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L'enfance, le temps qui passe, la nostalgie...
Autant de thèmes abondamment traités par les poètes. Fanch les aborde en s'immergeant dans les souvenirs et les pensées qu'ils génèrent, mais aussi dans leurs interprétations et les non-dits.
Vouloir chanter les heures, recueil de textes poétiques, plonge dans la mémoire essentielle qui associe l'impact de nos souvenirs à celui des émotions et des sentiments qui jalonnent les différents "climats" de nos vies. Ils donnent un sens à cette mémoire et transcendent, par l'écriture poétique, les éléments qui la composent... Ainsi nous reformons le lien à notre condition humaine, en retrouvant le désir d'en extraire de nouvelles richesses émotionnelles.
Un recueil de textes poétiques consacrés à la mémoire et aux émotions. À ne pas manquer !
EXTRAIT D'
EMPREINTES DU PASSÉ
Avoir tant oublié de ce que l’on féconde
Aux intimes secrets de l’incertain d’une âme,
Ignorant de toujours les voies de l’outre-monde
Et ce qu’il nous dirait de l’être qu’il proclame.
Avoir tant oublié de la raison des mères
À la saveur faussée d’une enfance sans vie,
S’inventant la mémoire des choses qu’on enterre
Aux ondes d’illusoire à qui l’on se dédie.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Fanch est né dans le Sud-Ouest, et plus particulièrement dans un village proche de Tarbes, en terre de Bigorre. Après une enfance en milieu rural, il a fait des études d'architecture à Paris et a consacré sa carrière d'architecte-urbaniste au service des collectivités locales et territoriales. Son désir d'écrire lui est venu à la suite de la mort de sa mère du fait de la maladie d'Alzheimer ; cet évènement a contribué à cristalliser son obsession de la mémoire et du temps... Il s'est attaché à aborder ces sujets en exprimant ses doutes/questions liées à la conscience humaine, sur fond de quête spirituelle.
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Seitenzahl: 69
Veröffentlichungsjahr: 2017
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Vouloir chanter les heures
Quand nous prendrons le temps
Quand nous prendrons le temps de vivre les instants
Prolongeant l’émersion de nos issantes âmes,
Le goût de l’existence et les désirs d’enfant
Seront de nos destins l’idéal de l’entame.
Quand nous prendrons le temps de l’ennui quotidien
Tout au long de nos jours d’amères solitudes,
La pensée et l’esprit conduiront le dessein
De notre imaginaire aux grandes amplitudes.
Quand nous prendrons le temps de désigner les choses
Par les mots dont parfois la vérité se pare,
L’humilité d’avoir compris ce qu’elle impose
Rejoindra la fierté de n’être plus barbare.
Quand nous prendrons le temps de regarder le monde
Non pour ce qu’on en voit de cruel et funeste
Mais pour ce que l’on sait d’espérances fécondes,
L’Histoire pourra rêver d’un nouveau manifeste.
Quand nous prendrons le temps de contempler les ruines
De nos projets maudits aux échecs programmés,
La beauté, le repos, le charme qu’elles dessinent
Empreintes d’inertie tranquille et apaisée
Feront l’éternité des heures assassines.
Avoir tant oublié
Avoir tant oublié de ce que l’on féconde
Aux intimes secrets de l’incertain d’une âme,
Ignorant de toujours les voies de l’outre-monde
Et ce qu’il nous dirait de l’être qu’il proclame.
Avoir tant oublié de la raison des mères
À la saveur faussée d’une enfance sans vie,
S’inventant la mémoire des choses qu’on enterre
Aux ondes d’illusoire à qui l’on se dédie.
Avoir tant oublié des âges qui s’effacent
À subir un présent fugace et dérisoire
Et n’offrir, pour autant, à ceux qui les remplacent
Qu’un fragile désir empreint de nos déboires.
Avoir tant oublié des chants et de la geste
À des rêves fanés que nul printemps n’accueille
Mais vouloir déchiffrer sans fin les palimpsestes
Écrits aux paysages qu’une vieillesse effeuille,
Espérant y trouver quelque manne céleste…
Dissonances
De l’enfant qui, sans fin, recompte les nuages,
Dirait-on qu’il s’élève à son imaginaire
Ou vit-il seulement l’ennui des paysages
Au tempo lancinant des heures délétères ?
Du manant aperçu, coin de rue, coin de champs,
Dirait-on qu’il nous est un reflet tutélaire
Ou la honte germée en nos êtres distants
De s’être vus sans fard élus sur cette terre ?
Des choses et des riens, aux combles des pensées,
Dirait-on la fortune immense et souveraine
Ou la saveur fétide de rêves amassés
Dans l’inutile quête aux espérances vaines ?
De savoir que vieillesse, à l’heure, nous est de mise,
Dirait-on la splendeur des ans qu’elle façonne
Ou, las, au vent mauvais des douleurs qu’elle aiguise,
La fripure éprouvée d’un corps qu’elle abandonne
Au silence des morts, au tocsin que l’on sonne…
Étais-je alors… ?
Étais-je alors la part des anges,
Celle de senteurs et d’émois
Qui s’envole en fin de vendanges
Comme il se fait en vin d’Arbois ?
Étais-je aussi la part de l’ombre
Qui recouvrait mes jours de l’heure
Quand l’éternel des instants sombres
Laissait l’enfance en sa demeure ?
Étais-je donc la part de l’âme
Effacée d’un âge innocent
Qui reste à l’homme ou bien la femme
Ce qu’ils ignorent quand ils sont grands ?
Étais-je enfin la part du vent,
Des souvenirs que l’on enterre
Portant la mémoire des ans,
De mes chagrins qui désespèrent
Ce cœur qui ne bat qu’en rêvant ?
Mémoire de verre
Je me souviens parfois de choses essentielles
À la simple raison qu’elles se laissent voir
En paraison cueillies aux histoires plurielles
Et sculptée des envies portées par le hasard.
Elles ouvragent ainsi, au-delà de leurs corps
Informes et noyés dans un tracé meurtri,
Un cristal pailleté aux reflets qu’il arbore,
Tardive résilience en nos âmes taries.
Tardives… et pourtant en quête de notre être,
Les lueurs d’un passé aux réalités grises
Se plaisent à dire ce que l’on doit connaître
Pour que d’anciens désirs nous soient toujours de mise.
Qu’elle soit d’un écrin forgé de nos prières
Ou de verre ouvragé que l’humain, seul, façonne,
La mémoire s’ajuste à nos pensées amères,
Révélant qu’il faudrait toujours qu’on se pardonne
À la beauté fragile des jours que l’on enterre…
Nous avons trop rêvé
Nous avons trop rêvé, jeunes et vieux mêlés
En des instants bénis que caressent les songes,
Effaçant le réel aux habiles mensonges
De l’obscure clarté d’une nuit étoilée.
Nous avons trop prié, offerts à tous les vents,
Pour les ors d’un destin de contes surannés
Laissant à quelques fleurs superbes mais fanées
Les odeurs éphémères d’un passé nonchalant.
Nous avons trop chanté, seuls mais à l’unisson
De pensées affligées d’un triste vague à l’âme
Ou dans le chœur montant d’une improbable flamme
Et restons dans l’oubli des mots de nos chansons.
Nous n’avons pas été, victorieux ou défaits,
Ces gens qui se disaient savoir vivre et mourir
Et pourtant au détail dont on fait souvenir
Ou dans l’espoir parfois qui se forme, discret,
On se plaît à ces riens qui peuplent les soupirs…
Petites libertés
Petites libertés, crécelles de papier
Dont je n’avais, enfant, aucune résonance
Que celle du hasard, aux heures épiées
Pour en saisir l’instant d’heureuses dissonances.
Insignifiants émois, crachins amers sucrés
Des étourdissements de passe-temps futiles
À rêver que la chair était la peau nacrée
D’une féminité que je voulais servile.
Légères voluptés des envols avortés
D’une jeunesse avide, arythmique et distante,
Qui se sait affectée par une ombre portée
Sur l’indistinct futur de son âme d’infante.
Espérance mort-née, infortune tranchante
Que le temps doucement, sans férir d’évidence,
Exécute et dispense au crédit des attentes
Pour parer d’illusion les vies de circonstance.
Petites libertés, reposoirs incertains
Qu’une ride sans fin sillonne aux champs d’honneur
Des songes enterrés sous un dernier regain
Et que l’on papillonne sans savoir que l’on meurt.
L’être que nous étions
Porté par le silence aux instants solitaires
De journées infinies où l’on va s’étiolant,
Empêché par l’ennui et ses rituels austères,
L’être que nous étions se meurt d’être un enfant.
À se vouloir empreint d’une idée d’avenir
Pour s’enfuir du réel, de ses désirs mouvants
Sans savoir pour autant comment s’appartenir,
L’être que nous étions se meurt d’avoir vingt ans.
En se plaisant de vivre au gré de l’ordinaire
Et de rêver d’Histoire ou de destin si grand
Qu’il demeure captif de son imaginaire,
L’être que nous étions se meurt de l’air du temps.
Ignorant des mystères et possibles d’une âme
Qui sauraient attiser son esprit vieillissant
Et retirer du cœur meurtrissures et squames
Sans qu’il ne soit besoin de prier en chantant,
L’être que nous serons se meurt dès à présent…
Semblance
Quel dessein fut celui de cette âme fragile
Soumise malgré moi au gré de ses envies
Pour qu’elle vienne pleurer mon enfance futile
Aux heures de bonheurs, esquissés, mais sans vie ?
Quel destin fut celui de ce cœur sans histoire
Que l’ennui sut guérir d’ordinaires blessures
En lissant à l’envi les rêves d’une gloire
Dont j’espérais en vain qu’ils fendent mon armure ?
Quel décor fut celui de tant de crépuscules
Qui ne purent m’offrir le désir d’une aurore
Sans que mes cauchemars vécus en somnambule
Accompagnent ces nuits où l’être se dévore ?
Quel reflux fût celui du temps qui me recouvre
En de rares instants où je me fais conscient
Des choses et des riens du passé qui s’entrouvre
Pour découvrir bien tard qu’ils étaient d’un présent ?
J’ai visité des ports
J’ai visité les ports virtuels de mon errance
En des jours incertains où l’on se meurt d’enfance
Et ce ne furent alors que ses éclats de rire
Qui firent la mémoire que, ce jour, j’en désire.
J’ai su que je cherchais alors d’autres rivages
Non pour ce qu’ils seraient dans l’idéel des âges
Mais toujours refusant que les peurs océanes
Viennent, tel le néant, briser mes fils d’Ariane.
Je voudrais de toujours en conjurer le sort
Et savoir au plus fort des angoisses de mort
Qu’il est à chaque fois qu’une crainte s’avive
Un lieu, un paysage, la fin d’une dérive.
Se peut-il qu’en dépit des prières stériles
Offertes à nos dieux et à leurs évangiles
Il demeure aux frontières humaines et profondes
Un refuge pour l’âme et ses passions fécondes ?
Que reste-t-il ?
Que reste-t-il de ces villages
Qui disaient l’âme d’un terroir,
La mémoire n’est-elle que mirage
Aux jours pressés de l’illusoire ?
Que reste-t-il de notre enfance
En des paysages anciens,
Aux temps bénis de ces croyances
Où l’on processionnait sans fin ?
Que reste-t-il de l’innocence
Des mots semés par nos cœurs tendres,
S’évapore-t-elle en silence
Aux larmes qu’on ne sait répandre ?
Que reste-t-il de ces désirs