bon accueil, mais n’a pas voulu marier sa fille sans son consentement. Or celle-ci déteste les hommes, et aucun parti ne lui convient. « Père, lui dit-elle chaque fois, tu veux me marier, et tu crois ainsi me faire grand plaisir. Mais où trouverais-je des palais aussi superbes et des jardins aussi délicieux que les miens ? Fille de roi, je suis aussi respectée ici que le roi lui-même. Quel époux pourrait me donner autant d’avantages ? Un mari veut toujours être le maître, et je ne suis pas d’humeur à me laisser commander. »
« Il est arrivé un jour une délégation envoyée par un roi plus riche et plus puissant que tous ceux qui s’étaient présentés jusqu’alors. Le roi de la Chine a vanté les mérites de ce monarque auprès de sa fille, qui l’a supplié de ne pas insister. Le roi l’a pressée ; au lieu d’obéir, elle a perdu le respect qu’elle devait à son père. « Ne me parle plus de ce mariage ni d’aucun autre, lui a-t-elle dit en colère ; sinon, je me transpercerai la poitrine d’une épée, afin de me délivrer de toi. »
« Le roi de la Chine, extrêmement indigné contre la princesse, lui a répondu : « Ma fille, puisque tu persistes dans ton refus, je t’interdis désormais de sortir. » Et il l’a fait enfermer dans un appartement de l’un des palais, avec dix vieilles femmes pour lui tenir compagnie et la servir. Ensuite, il a envoyé dire dans tous les royaumes que sa fille avait perdu la raison, et qu’il la donnerait pour femme au médecin qui se montrerait assez habile pour la soigner.
« Fée Maïmoune, poursuivit Danhasch, c’est ainsi que chaque nuit je vais contempler cette beauté. Viens la voir toi aussi, je t’en conjure. Tu décideras ensuite si je suis un menteur, et si tu dois me punir ou au contraire me remercier. Je suis prêt à te servir de guide, tu n’as qu’à commander. »
La fée éclata de rire et cracha ces paroles :
« Tu disais que tu avais vu quelque chose d’extraordinaire, et tu me parles d’une souillon. Par Dieu, si tu avais vu comme moi le beau prince qui dort dans cette tour là-bas, et que j’aime à la folie, que dirais-tu donc ? La jalousie te rendrait fou si tu le connaissais.
— Belle Maïmoune, reprit Danhasch, quel est donc ce prince dont tu me parles ?
— Sache, lui dit la fée, qu’il lui est arrivé à peu près la même chose qu’à la princesse de la Chine. Le roi son père voulait à toute force le marier, mais lui avait en horreur l’idée même du mariage. Qamar az-Zaman - c’est son nom - s’est obstiné et a refusé d’obéir à son père ; le roi l’a donc fait enfermer dans la tour au pied de laquelle j’habite, et je viens à l’instant de découvrir sa beauté sans pareille.
— Je ne veux pas te contredire, repartit Danhasch, mais je ne crois pas qu’il y ait au monde plus beau mortel que la princesse de la Chine. Accepte ma proposition, et viens la voir ; alors tu sauras si j’ai dit vrai ou faux.
— Non, répondit Maïmoune, cela est inutile. Mais il y a un autre moyen de nous satisfaire tous deux : va chercher ta princesse, et place-la à côté de mon prince, sur son lit. Il sera alors facile de les comparer, et tu devras bien admettre la supériorité de Qamar az-Zaman. »
Danhasch accepta la proposition de la fée, et s’envola immédiatement pour la Chine. Il revint aussitôt, chargé de la belle princesse endormie, qu’il allongea à côté du prince Qamar az-Zaman.
Une longue dispute s’éleva alors entre la fée Maïmoune et le génie Danhasch.