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"Un souvenir d’avenir" est un recueil qui dévoile les multiples nuances de l’amour, entre ses douceurs délicates et ses tourments profonds. À travers ces pages, l’amour s’incarne dans toute sa complexité, marqué par des épreuves et des instants de grâce. Car sans la souffrance, la joie perdrait de sa profondeur, et le bonheur, s’il était trop facile à atteindre, n’aurait pas la même valeur. Cette œuvre invite le lecteur à parcourir le chemin sinueux des émotions, à voir la beauté de l’amour même dans ses défis, et à redécouvrir un bonheur magnifié par la passion et les larmes.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Après de nombreuses luttes intérieures,
Solenn Mollit a choisi de se révéler à travers les mots. Cette œuvre, véritable catharsis, retrace son parcours, de l’illusion à la réalité, en explorant chaque étape de son cheminement personnel.
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Seitenzahl: 67
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Solenn Mollit
Un souvenir d’avenir
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Solenn Mollit
ISBN : 979-10-422-5323-3
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Se limiter, s’imiter
Et puis s’aimer
Dans son reflet de soie titubait étrangement parfois l’ivresse du vide que l’on remplit d’émoi.
De ses gestes maladroits et de ses sourires en une fois se dessinait la foi d’un ailleurs qui ne veut plus de toi.
Ses pas étaient voraces, car, dans chaque avancée qui trépasse, elle gardait le souvenir d’une nuit qui se couche, mais qui, pourtant, laisse une trace en messe basse (plus facile était-ce que de chuchoter sa carcasse !).
Elle dansait.
Dans les cœurs qu’elle avait abîmés, dans les pleurs qui l’avaient flagellée, dans les mœurs qu’elle avait piétinées, elle dansait.
Sur un tempo de remords étiolés se disputaient encore bon nombre de regrets, et sur un pas de bourré elle savait s’abreuver de liqueur ou de fumée qui, faussement, la feraient oublier.
De ses longs doigts longilignes elle effleurait l’épine sans manquer de s’y couper, car c’était bel et bien dans la blessure qu’elle avait appris à se dompter.
Le rouge vermeil alors prenait la douceur d’une douleur que l’on ne pleure plus, car c’était finalement dans l’explosion de couleur qu’on finissait par voir la vie en noir et blanc.
Alors elle dansait.
Sur la pointe des pieds elle glissait sur le « pas assez » d’un passé qui lui offrait un présent sans qu’elle ne soit dedans.
Alors elle dansait.
Le temps avait donné de son temps, mais pour autant il fallait bien l’admettre : faire du surplace en les voyant avancer revenait au même que de marcher à reculons.
Mais elle dansait.
Derrière deux arabesques elle recroisait les jambes à la manière de celles qui se mouvent simplement pour se savoir exister.
Ô les figures qu’elle avait entrepris d’entreprendre !
Ô qu’elle avait regretté d’avoir tant voulu apprendre ! (Sur elle, sur lui, sur eux, sur toi.)
Et c’est dans un saut de biche qu’elle te regarda dans les yeux : non, non tu n’étais pas celui qu’elle veut.
Toi, funambule qui adule et puis fabule.
Toi, qui plante qui germe et puis qui brûle.
Toi, le reflet qui déambule.
Et c’est en se regardant une dernière fois dans le miroir, après avoir tant tenté de danser le prisé brisé qu’on lui volait, c’est en remarquant ses traits, ses bleus et puis ses plaies qu’elle se le dit dans l’échappé :
La grâce, ce n’était pas de danser sans un loupé.
Non, la grâce, ce n’était pas d’être léger.
La grâce, la vraie, c’était de continuer d’aimer même avec les pleurs aux coins du cœur.
Dieu comme c’est lourd, de s’élancer en étant imbibé !
Oui, la grâce, le charmant, l’élégance, c’était de continuer de s’aimer dans un chagrin intense.
Dieu que le corps est plus docile lorsqu’on accepte sa turbulence !
Et c’est dans une tout autre prestance, que finalement elle reprit la danse.
Sous les arbres fleuris, j’ai semé quelques souvenirs que je n’ai pas vu grandir, et dans la tendresse de la paresse j’ai attendu le crépuscule dans un soupir minuscule.
Je ne savais pas encore.
Je ne savais pas encore.
Sous les parapluies j’ai encaissé la vie, la grêle et quelques poèmes qui m’ont valu, dans un malus, un peu de sel en amertume.
J’ai haï le ciel, le tonnerre et puis ces quelques bières qui m’ont donné le calme dans la misère.
C’est là que je l’ai entendu.
Dans les mots que je ressens et dans les ressentis que j’ai clamés, j’ai vu que survenait le soudain que j’attendais.
Mais je ne savais pas encore.
Je ne savais pas encore.
Et dans un regard de printemps j’ai perçu les murmures d’un vent que l’on étend à demain : viens, viens que je te tende la main.
Et dans une saison qui en dit tant sur le temps j’ai compris, j’ai compris que le bien n’était pas toujours celui que l’on rêve au matin.
Car c’est là que je t’ai vu, ne rien dire, mais alarmer le bonheur que je pensais déjà chérir.
Car c’est bien dans le silence que l’on dit si fort, que le bruit d’une rencontre inattendue est fait d’or.
Je ne sais pas, je ne sais pas comment m’habiller.
Je ne sais pas si je veux être la sorcière ou bien la fée, je ne sais pas comment gagner ta chaire et puis le flair de tes pensées.
Dis, avec ou sans ourlet ?
Je ne sais pas, je ne sais pas si tu me veux en coloré et raffiné, ou si tu aimes l’absence des nuances dans un noir sans blanc, chic, voire séduisant.
Peut-être, peut-être préfères-tu que je me couvre en me montrant, peut-être, peut-être que tu préfères que je te danse ce que tu penses, quand l’heure n’est plus à la pudeur ou à la bienséance.
Pour mes souliers alors, veux-tu que je prolonge le décor ou que je garde ce même corps ?
Non, c’est vrai, je ne sais pas comment m’habiller.
Pour toi.
Pour toi.
Je ne sais pas comment m’habiller pour enfin te combler.
Ma foi,
Ma foi.
Il m’en reste une à essayer…
Dis-moi, comme ça, est-ce que je te plais ?
Tu m’as vu quand je ne voyais plus rien, tu m’as vu quand c’était si bien, d’aller si mal.
Tu m’as vu arrêter d’avancer (que c’était létal !), et me jeter à reculons dans un univers en contrefaçon, oui tu m’as vu perdre la raison quand toi… toi…
Eh, toi, es-tu ce garçon ?
Celui qui arbore son cheval blanc de bien des façons, celui qui sauve le poisson qui a mordu à l’hameçon.
Es-tu, es-tu ce garçon ?
Celui qui traverse la nuit noire, mais qui y reste malgré les déboires qui se manifestent, car il a vu que dans l’obscurité les étoiles elles aussi méritent de se faire aimer.
Qu’il suffit de regarder pour remarquer qu’elles savent fatalement comment briller.
Dis-moi, es-tu ce garçon ?
Celui qui chante la musique, et voilà que tu me piques !
Es-tu ce garçon ?
Car moi j’aimerais bien, j’aimerais bien être cette fille qui, avec les mains, te murmure les violons.
Chaque fois que je vois l’amour, je pense à toi.
Au coin d’une rue, sur une vieille photographie, sur les commissures d’un baiser faussement volé.
Lorsque je les vois s’embrasser, je nous vois nous.
Au creux du lit, emmitouflés sous une couverture chaude et onctueuse et le souffle de ton âme qui caresse longuement la mienne.
Lorsque je les vois rire et s’envoler plus haut que l’écho de leurs éclats, je nous vois nous.
Flânant dans les rues, sans même nous prendre la main devant eux, timides de ne pas être vraiment.
Lorsque je les vois se chamailler en s’enlaçant, d’un regard empli de passion et de tendres sentiments, je nous vois nous.
En plein ébat, la tête enfouie dans l’oreiller et le bruit de nos corps en symphonie.
Et c’est alors que je ferme les yeux.
Je ne vois rien.
Je ne vois rien, car il n’y a pas.
Je ne vois rien, car de nous, il n’y en a pas.
Parfois j’ai envie de hurler.