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Avec "Se raconter nos histoires", j’aimerais m’asseoir à vos côtés, séjourner dans votre jardin d’hiver ou votre jardin créole, pour une lecture heureuse qui touchera nos âmes.
Juste de votre lumière à la mienne.
À travers ces poèmes présentés un peu comme un tableau, j’espère que vous aurez envie, vous aussi, d’aller à la rencontre de vos souvenirs les plus beaux mais aussi les plus sombres pour en faire un édredon doux et chaud en prévision des jours de mauvais temps.
Que cette lecture agisse comme un talisman sur nos blessures, nos regrets, nos doutes, nos peurs. Puis comme une ivresse sur la puissance de nos rêves
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Seitenzahl: 42
Veröffentlichungsjahr: 2025
Se raconter nos histoires
de Patricia Decebal
Illustrations : Blandine Degroote
Le temps d’un roman
Editeur
Collection «Poésie»
A mes fils, à ma tribu
« Je t’aiderai à venir si tu viens et à ne pas venir si ne viens pas »
Antonio Porchia
Venez avec moi sur les traces de notre destinée commune. Je vous raconterai une histoire en musique, avec des mots qui dansent dans le vent, sautillent par ci par là, volubiles ou silencieux. Nous parlerons de ces zones grises qu’il nous faut parfois traverser en tâtonnant. Nous apprendrons ensemble à apprivoiser ce sentiment de perte irrémédiable qui nous rattrape tôt ou tard, où que nous soyons. Nous apprendrons aussi à aimer les mots qui sont posés tout bas ou trop fort. Nous choisirons les paroles qui font du bien, pas celles qui assassinent. Nous choisirons les mots qui soulagent et lavent le cœur.
Des mots chantants, caressants. Des mots simples, des mots vérité qui nous diront la douceur voluptueuse d’un rayon de soleil sur nos épaules. Ceux qui nous rappelleront l’avant-goût sucré-salé de nos rêves lorsque nous étions en devenir et que tant de choses semblait encore possible.
Ils nous diront nos impasses, nos errements, nos défaites, nos renoncements, mais aussi notre courage, nos ascensions, nos victoires, nos folies et nos espoirs. Au détour d’une ébauche, ils nous diront nos vies à double-fond. Nos vies volées, arrachées, arrangées mais parfois aussi protégées, préservées malgré le temps qui va, malgré l’époque qui hurle. Malgré, nos limites et peut-être aussi grâce à nos limites.
Ils nous diront, enfin je l’espère, ce que nous rêvions et ce qui fut. Ce que nous pouvions et ce que nous ne pouvions pas. Puis avant de repartir, je ne sais où, ils se poseront quelque part entre le cœur et le cœur, pour nous rappeler encore une fois qu’à la fin du voyage, il ne restera de nous que ce que nous donnons.
Oui, je vais essayer de vous emmener avec moi sur cette toile poétique. Nous nous tiendrons par la main. Je vous promets, je ne lâcherai pas la vôtre.
Le séquoia
Choisir de chercher la lumière
« Rappelons-nous aussi
Que nos idées sur le monde
N’est pas forcément le monde
Mais une projection
De ce qui nous a structurés, dénaturés,
Urbi et Orbi »
« Ce n’est pas ce que l’apparence dit de nous qui me trouble.
C’est ce qu’elle ne dit pas qui me chagrine »
Naître au monde
Tout nu nous arrivons
Tout petit nous cherchons
Tout seul nous nous débattons
Tout fort nous y croyons
Tout fier nous y allons
Tout petit nous restons
Tout nu nous repartons
D’une vie à l’autre
Du tout petit rien au grand tout
Nous ne faisons qu’effleurer notre Vérité
Le flamboyant
Choisir de rencontrer son histoire
Notre histoire
Cette histoire
C’est la nôtre
Naître aux abords de l’univers
Aux tréfonds du désert
Ou en bord de mer
Posée dans cette lignée de femmes défaites
Courbées dans un champ de coton
Ou debout dans l’arène en jupon
Peu importe la combinaison
Puisque nous étions sans voix et sans maison
Ce qui compte au-delà des saisons
Dans mon histoire
Dans ton histoire
C’est qu’un jour nous puissions
Dégager un espace ouvert
Pour semer et récolter la moisson
Sans que jamais personne ne nous dise
Qui nous sommes !
Là d’où je viens
Que je vous dise
Là d’où je viens
Une île en apesanteur
D’une beauté fatale
Aux senteurs pomme-cannelle
L’horizon sur l’océan épuise
Le regard dès l’aube
Là d’où je viens
Un petit point un leurre
Dans l’ordre du monde
Aux senteurs pomme-surette
Il est vital d’être exposé vers la lumière
Autrement on finit par vivre sans horizon
Le regard dans les vagues
Que je vous dise
De là d’où je suis
Un espace de liberté conditionnelle
Je sais combien il est vital d’être orientée
Vers sa lumière intérieure
Pour ne pas vaciller chaque matin
Entre Dieu et le Diable
Retour aux sources
Tu sais
La vie m’a ramené sur tes traces
Je n’ai rien pu faire pour m’y soustraire
Elle ne m’a rien demandé
Elle m’a juste posé à deux pas de ta maison
La dernière avant le départ
Tu étais si jeune
Avec tous ces fardeaux sur les épaules
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser :
« Qu’a-t-elle dû abandonner pour partir si loin ? »
Je me souviens d’un Mardi Gras
Tu avais choisi de porter costume chamarré
Sans impératif
Juste pour la fête
C’était chouette
Tu étais belle
Tu sais
Les êtres dont on est issu nous prolongent