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Transparence est un recueil de poèmes où se mêlent intuition et évocation, donnant naissance à des tableaux du quotidien magnifiés par l’écriture de Laura Crusiaux. L’auteure y capture l’essence de son environnement, des sensations profondes aux émotions intenses, qu’elle explore avec une vivacité authentique. À travers une structure irrégulière, chaque vers dévoile une beauté singulière, écho d’une recherche incessante de signification et d’un besoin impératif de traduire l’invisible par le langage. Dans cette œuvre, rien n’est figé, tout est en mouvement, et la poésie devient le reflet fidèle de cette osmose entre l’individu et le monde qui l’entoure.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Dès son plus jeune âge,
Laura Crusiaux a fait de l’écriture une nécessité intime, exprimant la dualité entre violence et douceur. Ses textes, imprégnés de son parcours, révèlent une réflexion profonde sur l’existence.
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Seitenzahl: 36
Veröffentlichungsjahr: 2024
Laura Crusiaux
Transparence
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Laura Crusiaux
ISBN : 979-10-422-4876-5
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Aux amours parallèles,
Dont chacun se fait son propre film
Transparente
Tu peux voir les poissons
Et les méduses qui me parcourent.
Leurs remous s’entendent
Sous ma peau,
Surtout si je me fais discrète.
Je ne pourrai jamais me cacher ;
Même s’ils font semblant de ne pas voir,
Les harpons sont prêts,
Ils peuvent tout prendre sans demander.
C’est insupportable,
Impudique,
Je devrais m’habiller
Mais le travestissement ?
Je sais être nue,
Pas déguisée.
Je te gêne avec mes abysses,
Je n’aime pas non plus quand il fait noir.
Il y a ces créatures bizarres
Qui t’effraient un peu.
Familières sans nom,
Taxinomie vaine,
J’attends qu’elles s’enfoncent,
Que l’eau soit claire à nouveau
Pour sortir au grand jour.
***
Œillades en coin
Je me sens sexy
Roule des hanches
On me dévisage
Murmure mon nom
J’aime ça
Les gens se pressent
Me reconnaissent
M’entourent
Veulent mes vêtements
Mes cheveux
Je panique
J’étouffe
Je crie
Mais le soir je ne peux plus l’enlever
J’ai trop joué avec
Elle colle
Me fait peur
Que faire d’elle ?
Comment la cacher ?
Me retrouver en dessous ?
Je me griffe
Ça me soulage un peu
Mais elle est toujours là
Et les micros autour
Je dis n’importe quoi
Ils veulent encore pourtant
Quel intérêt ?
Je cours à l’aveugle
Et ils me regardent
Ça les amuse
Moi de moins en moins
Mais j’ai voulu
Alors je paie.
Quand les poches sont vides
Le néant.
Ils me manquent
Je retourne à la fenêtre
Je ne sais pas pourquoi
J’ai besoin de tendre mon cul
Ne pas être seule face à la nuit
Même si je sais que demain
Je me dégoûterai.
***
La grande vague a lavé la peinture
Pour ne garder que l’esprit de l’enfant,
Celui qu’on trouve au fond de l’eau
Quand le tamis a tout éliminé.
Geste brut
Irréfléchi
Touchant de spontanéité naïve.
Malaxer la terre
Et faire surgir le hasard,
Rejoindre le magma originel
Le cœur bien à l’abri.
Tracer sur le sable
En se moquant de l’éphémère
Puisque le temps n’a pas de consistance.
Être celui qu’on veut
Sans rien forcer,
Une intention pure.
Il n’est rien qui échappe au désir
De celui qui ne sait pas que les rêves
Ne vivent que la nuit.
Et dans la bulle tout le conforte,
Les murs sont épais et les bras chauds
S’ouvrent sous la poussée
De l’omnipotence des premiers temps.
Il faudra créer encore
Pour ne pas perdre le pouvoir
Et tenir l’angoisse en laisse
Mais c’est possible.
C’est possible.
***
Quand je serai fatiguée de réchauffer la glace
Et lasse des ronces sur les sentiers,
Quand je ne voudrai plus contraindre la bête chassée
À sortir de sa retraite,
J’irai peut-être par-delà la rivière,
Je passerai la frontière cachée
Pour chercher les paysages ondulants que je devine
Et respirer le vent chaud enveloppant.
Je voyagerai lentement et la route s’éveillera
J’imagine le frisson quand je grimperai les collines
Je les sentirai vivantes sous mes effleurements
Et au plus fort de ma fuite,
Je m’enfoncerai dans la forêt sombre
Et j’y trouverai la source du désir
En colophon.
***
C’est l’heure du flux de conscience
Voir ce qu’il en sortira
Ma table est petite et bancale
Mais elle me suffit pour écrire
On peut produire des choses merveilleuses
Avec du sable
Et je mangerais n’importe quoi
Pour assouvir ma faim.
Il faut que ce soit la nuit
Pour passer la porte.