Révèle-toi - Tome 1 - Sonja S - E-Book

Révèle-toi - Tome 1 E-Book

Sonja S

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Beschreibung

Max, blessé par son passé, s'est interdit d'aimer... mais où va le mener sa rencontre avec Lou ?

« Notre vie est marquée de rencontres, certaines nous effleurent, nous caressent et d’autres nous bouleversent, nous révèlent, donnant un sens à celle-ci. »
Lorsque Max rencontre Lou, il sait au fond de lui que c’est elle qui le fera sortir des ténèbres, mais il fuit et refuse de se l’avouer. Trop peur des risques que cela impliquent, son passé et ses blessures lui interdisent d’aimer.
Habitué aux aventures sans lendemain pour se protéger, il a construit un mur autour de son cœur, mais il ne peut plus nier l’attraction qu’il y a entre eux. Pourquoi n’a-t-il jamais voulu d’attache ? Que cache-t-il ?
Lou, va-t-elle souffrir, sera-t-elle une conquête parmi d’autres ou va-t-elle le révéler ?
Une romance où le prince charmant n’est pas celui qui sauve sa princesse, mais peut-être bien le contraire.

Découvrez le premier tome de cette romance mettant en scène un prince à sauver !
À PROPOS DE L'AUTEURE

Passionnée de lecture, Sonja.S a toujours voulu se lancer dans l’écriture pour donner vie à ces personnages qu’elle a façonnés et imaginés pour son roman. Révèle-toi est le tome 1 de sa première romance.

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Seitenzahl: 650

Veröffentlichungsjahr: 2020

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Sonja.S

Révèle-toi

Tome1

À Louis,

1 UNE NOUVELLE ANNÉE

Notre vie est marquée de rencontres, certaines nous effleurent, nous caressent et d’autres nous bouleversent, nous révèlent, donnant un sens à celle-ci.

Assise sur un banc devant ma maison, j’attends sous le soleil de l’été mon amie, ma seule et meilleure amie, Hind.

Hind est ma voisine depuis toujours. Nous avons grandi ensemble, avons partagé tous nos secrets, nos amours, nos blessures... Depuis l’école maternelle jusqu’à ce jour, nous avons toujours été dans la même classe. En fait, elle ne m’a jamais quittée depuis mes 3 ans.

Nous sommes fin août, mais la chaleur de l’été est encore bien présente et nous avons l’intention de profiter de ces derniers jours de vacances avant la rentrée et avoir encore un peu l’insouciance de nos 17 ans.

Hind trébuche en arrivant à mes côtés, ce qui me sort de mes pensées.

–Toujours aussi maladroite ! dis-je en rigolant.

–Hey, tu l’es bien plus que moi d’habitude ! Arrête de te moquer et allons plutôt à la plage nous rafraîchir !

À cette époque, elle est encore remplie de touristes mais malgré le monde, nous arrivons à trouver une place pour nous installer.

J’aime sentir le sable chaud sous mes pieds et regarder les reflets scintillants du lac créés par la brillance du soleil.

Hind et moi passons nos journées à parler du dernier roman que nous avons lu. C’est notre passe-temps favori. Nous profitons de ces derniers moments avant d’être séparées à la rentrée des classes car nous n’irons pas dans le même lycée, Hind déménage. Pour la première fois, nous allons être séparées et cela m’effraie.

Je n’aime pas être loin de mon amie. Mais ce sera peut-être l’occasion pour moi de m’ouvrir aux personnes.

De nature réservée, je ne vais pas facilement vers les autres.

Tandis que nous discutons, un ballon heurte ma tête et m’assomme légèrement. Un jeune homme aux cheveux bruns se dirige vers moi et s’excuse plusieurs fois.

–Désolé, vraiment. Est-ce que ça va ?

–Euh…

Aucun mot ne sort de ma bouche. Je reste là sans rien dire, à écouter ses excuses et je dois l’admettre, à regarder son torse aussi.

–Mon nom est Max. Vraiment désolé.

–Lou, euh. Moi c’est Lou…

À peine ai­je réussi à dire mon nom que Max part rejoindre son groupe d’amis.

Mais je sens au loin son regard qui me pénètre au plus profond de moi et je savoure cette nouvelle sensation. Je n’ai jusqu’à présent jamais ressenti cela. C’est très perturbant !

Hind me surprend à regarder Max et se met à rire. Mes joues rougissent. Prise sur le fait, je me mets à rire aussi.

–Il est mignon, déclare-t-elle.

–C’est certain, mais ce n’est qu’un vacancier et je n’ai pas la tête à ça ! Cette année est importante, il y a le bac. Et je dois me concentrer là-dessus, la rentrée scolaire approche.

–Oui, oui, évidemment, ironise-t-elle.

Je me couche sur la serviette de bain et m’assoupis au soleil.

La voix de Max se fait entendre et je me demande si c’est dans un rêve ou s’il est bien là à me parler. J’ouvre un œil et découvre un tatouage sur un mollet, une ancre. Je regarde plus haut pour vérifier si c’est Max. C’est bien lui. Je me lève d’un coup, j’essaie de paraître bien réveillée et sûre de moi. Hind est partie se baigner, je me retrouve donc seule avec lui.

Max est là, devant moi, torse nu, proche de moi, bien trop proche à mon goût. Cette proximité me permet de découvrir de grands yeux marron et un visage assez dur. Sa bouche pulpeuse s’entrouvre.

–Alors ? Ça te dit ?

–Quoi ?!

–Non mais comme tu veux. Si tu veux pas, t’inquiète pas. Je m’en fiche, c’était juste histoire d’être poli. Bon alors, on boit un coup ce soir ?

–Je… euh… non ça va aller, merci.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas cette façon d’inviter une fille. Ce n’est pas une invitation ça !

–OK, et bien salut alors.

Il hausse les épaules et s’enva.

–C’est ça ! Salut.

Mais c’était quoi ça ?! Je reste bouche bée devant autant d’arrogance ! Je trouve ce mec beaucoup trop sûr de lui ! Et en même temps je regrette déjà de lui avoir dit non…

Hind me rejoint et s’amuse à éclabousser mon corps chaud avec ses cheveux humides.

–T’as entendu ce qu’a annoncé le restaurant de la plage ? Elle est surexcitée.

–Non, désolée je me suis assoupie. Qu’est-ce qui se passe ?

–Une « beach party » est organisée ce soir !

Je pose mes coudes sur la serviette et d’un air désintéressé, je lui réponds.

–Mouais… Et ?

–Et on y va !

–Je sais pas… Pourquoi pas après tout, il faut qu’on profite encore de nos vacances.

–Y aura peut-être de jolis garçons comme le beau mec de tout à l’heure. Hind me sourit et applaudit comme une petite fille.

–T’es incroyable toi ! Tu devrais retourner dans l’eau te rafraîchir encore un peu !

J’éclate de rire et Hind lève les yeux au ciel.

Le soleil fait rayonner son teint naturellement hâlé et briller ses cheveux noirs. Je la trouve apaisée depuis qu’elle a appris son déménagement avec sa mère. Une autre ville pour une autre vie.

La nuit tombée, nous voilà de retour sur la plage entourée d’arbres au travers desquels résonne la musique. Je prends Hind par la main gauche et de l’autre mes sandales pour aller danser sur le sable. Je suis d’humeur joviale et j’ai bien l’intention de m’amuser.

En ce début de soirée, il n’y a pas beaucoup de monde et nous profitons de cette aubaine pour danser ensemble comme des gamines parties au bal pour la première fois. Nos rires attirent deux garçons, je n’y prête pas plus attention. Un jeune homme blond s’approche de ma meilleure amie pour danser avec elle, l’autre se met un peu en retrait et nous regarde. Leurs yeux sont injectés de sang et leur sueur sent l’alcool. Hind esquive sa tentative d’approche. Il est tellement saoul qu’il trébuche et tombe au sol. Avant qu’il ait le temps de se relever, nous partons vers le bar pour nous rafraîchir et nous éloigner d’eux.

–Quels idiots !

–Oui c’est sûr ! Ils sentaient tous les deux l’alcool ! On devrait partir, il commence à y avoir trop de monde, dis-je anxieuse.

Mais Hind n’a pas envie de partir et elle me supplie de rester.

–Encore une seule danse. Une seule s’il te plaît ! Après, promis, on part… Écoute ! C’est ta chanson. Tu ne peux pas refuser !

« Beast Of Burden » des Rolling Stones retentit. Je danse déjà sur place.

–Vas-y Lou, je te rejoins. Juste le temps d’aller aux toilettes.

Je ne peux rien refuser aux Rolling Stones alors, tout en dansant, je rejoins la piste de danse qui s’est formée sur la plage.

Je danse comme si j’étais seule. Malheureusement le blond de tout à l’heure me repère et vient dans ma direction. Il essaie de me prendre la main.

–Allez ! Voyons si t’es plus douce que ta copine.

–Lâche-moi !

Je le pousse. Il tombe par terre comme l’ivrogne qu’il est. Mais lorsqu’il se relève, ses yeux sont rouges de colère. Je fais un pas en arrière et m’arrête sur le torse de quelqu’un. Le mec s’arrête, son regard n’est plus furieux. On dirait qu’il a peur. Il fait un signe de la main que je ne comprends pas et il part aussi vite que possible. Je me retourne pour remercier mon protecteur.

Max...

Il se tient debout, le visage impassible. Je n’arrive pas à savoir ce qu’il pense. J’essaie de rompre la glace en le remerciant mais rien n’y fait. Son visage est toujours aussi dur. Il m’en veut peut-être d’avoir refusé son invitation.

–Fais gaffe à toi à l’avenir.

Je n’en crois pas mes oreilles ! C’est tout ce qu’il arrive à me dire !

–OK ! Merci du conseil Monsieur !

Je croise les bras sous ma poitrine pour lui montrer que je suis en colère. Les traits de son visage se détendent et il sourit en hochant négativement de la tête.

–Quoi ? Tu te moques de moi en plus ?

Je suis encore plus furieuse.

–Allez, danse avec moi au lieu de faire la tête.

Il prend mon bras droit et me fait tourner sur moi-même. Avant même que j’arrive à dire quoi que ce soit, nous voilà au centre de la piste. Je suis toujours dos à lui, je sens son souffle sur ma nuque. Il se dandine à peine mais je sens le mouvement de ses hanches. Ses mouvements sont plus forts lorsqu’il pose sa main droite sur mon ventre. Je sens ma poitrine se resserrer lorsqu’il fait descendre ses doigts sur mon bras. Je frissonne. Je me retourne pour lui faire face et lui donner mon accord pour m’embrasser. J’ai le cœur qui bat de plus en plus fort, nos lèvres sont proches, j’attends qu’il m’embrasse. Il a un moment de recul, me regarde avec tristesse puis il prend de sa main ma joue et porte un baiser sur mon front.

–Bonne soirée Lou.

Il s’en va me laissant seule au milieu de cette foule. Je ne comprends pas ce qu’il vient de se passer et encore moins le fait qu’il ne m’ait pas embrassée. C’est quoi ce mec ?! Hind me rejoint à ce moment-là.

–Désolée, il y avait un de ces mondes aux toilettes ! J’ai manqué quelque chose ?

–Viens, on s’en va…

***

Le soleil se fait de plus en plus rare et laisse place à la grisaille, au vent et au brouillard matinal de l’automne.

Nous sommes en septembre, le jour de la rentrée des classes. Dernière année de lycée, le fameux passage du baccalauréat, une grande année !

La voix grave de Monsieur Martin, notre professeur de français, me fait sortir de mes pensées. J’ai beaucoup entendu parler de lui et de ses cours passionnants surtout la partie littérature, ma préférée. J’ai hâte de découvrir quels livres nous allons étudier, certainement du Charles Baudelaire ou encore Victor Hugo. J’aime beaucoup la littérature française mais au fond de moi je rêverais qu’il y ait un peu de littérature anglaise, je suis une fan d’Emily Brontë et de son roman « les Hauts de Hurlevent ». Et que dire du grand roman de Jane Austen, « Orgueil et Préjugés ». Certainement le livre le plus féministe que j’ai lu. Et oui, je suis une grande romantique.

Monsieur Martin en impose autant par son charisme que par sa beauté. Un bel homme aux cheveux bruns, un timbre de voix grave et suave à la fois. Il a de grands yeux verts et une mèche de cheveux tombe régulièrement sur son front, qu’il ôte délicatement de sa main droite. Personne ne peut être insensible à cet homme et du haut de mes 17 ans, je suis impressionnée.

Pendant qu’il nous explique le programme de cette année, un jeune homme assez grand et fin se présente à la porte et s’excuse de son retard. Il est nouveau et s’est perdu dans les couloirs du lycée.

La seule place disponible est à ma table, il se dirige versmoi.

–Salut, je peux ?

Tous les yeux de la classe se portent vers nous, dans l’attente de ma réponse. Bien évidemment je ne peux pas refuser vu qu’il ne reste plus de place et pourtant j’aimerais bien. Ma timidité m’a fait beaucoup de tort alors je préfère être seule.

–Évidemment, tu peux !

Je réponds avec un sourire forcé. Le cours reprend et j’écoute attentivement notre professeur sans faire attention au garçon qui vient de s’asseoir à mes côtés.

Je suis ravie de cette première matinée et lorsque la sonnerie retentit pour nous annoncer la fin du cours, je sors de la classe et me dirige vers un banc pendant que le reste des élèves part se restaurer à la cantine.

Je m’assois sur ce banc plus tout à fait neuf et tagué par de cœurs, de déclarations d’amour, de noms et de dessins. Je ferme les yeux, renverse la tête en arrière et inspire fortement comme pour relâcher la pression. Une personne m’interpelle.

–Re… Euh je ne me suis pas présenté. Moi c’est François et toi ?

J’ouvre mes grands yeux marron et le regarde d’un air surpris.

–Désolé, je ne voulais pas te déranger… je suis juste nouveau, un peu perdu… et tu tiens dans tes mains mon livre préféré. Du coup je me suis approché. Désolé.

–Non, ce n’est rien. Je veux dire, tu n’as rien fait de mal, j’ai seulement l’habitude d’être seule.

François fait demi-tour et s’apprête à s’en aller.

–Lou. Moi je m’appelle Lou. Alors comme ça tu aimes « Orgueil et Préjugés » ? Difficile à croire sortant de la bouche d’un garçon.

–Et moi je trouve intéressant d’avoir un point de vue masculin dans ce livre et ainsi défendre Darcy. Il renchérit et j’en reste bouche bée.

Je me mets à rire. Le petit nouveau réussit à m’interpeller. Sur ces échanges et ces fous rires, nous oublions d’aller manger et il est déjà l’heure d’aller au cours d’anglais.

L’après-midi passe rapidement et François, qui a déjà 18 ans puisqu’il a redoublé une année au collège, me raccompagne en voiture.

***

Grâce à François, ma rentrée s’est bien passée et je ne vois pas les semaines passer, nous sommes déjà en octobre et les vacances de la Toussaint approchent.

François et moi sommes devenus inséparables et il s’entend à merveille avec Hind. Ce grand brun est un romantique à la recherche de son âme sœur, quelqu’un avec qui il pourrait enfin se révéler au grand jour. Sans devoir se cacher et assumer avec lui pleinement son homosexualité, vivre heureux tout simplement.

François est fils unique, comme moi, ce qui nous fait un autre point commun. Il vit avec ses parents dans les hauteurs de la ville. Une famille puritaine, très respectueuse des principes. Alors annoncer son homosexualité à ses parents est pour François un immense défi.

Il se sent bien seul le soir dans cette immense maison, souvent vide du fait des voyages d’affaires de ses parents. Ils ont créé une société de publicité ensemble et travaillent beaucoup en France et dans le monde entier. Alors régulièrement je me retrouve chez lui à regarder des films et de temps en temps Hind nous rejoint.

Hind se fait de plus en plus rare et je la trouve très discrète comme si elle me cachait quelque chose ou plutôt quelqu’un…

***

Les vacances scolaires sont enfin là et nous avons décidé avec François de fêter Halloween.

François veut faire une grosse fête chez lui.

En entrant dans une boutique décorée pour l’occasion, en compagnie de François et Hind, je croise un garçon qui ne m’est pas inconnu. Max ouvre la porte pour en sortir tandis que j’ouvre la seconde porte pour y entrer.

Max, ce garçon rencontré à la plage cet été. Il est là, dans la même ville que moi. Ce n’était donc pas un vacancier. Mais, malheureusement pour moi, il est accompagné d’une jolie brune. Et au vu de son bras autour de sa taille, elle ne peut pas être autre chose que sa petite amie. Ils ont l’air heureux à rire aussi fort.

Mon regard trop insistant interpelle Max et nos regards se croisent. François qui n’a pas vu la scène car il parle avec Hind trébuche et rouspète.

–Hé ! Avance !

–Je… oui… je…

Hind suit immédiatement mon regard et remarque Max qui a déjà plongé le sien dans celui de la brunette. Et s’écrie :

–Mais c’est le garçon de la plage ?

Beaucoup trop gênée, je balbutie quelques mots.

–Si… oui… Peut-être. Je ne sais pas mais ce que je sais, c’est que nous avons une fête à préparer.

Et quelle fête ! François a invité toute notre classe et les amis des amis sont les bienvenus.

L’immense villa des parents de François est devenue une « villa hantée ». Nous avons réussi à faire une fantastique et effrayante décoration. Je suis fière de nous.

François n’aime pas être seul et il s’est fait beaucoup de copains en sortant dans les bars de la ville.

Mais c’est la première fois qu’il ouvre la porte de sa villa à autant de monde.

Hind nous avait prévenus qu’elle arriverait avec quelqu’un et qu’il fallait absolument qu’elle nous le présente.

Il y a trop de nouveautés pour moi dans cette fête. Tout d’abord François qui invite beaucoup trop de monde à mon goût et Hind qui nous présente quelqu’un. Moi qui suis de nature réservée, j’allais devoir m’ouvrir aux autres. Au moins pour le temps d’une soirée.

2 LA SOIRÉE

François me prend dans ses bras et m’embrasse aux creux de la joue afin d’essayer de me détendre.

–Allez ! Ne t’inquiète pas ! Je suis certain que ce sera une soirée fabuleuse ! Il est temps de s’ouvrir au monde ma chérie ! crie-t-il.

Je fais la moue mais je lui souris pour lui faire plaisir.

Nous sommes dans le hall d’entrée afin d’accueillir les premiers invités. Hind est enfin là ! Waouh, je ne la reconnais pas ce soir ! Elle est maquillée, contrairement à d’habitude. Un ras-de-cou en argent orne sa belle robe noire courte et près du corps. Un garçon lui tient la main. Il est assez grand, fin et aux cheveux bruns mi-longs. Je ne l’ai jamais rencontré. Tous les deux s’avancent vers nous. Hind me saute au cou et m’embrasse.

–Lou, François, je vous présente Bruno. Elle s’arrête, inspire un bon coup et lance : mon petit ami.

–Ah ben ça alors !! Cachottière ! s’exclame François.

Alors que moi, je reste en arrière-plan, un peu surprise par ce secret si bien gardé. D’habitude, je sais tout de ma meilleure amie, je me sens, pour le coup, trahie.

–Lou ?... me questionne Hind alors que François me donne un coup de coude pour me faire réagir.

Je souris, un sourire faux et qui laisse apparaître toutes mes dents.

–Bruno ! Très contente de faire ta connaissance.

–Pas autant que moi, ajoute Bruno qui continue. Hind m’a tellement parlé de toi que j’avais hâte de te rencontrer.

–Et si on allait tous ensemble dans le salon s’asseoir sur le canapé ? Et vous avez intérêt à tout nous raconter, déclare François tout excité par cette nouvelle histoire.

Au fur et à mesure de la discussion, j’apprends que Hind et Bruno se sont rencontrés à la bibliothèque de leur lycée. Bruno est assez drôle et finalement je me décontracte et m’étonne de rire à ses blagues.

Pendant que nos tourtereaux s’embrassent, François me caresse les cheveux, une habitude qu’il a prise lorsqu’il me parle. Je m’arrête de discuter lorsque je vois Max entrer dans le salon accompagné d’une fille.

Une petite brune aux cheveux bouclés. Elle regarde autour d’elle alors que Max serre plusieurs mains de copains afin de les saluer. Très sûr de lui, comme si les lieux lui appartenaient.

Il me voit, me sourit et ose même un clin d’œil.

J’hallucine, il est tellement prétentieux !

Sans réfléchir, je me colle à mon meilleur ami et l’embrasse. François est un garçon intelligent alors il sourit et regarde autour de lui.

–Qui tu essaies de rendre jaloux ?

–Je suis bête, excuse-moi de me servir de toi !

–Si cela a marché, pas de soucis.

–Je ne pense pas. Il est parti.

Max n’est déjà plus dans la pièce. Je suis stupide ! Mais qu’est-ce qui m’arrive ?

–Je ne sais pas ce que j’ai essayé de faire. C’est ce garçon, tu sais le garçon que j’ai rencontré cet été. Je n’arrête pas de le revoir. J’avoue qu’il m’intrigue et en même temps je le trouve tellement arrogant ! Mais qu’est-ce qu’il fait à ta fête ?

–Tu sais, beaucoup de personnes ont été invitées et elles-mêmes ont invité d’autres personnes. Il doit habiter dans le coin.

François fixe son regard sur Hind toujours enlacée dans les bras de Bruno. Il tape sur ses cuisses et se lève.

–Bon ! Il est temps d’aller à la rencontre du monde ! Go ! Lou, tu me suis ! On laisse les amoureux ensemble à se lover.

Je suis François qui me tient par la main pour me diriger et peut-être aussi pour être certain que je ne le quitte pas.

François est dans son élément, il passe d’invité en invité avec une telle aisance que j’en suis un peu jalouse. Je suis derrière lui, tête baissée, intimidée par le monde, tel un petit agneau.

Et voici le loup…

–Hey, Max ! je ne savais pas que tu venais, s’exclame François.

–Ça fait un bail que tu n’es pas passé au bar. Ça va ?

Je reconnais la voix de mon beau ténébreux de cet été. Je sens mes joues chauffer et devenir rouges. Je baisse toujours la tête et regarde bêtement mes chaussures. J’aurais dû mettre de beaux escarpins et non mes vieilles baskets.

–Oui, au top comme tu le vois.

–T’es accompagné ? Tu me présentes ta petite amie ?

–Non, c’est ma meilleure amie.

François me pousse vers l’avant sans savoir que c’est de Max que je lui parlais. Comment aurait-il pu le savoir, je ne lui avais jamais dit son prénom.

Timidement, je lève les yeux vers Max.

–Salut.

–Lou ! Un plaisir de te revoir. Il me répond d’une voix amusée avec un léger sourire en coin.

–Mais vous vous connaissez ? demande François étonné.

–Nous nous sommes croisés cet été sur la plage, lui répond Max d’un ton neutre sans détacher son regard du mien.

François se tourne légèrement vers moi pour me faire les gros yeux, il vient de tout comprendre. La brune qui accompagne Max arrive et l’entraîne vers elle. Tous les deux s’éloignent de nous.

C’est ainsi que ce cauchemar se termine.

François continue la discussion en cours avec le reste des personnes présentes. Au bout d’un moment, je décide de m’éclipser discrètement dans sa chambre. Après avoir esquivé toutes les personnes présentes, j’arrive enfin à l’étage. La chambre de François est celle au fond du couloir. Cet étage comprend également la chambre de ses parents, une chambre pour les invités et une salle de bains. Je trouve cette maison fascinante et décorée avec beaucoup de goût, très moderne contrairement à la mienne qui est plutôt sobre.

Enfin, je me trouve devant la porte, je vais pouvoir m’y enfermer et peut-être même dormir. La porte est difficile à ouvrir, comme fermée à clé. Je force et en ouvrant je tombe par terre avec la chaise qui bloquait la poignée.

–Aïe ! Mince !

Je grogne et me relève péniblement à cause de cette chaise, je lui donne un coup de pied. Et là je vois la brune à califourchon sur Max. Horrible !

Il est tout ébouriffé et ses lèvres sont si pulpeuses et attirantes que je n’arrive pas à dire quelque chose. J’aimerais plutôt lui sauter dessus pour l’embrasser à mon tour. C’est la brune avec ses longs cheveux ondulés qui m’interpelle :

–Tu peux sortir et fermer la porte, on est comme occupés là ! Je m’exécute, sans dire un mot.

Mais quelle sotte je suis ! Pour qui elle se prend celle-là ! Décidément la soirée n’est vraiment pas faite pour moi.

Il faut que je rentre chez moi mais je n’ai pas pris mon scooter car j’ai prévu de rester dormir chez François. Je ne me sens pas à l’aise. J’ai besoin de me retrouver seule.

Déboussolée, j’entre dans une autre chambre, celle-ci disponible. Une chambre aux tons gris pâle avec un lit blanc qui me semble immense. De beaux bijoux sur une des tables de chevet m’informent que je suis dans la chambre des parents de François.

Avant de m’être assurée d’avoir fermé la porte à clé, je me couche épuisée sur le lit et m’endors aussi vite.

Des cris et des applaudissements me réveillent. Je décide de sortir de cette chambre et je me dirige vers le rez-de-chaussée. Il est une heure du matin, je suis surprise de trouver encore du monde dans le salon. Autour de la table, quelques personnes jouent au strip poker.

La brune aux cheveux bouclés est debout en soutien-gorge rouge. Évidemment, de couleur rouge ! Je la trouve sexy. Elle se dandine et enlève son jean laissant apparaître un joli shorty en dentelle de la même couleur que son soutien-gorge.

Elle me remarque et d’un air dédaigneux me provoque.

–Oh, un petit chaton qui s’est perdu.

Cette fois, je ne veux pas me laisser faire et lui réponds sèchement en espérant qu’elle s’arrête, ce qui au contraire l’excite.

–Fais attention que le chaton ne soit pas une tigresse !

–Oooh ! Tu m’intéresses ! Viens donc jouer avec nous, tigresse et fais-nous voir ce dont tu es capable !

Je prends une grande respiration, regarde autour de moi, cherchant Hind ou François pour me rassurer. François est assis à la table, il me sourit et me tend la main afin que je vienne auprès de lui. Je m’avance et tout en me dirigeant vers lui je me demande pourquoi je cède à cette fille. Je m’assois à ses côtés.

François regarde la brune et déclare :

–À ta place Marie, je ne chercherais pas d’histoires à ma meilleure amie. Tu n’aurais pas dû…

–C’est ce qu’on va voir !

On relance le jeu, je prends mes cartes et en les soulevant j’aperçois Max qui me sourit avec un regard complice mais toujours aussi intense. Ce qu’il peut m’exaspérer et m’attirer à la fois ! C’est incroyable !

La partie commence. Je m’amuse beaucoup. J’aime le poker même si je ne joue jamais pour de l’argent et encore moins pour me déshabiller. J’ai appris à jouer avec mon père. Le dimanche, on jouait aux cartes et à toutes sortes de jeux liés aux cartes.

Cette pauvre Marie se retrouve vite encore une fois en soutien-gorge. Cela ne la dérange pas, de toute évidence, et les garçons autour de cette table semblent blasés de la voir dans cette tenue. Il y a Max, qui la connaît déjà sous cet angle, François qui regarde ses cartes et deux autres garçons, un certain Vincent, blond aux cheveux mi-longs et Marc un brun cheveux très courts, le seul peut-être qui lui jette un coup d’œil de temps à autre.

Je perds ma première partie, je suis plus énervée d’avoir perdu qu’embêtée de devoir retirer un vêtement. Je décide de retirer mes chaussettes, ce qui fait rire Max et glousser la brune qui fait échapper de sa bouche une « petite joueuse ». Cette phrase a le don de m’énerver et je retrouve toute l’énergie dont j’ai besoin.

Chacun leur tour, tous sont éliminés. Il ne reste plus autour de cette table que Max et moi. Je me réjouis de ne l’avoir que pour moi. Nous sommes seuls dans le salon, les autres sont dehors dans le jardin à discuter.

Je joue au bluff, je n’ai rien. Max se couche et je gagne ! Peut-être trop facilement. Aurait-il fait exprès de perdre pour me laisser gagner ? Quoi qu’il en soit, je suis heureuse. Le plaisir de le voir se déshabiller me fait oublier mes pensées.

Max est là devant moi, torse nu. Une flamme s’embrase en moi, je n’ai qu’une envie, c’est de l’embrasser.

Il s’apprête à enlever son pantalon. J’ai envie de le voir en boxer mais j’aimerais le voir dans d’autres circonstances. J’aimerais qu’il se déshabille pour moi parce qu’il en a envie et non pas parce qu’il a perdu à un jeu de cartes

–Arrête-toi ! J’ai gagné, et c’est suffisant. Il me regarde surpris et rajoute.

–Dommage… Il prend une légère inspiration, remet son tee-shirt et finit sa phrase. Pour toi.

Encore cette arrogance. Tantôt il me regarde avec envie, tantôt il se moque de moi.

Mais à cet instant, je suis comme une furie et rien ne m’arrête.

–Ou pour toi…

Je m’approche de lui, passe ma langue sur mes lèvres doucement. Je mets ma main sur sa poitrine et je sens son pouls s’accélérer.

Je ne me reconnais plus mais là à cet instant, je veux juste embrasser ce jeune homme trop arrogant. Il m’attire et je sais que je lui plais aussi. Il pourra le nier autant qu’il le veut mais tous ses gestes ou regards affirment le contraire.

Je me mets sur la pointe des pieds et m’approche de ses lèvres. Max prend de ses doigts le bout de mon menton et m’embrasse.

François nous interrompt mais il ne voit pas la scène.

–Max, désolé mec mais Marc et Vincent sont partis. Marc ramène Marie car elle est malade. Je pense qu’elle a trop bu.

–Euh… OK. Je… je vais partir aussi du coup.

–Non, t’inquiètes, reste dormir là dans une des chambres. Lou, tu montes avec moi ? On va se coucher, je suis fatigué !

Nous avons effectivement l’habitude de dormir dans la même chambre mais pas ce soir…

–Je me suis assoupie dans la chambre de tes parents tout à l’heure. Si cela ne te dérange pas je vais y continuer ma nuit. Je sens que tu vas ronfler et j’ai besoin de dormir.

–OK ! Max, je te fais voir où est ta chambre, monte. C’est notre chambre d’amis. Juste en face de celle de mes parents.

Max et moi restons immobiles. Encore troublés par notre baiser.

–Vous me suivez ou vous restez à discuter ? demande François.

Pour ne pas qu’il ait de soupçons et parce que je suis aussi fatiguée, je lui réponds.

–Je suis crevée ! Tu rigoles, je monte.

François monte en premier, je le suis. Derrière moi Max. Sa main effleure la mienne. Je suis comme effrayée et excitée. Tout cela me paraît irréel.

Ce n’était pas prévu et du haut de mes 17 ans je n’ai pas beaucoup d’expérience. À part ce que j’ai lu dans mes livres et quelques petits copains, je ne connais rien à l’amour.

Nous arrivons à l’étage. François ouvre la porte de la chambre d’amis pour y installer Max. Une chambre légèrement moins grande que celle où je me suis assoupie et tout de blanc décorée. Les murs, les meubles, la couette, tout est blanc.

–J’espère que cela te convient.

–Oui, ne t’inquiète pas. Au vu de ma fatigue, je pourrais m’endormir n’importe où.

–Alors bonne nuit.

François se retourne vers moi et m’embrasse sur la joue.

–Viens ma jolie.

Il est si doux avec moi, un frère à mes yeux. Il ouvre la porte de la chambre de ses parents. Pose sa main sur mon dos pour m’y faire entrer.

–Ça va aller ? N’hésite pas, tu sais où est ma chambre. Bonne nuit tout le monde. Max a déjà fermé sa porte, ce qui me déçoit. J’aurais au moins aimé un geste de la main, un mot ou je ne sais pas… n’importe quoi d’autre qu’une porte fermée !

–Bonne nuit mon François. À demain.

Je ferme la porte de ma chambre, retire mes baskets, enlève mon jean pour rester uniquement avec ma culotte noire en coton et mon tee-shirt. Je me jette ensuite sur le lit et commence à penser à cette folle soirée.

Quelqu’un frappe à ma porte très doucement. C’est à peine audible. Elle s’ouvre et Max se présente. Il est en boxer et torse nu. Je vois apparaître ses abdominaux, il est si grand et tellement musclé !

–Je peux m’allonger auprès de toi ?

Des fossettes apparaissent lorsqu’il me sourit. Je n’arrive plus à réfléchir, je suis sous le charme de ce garçon. J’ai envie de le sentir, sentir son corps chaud, son souffle sur ma peau.

–Oui, le lit est assez grand.

Max s’approche doucement, ferme la porte à clé, se couche à mes côtés et m’enlace de ses bras. Je sens ses muscles se contracter, il installe sa tête au creux de ma nuque et s’endort ainsi, sans mot mais avec beaucoup de douceur. Son souffle me berce et je m’endors à mon tour.

MAX

Je me réveille, la chambre est encore plongée dans le noir. Il doit être très tôt le matin. Mon bras entoure Lou. Putain mais qu’est-ce que je fous ? Qu’est-ce qu’il me prend ? Il faut vite que je me barre de cette chambre et sans la réveiller.

Doucement j’enlève mon bras et descends du lit. La poignée grince lorsque j’essaie d’ouvrir la porte. Merde, je l’avais fermée à clé. Je déverrouille la porte, la clé claque. Mais c’est quoi ce bordel ! Je ne vais jamais réussir à sortir d’ici sans faire de bruit.

Je me surprends à regarder la jolie brune dormir avant de sortir, c’est fou ce qu’elle m’attire. Elle a des courbes parfaites, son tee-shirt lui moule la poitrine, je ne peux m’empêcher de me lécher les lèvres. Je lui aurais bien fait l’amour. Quoi ? Non ! Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Je l’aurais bien baisée oui, c’est ça, baisée. Je rentre dans la seconde chambre et me rhabille rapidement. Je prends les clés de ma voiture posées sur la table de chevet, mon portable et descends rapidement comme s’il y avait le feu à l’étage.

C’est moi qui suis en feu en pensant à Lou. Le cuir froid du siège de ma voiture me ramène à la réalité. Je démarre et pars à toute vitesse.

Je fuis cette fille alors qu’au fond de moi, je rêverais de la regarder dormir encore, la toucher, sentir sa peau. J’efface ces images de ma tête et accélère.

Je roule en direction de mon bar, là-bas je serai loin d’elle et de toutes ces conneries. J’arrive devant, je rentre et monte dans mon bureau. Le jour se lève doucement. J’envoie un sms à une autre brune « T’es où ? Débarque, j’ai envie de toi. »

Je m’assois à mon bureau mais je n’arrive pas à penser à autre chose qu’à cette fille rencontrée sur la plage cet été et à qui j’ai refusé un baiser.

Je me souviens de ses courbes dans son petit maillot de bain deux pièces et comment sa poitrine se gonflait à chacune de ses respirations. Elle avait refusé de venir boire un coup avec moi. Jamais personne jusque-là n’avait refusé mes avances. Elle avait réveillé en moi l’animal que je pouvais être parfois. Alors, lorsque je l’ai vue le soir même sur cette plage, innocente, je n’ai pas pu me retenir de venir à son secours. Quand j’y pense, j’aurais dû casser la gueule à ce pauvre type. À la place, j’ai dansé avec elle. Je sens encore ses fesses contre mon corps bouger sur le rythme de la musique. Il m’a fallu beaucoup de concentration pour ne pas lui sauter dessus, là devant tout le monde. Mais quand elle s’est retournée pour me regarder avec son regard angélique, je ne pouvais pas succomber à la tentation. Il fallait que je m’éloigne d’elle avant qu’elle ne réveille en moi un sentiment enfoui depuis trop longtemps.

L’arrivée d’un sms me sort de mes souvenirs « je viens de me garer, ouvre-moi. »

Marie est enfin là ! Je me sers d’elle comme des autres pour oublier. Je me rassure en me disant qu’elles doivent y trouver leur compte. Elles ne savent rien sur moi et je ne veux rien savoir d’elles. On se réfugie tous dans le sexe pour une bonne raison.

J’ouvre la porte de service, Marie entre. Je lui prends le bras puis lui empoigne les cheveux et l’attire vers moi. Elle aime lorsque je suis brutal. Je la plaque contre le mur pour la dominer.

–T’étais où ?

Je lui pose cette question alors que la réponse ne m’intéresse pas. Je suis certain qu’elle est partie avec Marc baiser. Son excuse d’avoir trop bu ne tient pas la route, pas avec elle. Il n’a fait que la regarder toute la soirée. Et franchement, je m’en fiche. Nous ne sommes pas ensemble, je ne suis avec personne.

–Qu’est-ce que ça peut te faire ? Je suis là maintenant, répond-elle dédaigneuse comme à son habitude.

–Rien, tu as raison.

Je la retourne et l’amène vers une table. Cette fille est aussi paumée que moi en ce moment et le sexe nous permet de ne pas penser à nos problèmes le temps d’un instant au moins. Mais ce soir, c’est à une autre brune que je pense lorsque Marie passe ses mains sur mon corps.

Il n’y a pas de jugement, pas de promesses, nous savons l’un et l’autre pourquoi nous sommes ici et ce que nous recherchons.

3 LE SAVIOR

La lumière du jour me réveille. J’ai froid. Je me tourne du côté de Max mais il n’est pas là. Seule la marque de sa tête sur son coussin prouve qu’il a passé la nuit à mes côtés.

Je me demande où il est. Son côté est froid, il a dû partir depuis longtemps. J’attrape mon téléphone et regarde l’heure, 10 h 30. Du bruit dans la cuisine me décide à descendre. François est assis sur le tabouret de la cuisine, il boit un café. Je me demande s’il sait quelque chose, s’il a entendu Max frapper à ma porte…

D’une voix rauque, il me salue.

–Salut, toi. Ça va ? Bien dormi ?

Je scrute la cuisine à la recherche de Max. François le remarque.

–Max est parti tôt ce matin si tu le cherches. Il m’a envoyé un sms pour m’avertir et me remercier.

Je suis triste de l’entendre et un peu déboussolée. Je ne sais pas quoi penser de ces derniers évènements. François me tire de mes pensées pour me ramener au moment présent :

–Alors ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu craches le morceau ? T’es trop bizarre ce matin.

–Alors quoi ?!

–Arrête, tu adores ce mec ! Tu as passé un petit moment hier soir avec lui et sa chambre était en face de la tienne. À ta place je serais excité !

Visiblement François ne sait rien. C’est mon meilleur ami et j’ai besoin d’évacuer tout ce trop-plein d’émotions.

Je décide donc de lui expliquer ce qui s’est passé lorsque tout le monde était dans le jardin. Le baiser furtif, la nuit passée…

–C’est pas vrai ! Et il n’a rien tenté ? Vous n’avez absolument rien fait d’autre que dormir ?!

–Non, rien.

François est surpris. Un silence s’installe.

–Il m’a demandé ton numéro de téléphone. Et je lui ai donné. J’avais peur que tu sois en colère que je l’aie fait mais c’est peut-être une bonne chose, non ? Vu qu’il est parti sans te dire au revoir.

–Je ne suis pas furieuse, ne t’inquiète pas. Je ne m’attends à rien d’un mec qui part comme ça, sans rien dire. Ce n’est pas un garçon pour moi. Je suis trop « fleur bleue » et vu qu’il ne s’est rien passé hier, il doit me prendre pour une gamine ou je ne sais quoi. Tu vois bien le genre de mec que c’est. C’est vrai quoi ? Regarde-moi ! Et puis, en réalité je ne sais rien de lui !

–Je trouve que tu es trop dure avec toi. Ce n’est pas parce que tu manques d’expérience que tu es nulle. Après, il est vrai que Max est plutôt un mec à filles comme on dit. Je ne l’ai jamais vu avec la même personne, ni jamais réellement en couple. Marie est une passade et elle le sait.

–C’est bien ce que je disais. Il n’est pas pour moi !

–Je ne suis pas si certain. C’est vraiment un chouette garçon. Il vient de Paris. Il habite à Annecy depuis moins de deux ans et travaille depuis dans ce bar qui lui appartient. Il a 23 ans et je pense seulement qu’il n’est jamais tombé sur la bonne personne.

Je digère toutes ces informations. Et doucement je reprends :

–23 ans ?! Gérant d’un bar ?! Je le savais plus âgé mais là il a 6 ans de plus que moi et il travaille dans un bar ?

–Tu auras bientôt 18 ans, alors vous n’aurez que 5 ans de différence…

–Ce n’est pas tant l’écart d’âge et tu le sais. C’est tout le reste. Le bar, les filles. Je, je… François m’interrompt.

–Tu as le temps de voir. Profite pour une fois sans te prendre la tête. Attends qu’il te rappelle et tu verras.

–Je ne sais pas… Tu as peut-être raison.

Je m’assois sur un des tabourets et François m’apporte une tasse de café. Nous décidons de clore cette discussion et de débriefer sur la soirée et surtout sur Bruno, le petit ami de Hind.

Nous sommes d’accord sur le fait que Bruno est sympa et très rigolo. Physiquement il est exactement le type de garçon que Hind aime. Et il est attentionné envers ma copine. Je suis rassurée de la savoir entre de bonnes mains.

Usée par cette soirée, je décide de rentrer chez moi. J’ai besoin de me réfugier dans un de mes livres et ne plus me torturer l’esprit à penser à Max.

***

Nous sommes assis en classe de mathématiques. À mes côtés François est aussi peu inspiré que moi par ce cours. Les mathématiques ce n’est pas notre matière préférée.

Nous avons repris les cours il y a déjà quinze jours et aucune nouvelle de Max.

La sonnerie retentit, la fin de semaine est enfin arrivée. François me ramène à mon domicile comme à son habitude mais il insiste pour que je sorte demain soir avec lui, Hind et Bruno au fameux bar où travaille Max.

Je n’ai pas envie de me ridiculiser ni de ressembler à une groupie alors je refuse. En se garant devant ma maison, il insiste une dernière fois.

–Allez ! On sera tous ensemble. Tu ne le verras même pas.

–T’es chou d’insister mais vraiment je ne veux pas et puis il y a ce contrôle d’histoire lundi que je veux réviser.

–Fausse excuse ! Pfff !

–Peut-être mais c’est comme ça ! Salut François.

Je descends de sa voiture et rentre chez moi.

Je suis lasse de me demander pourquoi Max ne me rappelle pas et je m’en veux d’être attirée par lui. Si je ne l’avais pas rencontré, tout serait plus simple.

Je passe la soirée à lire. Il est déjà tard lorsque je m’allonge sur mon lit. Mon téléphone vibre pour m’indiquer l’arrivée d’un sms. C’est Hind qui insiste à son tour.

« Je m’inquiète pour toi. Ça fait longtemps que tu n’es pas sortie et j’ai vraiment envie de te voir.

Bruno viendra avec un copain… »

Je ne sais pas si c’est la fatigue mais j’accepte. Après tout, j’ai le droit de sortir avec mes amis et en plus il y aura une nouvelle tête avec nous.

« Vous m’avez eue à l’usure toi et François. OK je serai présente ! »

Le lendemain, j’avertis François que je serai là et lui demande par texto de bien vouloir venir me chercher chez moi et si je peux rester dormir chez lui.

C’est un joli samedi ensoleillé. Je suis de très bonne humeur et décide de mettre tous les atouts de mon côté pour ce soir. C’est vrai ! Pour qui il se prend ce Max à ne pas m’appeler ?! Je vais lui faire voir qui je suis !

Je pars faire du shopping. J’achète de nouveaux vêtements, un nouveau jean slim qui, je trouve, me met en valeur. Et un petit top noir. En partant, je m’arrête chez le coiffeur et lui demande de me faire de légères anglaises. J’ai de longs cheveux châtain clair et je ne sais jamais comment me coiffer. Pour ce soir, je préfère laisser faire un professionnel. Je me sens belle, cela faisait longtemps que je n’avais pas eu cette sensation.

Il est déjà 19 heures et François ne va pas tarder. Je saute dans mon nouveau jean et mets mon joli haut, dont le décolleté laisse entrevoir la naissance de ma poitrine.

Je me regarde dans le miroir et après réflexion, je décide de mettre du crayon noir sur mes yeux et du mascara. Pas plus, juste pour souligner mon regard. Il est l’heure, François m’avertit qu’il est là par un texto.

Je sors de ma chambre et salue mes parents. Ma mère toujours aussi douce avec moi me gratifie d’un sourire et me dit que je suis très jolie ce soir. Je l’embrasse et sors rejoindre mon meilleur ami.

J’ouvre la portière de sa voiture, François regarde son téléphone et ne me prête pas attention. Quand enfin il daigne me regarder, il est tellement surpris que j’en rigole.

–Et bien quoi François ? Remets-toi ! Je me suis juste un peu coiffée et maquillée plus que d’habitude.

–Tu es splendide ! Tu l’es toujours d’ailleurs mais là tu es différente et cela te va bien. On va bien s’amuser ce soir !

–Oui ! Je suis d’excellente humeur ! Allez go !

Je suis stressée à l’idée de savoir que je vais revoir Max mais je suis fatiguée de jouer « Cosette ».

Il est temps pour moi de m’amuser avec mes amis.

Nous sommes devant l’établissement de Max, le « Savior ». Drôle de nom pour un bar, le « sauveur »…

C’est grand et en même temps intimiste. De jolis canapés en cuir rouge et des tables en bois noir. Il y a des bougies à chaque table, ce qui rend l’endroit romantique et chaleureux. En face de l’entrée se trouve une scène où se produit chaque week-end un groupe.

Je suis heureuse de voir que Hind et Bruno sont déjà là. Ils nous présentent Steve, un ami de Bruno.

Un petit blond au look surfeur.

On commande nos boissons auprès de la serveuse, pendant que Hind me raconte sa rencontre avec les parents de Bruno. Tandis que les garçons parlent de football.

Mon cœur se serre lorsque je vois Max descendre de l’étage avec une nouvelle fille. Il ne la tient pas par la main, mais il est évident à voir la jeune fille aux cheveux blonds encore ébouriffés et aux joues rougies qu’ils n’ont pas fait que discuter. Hind remarque que je ne l’écoute plus et tourne la tête pour regarder ce qui m’interpelle.

–Ça va aller ? Si tu veux je te raccompagne.

–Non ! ça va je gère. Après tout, n’en faisons pas toute une histoire. Il n’y a jamais vraiment eu quelque chose de sérieux entre nous. Je dirais même qu’il n’y a pas de nous !

Hind reprend sa conversation mais je ne l’écoute qu’à moitié. Je suis beaucoup plus touchée par la vision de Max que je ne le dis. J’essaie de faire bonne figure et me mêle aux différentes discussions. Un groupe de country se met à jouer, je me détends. Je rigole beaucoup des histoires de Steve aussi farfelues les unes que les autres. François commande une nouvelle tournée mais ce n’est pas la serveuse qui vient prendre la commande, c’est Max.

–Salut tout le monde. Ça va ?

Tout le monde, sauf moi, répond instinctivement « oui ». Max se penche vers moi et me souffle.

–Lou ? Et toi ?

Les battements de mon cœur résonnent dans mes tympans tellement je suis stressée. J’essaie le plus calmement possible de répondre positivement à la question.

–Oui, merci ! Et toi ?

Il me répond d’un hochement de tête et prend la commande. Je suis heureuse de le voir s’éloigner et je souffle un peu. Je suis en colère contre moi-même pour toutes ces sensations que Max arrive à me faire ressentir. Je ne suis plus moi-même en sa présence et c’est effrayant !

Notre commande est apportée par la serveuse. Max est encore une fois trop occupé à discuter au bar avec une jolie fille. Mais qu’est-ce que je peux lui trouver ? Il n’a rien de Darcy, ni d’aucun des grands hommes de mes livres. Rien de romantique ! Je le fusille du regard. Il le remarque. Je suis si en colère contre moi-même, contre cette situation. Je ne comprends pas son comportement. C’est un jeu pour lui ?

Je décide de sortir prendre l’air afin d’avoir les idées claires et de reprendre le cours de la soirée plus sereinement.

François me rattrape.

–Hey ! Ça va ma jolie ? Tu veux que je t’accompagne ?

–Merci François mais j’ai besoin d’être seule cinq minutes. Ne t’inquiète pas.

Dehors je me sens déjà mieux. Le froid fige mon visage et avec lui ma colère s’estompe. Steve me rejoint pour fumer une cigarette.

–Tu fumes ? Tu en veux une ?

–Non, merci. Je ne fume pas.

–En plus d’être jolie, tu n’as aucun vice.

–Tu es beaucoup trop gentil. Mais merci du compliment.

Il s’approche de moi. Tout proche de mon visage. Remet en place une mèche de mes cheveux à l’arrière de mon oreille.

–J’aimerais beaucoup t’embrasser.

–Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je suis flattée mais non.

Steve n’attend pas ma réponse et se penche pour m’embrasser. Lorsque j’essaie de le repousser, il est lui-même tiré en arrière par Max !

–Il me semble qu’elle t’a dit non ! C’est Max qui hurle d’un air menaçant.

Steve se décompose, il est effrayé par la fureur que l’on peut lire dans les yeux de Max.

–Moi je ne veux pas d’embrouille. Pas de soucis, je m’en vais.

Il rentre ainsi dans le bar me laissant là, seule avec Max. Le peu de courage de Steve me fait sourire.

–Qu’est-ce qui te fait sourire ? Tu sors seule, ce qui peut être dangereux et en plus à cause de toi j’ai failli me battre avec un client.

Je suis trop en colère pour me taire. Et repousse Max à coups de poings sur sa poitrine.

–Mais pour qui tu te prends. Monsieur qui m’embrasse, s’endort à mes côtés puis ne me rappelle jamais ! Je ne suis pas ta copine ! Je fais bien ce que je veux et j’embrasse qui je veux !

Max attrape mes poings et me pousse contre le mur pour m’embrasser fougueusement. J’ai les poings liés par Max et je suis incapable de bouger. Et en même temps, je ne veux pas bouger. Je me laisse embrasser et l’embrasse à mon tour.

Max s’arrête, pose son front contre le mien. Son souffle est intense. Et il me dit, encore essoufflé par cette étreinte.

–Je suis désolé. Je…je n’aurais pas dû. Je ne cherche pas une relation. Mais c’est toi ! Tu es… Et merde !

Je sursaute. Il donne un coup de poing contre le mur et s’en va. Me laissant seule encore une fois. François vient de sortir et il me rejoint aussitôt.

–Quand j’ai vu Steve rentrer furax, je me suis dit qu’un truc clochait alors je suis sorti et je viens de croiser Max tout aussi furax. Je pense qu’il est préférable de rentrer et tu m’expliqueras tout sur le chemin. J’enverrai plus tard un texto à Hind.

Je fais un léger signe d’approbation de la tête et m’écroule en pleurs dans les bras de mon meilleur ami.

La route du retour est plutôt silencieuse. Mes larmes ont cessé de couler mais mes yeux sont encore rouges. Je regarde dans le vide par la fenêtre.

La voiture de François s’arrête, nous nous garons dans l’allée. Je reste là immobile, abasourdie par cette soirée. Ma vie était tellement plus calme et plus douce avant. Je ne me souciais que du prochain livre que j’allais lire. François m’ouvre la portière et me tend sa main à laquelle je m’accroche fortement.

–Tu veux une infusion avant de te coucher ? La voix douce de François est rassurante. Je réponds négativement de la tête et le serre dans mes bras. J’ai besoin en ce moment uniquement de tendresse. Nous montons ensemble à l’étage en direction de sa chambre. Ce soir-là, je me couche auprès de lui et déverse toute ma peine en lui racontant l’incompréhensible.

MAX

Putain ! Je rentre en colère dans mon bar ! Je fais claquer la porte. Cette fille me rend dingue !

Il faut que je m’en éloigne. Vraiment ! Une pensée me traverse l’esprit. Et si c’était elle ? Je balaie cette idée aussi vite. Impossible, je ne peux pas ! Il ne faut pas !

Son amie, Hind, il me semble, me saute dessus pour savoir où est Lou.

–Elle est partie avec François ! Lâche-moi !

Elle reste là, surprise par mon agressivité. Je ne suis pas d’humeur à être poli. Il faut que je me calme d’abord.

Je cherche la blonde de tout à l’heure. Quel est son prénom déjà ? Je regarde partout mais ne la trouve pas. Je m’installe au bar, j’ai besoin d’un rhum. Juste un, pas plus.

Le liquide marron me brûle la gorge mais j’adore la sensation qu’il m’offre. Les mauvais souvenirs de mon amie la bouteille ressurgissent. Je pose mon verre. Je ne dois pas retomber dans mes vices d’autrefois. Je range la bouteille et me remets au travail.

J’essaie de ne pas penser à Lou mais c’est impossible. Elle doit pleurer à l’heure qu’il est et c’est à cause de moi. Juste à l’idée d’imaginer ses larmes, ça me tue.

C’est de sa faute ! Elle vient ici, dans mon bar avec ce putain de décolleté et passe la soirée à rire avec ce mec qui était dehors avec elle. Je déteste le reconnaître mais je suis jaloux qu’un autre la fasse rire. Je pensais qu’en m’éloignant d’elle, mes pensées s’éloigneraient aussi. Mais dès que je l’ai revue, j’ai su que j’avais tort.

La petite blonde de tout à l’heure est accoudée au bar, elle en demande encore. Il y a une heure c’est ce dont j’avais besoin mais je me trompais et il est temps pour moi de me l’avouer. J’ai beaucoup plus besoin de ma jolie brune, Lou, que de toutes ces filles.

Elle m’obsède et fait ressurgir de vieux sentiments. Des sentiments que je ne veux pas faire revenir à la surface. Pourtant, il faut que je sache, que je comprenne cette attirance que j’ai envers elle. J’attrape mon téléphone et appelle son meilleur ami. Aucune réponse. Je réessaie mais toujours rien. J’envoie un sms pour savoir si Lou est toujours avec lui. Puis je me rappelle que ses amis sont encore là.

Je sors vite du bar et me dirige vers eux. Son amie danse avec son mec, il ne reste plus que le pauvre type de dehors.

–Dis-moi, Lou est avec François ? Réponds !

–Eh calme toi mec ! Oui, elle dort chez lui ce soir si j’ai bien compris.

Je reprends mon téléphone et envoie un message à François « Je dois parler à Lou. Je serai chez toi à l’aube. »

Je ne sais pas ce que je fous mais je sais que j’ai besoin de la voir. J’ai besoin de comprendre ce qui se passe en moi et peut-être qu’en essayant de la connaître davantage, je comprendrai mieux, quitte à me faire du mal. J’ai un besoin vital d’être auprès d’elle.

4 LA VÉRITABLE RENCONTRE

Le lendemain, le réveil est difficile. Je me dis que j’aurais mieux fait de rester chez moi hier soir. François se tourne dans le lit vers moi et ouvre lentement un œil.

–Bien dormi ma jolie ?

–Plutôt, oui. Pleurer m’a fait du bien. Et pour te remercier de m’avoir tant écoutée et bercée, je vais te faire le café et préparer un bon petit déjeuner. Je descends. Il est quelle heure ?

Je saute du lit, prends un jogging de mon sac, m’attache les cheveux et me dirige vers la porte.

–Attends ! crie François, le téléphone dans ses mains, je viens de regarder mon téléphone pour l’heure et je vois qu’il clignote dans tous les sens. Je l’avais mis en silencieux pour qu’on soit tranquille.

–OK, et ?

Je ne comprends pas ce qui l’inquiète tant.

–Il y a un message de Max pour toi. Il est dans la cour, il veut te voir. François fronce les sourcils et reprend énervé. Mais pour qui il se prend ! Ça suffit de jouer avec toi ! Reste ici, j’y vais.

Mon meilleur ami saute du lit mais je le retiens.

–Non… je veux savoir ce qu’il a à me dire et en finir une bonne fois pour toutes avec cette histoire !

Je fais un tour dans la salle de bains pour me rafraîchir un peu et être présentable pour mieux l’affronter.

Je passe devant la cuisine où est installé François, je longe le couloir et me dirige vers la porte d’entrée. François se place juste derrière moi pour me rassurer. J’ouvre la porte, Max est là devant sa voiture. Une belle voiture bleu électrique, une Alpine. Mais comment fait-il pour se payer une telle voiture à son âge ? Peu m’importe, il faut que je me concentre sur ce que je vais lui dire. Mais je veux le laisser parler le premier. Il passe sa main dans ses cheveux, ce qui montre une gêne. Je le regarde fixement sans rien dire. Il s’avance d’un pas.

–Lou… Bonjour… merci d’accepter de me voir. Je…. Et si on recommençait tout depuis le début ? Je ne sais pas, on pourrait tout effacer et essayer de se connaître.

Je lui coupe la parole.

–Et quoi ? Être amis ?

Est-ce qu’il est sérieusement en train de me demander d’être amis ? Je rêve ?!

–Non pas ça Lou, je ne veux pas être ton ami. Je veux apprendre à te connaître et voir ce que cela peut donner par la suite. Je suis terriblement désolé de tous ces malentendus et de mon comportement. Donne-moi une chance de me rattraper.

–Je ne te suis pas, Max ! Tu m’as clairement dit que tu ne voulais pas être en couple et c’est ton droit mais ne joue pas avec moi. C’est quoi toute cette mise en scène ? Un jeu pour toi ? Max a l’air d’être sincère. J’ai tellement envie qu’il le soit mais mon petit cœur ne pourra pas jouer à son jeu de « je te désire, je ne te désire plus ».

–Lou... Laisse-moi juste te connaître davantage.

Il me tend la main.

Son regard est intense, je baisse ma garde et lui prends la main. Il me tire vers lui et me serre dans ses bras.

–Habille-toi plus chaudement, je t’emmène quelque part ! Je t’attends ici.

Je le questionne du regard mais je sais que je n’aurai aucune réponse alors je me dirige vers la maison où François m’attend. Je l’ai vu nous regarder par la fenêtre, il ne doit plus rien comprendre et moi non plus. Mais laissons l’avenir me dire si je fais une erreur de lui donner une chance. J’ouvre la porte d’entrée, François est déjà là à m’attendre.

–Mais c’était quoi ça ?! Et pourquoi il est encore dehors ?

–François, ne me juge pas s’il te plaît. J’ai vraiment besoin de toi. J’ai envie de lui laisser une chance. Il est venu pour ça et j’ai envie de tenter. Tu me comprends, dis ?