Vivre et travailler au Canada anglophone - Mickaël Arcos - E-Book

Vivre et travailler au Canada anglophone E-Book

Mickaël Arcos

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Beschreibung

« Est-ce que je parle assez bien anglais ? Comment faire pour trouver un logement ? Comment décrocher mon premier job ? Est-ce que mon diplôme sera reconnu ? » … sont probablement les questions que vous vous posez avant de franchir le pas.


Le Canada est indéniablement un territoire d'opportunités concernant le développement professionnel, la langue ou l'enrichissement personnel... à condition de s'y préparer !


À travers ma propre expérience en permis vacances-travail et le témoignage d'autres Français au Canada, le guide
« Vivre et travailler au Canada anglophone » vous aide à préparer votre aventure.



Si vous sentez ce besoin de partir sans être sûr d'être tout à fait prêt, alors ce guide est fait pour vous !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Mickaël Arcos, né en 1984, est un ingénieur en informatique français et un voyageur amateur. En 2011 il a écrit le guide Vivre et travailler au Canada anglophone afin d'accompagner les français à s'y installer.

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Vivre et travailler au

CANADA ANGLOPHONE

 

Maîtrisez l'anglais et boostez votre carrière enréalisant l'aventure canadienne

 

 

 

 

Sommaire

 

Remerciements

Je remercie chaleureusement :

ma famille et mes amis en France pour leur soutien au long de cette aventure ;

les proches qui sont venus nous rendre visite à Calgary ;

les relecteurs de ce guide : mes parents Odile et Pierre-Jean, ma grand-mère Paule, Kate à Calgary ainsi que Thomas et Natacha ;

mes amis à Calgary, en particulier Frank, Leslie et leurs enfants pour leur accueil et leur gentillesse inconditionnelle ;

Marine, pour tout.

L'aventure n'est jamais solitaire, la réussite non plus. Merci à vous.

Introduction

A qui s’adresse ce guide ?

Si vous envisagez de vivre une expérience en anglais au Canada, ce livre est fait pour vous ! Les trois grands sujets traités sont :

Préparer le projet ;

Trouver un logement ;

Trouver un emploi.

Je veux aider tous les Français qui ont choisi d'effectuer une immigration dans la partie anglophone du Canada, et en PVT plus particulièrement.

J'approche cette immigration sous un aspect sédentaire (recherche d'un logement et d'un emploi) et j'élude volontairement le Québec, car je juge les ressources existantes très abondantes et de très bonne qualité.

Qu'est-ce que le PVT ?

Le PVT est le permis mis en place entre la France et de nombreux pays dont le Canada. Il signifie Permis Vacances Travail, et permet à son détenteur d’obtenir un visa à l’entrée du pays qui lui autorise un séjour d'un an ainsi que la possibilité de travailler sur l’ensemble du territoire canadien.

Le PVT est un programme ouvert. Vous pouvez en particulier :

Vous déplacer dans tout le pays ou rester au même endroit ;

Travailler ou ne pas travailler ;

Travailler pour un seul employeur ou pour différents employeurs au cours du séjour.

Le PVT entre dans le programme Expérience International Canada qui contient également trois autres catégories :

Jeunes professionnels ;

Stage ;

Job d'été pour étudiant.

Affaires Étrangères et Commerce International Canada

www.dfait-maeci.gc.ca

Le site officiel du PVT avec dossier d'inscription. La page se trouve sous « Jeunes et éducation > Expérience Internationale Canada > Non-Canadiens > Pays participants > France ».

Mon projet de PVT

A la fin de l’année 2008, j’ai fait une demande de PVT pour le Canada, avec ma petite amie. Le 31 janvier 2009, j’atterris à Calgary, où je suis resté pendant une année.

Je me suis mis à la recherche d’un appartement, puis d’un emploi. Au bout de deux mois je vivais dans une tour au centre-ville avec un contrat en poche dans mon domaine de compétences. Je suis resté dans cette entreprise jusqu’à la fin de mon séjour. J’ai quitté mon appartement pour m'installer dans une maison au bout de six mois.

J'ai véritablement été immergé dans la culture, le territoire, le climat et le mode de vie à la canadienne. L’expérience était à la hauteur de mes attentes !

Pourquoi ce guide ?

J'ai trouvé les ressources pour se préparer et vivre une expérience au Canada anglophone beaucoup moins accessibles que les ressources pour partir au Québec. Je veux par ce guide compléter les rares informations que l'on trouve sur les forums, et faciliter l'accès aux ressources officielles qui sont une mine d'information de très grande qualité, bien que parfois un peu éparpillée.

Je cherche aussi à démystifier le Canada anglophone et inviter plus de Français à partir à sa découverte. Je crois que l’expérience retirée en est extrêmement enrichissante tant pour la langue que pour l'ouverture culturelle.

Quel format de lecture ?

Ce guide est structuré de manière chronologique par rapport au développement de votre projet. Afin d’élargir les sujets traités avec le plus d'authenticité possible, je cite des anecdotes vécues par certains de mes amis ou d'autres Français en PVT.

Ce guide mentionne beaucoup de liens Internet. Les sites institutionnels ou non contiennent déjà les réponses à certaines de vos questions. Parce qu'elles sont parfois difficiles à trouver, j'ai effectué une grande partie de ces recherches pour vous, et vous donne ici les liens vers ces sites. Je vous encourage vivement à les parcourir.

Le site Internet de ce guide référence ces mêmes liens afin que vous puissiez les suivre sans peine. Il contient également beaucoup de liens directs, non explicités ici, et un grand nombre de lien connexes, plus ou moins liés à l'information donnée par ce guide. J'ai réalisé ce site pour vous aider à compléter vos recherches personnalisées le plus efficacement possible.

CanadaAnglophone.com, le site du guide

 

C'est le site Internet de ce livre. Utilisez-le comme complément à votre lecture.

Les sites Internet (très) utiles

Consultez ces sites Internet avant de partir au Canada. Ils vous aideront grandement pour définir votre projet. Je les référence souvent au long de cet ouvrage, et ils m’ont servi de ressources documentaires. Je les recommande sans hésiter.

Citoyenneté et Immigration Canada

www.cic.gc.ca

Une grande ressource pour l'aide à l’immigration au Canada, pour toutes les nationalités et toutes les durées. Site en français et en anglais comme tous les sites du gouvernement fédéral (qui se terminent par .gc.ca). Vous trouverez notamment une publication très détaillée avec de nombreux liens, intitulée « Bienvenue au Canada, ce que vous devriez savoir ».

Site officiel du gouvernement canadien

www.canada.gc.ca

Tout ce qui concerne l’administration canadienne. La plupart est destinée aux résidents et citoyens canadiens, mais vous pouvez allègrement vous promener sur les pages suivantes : « Au sujet du Canada » pour votre culture générale canadienne, « Provinces et Territoires » pour les liens vers les sites institutionnels de chaque province, et « Immigration » pour tous les détails à la fois administratifs et de la vie au quotidien.

Travailler au Canada

www.travailleraucanada.gc.ca

Après sélection de votre profession, vous pouvez accéder à des informations telles que le salaire moyen, la règlementation en fonction des provinces et même une vidéo d'un Canadien exerçant votre métier. Vous pouvez également utiliser ce site en anglais (www.workingincanada.gc.ca) pour acquérir le vocabulaire adéquat.

Sites officiels des provinces et territoires canadiens

 Alberta : www.alberta.ca

 Colombie-Britannique : www.gov.bc.ca

 Île-du-Prince-Édouard : www.gov.pe.ca

 Manitoba : www.gov.mb.ca

 Nouveau-Brunswick : www.gnb.ca

 Nouvelle-Écosse : www.gov.ns.ca

 Nunavut : www.gov.nu.ca

 Ontario : www.ontario.ca

 Saskatchewan : www.gov.sk.ca

 Terre-Neuve-et-Labrador : www.gov.tl.ca

 Territoires-du-Nord-Ouest : www.gov.nt.ca

 Yukon : www.gov.yk.ca

Ce sont les sites de références en terme d'éducation, d'emploi et de transport. Quelle que soit votre province, le site officiel est une excellent point de départ.

Se Rendre au Canada

www.serendreaucanada.gc.ca

Ce site est un portail vous entraînant vers les divers sites gouvernementaux du Canada de manière organisée. Il donne aussi beaucoup d'informations pratiques. Certaines pages peuvent vous servir de résumé du contenu de sites dédiés.

Le Projet Avenir Meilleur au Canada

www.buildingfuturesincanada.ca

Vous trouverez sur ce site des témoignages vidéo d'étrangers venus s'installer au Canada. Même si ce sont en général des immigrations longue durée, vous pouvez apprendre beaucoup et de manière ludique sur les villes canadiennes, le mode de vie et les conditions de travail.

PVTistes

www.pvtistes.net

Les dossiers et le tutoriel du PVT sont de précieuses ressources pour en savoir plus sur votre destination et pour vous aider à préparer votre départ. Les forums sont complets et actifs, mais concernent pour 90% le Québec.

Maison des français de l’étranger

www.expatries.diplomatie.gouv.fr

Un très grand nombre d’informations pratiques et accessibles sont présentes à travers les pages de ce site très bien fait. Canada-Québec et Canada sont deux rubriques séparées.

Niveau d’anglais

Pour partir au Canada anglophone et en profiter tout en progressant, vous devez déjà savoir parler anglais. En France, nous avons une bonne formation d’anglais. Nous apprenons l’anglais depuis la sixième, donc si l’on a atteint le bac même sans l’obtenir, nous avons appris l’anglais pendant sept ans. C’est une excellente base !

Ajouter à cette formation académique de base :

Les études supérieures. Il y a souvent de l’anglais qui traîne dans les emplois du temps ;

Les immersions à l’étranger (les vraies immersions, pas l’expédition avec 40 adolescents français sur le London Bridge) ;

Votre ouverture / curiosité à la langue et culture anglaise, par exemple : lectures d’articles en anglais, films et vidéos en anglais même sous-titrés ou compréhension des chansons anglaises.

Cette formation vous suffit presque. En plus de cet anglais théorique et académique, vous devez avoir une base de vocabulaire dans votre champ de compétences.

L’anglais canadien

L’anglais canadien parlé est proche de l’anglais « standard » américain et pas très éloigné de l'anglais britannique. Il est aussi plus neutre que les accents ruraux américains et britanniques. L’écriture est également très proche, avec quelques différences qui le rapproche de l’anglais britannique comme colour (canadien) et non color (américain). L’accent, le vocabulaire et l’orthographe canadiens diffèrent peu de l'anglais britannique ou américain. Tout au plus, les différences attiseront votre curiosité.

Il y a toutefois des petites communautés francophones dans toutes les villes principales du Canada. Ces communautés sont souvent actives, y compris auprès des immigrés. À part au Québec et peut-être au Nouveau-Brunswick où le français et l'anglais sont les deux langues officielles, votre français ne suffira pas pour vivre et travailler.

Tout ce qui est relatif au gouvernement fédéral est dans les deux langues, dans tout le pays. Les gouvernements provinciaux, qui gèrent notamment le système de santé et l’éducation, ne sont pas bilingues, à l’exception du  Nouveau-Brunswick.

Par exemple, les services nationaux, les emballages d’aliments ou les administrations nationales sont dans les deux langues, car dépendent du gouvernement fédéral et non provincial.

Connaître son niveau d’anglais

Le complexe français

L’accent anglais est fondamentalement différent de l’accent français, et si vous ne l’avez pas assimilé durant votre enfance, vous avez peu de chance de le maîtriser véritablement. L’accent français fait beaucoup rire... les autres Français. Mais pas spécialement les Canadiens. Pour eux, vous avez juste un accent, comme beaucoup de Canadiens.

Je me rappelle d’une anecdote où nous étions en groupe dans une ville française où nous rencontrions un anglophone. À cause de ce fameux complexe, nous désignions l’une d’entre nous bilingue, d’une partie de l’Angleterre avec un accent caractéristique. A cause de cet accent, pourtant natif, notre interlocuteur n’a rien compris. Il a compris quand l’un d’entre nous, hagard et franchouillard, a répété avec l’accent français !

Ce qui compte, ce n’est pas le style ni l’accent, c’est de vous faire comprendre facilement, notamment en plaçant convenablement les accents toniques. Et si vous partez pour travailler, il faut que l’on vous comprenne dans votre environnement de travail.

Le complexe français est surmontable. Ne détruisez pas votre projet d'immigration anglophone sur un mauvais constat basé sur un complexe. Voyez votre niveau d'anglais de manière objective et pragmatique.

Évaluation par soi-même

Je dirais qu'il est suffisant de :

Comprendre le sens général d'un film ou d'une série en anglais ;

Lire et comprendre des textes de votre domaine de compétence écrits en anglais ;

Parler à autrui et comprendre l'autre dans votre domaine de compétence ou dans une conversation générale.

Les deux derniers points pourraient se résumer par « travailler en anglais ».

Ces petits trucs doivent vous donner un indice sur votre niveau. Ne jouez pas au martyr, ni au super héros. Soyez sérieux pendant votre « auto-évaluation ».

Vous n’avez pas besoin d'arriver bilingue pour vivre et travailler au Canada. Il est fréquent au début de ne pas comprendre ou de faire répéter, et ce n'est pas gênant pour votre intégration et vos recherches d'emploi et de logement, ni pour l'exécution de votre profession. Vous venez justement pour améliorer votre niveau. Il est sous-entendu que vous savez déjà un certain nombre de choses, et que vous cherchez à savoir le reste.

Il n’existe pas d’échelle de notation qui vous dira « Vous pouvez partir au Canada anglophone », ou « Vous ne pouvez pas partir ». La réponse à cette question résulte d’un mélange de niveau factuel, de confiance en soi et de curiosité.

Évaluation par un anglophone

J’ai vu une ancienne prof d’anglais peu avant de partir qui m’a dit « Oh toi, je me rappelle de ton niveau, tu n’auras pas de problèmes », alors que je m'attribuais un niveau plutôt moyen... Ma tante, anglaise, m’a conforté dans cette remarque. Ça m’a suffit. Je sais que j’ai des lacunes, mais je sais que je comprends et que je me fais comprendre.

Si vous en avez l’occasion, tentez d’avoir une interaction, même courte ou à distance, avec une personne anglophone. Si elle veut vous aider, elle vous dira la vérité et donnera des conseils utiles. Si elle veut vous faire payer... trouvez quelqu’un d’autre !

Racontez-lui votre projet en anglais, et ce dans quoi vous travaillez. Si elle comprend, c’est gagné, même si vous avez eu l'impression d'être très moyen. Se sentir moyen est nécessaire pour s'améliorer, donc voyez ça positivement.

Un ou une francophone qui vit en langue anglaise depuis plusieurs années fera aussi bien l'affaire.

Certifications

Deux des certifications reconnues en France et à l'international sont :

Le TOEIC: Test of English for International Communication ;

Le TOEFL: Test of English as a Foreign Language.

Le TOEIC a une approche plus professionnelle, alors que le TOEFL a une approche plus générale. Le TOEFL est plus difficile que le TOEIC. Ce sont des certifications payantes, et le matériel pour vous entraîner est également payant (et pris d’assaut à la bibliothèque avant chaque session d’examen).

Ces certifications sont très utiles pour évaluer votre niveau. Elles vous donnent votre niveau sur une échelle commune à beaucoup d'autres étrangers. Je dirais que si vous avez le TOEIC de 700 ou plus, vous avez un niveau suffisant pour vous débrouiller et pour l’améliorer. Le Canada est beaucoup moins formel, cette certification ou bien une autre n’a pas vraiment d’importance. Par ailleurs, vous verrez que mon résultat de 800 au TOEIC ne figure pas sur mon CV canadien (en annexe).

Ces certifications ne vous décrocheront pas un emploi pour autant. Pour ce faire, un entretien sera de rigueur, justement pour évaluer votre compréhension du poste et a fortiori de la langue. Vos compétences métier seront plus valorisées que votre niveau d'anglais.

Le site Citoyenneté et Immigration Canada mentionne deux autres services d'évaluation sur sa page « Évaluation et formation linguistique » :

IELTS : International English Language Testing System (www.ielts.org) ;

CELPIP : Canadian English Language Proficiency Index Program (www.celpiptest.ca).

Le Bureau d’orientation relatif aux titres de compétences étrangers mentionne quant à lui les suivants (entre autres) :

CAPLA : Canadian Association for Prior Learning Assesment (www.capla.ca) ;

Centre des niveaux de compétence linguistique canadiens (www.language.ca).

Vous pouvez évaluer votre niveau avec n'importe quel test indépendant, gratuit ou payant. Des recherches sur Internet vous mèneront vers de nombreux tests en ligne, gratuits, qui suffisent à mes yeux. On vous tendra quelques pièges ou difficultés pour vous faire douter et vous faire payer les cours d’anglais du même site Internet. Faites plusieurs tests.

Je viens de passer un test sur Internet pour l'exercice, que j'ai trouvé très ennuyeux comme toujours, et qui me posait des questions très grammaticales avec des present perfect alambiqués, que je n'utilise pas au quotidien et que je n'entends pas non plus. On a en France a une vision très théorique de l'anglais, alors que les Canadiens en ont une vision très pragmatique. Pratiquer avec un anglophone reste mon mode d'évaluation préféré.

TOEIC et TOEFL

www.ets.org/toeic et www.ets.org/toefl

Le site officiel du TOEIC et du TOEFL, où vous pouvez trouver les prochaines sessions de test en fonction de votre localisation.

Citoyenneté et Immigration Canada : Évaluation et formation linguistique

www.cic.gc.ca

La page se trouve dans la rubrique « Accueil > Avant votre arrivée > Préparer votre déménagement > Apprendre le français ou l’anglais > Évaluation et formation linguistique ».

Bureau d’orientation relatif aux titres de compétences étrangers

www.competences.gc.ca

Une partie de ce site gouvernemental est dédié aux langues, et fournit diverses informations et liens utiles pour votre évaluation, ou pour prendre des cours sur place.

J'ai objectivement un niveau très faible

Si après la lecture des chapitres précédents et une auto-évaluation vous êtes sûr d’avoir un mauvais niveau d’anglais, j’attire votre attention : partir dans un milieu anglophone pour apprendre l’anglais de zéro ou presque sera très déconcertant, car ça commencera par quelques mois... de cours d’anglais ! L’immersion aidera mais :

Vous vous trouverez plein d’amis francophones qui fréquentent les mêmes cours d'anglais ;

Vous vous trouverez plein d’amis non anglophones qui fréquentent les mêmes cours et qui parlent un mauvais anglais ;

Vous devrez trouver un travail en français, ce qui vous ralliera au réseau francophone ;

Ou vous devrez trouver un travail qui ne nécessite aucune compétence linguistique, avec très peu d'interactions avec les autres.

Partir sans parler anglais ralentira votre apprentissage par immersion. Je ne dis pas que c’est un projet inintéressant, mais une année me paraît alors trop courte. Vous passerez beaucoup de temps à chercher et solliciter le réseau francophone ou bien à apprendre l'anglais de la même manière que vous le feriez en France. Vous passerez des heures et des heures en cours d’anglais.

Le meilleur conseil que je puisse vous donner dans ce cas est d’apprendre ou de réapprendre les bases de l’anglais en France. Fréquentez les bibliothèques pour trouver une méthode d’anglais adaptée, trouvez un Anglais ou une Anglaise qui échangera cours d’anglais contre cours de français ou inscrivez-vous à un programme d'anglais. Ça ne sera pas facile, mais vous payez ici sans doute votre inattention aux cours prodigués par l’éducation française, au collège et au lycée au moins. La démarche complète peut prendre de six mois à trois ans selon le niveau actuel et souhaité, et selon le temps et le sérieux que vous y consacrez.

Les méthodes d’anglais pour les français fleurissent, car il y a un complexe de cette langue dans notre pays (et un besoin). D'après moi elles sont toutes bonnes, la différence sera en vous : votre volonté, votre régularité, votre sérieux et votre constance. C’est à vous de jouer !

Témoignage – Jean-Baptiste

Jean-Baptiste est diplômé d'une Maîtrise en informatique. Il vit en France et envisage une expatriation dans un pays anglophone.

Je fais partie des personnes qui n'arrivent pas à se motiver si elles ne voient pas un intérêt. Je n'ai jamais eu « besoin » de parler anglais, je n'ai donc jamais fait l'effort d'apprendre. Assiduité zéro donc. Arrivé en Licence et en Maîtrise, aucun cours d'anglais n'était dispensé. J'ai repris en DESS, assez motivé mais suite à une « humiliation » en cours, un exposé où personne n'a compris ce que j'ai dit, j'ai complétement arrêté d'aller en cours d'anglais. J'ai obtenu un petit 680 au TOEIC en fin d'année. Voilà mon niveau au bout de de près de 15 ans de cours d'anglais. Pas fameux.

J'ai commencé à vraiment vouloir progresser quand je me suis mis à regarder des séries en anglais. J'utilisais les sous-titres français puis j'ai décidé de les regarder avec les sous-titres anglais en espérant que cela me fasse progresser. En fait ça ne fait progresser que l'oreille, ce qui était déjà un premier pas qui comblait un premier besoin.

En parallèle, je me suis rendu compte que les informaticiens en France étaient bien moins payés qu'à l'étranger, et qu'on pouvait espérer une vie meilleure en émigrant. L'Australie me fit très envie, pays plein de potentiel et plein d'avenir pour moi et mes enfants. Le Canada fait aussi partie des pays dans lesquels j'aimerais m'installer. Avoir deux enfants me motive aussi à vouloir les faire grandir dans le meilleur endroit possible. C'étaient de nouvelles motivations et c'est alors que j'ai commencé à prendre réellement du temps pour apprendre l'anglais.

J'ai commencé par demander une formation à mon entreprise. J'ai passé les tests du Wall Street Institute. Sur une échelle de 0 à 15, j'ai obtenu 4 notes dont la plus basse (la grammaire) était de 3. Ils m'ont donc proposé de me faire progresser de 3 à 6. Bien mais... j'ai démissionné de mon entreprise dans la foulée pour me mettre à mon compte. J'ai gardé un bon a priori sur le Wall Street Institute. Le seul problème de cette société, c'est que pour un particulier, c'est cher.

J'ai alors cherché un moyen moins cher de progresser. J'ai essayé plusieurs logiciels d'anglais. Tous m'ont déplu sauf un : Rosetta Stone, dont j'ai payé la licence 500 euros, que je ne regrette pas (comparés aux 3 000 euros de coût d'un institut). Rosetta Stone est une méthode que je ne connaissais pas et qui consiste à apprendre l'anglais comme un bébé apprend sa langue maternelle : il n'y a aucune règle de grammaire ni de traduction. On nous passe des images, des sons pour nous mettre en situation et à nous de cliquer pour dire que telle image correspond à tel son. Grâce à la reconnaissance vocale, j'ai pu parler sans honte et enfin comprendre, après 15 ans, que les sonorités anglaises sont différentes des sonorités françaises. Le vocabulaire appris est celui de la vie de tous les jours et non technique, exactement ce qu'il me fallait. Et ça a marché ! Sur 5 niveaux, j'ai fait les 4 premiers. J'y ai passé environ 120 heures sur 2 ans. Le secret c'est d'être régulier.

J'ai encore une mauvaise prononciation et je manque clairement de pratique et d'automatismes. Je compte terminer le cinquième niveau de Rosetta Stone puis retourner faire une évaluation au Wall Street Institute et peut-être me payer des cours supplémentaires. En fait je pense que je suis déjà capable de travailler à l'étranger mais pas assez bon pour passer les entretiens d'embauche... Ensuite j'émigrerai et mon rêve se réalisera !

Sur le terrain

Les Français ont ce double défaut :

Ceux qui parlent mal croient le parler tellement mal que c’est perdu à tout jamais ;

Ceux qui parlent bien pensent qu’ils le maîtrisent et qu’ils n’ont plus  besoin d'apprendre.

Les deux sont faux. Sur le terrain, je pense que la pratique de l’anglais pour un Français c’est 50% de confiance en soi et 50% de niveau effectif.

J’imagine que vous partez au Canada anglophone pour combler votre manque de niveau (partiel) qu'est l'accent et votre confiance en vous. Vous faites le bon choix.

L’accent vient avec la pratique quotidienne, et ce qui vous manque en théorie viendra aussi. Ne vous basez pas sur le ressenti des autres (Français) et passez outre le complexe. Vous pouvez y arriver aussi bien que tous les autres, notamment certains immigrants qui arrivent sans parler un mot d'anglais et qui survivent malgré tout. Vous partez avec un meilleur anglais que beaucoup d'entre eux.

Vous verrez, c’est fou comme on apprend vite quand il va de sa nutrition, de sa rémunération ou de ses relations interpersonnelles. Les Canadiens auront tendance à vous soutenir et à vous féliciter, notamment car beaucoup ne savent pas parler aussi bien le français que ce que vous parlez anglais. Confortez-vous de temps en temps grâce à ces remarques gentilles et positives.

Témoignage – Thomas

Thomas est parti en PVT en 2010 et s'est installé à Calgary avant de voyager à travers tout l'ouest du Canada et des États-Unis pour une durée de quatre mois. Il est ensuite revenu à Calgary chercher un emploi pour la durée restante de son PVT. Avec des questionnements sur son niveau d'anglais mais une  motivation affirmée, Thomas a rapidement trouvé un emploi et affiché d'excellentes performances.

À mon retour, mes capacités en Anglais étaient grandement meilleures, et je connaissais mieux les outils de recherche d’emploi. Étant très attiré par le milieu des sports de montagne, j’avais en tête d’essayer d’exercer le métier de vendeur dans un magasin de sport / montagne. Pour moi ce genre de métier, au contact du client toute la journée, pouvait me permettre de continuer à améliorer mon anglais. J’ai donc postulé dans deux magasins, qui tout deux avaient placé une affiche « Help Needed ».

Au premier magasin, j’ai eu tout de suite un mini-entretien lors de la dépose de mon CV, et forcément je n’étais pas préparé. J’étais quand même globalement content de moi à la sortie, mais il n'y a pas eu de suite.

Pour le deuxième magasin, j’ai reçu un appel le lendemain de la dépose de mon CV, pour fixer un rendez-vous pour un entretien. Cet entretien a eu lieu en fin d’après midi d’une journée bien chargée pour moi, et donc je suis allé à l’entretien sans plus de préparation que pour le premier. Cet entretien a été long, presque une heure, et j’ai eu droit à toutes les questions types : qualités / défauts, pourquoi notre magasin, citez-moi une action dont vous êtes fier, comment gérez-vous le stress… La plus dure étant pour moi le fait de devoir vendre à mon interlocuteur un stylo fluo…

Je ne possédais aucune connaissance ou expérience dans la vente, cependant, je connaissais très bien les produits à vendre les utilisant dans ma vie sportive de tous les jours. J’ai abordé le sujet de mon anglais avant mon interlocuteur, me disant confiant de mon anglais et toujours en quête d’amélioration. Ce manager a approuvé mon niveau le considérant très bon.

Le lendemain je recevais un appel m’informant qu’il me proposait un emploi à plein temps !

Les deux premières semaines ont été des semaines de formation, d’abord découverte du magasin, découverte des produits et des marques et une formation « générique » en ligne de la vente de ces produits et de ces marques.

Au cours de ces deux semaines je me suis remis en question concernant mon niveau d’anglais, car en voyant mes collègues anglophones donner des conseils aux clients, je ne me sentais pas capable de faire de même. Puis j’ai été lâché comme vendeur, pour les premiers clients mes explications étaient difficiles mais au fur et à mesure des journées, j’ai commencé à bien connaître mes produits et donc à bien les vendre. Ce magasin ne fonctionne pas à la commission, néanmoins, il est demandé à chaque client si un vendeur l’a aidé, afin d’avoir un suivi des ventes de chacun. Étant passionné par ces produits, j’ai une plus grosse envie de travailler que mes collègues canadiens.

Pour finir, je suis devenu le meilleur vendeur de mon magasin !

Il est vrai que pour certains clients mon accent est problématique, mais globalement tous sont contents de mes conseils et de mon enthousiasme pour ces produits. Ce genre de poste me permet de parler à différentes personnes tous les jours, donc de faire mon oreille à différents accents et intonations. Malheureusement, on se rend vite compte que l’on a tendance à dire régulièrement les mêmes phrases afin de présenter un produit, donc à moins de se forcer, on rentre vite dans un anglais routinier. Cependant, j’estime que ce poste m'a permis de continuer à progresser et m'a donné une meilleure confiance en soi dans ma vie professionnelle.

Ce qui favorisera votre apprentissage de l’anglais

Ces environnements vous seront féconds pour améliorer votre niveau d'anglais :

Chercher, et trouver un travail anglophone (lire les offres, passer les entretiens, ...) ;

Travailler dans une entreprise anglophone, avec des collègues anglophones ;

Sortir avec des anglophones : faire du sport, boire un verre, ... ;

Visionner des films anglophones ;

Regarder la télévision en anglais, écouter la radio en anglais ;