Un chemin dans les mots - Jean Pierre Moulard - E-Book

Un chemin dans les mots E-Book

Jean Pierre Moulard

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Beschreibung

Un chemin dans les mots - Sur ce chemin l'auteur nous invite à une promenade à travers des paysages, des rêveries, l'évocation de la passion amoureuse et du sens de la vie, en alternant la contemplation et la réflexion. La métrique est parfois classique et parfois très libre mais semble toujours rythmer les images et le pas du voyageur. L'humour n'est pas absent. Le cahier de mon père - Le père de l'auteur avait laissé ce cahier dans lequel une versification classique, une langue extrêmement soignée tantôt jouent de la fable et du sourire, tantôt évoquent la dureté de la vie. Il y interpelle parfois un Dieu auquel il ne croyait guère. Daté et plein de saveur.

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Veröffentlichungsjahr: 2023

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La poésie est une religion sans espoir.

Jean Cocteau

Je dédie les mots de ce chemin à qui voudra bien les aimer. Ils n'ont jamais été le fruit d'une ambition littéraire, d'un souci de produire une œuvre, mais l'expression d'une nécessité du moment, d'un besoin intime, d'une humeur et aussi du plaisir délicieux de manipuler la langue et les images. Puissent-ils plaire au lecteur …

J.P.M.

TABLE DES MATIÈRES

________

CHEMINS ET PAYSAGES

- SOLEIL GRIS

- MUSIQUE DES SOURCES

- CIEL DES CITÉS

- COULEURS PASTEL

- CONSTANTINE

- CARTE POSTALE

- COULEURS D'HIVER

- PONTEAU

- AILLEURS

- MÉDINA

- PASSANTILLAISES

- PAYSAN VU DE LOIN

- QATARINADE

- TRAJETS

- BUCOLIQUE

- LA COUPE DES SOUVENIRS

ÉMOIS

- ALPAGES

- AMOUREUSEMENT

- ÉMOIS

- PRINTEMPS PRÉCOCE

- VISION

- POUR UN REGARD

- DOMINICALE PASSION

- INSTANTS PRÉCIEUX

- GARDIEN DU PHARE

- LES ESCOYÈRES EN SONGE

- DOUCE

- DANS LES ÉTOILES

AMUSETTES

- CALEMBREDAINES

- COMPTE A DORMIR DEBOUT

- MORALE

- PROBLÈME DE PHYSIQUE

- LE COQUILLAGE

- PLAISIR D'OFFRIR

CŒURS ET ÂMES

- DIFFRACTION

- GERMINAL

- LA CLEF

- ICARE EST UN COUILLON

- RENDEZ VOUS

- PROMENADE

- LES MOTS PERDUS

- LA MOUETTE

- RADICELLES

- LA MÉMOIRE

- TOUT VOULOIR

- PROVERBE

- SOIR DE FÊTE

- MOUILLÉS

- STAGNATION

- QUESTIONS

- PROMÉTHÉE

- LES ENFANTS D'ICARE

- LA CHANSON DE CLÉMENT

LE CAHIER DE MON PÈRE

- VITA

- LE SIMPLE LE NAÏF

- CHANSON DES SABOTS

- MONOLOGUE DE LA SOURIS

- BACCHUS

-PREMIER AMOUR

- CHANSON POUR LA FRIVOLE

- MONOLOGUE DE LA BONBONNE

- L’EAU ET LE PONT

- PAIX

- PARLE MOI

- VALSE FARANDOLE

- HIVER

- L’AN NOUVEAU

- L’OULE

- ADIEU À LA MACHINE À LA MACHINE À VAPEUR

- SONATE POUR UNE INFANTE PERDUE

_______

CHEMINS ET PAYSAGES

_________

Les paysages étaient comme un archet qui jouait sur mon âme.

Henri Beyle dit STENDHAL

SOLEIL GRIS

(Jour d'hiver en Camargue)

Des reflets explosent et passent

Dans les flaques de métal

Qui emplissent les traces

De pas d’un animal

Allant vers le soleil

Ombres chinoises se profilent

Des bois étranges vers le ciel

Bras torturés épaves immobiles

Formes fantastiques échouées

Géantes d’un autre monde

D’un autre temps nouées

Aux longs cheveux d’algues qui tombent

Sur la grève incommensurable

Scintille un million de diamants

Qui vers un horizon impalpable

Se réunissent éblouissants

Dans la ligne argentée des brisants

Dont la pulsation inlassable

Et régulière jette l’écume sur le sable

Verte pâle l’herbe agitée

Par le vent sur la dune qui m’abrite

Grise la mer l’immensité

Et ses éclats de malachite

Gris le sable qui coule

Et qui pique la peau quand poussé par le vent

Il vole tourbillonne et roule

Sur la plage infinie qui fuit vers le couchant

Vers les bleus les noirs et les roses

Vers les reflets changeants

Où le regard se pose

Quand au dernier éclat du jour

Sur le delta du bout du monde

Expirent les derniers mots d’amour

Avant que le froid les inonde

Sur nos ombres juxtaposées

Le soleil fauve a explosé.

*

MUSIQUE DES SOURCES

C’est comme un vieux tableau, une ruine romaine

Est enfouie dans les frondaisons.

Tu m’as dit : « C’est plus beau quand revient la saison ».

Là-haut dort la fontaine.

Pas de naïade, pas de satyre, l’hiver

A blanchi les platanes aux longs bras de squelettes,

Terni les verts, les ors de la palette.

Notre pas ne trouble pas cet univers

Mais rythme deux pensées de sa cadence.

Ce qu’on dit n’a plus d’importance.

Quel temps commence ici ?

Derrière un vieux décor, des époques nouvelles ?

L’horloge de mon temps ne m’a pas dit

Si elle allait sonner des musiques plus belles.

*

Le site qui a inspiré ce sonnet est près de St Marc-Jaumegarde, entre Aix et la Sainte Victoire.

CIEL DES CITÉS

J’ai la photo au bord des yeux ! Imagine :

Je sortais d’une grande-surface-usine

-À-bouffe et j’ai vu les couleurs délicates du soir.

Sur un ciel bleu et rose, des petits nuages en rose et noir

Alignaient des écheveaux, des chapelets de ouate

En mille rangs serrés qui couraient à saute mouton

Au-dessus des châteaux de cartes, des cubes de béton,

Des ronds, des carrés qui s’emboîtent,

Des cités en couleur aux noms d’oiseaux de paradis

De Paradis-Saint Roch et de Canto-Perdrix.

Imagine l’harmonie des formes :

Masse des pins virant au noir, cubes énormes,

Et tout ce ciel qui va, s’effiloche en douceur,

C’était beau…Des cubes on ne voyait pas l’intérieur.

Oublions graffitis ou crasse repoussante

Aux murs, pas d’ascenseur cassé ni d’escalier hurlant

La violence des jeunes, la misère des gens.

On oubliait, si humaine parfois, la bêtise noire et méchante.

Je voyais des teintes irréelles et c’était beau,

J’aurais voulu tenir mon appareil photo.

*

COULEURS PASTEL

Vois, le ciel est d’un bleu si profond,

Brillant, laqué, plastique,

Que les nuages suspendus y sont

Comme de mousse synthétique.

Vois le crépi aveuglant des maisons

Coupé d’une ombre tragique

Et le muret dont la démolition

Donne un charme aux pierres antiques,

Le vieux cyprès galeux, déformé par le vent

Et les plaques de rocher blanc

Sur la végétation rêche, pas vraiment verte.

Respire cet air infini, la garrigue, les senteurs

Et, ravie de la découverte,

Peins des yeux le tableau pour garder son bonheur !

*

Inspiré par un paysage du Grand Lubéron.

CONSTANTINE

Roches grises dressées dans la garrigue austère,

Irréelle vision au détour d’un chemin,

Quatre tours, fabuleux entassement de pierres,

S’écroulent au soleil, semblent bâties en vain.

Orgueilleux oppidum d’une race guerrière,

Fantastique éperon surgissant du néant,

Ville arasée, reste de sanctuaire

Et qui ne subit plus que l’attaque du vent.

Dominant désormais une plaine fertile,

Ce plateau désolé prend un aspect futile.

Si le mystère habite en ses profonds avens,

L’aigle qu’on voit planer sur ces étranges ruines

Embrasse dans sa vue la fumée des usines

Et de tant de contrastes l’esprit s’étonne en vain.

*

L’oppidum gaulois, salyen, de Constantine domine le nord de l’étang de Berre et fait partie du domaine de Calissanne. On ignore quelle légende ou quelle déformation du nom originel a pu conduire à son appellation qui évoque un empereur né plusieurs siècles après la création du site. Le rempart nord est impressionnant par ses énormes tours de pierre sèche.