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À une époque où l’humanité s’inquiète de plus en plus pour sa liberté, Isabelle Sprung, alias Zaza, se dévoile sans détour à travers ce recueil. Avec une plume sincère et parfois teintée de colère, mais toujours empreinte de générosité, elle partage ce qui habite son cœur et son esprit. Souvent qualifiée d’originale, voire d’atypique, Zaza cultive un regard unique sur le monde. Plongée dans ses pensées, dans l’intimité de son appartement, en compagnie de sa chatte, elle explore des souvenirs et se penche sur les grandes questions de notre époque : l’effritement des liens sociaux, l’omniprésence des nouvelles technologies, et les changements profonds de nos interactions humaines. Face à ceux qui la trouvent singulière, elle ne manque pas de répondre avec malice : « Pour ma part, ce sont les autres que je trouve étranges. »
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Seitenzahl: 33
Veröffentlichungsjahr: 2025
Isabelle Sprung
Rien de tel
© Lys Bleu Éditions – Isabelle Sprung
ISBN : 979-10-422-5631-9
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À l’heure où l’humanité craint de plus en plus la perte de sa liberté, Zaza vide son sac et vous dit ce qu’elle a sur le cœur, sa colère, même si elle a le cœur sur la main.
Vous la surprendrez plongée dans ses pensées confinées, dans sa tête ou son appartement, qui lui évoquent des souvenirs et des réflexions sur les phénomènes de société, la perte de lien social, la place grandissante des nouvelles technologies, en compagnie de sa chatte.
On dit de moi que je suis une originale ou un être un peu bizarre.
Ce à quoi je réponds : « Pour ma part, ce sont les autres que je trouve étranges ».
On dit de moi que je suis « chiante ».
Alors là, je me demande bien pourquoi.
Hypersensible, peut-être ?
C’est vrai que je ne supporte pas le soleil qui tape sur ma peau de blonde, la chaleur, le bruit, je me sens oppressée si on m’approche de trop près. Imaginez le calvaire que représente pour moi un trajet dans le métro parisien aux heures de pointe, surtout sur la ligne 13. Je préfère prendre le vélo, mais de nos jours, les trottinettes qui arrivent en trombe sur les pistes cyclables me gâchent le plaisir.
On dit de moi que je suis autoritaire.
On le dit aussi d’Ariane Mnouchkine.
Disons que je sais ce que je veux et que j’aime bien que ça aille vite. Voilà pourquoi je préfère circuler à vélo plutôt que marcher.
On dit de moi que je suis un peu folle.
Alors là, vous vous trompez, je suis très folle, mais je fais semblant d’être normale en public. Ce qui me demande beaucoup d’énergie, car en fait, les gens me trouvent quand même folle. Voilà pourquoi je suis tout le temps fatiguée. Au bout d’un moment, si je passe trop de temps avec du monde dans un endroit bruyant, et si on me contredit, ce qui arrive souvent forcément, je me mets à adopter des comportements étranges. Je vide mon sac pour y chercher mes clés, un mouchoir et mon porte-monnaie, ou mon téléphone portable. Je sors brutalement, pour prendre l’air, et reviens cinq minutes après très gênée. Mon visage se met à se déformer sous l’emprise de tics.
On dit de moi que je suis une belle femme. Ce sont surtout les femmes qui me le disent. Les hommes me l’écrivent à zéro heure trente, en pleine nuit, sans se présenter.
Cela me terrifie.
On me dit quand je me maquille et que je mets des perles : « Mais pourquoi ne te pomponnes-tu pas comme cela tous les jours ? »
Parce que c’est mon habit de scène.
On me dit que je suis généreuse. Oui, oui, c’est cela, qu’attendez-vous de moi ?
J’adore rire et faire rire, j’aime la musique, les grands textes, la photo, la peinture du XXe siècle, les bons films et les pièces de théâtre, papoter avec une amie en mangeant un bon petit plat ou une mousse au chocolat noir (je n’ai plus droit aux Banana split), écouter l’orage qui tonne et la pluie qui clapote alors que je suis bien tranquille à l’abri, lovée au creux de mon canapé.