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Scènes de terrasse de café où les pensées du narrateur se nourrissent de l'observation pour en garder les moments cocasses. Puis ses pensées se poursuivent au bord de l'eau, en ville, chez sa couturière, pendant le confinement. Pensées tantôt farfelues, tantôt délirantes, souvent tendres, s'amusant toujours des mots. Calembours, invitant souvent à la réflexion. Non sens, ironie, dérision. Rire pour ne pas pleurer...
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Seitenzahl: 34
Veröffentlichungsjahr: 2023
Première de couverture : dessin de Catherine Dejoux
Merci à Catherine et Gérard pour leur précieuse collaboration
Né en 1959 à Béziers Pierre Soliva, aujourd’hui retraité, enseigna durant 5 ans le Français en lycée professionnel puis l’Histoire-Géographie en collège jusqu’en 2021.
Quatre recueils de poèmes
-Tiana
-La mer dans l’âme
-L’âme bouletournée
-Poésophie en tous sens
Un recueil de Nouvelles
-Dames et états d’âme
Terrasse de café
Pensées sans dessus ni dessous
Pensées à deux sous
Maudits mots dits
Après-midi vagabonde dans Montpellier
Coup de gueule en confinement
Ce matin j’ai le bourdon. Et les deux prêtres qui viennent de passer devant la terrasse du bistrot où je viens de commander un café, accentuent mon mal de crâne. Alors j’entame un dialogue avec ma conscience. Qu’à cela ne tienne. Je dois résister à ce qui me fait mal. Résister aux contraintes qui m’assaillent, autant que faire se peut, pour choyer la vie. Car elle est la seule réalité que je peux désirer sans conteste lorsque je me retrouve seul, tant que je ne souffre pas trop. À moi d’en juger. À qui d’autre? Si la vie était sacrée, selon le commandement «Tu ne tueras point», alors les croyants n’auraient pas assez d’une vie pour réciter le nombre de prières suffisant à la rédemption de l’Humanité. İls devraient passer leur vie à la perdre, ce à quoi d’ailleurs nous encouragent tous les fanatiques religieux. Qu’ils fassent donc de leur corps et de leur âme ce que leur dicte leur conscience, pourvu qu’ils ne fassent pas de mal aux autres personnes. Et s’ils veulent m’imposer leur dogme je résisterai car je veux continuer d’aimer ici-bas en jouissant tant qu’il est temps de mon corps et de mon âme. Mais avec ce que je vois des religieux de tout poil je n’ai pas la conscience tranquille…
Sous les tilleuls de Cabezac les clients mentent. La douce bise du matin se vante à l’abri du bruit de l’insatiable Minervoise. Attablés sur la terrasse ombragée du bistrot routier, les habitués du troquet entremêlent leurs conversations avec celles des touristes et cyclistes de passage. À la table centrale une voix domine. Seul audible au milieu de la populace, l’homme d’âge mûr fait la leçon à son compère qui n’en peut mais. Tel un orateur, l’index dressé comme un i, il soliloque. İndifférent ou pas, l’auditoire est tenu bon gré mal gré d’apprendre de son éloquence éminente «La Vérité» au sujet des Cathares, de l’Animisme, Christophe Colomb, le Chiapas et autres événements de la «Grande Histoire de l’Humanité». Enfin las et l’air dépité, le compère se lève soudainement et prend congé du Professeur en lui dérobant une poignée de main furtive.
İnterloqué, le donneur de leçons se tait illico. Concomitamment l’assistance se tait et se vide à moitié, laissant place au ronronnement des moteurs et pneus. Le conférencier n’a guère d’autre alternative que de capituler, se lève dans la foulée, sans mot dire et, endossant son sac à dos, quitte la scène dignement, menton altier et démarche assurée. Rassuré ?
Au centre, quatre tables forment un losange. À chaque table un homme est assis devant un café. Les hommes se font presque face. Je suis l’un des quatre. Silence. Les trois autres ont le nez penché sur leur portable. Moi je les observe et j’écris sur le mien. Tantôt j’écris, tantôt j’observe la déambulation de la jeune serveuse masquée, et des passantes en jupe courte. On a les plaisirs qu’on peut. Moi j’ai, plus souvent qu’à mon tour, ceux des yeux. Le ciel est lourd. Un couple de cyclotouristes vient de s’attabler à l’écart. İls savourent leur expresso, un peu sonnés. L’homme a l’air insouciant de la sérénité matrimoniale. İl regarde en l’air. La femme joue l’air détaché tout en me lançant des œillades discrètes. İls se