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Collège de Cruas, année de troisième.... Une professeure de français donne à sa classe un sujet d'écriture chaque semaine dans ce qu'elle appelle "le cahier d'écrivain". Chaque semaine, enfermé dans sa chambre, sans bruit, il laisse son imagination le guider au gré de ce qu'il a vécu, entendu, appris... Chaque histoire contient des fragments de réalité, de sa vie et de celle de sa famille. Ceux sont des bribes d'histoires posées comme les pierres d'un premier édifice.
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Seitenzahl: 67
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Pour tous mes professeurs de Français de collèges Qui m’ont donné l’envie d’écrire et de créer.
« C’est aux pensées à nourrir les paroles, Aux paroles à vêtir les pensées. »
LE CORBEAU
PASSAGER PRECAIRE
LE SOUFFLE DE LA NATURE
EYE TRACK
RIVER
LA GOUTTE D’EAU
SANS-VISAGE
C’EST A CET ENDROIT QU’IL AVAIT DISPARU…
FIN
SOUVENIRS D’UNE VIEILLE DAME
MA NAISSANCE
ANNIVERSAIRE DE MARIAGE
SOUVENIR D’ENFANCE
MA MADELAINE DE PROUST
LE BORD DE LA RIVIERE
RESTE CALME
MA SOLITUDE ENVERS ET CONTRE TOUS
LISIERES ET CONFINS
LETTRE D’UN JEUNE RESISTANT A SES PARENTS EN 1943
MOI, JEAN, RESCAPE DE LA GUERRE, SDF ET ECRIVAIN
MON CŒUR S’ENVOLE
L’AVENIR DE TOUS LES POSSIBLES
LA TASSEOMANCIE
MINUSCULE
PIED DE NEZ A MON PROF DE MATHS!
LE REGARD DES AUTRES
UNE VIE EXTRAORDINAIRE
SAVOIR ENCHAINE
GREVE
HAÏKU
MURS DE MONASTERE
BLANCHE ET BLEUE, LA VAGUE
CE QUI ME DERANGE…
CE VILLAGE DE NOTRE ENFANCE
SOLEIL LEVANT
Toujours noir,
Ce n'est pas une histoire,
Qui fait peur aux bambins,
Ni aux plaisantins.
Souvent confondu et rare,
Superbe, à la fois insolent et charognard.
Avec ses larges et grandes ailes, il déchire le vent,
De sa noirceur s'élevant.
Vers le ciel, on le reconnaîtra,
Symbole de peste et de Choléra.
De ses yeux noirs transperçant, il nous atteindra.
De sa noirceur, chacun se souviendra.
Fragiles fleurs du cerisier dans le zéphyr.
Fugaces émois et sentiments fugitifs.
Seconde, heures passées, demain, émotif.
Éphémère, la mort te mène sans gémir.
Vaporeux, mon souvenir de toi, notre amour,
Je m'abandonne à mes pensées, seul, troubadour.
Intrigue, tendresse, amour, chancelant s'envole,
Esprit s'évade en hésitante farandole.
Bonheur, désir, ne se vit qu'un jour et ne dure.
Gloire, jeunesse, promesse, ainsi, va le temps.
Éphémère, je veux profiter de l'instant.
Rayons du soleil se couchant sur l'océan,
Mon âme fuie, beau pays du Soleil Levant,
Éphémère, je veux profiter de l'instant.
Seul, juste éveillé sur le plateau du prélude,
J'ai peur du froid qui descend du noir crépuscule.
Combien de durs combats, de rudes batailles
m'attendent
Les quatre prodiges aux parfaits talents m'entendent.
Bokoblins, Ygas, Hinox noir, vif, à l’attaque !
Princesse de la sérénité, fleur silencio !
Belle épée de Légende contre l’esprit démoniaque.
Paravoile, moto, au village Cocorico.
Vah'ruta, Vah'medoh, Vah'naboris, prières,
Korogus, feuille verte, je t'ai trouvé près d'une pierre,
Nedrac, Ordrac, Epona complète ce bestiaire.
Ri'dahi, Kamu'ho, rapide, tu déambules
L'ombre de Ganon, vil fléau, dans les plaines d'Hyrule
Disparait à tout jamais, tu te dissimules.
Noir.
Noir.
Noir.
Ses souvenirs s’estompent. Hermès ne se souvient pas des couleurs réelles, celles de la réalité qu’il a tenté de défendre, ni de ces couleurs vert et oranges de cette réalité imposée et floutée. Il ne sait plus depuis combien de temps, il est là, dans ce noir total ou le jour, la nuit, les heures se confondent. Il ne sait pas quand il sortira du black-out. S’il sort un jour, évidemment, il est saisi par le doute.
Un an de black-out.
Il essaie d’imaginer Thémis dans la ville basse. Thémis, son visage parait flouté, comme s’il portait toujours ses Eye-Track. Il faut coûte que coûte qu’il se souvienne de son visage à elle, c’est ce qui le fait tenir à chaque instant.
Noir.
Noir.
Noir.
Il sait pertinemment que son séjour laissera des traces sur son corps, un an dans le noir absolu. Mais Hermès est convaincu d’une chose, il recommencera à se rebeller, à se battre contre cette réalité parfaite. Il essaiera de rejoindre Thémis. Il pense à ses parents. Ils ne l’empêcheront pas de se battre, il le sait.
Noir.
Noir.
Lumière.
Un rayon de lumière parait, éblouissant comme mille soleils. Tout de suite, on lui ordonne de fermer les yeux, et on lui remet de nouvelles Eye-Track. On lui explique qu’il a purgé sa peine, il sort du black-out dans quelques heures.
Le temps de quelques examens. Il doit se réhabituer à la lumière, les contrastes lumineux sont apaisés par le bleu foncé des verres. Autour de lui, tout le monde est flouté, il n’entend que les voix de ces Non-Gens comme il les appelle.
Le retour à cette pseudo-réalité est douloureux sur le plan physique, on lui explique qu’il doit prendre des médicaments pour pallier le manque de lumière, et qu’il ne doit pas enlever ses lunettes, sauf, s’il veut perdre la vue. Il sait déjà tout cela, il se rappelle Romain, le père de Thémis, trois mois de black-out, il avait perdu la vue partiellement et n’avait plus besoin de porter de lunettes, puisque sa vue était désormais floutée naturellement. Ironie du sort.
On lui apprend que ses parents viennent le récupérer. Il est heureux, il va retrouver un semblant de normalité. Il espère avoir des nouvelles de ses amis et surtout de Thémis. Il sait que c’est dangereux pour elle, une invisible de remonter dans ce monde surveillé. Il est certain qu’elle n’a pas abandonné le combat. Il espère tout de même la voir dans les jours qui viennent, qu’elle pense toujours à lui, qu’elle ne l’a pas oublié.
Hermès imagine ce que va être sa nouvelle vie. Il veut apprendre aux autres ce qu’il a découvert pendant cette retraite forcée. Que seule la pensée est réelle, qu’elle est infinie, et que malgré tout ce que l’on veut leur faire croire, personne ne peut flouter l’imagination, que la liberté réside dans l’esprit de chacun.
Hermès se regarde dans un miroir, il ne reconnaît plus l’homme qui est devant lui, plus grand, plus émacié, cheveu blanc, l’air grave. Il a vieilli de 20 ans ou plus, en trois cent soixante-cinq jours.
Bleu.
Rouge.
Jaune.
L’avenir est libre.
Cher toi, mon double, ma sœur, Stella,
Je ne sais comment t’écrire, toi qui as toujours été présente, toujours avec moi, dans ma tête et dans mon cœur…
Aujourd’hui, je me sens mieux, et je prends confiance en moi, grâce à toi, uniquement, car tu m’as protégé, guidé. Aujourd’hui, il est temps de te dire au revoir, il est temps que je vole de mes propres ailes avec tout ce que tu m’as appris ; je t’en serais éternellement reconnaissante.
Papa et maman me comprennent mieux, nous sommes plus proches, tu as été notre lien, notre ciment … Tu vas me manquer, c’est sûr !
Je ne dis pas que toute ma vie sera parfaite, il y aura encore des hauts et des bas, mais je sais au fond de moi que si un jour, plus tard, je trébuche, tu reviendras pour me relever, car tu es moi et je suis toi.
J’ai réaménagé notre chambre, j’y laisse rentrer le soleil, tu adorerais les nouveaux rideaux, cette grande bibliothèque que Grand-mère Hugues m’a offerte.
J’ai mis le lit près de la fenêtre pour profiter de cette lumière, et quand je m’allonge, je t’imagine dans le ciel...
Depuis ce fameux jour où j’ai sauté dans l’eau, notre vie a changé, tu as vu que je sortais de mon cocon, que de chrysalide, je me transformais en papillon ; la reconnaissance que j’ai ressentie m’a donné confiance en moi, et j’ai pu entrevoir dans le miroir ton reflet qui me regardait et non plus celui de l’ancien moi…
J’ai quinze ans, et je ne suis plus nulle, plus moche, je commence à vivre pour de vrai.
Je ne te dis pas adieu, mais tout simplement au revoir, je t’aime Stella, ma sœur, mon double, toi.
River