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Il fut un temps où la terre chantait, et l’humanité savait encore l’écouter. Mais cette harmonie s’est tue au fil des siècles… jusqu’au jour où, à Tenochtitlan, une prophétie oubliée refait surface, portant en elle le souffle d’un monde ancien. Le cœur de Xòlotl se remet à battre, les glyphes endormis scintillent à nouveau comme des constellations vivantes. Quelque chose s’éveille. Face à ce frémissement du sacré, l’ordre établi vacille, tiraillé entre peur et perte de contrôle. Entre mythe et rébellion, une fissure s’ouvre dans le réel, sans rien pour l’arrêter.
À PROPOS DE L’AUTEUR
Pour Hervé Aptel, la littérature sert à éduquer, à éclairer et à guider les choix de vie. L’idée de ce roman est née en lui dans un moment de fracture, au cœur des accidents de l’existence. À présent, il se reconstruit depuis zéro, épaulé par la présence silencieuse, mais précieuse de son petit chien, compagnon de résilience. Cet ouvrage lui est dédié, comme un hommage à ce lien salvateur et à la force de recommencer.
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Seitenzahl: 95
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Hervé Aptel
Xólotl
Le dernier gardien
Roman
© Lys Bleu Éditions – Hervé Aptel
ISBN : 979-10-422-7801-4
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Il fut un temps où la Terre chantait avec la civilisation aztèque, un peuple puissant et raffiné qui régnait sur de vastes terres. Leurs cités, construites avec une précision impressionnante, rivalisaient avec les plus grandes métropoles du monde antique. Tenochtitlan, leur capitale, s’éleva au milieu d’un lac, reliée par des chaussées majestueuses et animée par des marchés grouillants où se croisaient marchands, prêtres et guerriers.
Chaque montagne vibrait d’une fréquence propre.
Chaque arbre murmurait des contes anciens à ceux qui savaient écouter. Les rivières gloussaient, les océans soupiraient, les volcans chantaient dans les entrailles du monde. Même le ciel – immense, indomptable – portait les harmonies des aurores boréales comme des partitions sacrées.
Les Aztèques vénéraient de nombreux dieux, dont Huitzilopochtli, le dieu du soleil et de la guerre, et Quetzalcoatl, le serpent à plumes, porteur de sagesse et de renouveau. Leur société était organisée avec rigueur : un empereur tout-puissant, une noblesse guerrière redoutée, et un peuple d’artisans et de cultivateurs qui faisaient prospérer l’empire.
L’humanité, dans ses premiers âges, entendait encore cette musique. Elle dansait avec les saisons, rêvait en constellation, priait le feu, remerciait la pluie. Elle bâtissait des temples non pas pour dominer, mais pour répondre : aux étoiles, aux vents, aux battements du vivant. Mais un jour, une étrange prophétie se répandit à travers Tenochtitlan. Elle annonçait la venue d’un être venu des étoiles, un messager de bonheur et de justice, qui transformerait le destin des hommes. Certains murmuraient que Quetzalcoatl allait revenir. D’autres craignaient un bouleversement majeur. Quelque chose se fissura. Le chant se fit bourdonnement. Puis grincement. Puis… silence. Un silence profond, sourd, dévastateur. Un silence d’acier et de verre. Un silence de chiffres, d’écrans, de murs trop lisses pour laisser passer la lumière. Ils appelèrent cela le progrès.
Les villes grandirent plus haut que les arbres, plus larges que les vallées. Le ciel se couvrit de satellites, de drones, de lumières factices. Les animaux furent réduits à des chaînes d’ADN brevetables. Les plantes, à des produits. Les humains, à des consommateurs. Et la Terre… La Terre se mit à trembler. Non de colère, mais de tristesse. Les anciens savaient que ce jour viendrait. Ils l’avaient vu dans le mouvement des étoiles, dans la chute de certaines civilisations, dans le bruit croissant des machines. Ils savaient que lorsque l’homme oublierait la joie, lorsque le monde serait saturé de données, mais vide de sens, alors un Gardien devrait être réveillé.
Ils l’appelèrent Xólotl. Non pas un guerrier. Non pas un dieu. Mais une mémoire vivante. Quelque chose d’ancien, de doux, de simple. Quelque chose que le monde ne verrait pas venir. Quelque chose… ou quelqu’un.
Endormi dans la pierre, au cœur d’une pyramide cachée, là où les lignes telluriques se croisent, là où la voix de la Terre est la plus pure. Avec lui était scellé un fragment. Un os. Pas un simple os de chien. Un os d’étoile.
Un vestige d’un autre monde, d’un autre temps. Une clé. Et pendant quatre mille ans… rien. Les civilisations montèrent, chutèrent, se reconstruisirent.
Les guerres se répétèrent, les religions s’effritèrent, les monnaies changèrent, les slogans se succédèrent. Mais jamais la joie ne revint pleinement. L’air se fit lourd. Les visages, vides. La lumière, artificielle. Et dans l’oubli absolu, sous des tonnes de sable, dans un silence parfait… quelque chose vibra.
Un battement. Faible. Lointain. Mais réel.
Le cœur de Xólotl se remit à battre. La poussière frissonna autour de lui.
Les murs anciens s’illuminèrent d’une lueur bleutée. Les glyphes oubliés se mirent à pulser comme des constellations. Et au centre de la chambre funéraire, l’Os Sacré flottait doucement, appelant son Gardien. Les siècles s’effacèrent. Le béton s’effondra. Les algorithmes cessèrent de prédire. Et dans ce monde ravagé par l’oubli… quelqu’un se souvenait encore. Xólotl ouvrit les yeux.
L’air du dehors avait changé. Il ne portait plus les parfums des temps anciens : ni le musc des forêts primaires, ni le sel des vents océaniques. C’était un air lourd, fatigué, abîmé. Xólotl s’arrêta quelques instants, au seuil du temple.
Ses pattes posées sur la dalle chaude, ses oreilles tournées vers le vent. Il ferma les yeux. Respira. Sonda. Et l’os vibra. Suspendu à quelques centimètres au-dessus de son dos, il pulsait lentement, comme un second cœur. Cet os, enfoui depuis des millénaires sous les terres arides du Chihuahua, était bien plus qu’un simple vestige du passé.
Il était la clé, un artefact chargé d’une énergie venue d’ailleurs, laissée par une civilisation extraterrestre bien avant que les Aztèques ne bâtissent leurs pyramides. À chaque battement, une onde de mémoire rayonnait autour d’eux, cherchant… appelant… réveillant. Car cet os n’était pas fait pour rester seul. Il s’agissait du premier fragment. Le noyau. Un catalyseur d’énergie codé dans une matière venue d’ailleurs – un mélange de cristal stellaire, de calcium terrestre et de mémoire quantique. Les anciens l’avaient appelé Ixkalli Tlakatl, « l’Os de l’Homme Total ».
Mais lui savait. C’était un fragment de conscience. Un morceau d’une technologie vivante, transmise par son peuple lors de son départ, pour qu’il ait de quoi reconstruire si le monde venait à tomber dans l’oubli. Et c’est exactement ce qui était arrivé. Xólotl grimpa les marches du temple, guidé par l’os flottant devant lui.
Chaque pas déclenchait une onde dans le sol, un frémissement dans l’atmosphère, un éveil dans les particules autour. Il atteignit le sommet. Le soleil frappait droit. Le silence régnait sur des kilomètres à la ronde. Là, il s’assit. Le vent soufflait plus fort. L’os lévita plus haut. Ses reflets changeaient – d’or à azur, d’obsidienne à lumière pure. Et des glyphes apparurent, gravés à la surface de la matière, comme si le souvenir lui-même s’imprimait en temps réel. Des formes spiralées. Des constellations disparues. Des cartes. Des mots dans une langue que la Terre avait oubliée. Xólotl les comprit immédiatement.
« Tu n’es pas seul. »
« D’autres fragments existent. »
« Chacun contient une clé. »
« Rassemble-les. Et tu retrouveras la voix du monde. »
Son regard se fit plus perçant, sa pensée plus claire.
Il vit alors les images dans son esprit :
Chaque site abritait une résonance. Un écho oublié. Une vibration gardée en sommeil. Les fragments de l’os y avaient été disséminés. Pas par erreur. Mais par stratégie. Xólotl comprit que l’os n’était pas simplement une arme ni un outil. C’était une interface. Un lien entre le vivant, le minéral, le céleste, l’émotionnel. Un pont entre la matière et l’âme. Il posa ses pattes avant sur le sol. L’os descendit doucement, se logea contre sa colonne vertébrale. Comme une extension naturelle de son être. Une couronne invisible. Et soudain, tout changea.
À cet instant précis, le chihuahua se réveilla non seulement en tant qu’animal, mais en tant qu’entité consciente, dotée de pouvoirs anciens. Il comprit qu’il était le dépositaire d’une mission sacrée. En regardant les Aztèques, il vit qu’ils vivaient déjà en harmonie avec la nature, mais que l’ombre d’un futur sombre planait sur l’humanité. L’os lui donna la capacité de parler, mais aussi d’entrer en communication secrète avec les prêtres et les sages, non par la parole, mais par les rêves et les visions. Très vite, certains chamanes commencèrent à parler d’un xoloitzcuintli venu des étoiles, le chien sacré qui apparaissait dans leurs songes, leur révélant des savoirs inconnus.
Xólotl guida alors subtilement les Aztèques vers l’équilibre. Sous son influence invisible, ils perfectionnèrent l’architecture, l’agriculture et développèrent des cérémonies liées à l’harmonie cosmique. Mais il pressentait que ce ne serait qu’une étape : un jour, bien plus tard, il devrait réveiller ses pouvoirs dans un autre monde, une autre époque, lorsque l’humanité serait au bord du gouffre. Et ainsi, pendant des siècles, le chihuahua veilla en silence, caché dans l’histoire, attendant son véritable moment. Après des siècles passés auprès des Aztèques, guidant discrètement leur civilisation, Xólotl sentit que son influence atteignait ses limites. L’ordre naturel qu’il tentait de préserver vacillait.
Des forces extérieures approchaient : les conquistadors, porteurs d’une nouvelle ère de conquêtes et de destruction. Il comprit que l’humanité n’était pas prête. Il devait se retirer et attendre le moment propice pour agir à nouveau. Il enfouit son os sacré dans une grotte secrète, quelque part dans la région de Chihuahua, et se mit en sommeil, réduisant son essence à une simple existence animale, effaçant temporairement sa conscience et ses pouvoirs. Ainsi, il fut oublié. Son histoire devint une légende, un murmure dans les traditions anciennes. Les siècles passèrent. L’ordre colonial s’installa, les empires s’effondrèrent, les civilisations se modernisèrent. L’humanité entra dans l’ère industrielle, puis dans l’ère numérique, accélérant sans cesse vers un avenir de plus en plus incertain. Mais alors que le capitalisme atteignait son apogée, que la Terre s’épuisait sous le poids de l’exploitation humaine, une anomalie se produisit. Un phénomène imperceptible pour la plupart, mais inévitable pour le destin du monde.
Un simple chien, un chihuahua parmi tant d’autres, errait dans le désert de Chihuahua. Affamé, il creusait instinctivement la terre sèche, cherchant de quoi se nourrir. Ses petites pattes raclèrent contre quelque chose de dur… et lorsqu’il mordit dedans, une onde d’énergie invisible parcourut la planète.
Les étoiles semblèrent vibrer un instant. Les systèmes informatiques de la planète subirent un léger bug, une faille imperceptible dans le code du grand réseau mondial.
Et dans l’esprit du chihuahua, un flot de souvenirs déferla. Il se souvenait.
Il était bien plus qu’un simple chien. Il était le gardien d’un savoir ancien, le messager d’un équilibre cosmique, l’arme ultime contre un monde devenu fou, il était Xólotl !
L’ère du capitalisme allait prendre fin. Xòlotl décida de rendre visite aux Trois Temples afin de mieux se préparer aux événements futurs en réunissant les autres fragments de l’Os.
Il commença par La Pyramide du Soleil, située à Teotihuacan au Mexique, l’