Saint Pierre - Julio Cesar Romano - E-Book

Saint Pierre E-Book

Julio Cesar Romano

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Beschreibung

Le destin de Simon commence en Galilée, il y a deux mille ans. Au bord d’un lac poissonneux, il croise Jésus. Ce jour-là, Simon quitte tout : son père, son métier, son nom. À l’appel du Christ, il devient Pierre, autant dire un roc ! Après la Pentecôte, Pierre devient le chef des chrétiens. Emprisonné à Rome, il raconte son incroyable histoire. Un roman épistolaire biographique pour vivre le dernier jour du tout premier pape !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Julio Cerar Romano Blazquez réside à Madrid. Il est à la fois professeur de littérature et auteur de romans pour jeunes et enfants.

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Julio Cesaro Romano

Saint Pierre

Conception couverture : © Christophe Roger

Illustration couverture : © Ixène

Composition : Soft Office (38)

Édition originale : Yo soy Pedro. A partir de ahora te llamaràs Cefas

© Ediciones Palabra

Traduit de l’espagnol par Jeanne Dumont

© Éditions Emmanuel, 2023

89, bd Auguste-Blanqui – 75013 Paris

www.editions-emmanuel.com

ISBN : 978-2-38433-103-1

Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011

Dépôt légal : 2e trimestre 2023

Que nul d’entre vous n’ait à souffrir comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme délateur, mais si c’est comme chrétien, qu’il n’ait pas honte, qu’il glorifie Dieu de porter ce nom.

Ire épître de saint Pierre IV, 15-16

Saint Pierreen quelques lieux

En prison

J’entendis des pas se rapprocher ; ma cellule était la dernière, tout au fond du couloir. C’était sans doute moi que l’on venait voir. Pourtant, ce n’était pas l’heure du repas, l’unique repas que l’on me servait dans la journée. Je pensai alors que mon heure était venue, que j’allais peut-être rejoindre Dieu. Le dernier prétorien qui était venu me voir à midi me l’avait dit.

J’essayai de faire le moins de bruit possible. J’étais assis par terre ; je restai immobile pour que les chaînes de mes mains et de mes pieds ne fassent pas ce bruit métallique auquel j’étais maintenant habitué. Je voulais savoir combien ils étaient : un homme marchait en silence, j’en déduisis qu’il était seul. Il avançait lentement, comme s’il comptait les marches en les descendant. J’avais justement envie de parler à quelqu’un. Car le pire pour moi en prison, c’est la solitude ; cela faisait presque deux jours et demi que je me trouvais là sans pouvoir parler. Lorsque j’étais jeune, j’aimais animer les longues journées de labeur sur le lac de Tibériade. Surtout lorsque la pêche se faisait rare, nous avions le temps.

On introduisit une clef dans la serrure. Elle tourna avec un bruit sec qui résonna dans tout le couloir. La porte rouillée s’ouvrit en grinçant. Je me levai et distinguai le visage d’un garde prétorien. Il était en grand uniforme, avec son casque, et son plastron était orné d’un scorpion. Dans sa main gauche, il portait une épée courte. Je le reçus avec un sourire, et il referma la porte à clef.

— Tu souris ? Tu ne crains donc pas pour ta vie ? Tu ne vois pas que j’ai une arme à la main ?

— Je suis prêt à mourir.

Le soldat fut surpris de ma réponse. Avant de replacer son épée dans son fourreau, il vérifia que mes chaînes étaient bien en place. Puis il s’assit sur le tabouret en bois à trois pieds, le seul mobilier de la cellule ; le lit était fait d’un tas de paille sale que j’avais rassemblée le long du mur. C’était tout.

— Tu t’appelles Pierre, c’est bien ça ? Tu es le chef des chrétiens ?

— Euh, le chef…

Le soldat se tut. Il ne semblait pas avoir envie de parler. Il voulait seulement vérifier qu’il ne se trompait pas de cellule. Je respectai son silence et m’assis par terre, le dos contre le mur humide. J’arrangeai mes chaînes du mieux que je le pus pour qu’elles ne me gênent pas, attendant quelques instants, prudent, avant de risquer une question.

— Pourquoi viens-tu, prétorien ?

Il jeta un regard sur la bougie qui brûlait par terre. La fumée noire s’élevait jusqu’au plafond du cachot, dessinant les ombres vacillantes de nos corps.

— Je suis chargé de te surveiller. Ils ont peur que tu t’échappes, comme l’autre fois… Je ne me souviens plus où cela s’est passé.

— C’était à Jérusalem.

Je revis alors en esprit la ville du roi David.

— Ah oui. Comment as-tu réussi à faire cela ? Je suis curieux de le savoir.

Je me mis à caresser ma barbe. Il avait touché mon point faible : j’allais pouvoir raconter une fois de plus les merveilles que mes yeux avaient contemplées au cours de leur vie.

— Eh bien, es-tu déjà allé à Jérusalem ?

— Non, je suis du nord de la Gaule, j’ai horreur de la chaleur. Je ne peux pas supporter l’été à Rome.

— Oui, il fait chaud, ici ; c’est un endroit magnifique, mais en été… Moi aussi, je suis du nord, mais d’Israël, de Bethsaïde, au bord de la mer. Là-bas, le vent nous rafraîchit le matin, et les levers de soleil sont très différents de ceux que l’on peut voir ici, depuis cette grande ville de Rome.