Trois heures - Les Courses, le Grand Prix de Paris - Léon Millot - E-Book

Trois heures - Les Courses, le Grand Prix de Paris E-Book

Léon Millot

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Beschreibung

Extrait : "Sur l'épais gazon du paddock, dans le frais décor de verdure et de fleurs, le « diamant » dessiné de chaque côté de la croupe, la crinière nattée, les chevaux de cent mille francs, les cracks, en argot de turf, se promènent en rond, tenus en main par des lads."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Frontispice

Sur l’épais gazon du paddock, dans le frais décor de verdure et de fleurs, le « diamant » dessiné de chaque côté de la croupe, la crinière nattée, les chevaux de cent mille francs, les cracks, en argot de turf, se promènent en rond, tenus en main par des lads.

Et tandis que la foule s’écrase aux guichets du pari mutuel, qu’on décoiffe aux buffets les bouteilles de champagne, que les « mannequins » des grands couturiers paonnent dans des costumes de cinquante louis, et que ceux qui sont venus pour voir le Président défilent devant la tribune officielle, les connaisseurs inspectent les concurrents en échangeant leurs impressions.

– Qu’est-ce que vous dites de l’insulaire ? Entraîné « à l’heure », hein ? prêt à courir pour la vie d’un homme, mais commun, pas de sang, bâti en steeple-chaser… Ah ! voilà Naphtol, un vrai Dollar, distingué, harmonieux, de l’espèce à revendre, avec le front busqué de la race, a-t-il l’air d’un gentleman, cet animal-là !… Et il paraît avoir encore gagné quelques livres depuis Chantilly. Ça n’est pas comme Fil de Fer, le gagnant du Jockey, défraîchi, passé de condition, trouvez pas ? Mais une belle silhouette tout de même… Regardez-moi ce passage de sangles, cette sortie d’encolure… Et quels aplombs !… Algésiras n’a pas changé… pas commode à entraîner un cheval de cette importance, avec des membres aussi grêles ; toujours l’air un peu girafe et ensellé avec ça… Quelle différence avec Florin, près de terre, trapu, râblé, des jambes en fer forgé, un vrai pocket Hercules, comme ils disent là-bas…

À côté, le champignon, sous lequel s’abritait naguère la cohorte des bookmakers, est désert. Déjà, dans les dernières années, ce n’était plus qu’avec discrétion qu’ils murmuraient la cote, la « belle cote ». Finies les clameurs assourdissantes de leurs confrères d’outre-Manche, qui passaient le détroit pour la circonstance, et mêlaient leurs offres à celles des « donneurs » habituels du ring. On ne les entendra plus racoler le client dans leur idiome national, et le traditionnel All back one ! destiné à allumer le parieur récalcitrant n’alternera plus avec l’annonce criée de la cote, l’antique even money on the field, le three to one bar one, lancé librement à plein gosier.

Les beaux jours des chevaliers du carnet réduits à parier au livre et à subir l’inévitable « lapin », étaient passés, les rangs des anciens listmen étaient sensiblement éclaircis quand l’intervention d’un député à cheval – c’est le mot – sur la loi de 1891 a déterminé leur suppression. On les voit encore errant comme des âmes en peine dans le pesage et faisant dans les petits coins une ou deux opérations avec quelque client de conséquence. Mais on peut dire qu’en réalité ils n’existent plus qu’à l’état de parieurs individuels, et beaucoup de propriétaires ont pris l’habitude de parier entre eux. Ils s’offrent et se prennent des chevaux dans l’enclosure qui entoure la salle des balances, et le betting sur le Grand Prix donne lieu à une spéculation particulièrement animée.

Parieurs

Fil de Fer est à égalité, et en marchandant on finit par obtenir 11 contre 10. On prend Florin à 3, Naphtol à 6, on trouve 12 contre Algésiras et les autres sont offerts de 16 à 60 contre 1. Il se joue de petites fortunes sur un coup de crayon. Un plunger connu met en trois ou quatre paris mille louis sur Naphtol pour gagner cent vingt mille francs. Et les poneys et les monkeys pleuvent sur le favori. Il n’est pas besoin de connaître à fond la langue de Chamberlain pour savoir que le premier de ces vocables désigne un cheval et le second un singe. Mais dans le jargon qui a cours sur les hippodromes, un poney c’est cinq cents francs, un monkey, cinq cents livres ou douze mille cinq cents francs.

Mais c’est aux baraques du pari mutuel que se rue la foule, qu’affluent les louis et les pièces blanches, que s’engouffrent les grands formats et les coupures. Il y a l’unité à dix francs et l’unité à cinq cents. Aux bureaux ordinaires chargés de recevoir à chaque course l’argent des pontes, on a ajouté des guichets supplémentaires, spécialement consacrés à l’épreuve sensationnelle, et dès le commencement de la journée on y reçoit les paris sur les concurrents du Grand Prix.

Des queues s’allongent devant les baraques, des tronçons de foule serrée ondulent dans les remous de l’océan humain qui déferle derrière les tribunes. Toutes les variétés de joueur y sont représentées, depuis l’habitué qui maudit ces solennités sportives où il faut faire d’interminables stations et s’exposer aux renfoncements pour obtenir un ticket du Mutuel, et qui regrette ces jeudis de Longchamps où l’on parie à l’aise, en ordre dispersé, jusqu’au quidam qui ne va aux courses que ce jour-là et ne parie que sur le Grand Prix.

Le Pari mutuel

Il y a le ponteur méthodique qui suit un système, opère d’après une martingale ou une progression mathématique, et le fantaisiste qui joue un numéro, adopté pour les dix courses. Celui-ci étudie les pedigrees