Son Maître Hollywoodien - Renee Rose - E-Book

Son Maître Hollywoodien E-Book

Rose Renee

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Beschreibung

« C'est moi qui commande : tu te donneras pleinement à moi. »
Après avoir renvoyé une starlette capricieuse de son film, elle se présente chez lui, trempée et suppliante.
Mais si elle veut retrouver son rôle, elle devra se soumettre.
Il est maître d'elle, désormais. Maître de ses journées.
Maître de ses nuits. Maître de son corps hollywoodien parfait.
Et elle l'appellera Papa.
Le souci, c'est qu'une fois le film terminé, il risque de ne pas vouloir la laisser filer.

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Veröffentlichungsjahr: 2025

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SON MAÎTRE HOLLYWOODIEN

RENEE ROSE

Traduction parAGATHE M

Copyright © 2020 Her Hollywood Master et Son Maître Hollywoodien par Renee Rose

Tous droits réservés. Cet exemplaire est destiné EXCLUSIVEMENT à l’acheteur d’origine de ce livre. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, scannée ou distribuée sous quelque forme imprimée ou électronique que ce soit sans l’autorisation écrite préalable des auteures. Veuillez ne pas participer ni encourager le piratage de documents protégés par droits d’auteur en violation des droits des auteures. N’achetez que des éditions autorisées.

Publié aux États-Unis d’Amérique

Renee Rose® est une marque déposée de Wilrose Dream Ventures.

Renee Rose Romance

Ce livre est une œuvre de fiction. Bien que certaines références puissent être faites à des évènements historiques réels ou à des lieux existants, les noms, personnages, lieux et évènements sont le fruit de l’imagination des auteures ou sont utilisés de manière fictive, et toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux, des évènements ou des lieux est purement fortuite.

Ce livre contient des descriptions de nombreuses pratiques sexuelles et BDSM, mais il s’agit d’une œuvre de fiction et elle ne devrait en aucun cas être utilisée comme un guide. Les auteures et l’éditeur ne sauraient être tenus pour responsables en cas de perte, dommage, blessure ou décès résultant de l’utilisation des informations contenues dans ce livre. En d’autres termes, ne faites pas ça chez vous, les amis !

Formaté avec Vellum

TABLE DES MATIÈRES

Livre gratuit de Renee Rose

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Vouloir plus? Son Maître Bad Boy

Livre gratuit de Renee Rose

Ouvrages de Renee Rose parus en français

À propos de Renee Rose

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CHAPITRE 1

Marissa s’agrippa à la poignée de sa Porsche décapotable tandis que sa sœur Bev fonçait sur le boulevard Ventura. Le vent faisait claquer ses cheveux mouillés dans tous les sens. Elle les chassa de ses yeux, se pencha sur son scénario et relut la même réplique encore et encore.

— Tu ne peux pas remettre la capote en place ? lança-t-elle d’un ton sec lorsque ses cheveux lui couvrirent les yeux pour la vingt-cinquième fois.

Sa sœur appuya plusieurs fois sur le bouton de la capote d’un geste impatient.

— Non, elle ne fonctionne plus, tu te souviens ?

Ah, c’est vrai. Encore un truc qui n’allait pas dans sa vie.

Elle jeta un œil à l’heure. Neuf heures et demie. Elle était censée être en plateau à neuf heures pile.

— Je t’avais dit que je n’avais pas le temps de passer chez Starbucks, dit-elle.

Elle avait envie de trouver un coupable à sa journée déjà ratée, n’importe qui sauf elle.

Bev haussa les sourcils, puis freina de toutes ses forces avant de griller un feu rouge.

— Détends-toi. Ça va bien se passer.

— Ça ne va pas bien se passer du tout. Je te l’ai dit, Antonio est déjà furieux contre moi. J’ai complètement massacré mes répliques, hier. Arriver en retard ne risque pas d’arranger les choses.

— Improvise. C’est ton truc. N’oublie pas que Joel Sutherland a exigé que tu lui donnes la réplique, et il fait partie des producteurs. L’avis d’Antonio n’a aucune importance. En plus, tout le monde est au courant que c’est un emmerdeur.

Marissa se ratatina dans son siège. D’habitude, l’optimisme de sa sœur la regonflait à bloc, mais là, Bev ne semblait pas saisir la gravité de la situation.

— Tiens, tu sais quoi ? dit sa sœur en fouillant dans son sac tout en se remettant à passer de file en file. J’ai pile ce qu’il te faut.

Elle sortit un sachet en plastique plein de petits comprimés.

— C’est le pharmacien sexy que j’ai rencontré à la fête au Château Marmont ce week-end qui me les a donnés.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda Marissa, dubitative.

— De la Dexedrine. C’est pour les troubles de l’attention et l’hyperactivité. Mais pour toi, ça aura un effet tonifiant, et c’est une bonne chose, puisque tu as dormi, quoi… trois heures cette nuit ? Ça t’aidera à te concentrer.

Marissa examina les comprimés avec hésitation. Bon, elle avait bien besoin de ce coup de main, au point où elle en était. Elle plaça un comprimé dans sa bouche et l’avala avec le reste de son café au lait alors que Bev se garait devant le studio.

— Allez, je te dis à ce soir. Envoie-moi un texto quand tu auras fini.

— Attends… tu n’entres pas ? Tu m’avais promis de m’aider avec mes répliques aujourd’hui.

— Oh, ma belle, tu n’as pas besoin de moi. Maman et moi avons un rendez-vous avec le Dr Perdion, le dermatologue qui fait des soins à base de placenta, tu sais ? Du coup je ne suis pas disponible aujourd’hui. Mais je serai là demain, promis.

Bev lui souffla un baiser, et Marissa soupira. Sa mère et sa sœur dépensaient tout ce qu’elle gagnait, et plus encore. Même l’avance qu’elle avait reçue pour ce film avait été dilapidée dans leurs excentricités incessantes. Encore un soin à base de cellules souches, et elle serait fauchée.

Elle courut jusqu’au studio et entra en plateau, où elle fut confrontée à plusieurs regards durs et la moue désapprobatrice de Joel Sutherland, ce qui lui serra les entrailles.

— La voilà, dit quelqu’un alors qu’un assistant l’emmenait aussitôt au maquillage.

— Tu as une tête de déterrée, lui lança Becky, la maquilleuse, avec un regard critique. Tu as dormi, cette nuit ?

— Pas beaucoup, bredouilla Marissa en se plongeant dans son scénario.

— Pitié, dis-moi que c’est parce que tu apprenais tes répliques.

Marissa jeta un regard glacial à la maquilleuse, qui agita les mains.

— Ne le prends pas mal. Mais je sais que tu as du mal à les mémoriser, depuis qu’on est de retour à L.A.

Ils avaient tourné le premier tiers de Canyon del Oro au Nouveau-Mexique pendant l’été, et Marissa était au sommet de sa forme, à cette époque. C’était le film de ses rêves, après tout. Un thriller psychologique avec Joel Sutherland, star suprême d’Hollywood. Joel avait trois Oscars et assez de sex appeal pour faire fondre le lustre de sa voiture, et il avait personnellement demandé qu’elle, Marissa Sparks, partage l’affiche avec lui.

Avec lui, le tournage se passait à merveille. Il n’avait rien d’un snob, se montrant à la fois charmant et galant. Il l’avait coachée lors de ses scènes les plus dramatiques et l’avait rassurée pendant les cascades. Et à l’époque, elle connaissait ses répliques par cœur.

Mais entre temps, sa vie s’était écroulée. Billy Foxx, son petit ami star du rock, l’avait trompée à la vue de tous et quittée pour un top model, sa villa était sur le point d’être saisie à cause des dépenses inconsidérées de sa mère et de sa sœur, et les soirées qu’elle enchaînait commençaient à la rattraper.

— C’est bon, tu es prête. Tu ferais mieux d’y aller, tout le monde t’attend.

Comme si elle ne le savait pas. Elle ravala un merci machinal. Elle n’aimait pas beaucoup se faire rabrouer par sa maquilleuse. Elle se dépêcha d’aller s’habiller et se glissa dans sa combinaison de ninja ultramoulante en un temps record.

— Où. Est. Sparks ? aboya Antonio, le réalisateur.

— Juste ici ! lança-t-elle, le souffle court.

Le comprimé que lui avait donné sa sœur commençait à faire effet, et elle avait tous les sens en alerte, comme si ses perceptions étaient décuplées. Elle avait l’impression d’être devenue l’espionne agile et redoutable qu’elle jouait dans le film.

— Sparks, monte dans l’ascenseur, on commence, hurla le réalisateur. Tu réalises que tout le monde est sur le pied de guerre depuis neuf heures ?

— Je suis désolée.

Elle se creusa la tête pour trouver une excuse, resta bredouille, et n’ajouta rien.

— Tu te souviens de la scène d’action ?

— Oui. Je gère.

Elle se plaça dans l’ascenseur, sous les feux des projecteurs, et se glissa dans la peau de son personnage.

— Scène 95, prise 7, lança l’aide-cameraman en faisant claquer son clap.

Elle appuya sur le bouton de l’ascenseur factice, et les portes se fermèrent. Lorsqu’elles se rouvrirent, Joel s’engouffra dans la cabine. Elle passa à l’action, lui assénant l’un des coups de pied hauts pour lesquels elle s’était entraînée tout l’été. Ils se battirent dans une séquence chorégraphiée qui, elle était fière de le dire, n’aurait pas besoin d’être tournée à nouveau avec des cascadeurs. Elle finit avec un couteau sous la gorge, le bras de Joel, qui se tenait derrière elle, autour de ses épaules.

— Pour qui travaillez-vous ? siffla-t-il.

Elle prit une inspiration, mais aucun son ne sortit de sa bouche. C’était le trou noir. Elle resta plantée là comme une parfaite idiote, le souffle coupé.

— Coupez, lança Antonio en jetant son clap avant d’approcher à grands pas. Tu as appris tes répliques, au moins ?

— Oui, je les connais, j’étais juste…

Antonio la regarda, puis se tourna vers Joel, qui la retenait toujours prisonnière même si les caméras ne tournaient plus.

— Je ne peux pas bosser comme ça, dit le réalisateur à son acteur principal. Qu’on m’apporte un putain de café avant que je pète les plombs.

Les bras musclés de Joel tenaient Marissa en étau, et son souffle était brûlant contre son oreille. Elle avait passé l’été à fantasmer sur lui, sur son personnage, sur tout. Il s’était montré gentil, poli, mais distant. Il ne l’avait jamais invitée à le fréquenter hors plateau, bien qu’ils se soient trouvés au milieu de nulle part. Et désormais, il la détestait sûrement, lui aussi.

Il la fit tourner vers lui. Sa barbe naissante soulignait sa mâchoire parfaite et une mèche de cheveux tombait sur son front tandis qu’il la dévisageait.

— Que se passe-t-il ? demanda Joel.

L’estomac de Marissa se noua davantage. La fureur d’Antonio, elle pouvait l’encaisser ; ce type était connu pour son caractère volcanique. Mais l’agacement de Joel lui donnait envie de se cacher dans un trou de souris et de ne plus jamais en sortir.

— Rien ! J’ai eu un trou noir, c’est tout. Je peux rejouer la scène. Je connais ma réplique.

Il plissa les yeux.

— Dis-la-moi.

Elle le regarda d’un air hébété. Elle avait la bouche sèche, et le comprimé faisait battre son cœur à toute allure.

— Nous sommes dans le même camp.C’est Jones qui m’envoie.

— Presque, dit-il, les lèvres pincées.

Elle réfléchit à toute vitesse. Quelle était sa réplique, alors ?

— Écoute, Marissa. J’ai personnellement demandé à ce que tu auditionnes pour ce film. Je voulais travailler avec toi. Ton jeu avait beaucoup de profondeur dans Green Bayou, et tes films font un tabac. Mais j’ai l’impression que ta vie privée interfère avec ce tournage.

Elle avait les yeux brûlants, mais elle prit une énorme inspiration pour ravaler ses larmes. La Dexedrine la mettait sur les nerfs, et elle se mit à sautiller sur place pour évacuer le trop-plein d’énergie qui menaçait d’exploser.

— Non, je maîtrise la situation. Je t’assure. Je ne te décevrai pas, promis.

Il ne semblait pas convaincu.

— Tu m’as déjà déçu, dit-il en haussant un sourcil expressif.

Elle grimaça.

— Je suis désolée. Tu as raison, ma vie privée est un peu stressante, depuis qu’on est rentrés à L.A., mais je vais me reprendre, d’accord ?

— Regarde-moi.

Elle planta ses yeux dans les siens, surprise par son ton sévère.

— Je te donne vingt-quatre heures pour me prouver que tu es déterminée à bosser sur ce film. Demain, je veux que tu sois à l’heure, que tu connaisses tes répliques par cœur et que tu sois concentrée, compris ?

— Oui, Monsieur.

 

* * *

 

Ce oui, Monsieur était allé droit entre ses jambes. Surtout de la bouche d’une jeune actrice sexy dont les tétons étaient dressés sous son costume, comme si elle avait aimé qu’il la gronde. Que ne donnerait-il pas pour la voir en tenue d’écolière ! Les couettes lui iraient à merveille, et ses lèvres pleines deviendraient boudeuses lorsqu’il se retrousserait les manches pour la fesser.

Il secoua la tête, s’éloigna et chassa de son esprit l’idée d’abuser de Marissa Sparks. Dans ce milieu, donner des fessées à sa partenaire était hors de question. Rien ne restait secret longtemps, à Hollywood, et les médias feraient passer ses fantasmes pour une perversion en un clin d’œil. N’empêche que Marissa faisait ressortir son côté dominateur et protecteur. Il avait envie de l’éloigner de ce monde de fêtes et de ragots et la coucher sur ses genoux pour une bonne correction qui lui apprendrait à se respecter elle-même ainsi que sa profession.

Elle n’était pas vraiment comme ça. Ou en tout cas, il avait connu une Marissa différente au Nouveau-Mexique, lorsqu’elle était à l’écart de son copain rock star et de sa sœur plus déchaînée que Paris Hilton. Elle avait fait preuve de sérieux, et s’était montrée gentille, voire timide en sa présence.

Une fois, il l’avait surprise en train de lire la presse à scandale. Il lui avait arraché le magazine des mains, l’avait roulé et s’en était servi pour lui donner une tape sur les fesses.

— Ne sais-tu pas que la règle numéro un, pour survivre à Hollywood, c’est de ne jamais lire ce que les gens disent de nous ?

Puis il avait vu son expression. Elle avait l’air d’avoir reçu une gifle. Il avait déroulé le magazine pour lire les gros titres. Billy Foxx, l’Enfant Terrible, Trompe Marissa Sparks.

— Je suis désolée, petite. C’est nul, avait-il dit avec compassion.

Elle avait lutté contre les larmes, les mâchoires serrées, et dit :

— Bon débarras.

Mais l’humiliation de cette infidélité publique semblait l’avoir entraînée dans une spirale infernale.

Il l’observait, à présent. Courbée sur son scénario, elle bougeait les lèvres comme si elle murmurait ses répliques.

— Sparks, tu connais enfin ta réplique ? lui lança Antonio, assez fort pour que tout le monde l’entende sur le plateau.

— Oui. Je suis prête.

Elle bondit sur ses pieds et regagna l’ascenseur en courant.

Le réalisateur lança de nouveau le tournage, et Joel entra dans la cabine pour lutter avec Marissa ; l’un des aspects de son travail qu’il préférait. Il la retint prisonnière contre son corps, une lame émoussée sous sa gorge. Il sentait son pouls battre à toute vitesse sous ses doigts. Ses seins étaient rehaussés par son bras, ses tétons de nouveau dressés.

— Pour qui travaillez-vous ?

— Du calme, mon grand. On est dans le même camp. C’est Jones qui m’envoie.

— Coupez ! hurla Antonio. C’est quoi le problème avec ta tête, Sparks ?

Elle porta les mains à ses joues d’un air terrifié.

— Comment ça ?

— Tes lèvres tressautent, tu as les pupilles minuscules, et un muscle n’arrête pas de relever ta narine gauche. Tu as pris de la coke, ou quoi ?

— Non, haleta-t-elle. Pas du tout. J’ai pris un médicament…

— Ras le bol, coupa Antonio d’un air dégoûté. Dehors. Dégage de mon plateau. Rentre chez toi. Tu as intérêt à te reprendre. Si demain tu te pointes sans être prête à tourner, tu es virée.

Techniquement, Antonio ne pouvait pas la renvoyer. Joel était l’un des producteurs, et il avait un droit de veto. Mais dans ce cas, Antonio risquerait de démissionner.

Les épaules minces de Marissa se voûtèrent. La petite starlette n’était pas du genre à répondre avec insolence ou à se rebeller. Elle avait tout d’une soumise. Raison de plus pour qu’il la trouve séduisante. Il l’avait lâchée, mais elle était toujours assez proche pour qu’il la sente trembler. Elle s’humecta les lèvres.

— Pardon, dit-elle d’une voix éraillée.

Antonio était déjà parti, et elle se tourna donc vers Joel, sans vraiment affronter son regard.

— Je suis désolée, murmura-t-elle. Sincèrement.

Une nouvelle vague d’instinct protecteur s’empara de lui. Il avait envie de la prendre par la main et de tout arranger pour elle.

— Ne t’excuse pas, rattrape-toi, dit-il avec un regard sévère.

Elle hocha la tête.

— D’accord. Je te le promets.

Elle tourna les talons.

— Je préférais ton oui, Monsieur de tout à l’heure, dit-il sans réfléchir.

Elle se tourna vers lui, et ses joues prirent une adorable teinte rosée. Une lueur – reconnaissante ? complice ? sexuelle ? – apparut dans ses yeux. Ses tétons dressés sous sa combinaison en latex lui prouvaient une fois de plus qu’elle était excitée. Elle esquissa un sourire en coin.

— Oui, Monsieur, susurra-t-elle d’une voix sensuelle et sirupeuse comme le miel.

Il dut se faire violence pour ne pas lui asséner une claque sur les fesses lorsqu’elle se retourna.

 

* * *

 

Elle parvint à se contenir pendant qu’elle quittait le studio tout en se demandant comment elle allait rentrer chez elle. Ni sa sœur ni sa mère ne répondaient au téléphone, puisque, bien sûr, elles étaient en train de se faire un soin au placenta de brebis qui devait coûter mille dollars par personne. Elles auraient dû être ici pour l’aider, aujourd’hui. C’était à cause d’elles qu’elle n’avait pas dormi de la nuit, car elles n’avaient pas voulu quitter la fête pour la raccompagner.

Elle se mit à marcher. Elle pourrait appeler un taxi.

Son téléphone sonna. En voyant le nom du correspondant, elle se rembrunit. C’était Julie, son agente.

— Allô ?

— Bon sang, mais qu’est-ce qui se passe ? Je viens de recevoir un coup de fil du studio me disant que tu risquais de te faire virer.

Marissa avait prévu de la jouer détendue, mais elle lâcha finalement un grognement ridicule en essayant de retenir ses larmes.

Julie se radoucit :

— Que s’est-il passé ? C’est encore à cause de Billy Foxx ? Tu as besoin d’aller voir un psy ou un truc comme ça ?

— Non, s’exclama Marissa, renfrognée. J’ai seulement besoin d’une bonne nuit de sommeil, et demain matin, tout ira mieux, promis.

— D’accord, répondit Julie, dubitative. Au fait, pourquoi est-ce que ta mère m’appelle pour me demander de te trouver de nouveaux contrats publicitaires bien payés ? Tu as déjà grillé ton avance ?

— Ma mère t’a appelée ?

Elle était abasourdie. Sa mère lui servait de manageuse, ce qui l’avait aidée durant son adolescence, mais qui était désormais une source d’irritation.

— Oui. Pourquoi ?

— Ça veut dire qu’elle sait que je n’ai plus d’argent ?

— Marissa, comment c’est possible ?

— Je n’en sais rien. Elles dilapident tout. Voiture neuve, nouvelle maison, voyage en Europe. Tout s’est envolé. D’après ma comptable, on ne peut plus rembourser les échéances pour la maison, et elle risque d’être saisie.

— Qui dilapide tout ? Ta mère et ta sœur ?

— Oui, répondit Marissa, marchant si vite qu’elle commençait à être à bout de souffle.

— Bon sang, mais qui c’est qui commande ? Ce n’est pas ton argent ? Ta vie ? Écoute, je sais que tu es jeune, mais tu es une adulte. C’est toi qui as signé ces contrats, et ce fric t’appartient. Engage un vrai manager. Tu n’es plus obligée de laisser ta mère tout gérer comme quand tu avais treize ans.

— C’est ça, contente de ton appel, lança Marissa d’une voix faussement mielleuse.

— Écoute-moi, je ne dis pas ça pour t’énerver. Mais tu n’es pas facile à représenter quand tu joues les stars capricieuses. Tu n’es pas encore assez célèbre pour te comporter comme une diva.

— Je ne suis pas une star capricieuse ! rétorqua Marissa, mécontente de constater qu’elle parlait comme une gamine insolente plutôt que comme une professionnelle accomplie. Je traverse juste… une mauvaise passe.

— Eh bien, reprends-toi. Tout de suite. Sinon, on est foutues toutes les deux. Parce que moi, je n’ai pas envie de rendre mon pourcentage de ton avance si tu te fais virer. Compris ?

Elle raccrocha au nez de Julie. Connasse. Son estomac se noua, car elle avait conscience que chaque mot de son agente était vrai.

Elle avait déjà parcouru plusieurs pâtés de maisons, et elle réalisa qu’elle se trouvait tout près du Café Desta, le repaire favori des gens du cinéma à l’heure du déjeuner. Elle pourrait patienter là-bas en attendant que sa mère et sa sœur aient terminé leurs folles dépenses.

— Bonjour, Mlle Sparks, dit le maître d’hôtel. Pour une personne ?

Seigneur, c’était pathétique. Mais oui, c’était sa vie, à présent.

— Oui, merci, dit-elle.

— Dedans ou dehors ?

— Sur le patio, ce serait parfait, merci.

Elle jeta un regard alentour pour voir si elle reconnaissait quelqu’un. Elle aperçut plusieurs cadres d’autres studios, quelques agents et un acteur de séries B. Elle se demanda ce qu’ils avaient entendu sur elle. Bon sang. Hollywood, c’était pire que le collège pour l’anxiété. Mais c’était peut-être la Dexedrine qui parlait.

Elle s’assit et sortit son téléphone de son sac. Il lui restait peu de batterie. Pas l’idéal pour se cacher derrière son écran pendant le déjeuner. Elle l’éteignit et le rangea dans son sac.

La serveuse arriva et elle commanda une camomille. Si seulement celle-ci était assez forte pour contrecarrer les amphétamines qui couraient dans ses veines ! À ce train-là, elle risquait de ne pas dormir pendant des jours.

Elle chercha son tube de gloss et décida de mettre de l’ordre dans le chaos de son sac à main. Elle sortit chaque objet un par un et plaça le tout sur la chaise voisine pour ne pas attirer l’attention. Elle imaginait déjà les gros titres : Une Marissa Sparks Esseulée Chassée d’un Restaurant à causede ses Excentricités. Cela vaudrait sans doute mieux que certains demi-mensonges qu’elle avait lus à son sujet.

Elle leva les yeux lorsque le maître d’hôtel escorta trois autres clients sur le patio.

Eh merde.

Elle se ratatina sur sa chaise, regrettant de ne pas pouvoir se cacher derrière un chapeau ou des lunettes noires. Joel et deux actrices secondaires se dirigeaient vers elle. Elle était agacée qu’il les ait invitées à déjeuner. Enfin, c’étaient peut-être elles qui l’avaient invité, mais quoi qu’il en soit, elle n’avait jamais déjeuné avec lui, elle.

— Ah, j’aperçois Marissa, lança Joel tandis qu’elle faisait mine de ne pas le voir. Vous m’excusez un instant. Il faut que je lui parle.

— Pas de problème, répondit l’une des actrices, visiblement contrariée.

Son amie et elle s’installèrent à une table pour deux, déçues.

Marissa n’aurait pas dû s’en réjouir à ce point.

Elle regarda Joel approcher du coin de l’œil, feignant toujours de ne pas avoir remarqué son arrivée. Les longues jambes de l’acteur raccourcirent son trajet. Il s’arrêta de l’autre côté de sa table.

Elle leva les yeux et lui adressa son meilleur sourire en coin.

— Tu es encore venu me faire la leçon ?

 

* * *