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Un chemin dans les mots - Sur ce chemin l'auteur nous invite à une promenade à travers des paysages, des rêveries, l'évocation de la passion amoureuse et du sens de la vie, en alternant la contemplation et la réflexion. La métrique est parfois classique et parfois très libre mais semble toujours rythmer les images et le pas du voyageur. L'humour n'est pas absent. Le cahier de mon père - Le père de l'auteur avait laissé ce cahier dans lequel une versification classique, une langue extrêmement soignée tantôt jouent de la fable et du sourire, tantôt évoquent la dureté de la vie. Il y interpelle parfois un Dieu auquel il ne croyait guère. Daté et plein de saveur.
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Veröffentlichungsjahr: 2023
La poésie est une religion sans espoir.
Jean Cocteau
Je dédie les mots de ce chemin à qui voudra bien les aimer. Ils n'ont jamais été le fruit d'une ambition littéraire, d'un souci de produire une œuvre, mais l'expression d'une nécessité du moment, d'un besoin intime, d'une humeur et aussi du plaisir délicieux de manipuler la langue et les images. Puissent-ils plaire au lecteur …
J.P.M.
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CHEMINS ET PAYSAGES
- SOLEIL GRIS
- MUSIQUE DES SOURCES
- CIEL DES CITÉS
- COULEURS PASTEL
- CONSTANTINE
- CARTE POSTALE
- COULEURS D'HIVER
- PONTEAU
- AILLEURS
- MÉDINA
- PASSANTILLAISES
- PAYSAN VU DE LOIN
- QATARINADE
- TRAJETS
- BUCOLIQUE
- LA COUPE DES SOUVENIRS
ÉMOIS
- ALPAGES
- AMOUREUSEMENT
- ÉMOIS
- PRINTEMPS PRÉCOCE
- VISION
- POUR UN REGARD
- DOMINICALE PASSION
- INSTANTS PRÉCIEUX
- GARDIEN DU PHARE
- LES ESCOYÈRES EN SONGE
- DOUCE
- DANS LES ÉTOILES
AMUSETTES
- CALEMBREDAINES
- COMPTE A DORMIR DEBOUT
- MORALE
- PROBLÈME DE PHYSIQUE
- LE COQUILLAGE
- PLAISIR D'OFFRIR
CŒURS ET ÂMES
- DIFFRACTION
- GERMINAL
- LA CLEF
- ICARE EST UN COUILLON
- RENDEZ VOUS
- PROMENADE
- LES MOTS PERDUS
- LA MOUETTE
- RADICELLES
- LA MÉMOIRE
- TOUT VOULOIR
- PROVERBE
- SOIR DE FÊTE
- MOUILLÉS
- STAGNATION
- QUESTIONS
- PROMÉTHÉE
- LES ENFANTS D'ICARE
- LA CHANSON DE CLÉMENT
LE CAHIER DE MON PÈRE
- VITA
- LE SIMPLE LE NAÏF
- CHANSON DES SABOTS
- MONOLOGUE DE LA SOURIS
- BACCHUS
-PREMIER AMOUR
- CHANSON POUR LA FRIVOLE
- MONOLOGUE DE LA BONBONNE
- L’EAU ET LE PONT
- PAIX
- PARLE MOI
- VALSE FARANDOLE
- HIVER
- L’AN NOUVEAU
- L’OULE
- ADIEU À LA MACHINE À LA MACHINE À VAPEUR
- SONATE POUR UNE INFANTE PERDUE
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Les paysages étaient comme un archet qui jouait sur mon âme.
Henri Beyle dit STENDHAL
(Jour d'hiver en Camargue)
Des reflets explosent et passent
Dans les flaques de métal
Qui emplissent les traces
De pas d’un animal
Allant vers le soleil
Ombres chinoises se profilent
Des bois étranges vers le ciel
Bras torturés épaves immobiles
Formes fantastiques échouées
Géantes d’un autre monde
D’un autre temps nouées
Aux longs cheveux d’algues qui tombent
Sur la grève incommensurable
Scintille un million de diamants
Qui vers un horizon impalpable
Se réunissent éblouissants
Dans la ligne argentée des brisants
Dont la pulsation inlassable
Et régulière jette l’écume sur le sable
Verte pâle l’herbe agitée
Par le vent sur la dune qui m’abrite
Grise la mer l’immensité
Et ses éclats de malachite
Gris le sable qui coule
Et qui pique la peau quand poussé par le vent
Il vole tourbillonne et roule
Sur la plage infinie qui fuit vers le couchant
Vers les bleus les noirs et les roses
Vers les reflets changeants
Où le regard se pose
Quand au dernier éclat du jour
Sur le delta du bout du monde
Expirent les derniers mots d’amour
Avant que le froid les inonde
Sur nos ombres juxtaposées
Le soleil fauve a explosé.
*
C’est comme un vieux tableau, une ruine romaine
Est enfouie dans les frondaisons.
Tu m’as dit : « C’est plus beau quand revient la saison ».
Là-haut dort la fontaine.
Pas de naïade, pas de satyre, l’hiver
A blanchi les platanes aux longs bras de squelettes,
Terni les verts, les ors de la palette.
Notre pas ne trouble pas cet univers
Mais rythme deux pensées de sa cadence.
Ce qu’on dit n’a plus d’importance.
Quel temps commence ici ?
Derrière un vieux décor, des époques nouvelles ?
L’horloge de mon temps ne m’a pas dit
Si elle allait sonner des musiques plus belles.
*
Le site qui a inspiré ce sonnet est près de St Marc-Jaumegarde, entre Aix et la Sainte Victoire.
J’ai la photo au bord des yeux ! Imagine :
Je sortais d’une grande-surface-usine
-À-bouffe et j’ai vu les couleurs délicates du soir.
Sur un ciel bleu et rose, des petits nuages en rose et noir
Alignaient des écheveaux, des chapelets de ouate
En mille rangs serrés qui couraient à saute mouton
Au-dessus des châteaux de cartes, des cubes de béton,
Des ronds, des carrés qui s’emboîtent,
Des cités en couleur aux noms d’oiseaux de paradis
De Paradis-Saint Roch et de Canto-Perdrix.
Imagine l’harmonie des formes :
Masse des pins virant au noir, cubes énormes,
Et tout ce ciel qui va, s’effiloche en douceur,
C’était beau…Des cubes on ne voyait pas l’intérieur.
Oublions graffitis ou crasse repoussante
Aux murs, pas d’ascenseur cassé ni d’escalier hurlant
La violence des jeunes, la misère des gens.
On oubliait, si humaine parfois, la bêtise noire et méchante.
Je voyais des teintes irréelles et c’était beau,
J’aurais voulu tenir mon appareil photo.
*
Vois, le ciel est d’un bleu si profond,
Brillant, laqué, plastique,
Que les nuages suspendus y sont
Comme de mousse synthétique.
Vois le crépi aveuglant des maisons
Coupé d’une ombre tragique
Et le muret dont la démolition
Donne un charme aux pierres antiques,
Le vieux cyprès galeux, déformé par le vent
Et les plaques de rocher blanc
Sur la végétation rêche, pas vraiment verte.
Respire cet air infini, la garrigue, les senteurs
Et, ravie de la découverte,
Peins des yeux le tableau pour garder son bonheur !
*
Inspiré par un paysage du Grand Lubéron.
Roches grises dressées dans la garrigue austère,
Irréelle vision au détour d’un chemin,
Quatre tours, fabuleux entassement de pierres,
S’écroulent au soleil, semblent bâties en vain.
Orgueilleux oppidum d’une race guerrière,
Fantastique éperon surgissant du néant,
Ville arasée, reste de sanctuaire
Et qui ne subit plus que l’attaque du vent.
Dominant désormais une plaine fertile,
Ce plateau désolé prend un aspect futile.
Si le mystère habite en ses profonds avens,
L’aigle qu’on voit planer sur ces étranges ruines
Embrasse dans sa vue la fumée des usines
Et de tant de contrastes l’esprit s’étonne en vain.
*
L’oppidum gaulois, salyen, de Constantine domine le nord de l’étang de Berre et fait partie du domaine de Calissanne. On ignore quelle légende ou quelle déformation du nom originel a pu conduire à son appellation qui évoque un empereur né plusieurs siècles après la création du site. Le rempart nord est impressionnant par ses énormes tours de pierre sèche.