Théophile - Joseph Pain - E-Book

Théophile E-Book

Joseph Pain

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Beschreibung

Extrait : "Ce que c'est que la solitude ! Comme cela monte l'imagination d'une jeune personne !... On lit des romans ; l'esprit devient romanesque… C'est tout simple ; ne voyant pas ce qu'on peut aimer, on est réduit à aimer ce qu'on ne peut voir."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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EPUB

Seitenzahl: 45

Veröffentlichungsjahr: 2016

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Prologue
Acteurs

M. LAPORTE.

M. HIPPOLYTE.

UN MACHINISTE.

UN GARÇON DE THÉÂTRE.

Scène première

MM. Laporte, Hippolyte.

M. HIPPOLYTE
Laporte, un mot.
M. LAPORTE
Quoi donc ?
M. HIPPOLYTE
Ne trouves-tu pas drôle
Que l’on ne nous ait pas donné le moindre rôle
Dans la pièce nouvelle ?
M. LAPORTE
Oui ; j’en veux à l’auteur.
M. HIPPOLYTE
Et moi donc !
M. LAPORTE
Oh ! cela doit lui porter malheur.
M. HIPPOLYTE
Moi qui suis son ami ! Le trait certe est unique.
M. LAPORTE
Chapelle ou Carpentier t’auront pris ton comique.
M. HIPPOLYTE
Henry t’aura soufflé ton rôle d’amoureux.
M. LAPORTE
Oui, vraiment.
M. HIPPOLYTE
Les voilà !
M. LAPORTE
C’est piquant.
M. HIPPOLYTE
C’est affreux !
Et puis aller choisir pour faire un vaudeville
Un sujet inconnu ! Quel est ce Théophile ?
M. LA PORTE
Un poète, mon cher.
M. HIPPOLYTE
On voit tant de rimeurs !
M. LAPORTE
Théophile est au moins connu par ses malheurs :
Mais tel est le destin des hommes de génie,
Vivants on les déchire, et morts on les oublie.
M. HIPPOLYTE
On en a provoqué même après leur trépas.
On est fort ; on sait bien qu’ils ne répondront pas.
Mais qui t’a dit…
M. LAPORTE
Vraiment quand je n’ai rien à faire
Je lis… et Théophile est cité dans Voltaire.
S. HIPPOLYTE
Que dit-il ?
Μ. LAPORTE
Que celui qu’en scène l’on a mis
Eut un peu de talent, et beaucoup d’ennemis ;
Qu’un moine contre lui, saintement fanatique,
Arma des faux dévots la ligue frénétique,
Et, faisant retentir la chaire de ses cris,
Osa de ses fureurs scandaliser Paris ;
Qu’un parlement bientôt, cruellement docile,
Décréta, puis au feu… condamna Théophile,
Pour quelques mauvais vers qui n’étaient pas de lui.
Μ. HIPPOLYTE
On est heureusement moins sévère aujourd’hui.
M. LAPORTE
Sa défense fut noble, et pleine d’énergie ;
Mais…
M. HIPPOLYTE
On le brûla donc ?
Μ. LAPORTE
Non pas ; son effigie.
Scène II

Les mêmes, Un machiniste.

LE MACHINISTE
Çà, messieurs, vous perdez le temps à babiller,
Et vous feriez bien mieux d’aller vous habiller.
M. HIPPOLYTE
Mais nous ne jouons pas.
LE MACHINISTE
Vous gênez les artistes :
Il faut que promptement, nous autres machinistes,
Nous changions ce salon. Vous causez un retard ;
Et puis chacun dira que l’on finit trop tard.
Scène III et dernière

Les mêmes, Un garçon de théâtre.

LE GARÇON DE THÉÂTRE
Place au théâtre ; allons, d’ici que l’on déloge ;
Vous pouvez tous les deux jaser dans votre loge.
M. LAPORTE, au garçon de théâtre.
Oh ! ne vous fâchez pas ; nous allons y monter.

à M. Hippolyte.

Sur Théophile encor j’avais à te conter…
M. HIPPOLYTE
Non, non, j’en sais assez pour comprendre l’ouvrage.
LE GARÇON DE THÉÂTRE
Au rideau !
M. LAPORTE
Pas encore… Et le couplet d’usage !

AIR : Trouverez-vous un parlement.

On vit jadis un parlement,
Des lois trop sévères interprète,
Rendre un injuste jugement,
Et condamner notre poète.
En le plaignant on vit brûler
Son effigie en cette ville :
Aujourd’hui n’allez pas siffler
Son effigie au Vaudeville.
Théophile, ou les deux poètes

COMÉDIE

Acteurs

THÉOPHILE VIAUD, poète du 16e siècle : M. HENRY.

JACQUES TROUSSET, lieutenant criminel de robe courte : M. CHAPELLE.

COLLETET, poète : M. LENOBLE.

LA PAUSE, valet de Théophile : M. CARPENTIER.

SYLVIE : Mme DESMARES.

FLORINE, suivante de Sylvie : MME BLOSSEVILLE.

ARCHERS.

La scène est au Catelet, vers l’année 1623.

Un salon gothique ; une fenêtre à la droite du spectateur ; deux portes latérales ; sur le devant une table couverte d’une écritoire, de livres, de musique. Au lever de la toile Sylvie, assise près de la table, prélude sur sa guitare : un livre est ouvert devant elle ; elle est censée y lire ce qu’elle va chanter.

Scène première

Sylvie, feuilletant un livre ; Ensuite Flοrine.

SYLVIE

Oui, cette romance… elle est de Théophile.

Air de Darondeau.

Je voulus peindre la vaillance ;
Montmorenci se présenta :
Le parlement me tourmenta ;
Je soupirai triste romance.
On me crut athée à la cour ;
Je fis des vers sur l’autre vie :
Maintenant je chante Sylvie ;
C’est vouer ma muse à l’Amour.

Florine entre une lettre à la main, et se tient dans le fond.

J’aimais Bacchus avec ivresse ;
J’aimais la gloire avec ardeur ;
J’enviais souvent la grandeur,
Et je convoitais la richesse :
Tous ces objets, en un seul jour,
Ont cessé d’occuper ma vie :
Mon cœur a battu pour Sylvie ;
Je n’aurai jamais d’autre amour.
FLORINE, s’avançant.

Toujours les vers de Théophile !

SYLVIE

Pourra voir toujours du plaisir.

FLORINE

Dix odes pour chanter la maison de Sylvie, pas un quatrain qui ne soit pour mademoiselle Sylvie.

SYLVIE

Mon père lui a sans doute dit mon nom ; son imagination m’aura prêté mille charmes ; de là ces expressions tendres et passionnées, ce sentiment exquis, ces vers doux et galants…

FLORINE

Il n’en fait pas toujours : monsieur votre père avant son départ pour Paris m’en citait quelques-uns…

SYLVIE

Sur moi ?

FLORINE

Non pas, mademoiselle ; sur une vieille à prétention.

AIR : Tenez, moi je suis un bon homme.

« Cédez, dit-elle, à ma prière,
Et comparez-moi sur-le-champ
Au bel astre de la lumière. »
Il lui fit ce quatrain méchant :
« Que me veut donc cette importune ?…
Que je la compare au soleil
Il est commun ; elle est commune…
Voilà ce qu’ils ont de pareil. »
SYLVIE